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La justice de l'entre-soi

Publié le par Michel Monsay

La justice de l'entre-soi

En 2017, Macron souhaitait pourtant la suppression de cette Cour de justice de la République (voir ci-dessous), composée de 6 députés, 6 sénateurs et 3 magistrats. Non seulement elle est toujours en place mais en plus elle vient de confirmer un de ses ministres par une décision plus que critiquable, qui ne va pas réconcilier les citoyens avec une classe politique soucieuse de défendre ses propres intérêts avec cette justice à deux vitesses.

La justice de l'entre-soi
La justice de l'entre-soi
La justice de l'entre-soi

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Joli dessin de Violette Imagine

Publié le par Michel Monsay

Joli dessin de Violette Imagine

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Le sommet du cynisme

Publié le par Michel Monsay

Le sommet du cynisme

Le président de la COP28 à Dubaï, qui est aussi le patron de la principale compagnie pétrolière des Émirats arabes unis, est accusé d'avoir voulu utiliser son rôle à la conférence climatique pour conclure des marchés dans les énergies fossiles en ayant préparé des réunions d'affaires avec au moins 27 gouvernements étrangers avant la tenue de cette COP28 !

À quoi servent ces COP qui s'enchaînent chaque année sans que rien d'important ne soit décider ou lorsqu'une promesse est faite par des pays, elle n'est pas tenue ? Quand va-t-on enfin prendre conscience de cette urgence climatique et planétaire que tant de scientifiques s'évertuent à nous alarmer ? C'est désespérant !

Le sommet du cynisme
Le sommet du cynisme

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Un documentaire puissant et sans moralisme

Publié le par Michel Monsay

Un documentaire puissant et sans moralisme

Ce documentaire restitue la dramaturgie du “V13”, le procès historique des attentats terroristes du 13 novembre 2015, en soulignant le caractère exemplaire, mais sans en gommer certains aspects controversés. Les attentats qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015 ont marqué la mémoire collective. Au point de se trouver rapidement définis par une simple date, le 13-Novembre, contenant à elle seule toute l’horreur d’une soirée qui plongea la France en état de sidération. Chaque Français se souvient précisément où il se trouvait ce soir-là. Certains malheureusement étaient au Bataclan ou en terrasse, et d’autres à un match de foot. 130 morts, 413 blessés et des milliers de victimes dont nous faisons tous un peu partie. Six ans après les faits, le procès des attentats du 13-Novembre est venu apporter une réponse à la violence des kalachnikovs et des ceintures explosives. Marathon judiciaire sans précédent. Une grande scène sur laquelle se sont confrontés, dix mois durant, accusés, victimes, avocats de la défense, procureurs, avocats des parties civiles et magistrats de la cour, dans une salle spécialement construite pour accueillir des centaines d’avocats et de victimes, et pour juger 14 accusés (ainsi que six jugés en leur absence). Ce documentaire indispensable offre une immersion permettant d’appréhender les rôles de chacun, et les divergences de points de vue. Une immersion d’autant plus forte que le parti pris des deux auteurs, Vincent Nouzille et Jean-Baptiste Péretié, a été de ne recourir ici à aucune voix off. Pas de commentaire, juste des dates clés, et des entretiens avec des acteurs de tous types : victimes ou leurs proches, témoins, avocats, journalistes, et même magistrats s’exprimant ici pour la première fois devant une caméra. Le tout en temps réel, puisque ces entretiens furent menés pendant le procès lui-même, ou immédiatement après, une fois le verdict tombé. Il en ressort une mise en récit rigoureuse et structurée tout en restant au plus proche des émotions ressenties, posant admirablement le cadre de cette dramaturgie qu’est la justice, ses rouages et ses enjeux. De nombreuses questions n’en restent pas moins en suspens, que 13 Novembre, l’audience est levée ne prétend pas trancher. Dont la principale : qu’est-ce qui peut motiver le passage à l’acte chez un être humain ?

13 novembre, l'audience est levée est à voir ici ou sur le replay de France Tv.

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Le choix fort de la jeunesse

Publié le par Michel Monsay

Le choix fort de la jeunesse

Déjà lauréat du prix Femina et du prix littéraire Le Monde, Triste tigre de Neige Sinno, chroniqué très favoralement dans ces colonnes, vient de recevoir le prix Goncourt des lycéens. Un jury de 2000 lycéens a couronné ce livre essentiel qui avait pourtant été refusé par plusieurs maisons d'édition. Ces jeunes ont eu le cran, le brio, le sens des responsabilités, l’intuition littéraire, de couronner Neige Sinno, malgré le repli de certains établissements scolaires qui avaient interdit le livre entre leurs murs, à l’américaine. Malgré aussi la frilosité du grand frère Goncourt tout court, qui a craint les scandales familiaux au moment du déballage des cadeaux. Un livre autobiographique sur l’inceste fait peur, remue, dérange. Quand on ne l’a pas lu. Car qui a lu Triste Tigre se sent plus affûté, plus humain. Les lycéens l’ont compris, et leur récompense vient exprimer leur reconnaissance envers un ouvrage exemplaire et salutaire, sur les méandres qu’emprunte la vulnérabilité pour devenir force. Avec son texte laboratoire, chaotique et limpide, écrit sur une ligne de crête entre grand jour et ténèbres, Neige Sinno a ouvert une route, promise à sortir des générations entières du labyrinthe de la honte, de l’errance et du silence.

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Les blessures de l’abandon

Publié le par Michel Monsay

Les blessures de l’abandon

Après avoir reçu la Palme d’or en 2018 pour Une affaire de famille, le génial cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda avait tourné une minisérie magistrale, chroniquée dans ces colonnes : Makanai, dans la cuisine des maiko. Le voici en Corée du Sud pour y réaliser une nouvelle fois un film sur la famille, son thème de prédilection, cette fois une famille recomposée très extrême. Kore-eda n’est jamais aussi brillant que lorsqu’il agrège des solitudes, laissés pour compte, marginaux, petits voyous sans envergure, enfant oublié, et par la magie de sa mise en scène simple, humaine et généreuse, il leur redonne le goût du partage et de l’entraide. En se délocalisant en Corée, il n’a pas oublié les grandes lignes de son cinéma : une exploration des liens familiaux et, plus largement, de ce qui unit les êtres et rend la vie supportable. Le cinéaste n’a eu de cesse d’étudier ce qui fait de nous des animaux sociaux, de radiographier comment nos sociétés se forment ou se déchirent, un cinéma hautement politique au sens premier du terme, et qui par sa spécificité atteint toujours une universalité par l’émotion. Dans ce film, peu à peu, parce que Kore-eda reste ce maître de la comédie humaine, chaque personnage transcende la fonction trompeuse que le récit lui avait assignée au départ. Ils se révèlent dans les non-dits et les silences, les confessions à demi-mots et les regards tristes. Les discussions sur l’abandon, l’avortement, le désir ou non de parentalité se font de plus en plus graves, avec un réel souci de justesse. De la complexification des questionnements naît alors l’empathie. Cette manière de sonder les points de vue et les états d’âme sans les juger, mais en leur donnant un passif, reste l'une des grandes forces de Kore-eda. À mesure que l’on connaît ces personnages abîmés qui, ensemble, se font du bien, une mélancolie s’installe et une lame de fond d’émotions grandit sans que l’on s’en rende compte. Tandis que les blockbusters prônent de plus belle, à tort et à travers, leurs valeurs familiales qui sentent le renfermé, à son échelle, Hirokazu Kore-eda leur oppose sa vision de la famille : un refuge éphémère pour les laissés pour compte. Le cinéaste signe une chronique faussement légère, parfois burlesque et souvent émouvante qui questionne la filiation tout en donnant le sourire grâce à sa kyrielle de personnages débordant d’amour, tous remarquablement interprétés, notamment par Song Kang-ho, que l'on avait adoré dans Parasite, et qui a reçu le Prix d'interprétation au Festival de Cannes 2022 pour Les bonnes étoiles. Avec une finesse de trait et une empathie pour ses personnages sans équivalent, Kore-eda remet sur le métier ses thèmes favoris : la filiation, la transmission, les relations parents-enfants. Les enfants livrés à eux-mêmes dans Nobody Knows. La famille réunie chaque été pour commémorer la mort tragique du fils aîné dans Still Walking. La découverte de l’échange de deux nourrissons à la naissance dans Tel père, tel fils (prix du jury à Cannes en 2013). Les trois générations de marginaux se tenant chaud dans la maison d’Une affaire de famille… Kore-eda ne filme que la famille, soudée par les liens du sang ou non. Il la filme avec la grâce et l’âpreté qui constituent la grandeur de son cinéma, depuis son passage du documentaire à la fiction au milieu des années 1990.

Les bonnes étoiles est à voir ici pour 4,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Subtile chronique du déraillement d'une femme en mal d'amour

Publié le par Michel Monsay

Subtile chronique du déraillement d'une femme en mal d'amour

Le Ravissement est une histoire d'amitié, d'un besoin maladif d'amour et le portrait d'une femme empêtrée dans la toile de ses propres mensonges. Le film tient tout entier sur son interprète : Hafsia Herzi dévore chaque plan en imposant une présence féline, parfois caressante et vaguement inquiétante. Découverte dans l'excellent La Graine et le Mulet d'Abdellatif Kechiche en 2007, l'actrice tout en émotion contenue et en opacité paraît ici portée par un souffle authentique, une puissance de jeu presque animale. La directrice photo Marine Atlan compose une palette d'images fragiles, comme une aile de papillon de nuit, qui traduit le trouble de cette histoire. Les frontières de la morale et du crime y sont franchies, sans effusion, dans un glissement presque naturel où se brouillent un besoin d'affection vampirisant et une amitié dévorante. Le film est imprégné de beaux clichés nocturnes d'un Paris sans repères, d'une description poétique de deux âmes perdues dans la solitude de leur vie, et d'un personnage poussé vers l'impasse du crime par des sentiments d'abandons inéluctables. Et par cette idée, surtout, que pour certains le bonheur ne se trouve jamais bien loin, mais jamais à portée de main. Le premier film d'Iris Kaltenbäck décrit la complexité de l'âme humaine et confirme qu'un mot, une phrase ou encore un regard peut constituer le point de bascule d'une vie. Le ravissement est nourri par le parcours d’une femme forte et fragile à la fois, manipulatrice, sociopathe ou simple humaine au parcours cabossé. Des ambivalences parcourant ce personnage, Iris Kaltenbäck en fait sa beauté. Les instants de bonheur volés à ceux qui l’entourent semblent valoir la peine pour celle qui n’a jamais eu le sentiment d’être réellement aimée. Le Ravissement procède par cet art de la suggestion, cet éclairage subtil et formel qui essaime ses indices, les amoncelle en couches successives. Il met en scène l’imprévisible enchaînement des faits qui dirige un destin. De cette matière la réalisatrice tire avec un talent prometteur un récit troublant, dont la profondeur s’édifie à mesure que se révèlent la complexité des personnages et les mécanismes inconscients qui les font agir.

Publié dans Films

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Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur

Publié le par Michel Monsay

Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur

Avant de devenir l’un des plus grands couturiers de la fin du XXe siècle, Azzedine Alaïa avait patiemment regardé l’œuvre de ses prédécesseurs, observant à la loupe l’art de la coupe, le tombé des matières, l’élégance de l’allure… Pour sauvegarder la mémoire des ateliers, il a acheté tout au long de sa vie plus de 20 000 pièces, témoins de l’art des créateurs, depuis la naissance de la haute couture à la fin du XIXe siècle jusqu’à certains de ses contemporains, composant ainsi une extraordinaire leçon de couture. Une collection patrimoniale, certainement la plus importante au monde, constituée dans le plus grand secret et jamais dévoilée de son vivant, dont le Palais Galliera propose dans cette superbe exposition, 140 pièces, donnant un aperçu de cette merveille, qui ne sera découverte qu’à la mort du couturier en 2017. La technicité de ce virtuose de la coupe lui venait entre autre de l’admiration qu’il éprouvait pour les couturiers du passé. Il débute sa collection en 1968, à la fermeture de la maison Balenciaga dont il récupère de précieuses pièces, et développe alors une passion pour l’histoire de sa discipline et se fixe ainsi une mission. Souvent, au cours des vingt dernières années de sa vie, et au prétexte d’aller chez le kiné, Azzedine Alaïa se rendait à Drouot ou dans n’importe quelle salle des ventes, parfois plusieurs fois par semaine, voire par jour… Que ses caisses soient vides ou pleines, il a acheté, acheté… Dépensant avant de mourir jusqu’à 2 millions d’euros par an. Outre les plus grands créateurs, comme Jeanne Lanvin, Madame Grès, Paul Poiret, Gabrielle Chanel, Madeleine Vionnet, Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Hubert de Givenchy,... il a aussi collectionné des noms aujourd'hui oubliés. Les 140 pièces exposées se répartissent selon une scénographie sobre, soulignée d’un trait de lumière sur les murs rouges donnant l’impression d’un lever de soleil, et l'on ressort ébloui de cette magnifique exposition.

Azzedine Alaïa, couturier collectionneur est à voir au Palais Galliera jusqu'au 21 janvier.

Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur
Les sublimes trésors cachés d’un couturier collectionneur

Publié dans Expos

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Fascinante identification d'une femme

Publié le par Michel Monsay

Fascinante identification d'une femme

Quand le cinéma devient un espace de réinvention de sa propre histoire personnelle, la réalisatrice Mona Achache fait revivre sa mère, l’écrivaine et photographe Carole Achache, qui s'est suicidée en 2016, sous les traits de Marion Cotillard pour percer son mystère. Ce film ovni est hors normes, entre documentaire, fiction, making of et quête initiatique. Carole Achache a laissé à sa mort des milliers de photos, de lettres, des enregistrements, des films amateurs. 26 caisses de documents dont elle s’était servie lors de l’écriture de son livre sur sa mère, Monique Lange, aussi écrivaine, et que sa fille Mona va explorer dans ce film. C’est donc une histoire de filiation qui est racontée dans Little girl blue par la réalisatrice. À travers le portrait de sa mère, elle dépeint trois femmes libres. Libres d’écrire, de penser, mais ce dessein familial cache une autre forme d’héritage, une sorte de malédiction : la transmission de la douleur. Toutes ces femmes ont été malmenées par des hommes. Mona Achache ne condamne ni la dureté de sa mère, ni la reproduction de comportements toxiques. Elle accuse le modèle patriarcal qui rend les femmes victimes et complices du désastre. Pour le dispositif de réincarnation, Mona Achache donne à Marion Cotillard le corps cinématographique de Carole. Portant jusqu’à son parfum, l’actrice prend sous nos yeux possession du rôle, et peu à peu sa voix se transforme, ses gestes se précisent. La caméra tourne en permanence, mettant à nu le processus filmique, des doutes de l’actrice à la vertu thérapeutique de cette résurrection qui creuse le passé dans l’unique but d’en conjurer les blessures assassines. On peut aussi lire ce film comme un document sur le métier de comédienne. L'exercice permet à une impressionnante Marion Cotillard d'employer son corps et sa voix comme dans aucun autre rôle. Parfois, elle lit les mots de Carole Achache. D'autres fois, elle post-synchronise ses enregistrements. Le montage n'élude rien de ses efforts et de ses doutes. Cependant, au fil des plans, on la verra prendre de l'âge, se rider, se tasser, disparaître complètement derrière son personnage, et l'on sent entre les images, la violence de la vie la lacérer. Mona Achache se filme, observant ce fantôme convoqué par son étrange cérémonie de chamanisme cinématographique. Ce film imprévisible, troublant par son rapport incandescent à des histoires elles-mêmes brûlantes qu'il explore, est en tous les cas une expérience de cinéma inédite et une mise en abyme vertigineuse, qui se clôt sur la superbe chanson de Janis Joplin, Litte girl blue.

Publié dans Films

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La petite série des Balkans qui joue dans la cour des grands

Publié le par Michel Monsay

La petite série des Balkans qui joue dans la cour des grands

Il est bon que les chaînes, quand on dit les chaînes on remercie une fois de plus Arte, volontiers obsédées par la culture anglo-saxonne ou les programmes scandinaves, se tournent vers l’est de l’Europe. Surtout quand elles sélectionnent un objet venu tout droit de Croatie aussi déroutant et réussi que celui-ci. Également aussi improbable, au vu de l’économie actuelle des productions télévisées, qu’un film sur les droits des femmes financé par le Qatar. Dès les premières minutes, on croit à une comédie loufoque mais le récit doux-amer laisse place à la peinture d’un monde pas tout à fait remis de la guerre en ex-Yougoslavie ni de l’effondrement du bloc soviétique. Plusieurs raisons expliquent la qualité de cette très belle série : l’absence totale de misérabilisme avec laquelle est filmée cette région, pas totalement déshéritée, mais plus ou moins désertée, où ne vivent plus que les retraités de l’industrie locale, abandonnée depuis longtemps. C’est aussi la dénonciation des pratiques mafieuses qui ont accompagné la dislocation du pays après la chute du communisme et sa conversion à l’économie de marché. C’est sans doute aussi la douce nostalgie et l'humour qui accompagnent ce récit post-soviétique interprété et réalisé avec finesse, qui lui donne un charme particulier et une grande capacité de séduction. La Croatie, jusqu’ici, existait surtout sur la carte des séries comme lieu de tournage de Game of Thrones. La surprise a donc été grande quand la modeste The Last Socialist Artefact a remporté, en 2021, le prestigieux prix du Panorama international du festival Séries Mania, au nez et à la barbe de plus luxueuses productions anglo-saxonnes et nordiques. Ce drame choral, drôle, émouvant et poétique, remarquablement filmé, est le fruit d'une collaboration financière avec d'autres petits pays comme la Serbie, la Slovénie et la Finlande. Cette minisérie, volontiers mélancolique, ne sombre pourtant jamais dans l’obscurité, son moteur étant profondément optimiste. C’est le portrait d’un retour à la vie, certes chaotique et incertain, d’ouvriers à la fierté retrouvée. Le réalisateur Dalibor Matanic capte leurs regards d’abord méfiants puis de plus en plus passionnés, leur affection pour leurs machines, le désir qui surgit à nouveau. The Last Socialist Artefact gagne en subtilité à chaque épisode, creuse des personnages originaux, délicats et attachants dans ce beau récit d’amitiés et de travail.

The Last Socialist Artefact est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

Publié dans replay

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