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El reino

Publié le par Michel Monsay

El reino

Cinéaste espagnol de 37 ans, Rodrigo Sorogoyen, nous avait déjà épaté avec son précédent film, "Que Dios nos perdone", mais avec celui-ci il frappe encore plus fort et remporte 7 Goya, l'équivalent espagnol des Césars. Que ce soit caméra à l'épaule en suivant au plus près le personnage principal, sur des gros plans, des travellings ou en jouant avec des flous, le talent du réalisateur impressionne par sa maîtrise et nous happe littéralement pour nous plonger au cœur de ce thriller suffocant. La musique électro très rythmée renforce la tension présente du premier au dernier plan. Autre grande force de ce film, un scénario très efficace qui dénonce la corruption politique vue de l'intérieur, en suivant un petit baron aveuglé par un sentiment d'impunité et un orgueil viscéral, et montre au passage la férocité et la misère morale de ce monde vidé de son sens originel. Le réalisateur nous confronte à une situation ambivalente, en nous faisant presque éprouver de la sympathie pour ce personnage tout en n'épargnant aucun détail de ses agissements véreux. Il faut dire que le comédien qui l'incarne, Antonio de la Torre, est stupéfiant de précision et de sobriété derrière une détermination à toute épreuve. A 51 ans, il règne aujourd'hui sur le cinéma espagnol et chaque nouveau rôle ne fait que confirmer son statut. Les autres acteurs qui l'entourent ici participent à la justesse de cette descente aux enfers montée dans un crescendo qui nous laisse sans voix après la dernière image. Par ce film éblouissant, le cinéaste interroge le fonctionnement de nos sociétés qui permet, voire favorise ce genre de comportements, et signe un grand moment de cinéma tant pour ses qualités techniques qu'émotionnelles, qui font de Rodrigo Sorogoyen plus que jamais un cinéaste à suivre de très près.

Publié dans Films

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Ballon au-dessus des toits parisiens

Publié le par Michel Monsay

Ballon au-dessus des toits parisiens

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Marc Lambron et Erik Orsenna

Publié le par Michel Monsay

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Regard perçant

Publié le par Michel Monsay

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Respirer à plein poumons !

Publié le par Michel Monsay

Respirer à plein poumons !

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Les oiseaux de passage

Publié le par Michel Monsay

Les oiseaux de passage

Toujours à l'affût de films venus du monde entier, notamment de pays n'ayant pas une grande culture cinématographique mais dont peuvent surgir à tout moment des pépites d'une beauté et d'une puissance rares, la découverte de ce film colombien en est le parfait exemple et procure des émotions inhabituelles et intenses. Pour son quatrième long-métrage, co-réalisé avec sa femme, Ciro Guerra cinéaste de 38 ans qui s'était fait remarquer fin 2015 avec "L'étreinte du serpent", confirme à la fois son talent mais aussi qu'il est devenu un réalisateur important sur le plan international. Pour preuve, il est en train de finir son premier film américain, adapté d'un roman du Prix Nobel J.M. Coetzee, avec Johnny Depp, Mark Rylance et Robert Pattinson, et on vient de lui proposer la présidence du jury de la Semaine de la critique au festival de Cannes 2019.  A la fois tragédie grecque en 5 chants, film de gangster, western et récit ethnographique, "Les oiseaux de passage" nous plonge en 1968 à la naissance des cartels de la drogue et les ravages que cela va progressivement occasionner chez le peuple amérindien Wayuu, dont les croyances, les rites et la culture sont encore très présents à l'époque. Plus globalement, c'est aussi l'histoire récente de la Colombie qui va être bouleversée par ce qui s'est passée au cours des années 1970 dans cette région aride et sauvage. Tourné avec des acteurs professionnels et des personnes originaires de ce territoire qui apportent une force incomparable à la narration, ce film truffé de très beaux plans est un grand moment de cinéma qui se vit comme une passionnante aventure et nous transporte à l'autre bout du monde auprès d'une population où les femmes ont bien plus leur mot à dire que l'on ne pourrait le croire.

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Atelier d'emprésurage

Publié le par Michel Monsay

Atelier d'emprésurage

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Mon inconnue

Publié le par Michel Monsay

Mon inconnue

Pour son troisième film, le petit-fils de Daniel Gélin réussit une comédie romantique digne des meilleures du genre, à la fois très drôle et attachante, voire émouvante, sans cynisme ni vulgarité, dans laquelle il injecte une petite dose de fantastique assez réaliste, à la manière du film "Un jour sans fin". Il interroge aussi sur l'équilibre d'un couple, la magie des premiers temps qui s’essouffle, les sacrifices de l'un ou de l'autre, et les choix qui transforment le cours d'une existence. Un scénario à plusieurs tiroirs très efficace, des dialogues bien sentis, parfois hilarants, une esthétique et une image souvent très belles, des comédiens irrésistibles dans tous les sens du terme, sont quelques uns des ingrédients qui nous font plonger sans retenue dans cette histoire si enthousiasmante. Les trois acteurs principaux démontrent s'il en était besoin tout leur potentiel et à l'image de François Civil, parfait jeune premier au jeu très instinctif qui n'arrête plus de tourner, ils sont sauf catastrophe promis à un avenir radieux. Joséphine Japy illumine le film de sa beauté, sa délicatesse et sa fraîcheur, quant à Benjamin Lavernhe, sociétaire de la Comédie française, il possède une puissance comique rare et virtuose, qui devrait inspirer d'autres cinéastes pour relever le niveau des comédies en France. Le sens du rythme est un atout majeur de ce film qui nous fait passer, à l'image de son personnage central, par toutes sortes d'émotions. Que ce soit dans le jeu des comédiens, les répliques, le dosage entre les différents genres abordés, le montage, ce sens du rythme apparaît dès le générique, puis nous transporte d'une séquence à l'autre avec délice dans ce jeu de l'amour et du hasard, mais aussi de l'amitié, et nous laisse à la fin sur un petit nuage avec le sourire aux lèvres.

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Cathédrale de Cefalu

Publié le par Michel Monsay

Cathédrale de Cefalu

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Ça raconte Sarah

Publié le par Michel Monsay

Ça raconte Sarah

Écrire un premier roman, qui raconte une passion amoureuse, est une sacrée gageure si l'on veut se faire remarquer tant le sujet a été épuisé jusqu'à la corde par plusieurs générations d'écrivains. Pourtant ce qu'a réussi Pauline Delabroy-Allard, documentaliste de 30 ans au lycée Michelet de Vanves, est un miracle de poésie, de fulgurance, de sensualité, d’exaltation. Son écriture puissante, où chaque mot vibre de la passion incontrôlable que l'auteur décrit si bien autant dans la douceur, la jouissance, l'euphorie, que dans la douleur et le déchirement, nous aspire dès les premières phrases sulfureuses et dramatiques du prologue. Le roman est construit en deux parties diamétralement différentes à la fois dans le rythme mais aussi sur le fond, où l'introspection de la narratrice dans la deuxième partie répond à la fièvre et la fougue de cette rencontre entre deux femmes que tout oppose, l'une menant une existence sans remous ni surprises, seule avec sa fille après que le père ait disparu du jour au lendemain, l'autre exubérante, excessive, dévorant la vie par tous les bouts. Cette histoire qui s’apparente à un premier amour, les deux femmes n'ayant connu jusque-là que des hommes dans leur vie, n'est en aucun cas un manifeste homosexuel, il s'agit plutôt de plonger le lecteur au cœur d'un ouragan émotionnel dont il ne sort pas indemne. Il y a du Marguerite Duras dans ce roman où la narratrice est un peu un double de Pauline Delabroy-Allard, on y découvre un style singulier fait de phrases et de paragraphes courts, de leitmotivs, une langue charnelle, enflammée, virtuose qui font de cet écrit l'un des plus beaux sur l'amour fou, ses immenses bonheurs et ses ravages.

Publié dans Livres

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