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Thriller psychologique, cette minisérie très cinématographique se mue en un pur mélodrame

Publié le par Michel Monsay

Thriller psychologique, cette minisérie très cinématographique se mue en un pur mélodrame

Le grand cinéaste mexicain Alfonso Cuarón, de retour à la réalisation six ans après le magnifique Roma (Lion d’or 2018 à la Mostra de Venise), orchestre Disclaimer avec maîtrise et bouscule avec cette nouvelle œuvre hors norme les codes des séries, en s’appuyant sur un casting de haute volée : Cate Blanchett et Kevin Kline, grandioses en tête de ce jeu de massacre, mais aussi Lesley Manville, dans un rôle de mère inconsolable et amère ou encore Sacha Baron Cohen, aussi inattendu que crédible dans la peau du mari de l'héroïne, dévasté par les révélations sur son épouse, sans oublier Leila George, belle et talentueuse révélation de la série. Au-delà du thriller psychologique, qui joue sur la diversité des points de vue pour brouiller habilement les cartes, Disclaimer brasse des thèmes forts : les injonctions de bonne moralité faites aux femmes, l’aveuglement des parents sur leurs enfants et la difficulté parfois à nouer des liens, mais aussi les secrets et la confiance dans le couple. En point d’orgue, une révélation finale qui nous cueille et nous bouleverse. Cette minisérie est une remise en question fondamentale de la façon dont nos à priori nous gangrènent, voire nous rendent complices des maux du monde et en particulier ceux subis par les femmes. Disclaimer est une œuvre troublante, palpitante, provocatrice, imprévisible, qui nous enfonce dans un labyrinthe tortueux et torturé de fausses pistes en faux-semblants, à travers un récit vertigineux sur la fiction et notre position de spectateurs. Alfonso Cuarón insuffle sa patte tout en douceur, avec de longs plans sans coupure et en lumière naturelle, des scènes filmées avec une caméra à l’épaule. Là où d’autres seraient tombés dans la surenchère pour coller au thriller, le récit puise une pudeur bienvenue, le cinéaste capte les gestes, les sensations et les regards pour illustrer l’évolution des personnages. Chaque plan est minutieusement pensé, travaillé, du cadre aux déplacements, en passant par l’usage de la couleur. Plus qu’une série d’auteur, Disclaimer est une série de cinéaste, qui lorgne ouvertement du côté du septième art tout en célébrant la liberté d’écriture et l’ampleur du format sériel.

Disclaimer est à voir ici sur Apple Tv+ pour 9,99 € un mois sans engagement ou en profitant de l'essai gratuit.

La bande-annonce ci-dessous est en vo, mais en regardant la série sur Apple Tv+ vous aurez les sous-titres en français.

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Une minisérie sombre et fascinante

Publié le par Michel Monsay

Une minisérie sombre et fascinante

L’intrigue de Shokuzai semble osciller entre le polar et le drame psychologique. Mais, très vite, Kiyoshi Kurosawa colore son récit d’un climat étrange. Rien d’étonnant pour un cinéaste qui aime flirter avec le surnaturel pour raconter le Japon déshumanisé d’aujourd’hui. Et, depuis ses débuts, excelle à incarner la peur, en maître du hors-champ, cet espace invisible d’où le danger peut surgir à chaque instant. Le fantastique est le moyen que le cinéaste a trouvé pour représenter la psyché tourmentée de personnages rongés par la culpabilité. Ce fantastique naît directement de la banalité du quotidien, grâce à une mise en scène au scalpel. À la manière d'un chef-d'œuvre du cinéma japonais, Rashomon d'Akira Kurosawa, qui n'a aucun lien de parenté avec le réalisateur de Shokuzai, le récit repose sur un drame auquel chacun de ses cinq épisodes fera retour à son commencement, bégayant ainsi la catastrophe initiale, envisagée à chaque fois sous l’angle d’un nouveau personnage, plutôt que de récapituler les épisodes précédents, comme pour l’encercler au lieu de se faire suite, pareilles à des ondes de choc traumatique. Le récit serpente à pas chassés à travers un réseau de névroses, en même temps qu’il investigue à travers chaque figure de femme et la veulerie des hommes qui l’entoure, une forme de précipité des pathologies sociales du Japon contemporain, décrit comme une zone peureuse et poreuse où blessures béantes et indicibles terreurs enfantines s’entrelacent aux désirs adultes. Le somptueux travail de l'image, tout de subtiles rimes chromatiques, oppose le temps chatoyant des jeux enfantins à un futur traumatisé qui n'en serait que la continuation dégradée, aux teintes si fanées que ses héroïnes, qui y trébuchent sans cesse sur les objets les plus anecdotiques d'une réalité méchante, en paraissent cadavériques, des pantins presque zombifiés. Kiyoshi Kurosawa met ici en œuvre tout son génie pour ciseler un récit complexe sur fond de pédophilie, de suicide, de jalousie, de meurtres, de perversions en tout genre et de rédemption.

Shokuzai est à voir ci-dessous ou ici sur le replay d'Arte.

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Un documentaire passionnant qui est un régal pour les yeux

Publié le par Michel Monsay

Un documentaire passionnant qui est un régal pour les yeux

A la demande du documentariste américain de légende, Frederick Wiseman, la famille Troisgros père et fils a accepté d'ouvrir en grand ses cuisines et les coulisses de l'un des meilleurs restaurants du monde, le Bois sans feuilles, dans la Loire. Dans ce film, il a su saisir l'essence, la philosophie et la fluidité inouïe de cette maison d'exception. Les gestes. Mille fois refaits. Parfaits. Un vrai ballet. Nous sommes en cuisine, un jour de travail ordinaire au Bois sans feuilles, le restaurant triplement étoilé de la vénérable maison Troisgros à Ouches, près de Roanne (Loire). Chacun est à son poste et à sa tâche, mais le calme règne, tout juste perçoit-on les cuillères tinter dans les casseroles et le grésillement des aliments poêlés. Ce climat presque feutré peut surprendre pour qui se figure les cuisines comme un lieu trépidant et bruyant où sont aboyés les ordres. Rien de tout cela chez les Troisgros, cuisiniers de pères en fils depuis quatre générations. Comme à son habitude, Frédérick Wiseman, 93 ans, prend son temps. Les près de quatre heures que dure son film, on ne les sent pas passer. Il faut bien ça pour se retrouver en immersion, pour voir et comprendre ce qui se joue en coulisse, la somme de travail, d'imagination, de rigueur et de réactivité que réclame la tenue de ce lieu de très haute gastronomie. Si Frederick Wiseman est connu pour aborder des thèmes sociaux (prisons, hôpitaux, tribunaux, aide sociale, etc.), il s’est aussi penché sur des sujets moins graves, et notamment en France, où il a exploré successivement les coulisses de la Comédie française (1996), du Ballet de l’Opéra de Paris (2009) et du Crazy Horse (2011). Récompensé d’un Oscar d’honneur (2016) et d’un Lion d’or (2014) pour l’ensemble de sa longue et fructueuse carrière (une cinquantaine de films à son actif), le réalisateur est réputé pour son exigence fondée sur quelques principes immuables : ses documentaires ne comportent ni commentaire, ni voix off explicative, et sont exempts de musique additionnelle. Se fondre dans le décor, faire oublier la caméra, filmer en longueur, puis tout reconstruire patiemment au montage, qui tient lieu chez lui de commentaire, voilà tout l’art incomparable de Wiseman. Menus-Plaisirs s’ouvre dès potron-minet sur le marché en plein air, où César et Léo Troisgros viennent sélectionner les plus beaux légumes avant de retrouver leur père Michel pour une discussion sur de futurs plats. Le réalisateur fait ensuite la navette entre leur restaurant triplement étoilé du Bois sans feuilles et celui, plus accessible (financièrement parlant), de la Colline du colombier, en passant par les visites avec les chefs chez des fournisseurs locaux passionnés : éleveurs bovin ou caprin, fromager affineur, maraîcher et même apiculteur, personne n’est oublié lors de cette balade volontiers bucolique dans la campagne ligérienne. De ce documentaire captivant on ressort avec la sensation d'avoir cheminé intimement aux côtés de ces artistes des fourneaux toujours en quête de perfection, au point de les connaître. Une transparence qui ne gâche en rien la magie et le mystère de leur travail.

Menus-Plaisirs-Les Troisgros est à voir ici pour 2,99 € en location.

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Une nouvelle performance bluffante de la géniale Meryl Streep

Publié le par Michel Monsay

Une nouvelle performance bluffante de la géniale Meryl Streep

Il y a des actrices dont on accepte tout. Meryl Streep est de celles-là, qui fait le show de façon réjouissante dans ce film de Jonathan Demme, sorti en 2015. Elle y joue une femme ayant abandonné vingt ans plus tôt mari et enfants pour une improbable carrière de chanteuse rock, qui, de fait, n'a jamais décollé. Caissière de supermarché le jour, elle œuvre le soir au sein du Flash, groupe anonyme d'un pub de Los Angeles, qui reprend surtout des standards plus ou moins récents, de Bruce Springsteen à Lady Gaga. Quand son richissime ex (Kevin Kline) la réclame au chevet de leur grande fille, en dépression post-rupture, personnage joué par la propre fille de Meryl, Mamie Gummer, c'est le choc frontal de modes de vie très opposés. Meryl Streep s'amuse doublement : des dialogues acérés nés sous la plume de l'insolente Diablo Cody (la scénariste de Juno et Young Adult) et des scènes de concert très réussies. Elle a appris la guitare (notamment auprès de Neil Young, rien que ça), chante très bien et Jonathan Demme, qui l'a entourée de pointures musicales, filme chaque morceau enregistré en direct avec une gourmandise communicative. C'est un film qui a un immense charme et nous rappelle, si besoin est, l'envergure peu commune de l'actrice principale.

Ricki and the Flash est à voir ici pour 2,99 € en location, en tapant le titre du film dans la loupe de recherche en haut à droite.

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Retour intense, parfois irrespirable, de l'excellente série de Thomas Lilti

Publié le par Michel Monsay

Retour intense, parfois irrespirable, de l'excellente série de Thomas Lilti

Encore plus tendue et chaotique que les deux précédentes saisons, celle-ci s’ouvre sur une séquence anxiogène où le docteur Alyson Lévêque, désormais membre de SOS médecins au début de cette saison, tente de sauver la vie d’un homme au cœur d’une cité HLM. Thomas Lilti, médecin de formation, continue de tirer la sonnette d’alarme sur l’état désastreux du service public hospitalier français, et son incapacité à accueillir correctement les plus défavorisés. Hippocrate est un brûlot politique, mais surtout une grande série après avoir été un grand film. Le scénariste réalisateur n’a plus besoin d’expliciter son propos. Tout passe par sa mise en scène, les images sidérantes qu’il convoque, si terrifiantes et absurdes qu’on passe sans cesse de l’incrédulité à l’angoisse, de la colère au rire. Réduite à six épisodes, cette saison est pourtant la plus émouvante, marquée par un sentiment d’urgence omniprésent que capte magistralement son intense troupe de comédiens. Cette puissante série pose au final une question : quand le système hospitalier ne peut plus remplir sa mission, les médecins doivent-ils entrer en rébellion ? Par ailleurs, le système narratif joue sur la question du tri des patients avec beaucoup d’empathie, et le cinéaste choisit très bien ses sujets, leur contemporanéité, dont le traitement des personnes âgées et la santé mentale des jeunes générations. Cette troisième saison est aussi celle d’après les applaudissements aux fenêtres du Covid, celle qui dit qu’il ne s’est finalement rien passé. Thomas Lilti donne ici le meilleur de lui-même avec un regard sans pitié sur la politique et la société.

Hippocrate saison 3, mais aussi les deux premières saisons, sont à voir ici pour 6,99€, un mois sans engagement à Canal+ séries à souscrire ici.

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Derrière ce captivant thriller fantastique, une sombre page d’histoire japonaise

Publié le par Michel Monsay

Derrière ce captivant thriller fantastique, une sombre page d’histoire japonaise

Cette série coréenne, remarquablement réalisée, d’après un récit savamment écrit, tient en haleine à chaque minute. Pleine de suspense et d’action mais aussi de romance, joliment interprétée, mention particulière pour l'envoûtante Han So-hee et l'attachant Seo-Joon Park, La Créature de Kyongsong bénéficie aussi d’effets spéciaux d’une très grande qualité pour la créature. La série en deux saisons offre la particularité de mêler récit historique et intrigue fantastique. Or, ce mélange des genres ne s’avère pas si délirant, puisqu’il est basé sur un morceau de l’histoire coréenne et japonaise peu connu en Occident, relatif à la terrible Unité 731. Créée en 1932 par l’armée nippone, elle effectuait, sous couvert de recherches épidémiologiques, des expériences sur les humains afin de créer des armes bactériologiques. La créature de Kyongsong, symbolisant ici les nombreux malheureux qui y ont subi le pire, est un thriller palpitant et volontiers horrifique, doublé d’une fable politique très noire sur les ravages de la domination nippone, ouvertement inspirée par ces abominables expériences perpétrées par des scientifiques qui n’avaient rien à envier, en inhumanité et en cruauté, à leurs alliés nazis. Cette série soigne le suspense fantastique autant que la reconstitution historique, et convainc dès les premières images. Mystère à tiroirs, héros débordants de charme, antagonistes flippants à souhait, décors fastueux, ainsi que des séquences de terreur impressionnantes, tout est réuni pour nous captiver une nouvelle fois devant une série sud-coréenne. 

La créature de Kyongsong est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

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Un des plus beaux répertoires de la pop française

Publié le par Michel Monsay

Un des plus beaux répertoires de la pop française

En décembre 2023, après 40 ans de carrière, Etienne Daho s’offrait l’Accor Arena de Bercy devant 17 000 personnes en transes pour un concert best of enthousiasmant. C’est pop et vif, comme la pulsation nouvelle qui accompagne Week-end à Rome, succès parmi tant d’autres. Projetés sur trois écrans géants qui encadrent la scène, défilent des ronds, des étoiles, des lignes, néons multicolores. La scénographie a été confiée à une agence de création graphique particulièrement inspirée à l’idée d’accompagner un artiste qui a toujours porté un soin particulier à ses visuels. Aux manettes de la réalisation, le vieil ami Gaëtan Chataignier, épaulé par ses onze cadreurs, qui s’amuse à superposer les images et joue avec les échelles. Ces dernières années, Étienne Daho avait privilégié les salles plus intimes comme l'Olympia ou la salle Pleyel pour son concert lecture avec Jeanne Moreau autour du Condamné à mort, de Jean Genet. En 2023, changement de style, retour aux grandes salles qu’il parcourait au temps de la dahomania. Fort d’un album très orchestré et très cinématographique, Tirer la nuit sur les étoiles, il a donc imaginé avec le producteur Thierry Suc, homme de défi, un Daho Show qui en a mis plein la vue, avec élégance, on ne se refait pas. Entouré de 8 musiciens dont un quatuor de cordes, Étienne Daho enchaîne titres intimistes, poussées rock, moments suspendus, piqûres de nostalgie pour nous offrir 1h40 de bonheur. Toujours ému face à la ferveur qu'il déclenche, Étienne Daho, avec sa voix si singulière qu’il a su imposer, a démontré durant 40 ans qu’on peut devenir une rock star, sans se casser la voix, mais aussi sans rouler des mécaniques, écrire des chansons comme un journal de bord poétique et sincère, avoir un style pop, rock avec des influences électro et même jazz. On ne peut qu'être touché par le personnage tout en étant conquis par son talent.

Étienne Daho show est à voir ici ou sur le replay de France Tv.

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Le manège diabolique d’un tueur de femmes dans les années 1970

Publié le par Michel Monsay

Le manège diabolique d’un tueur de femmes dans les années 1970

Premier film réalisé par l'actrice Anna Kendrick, également devant la caméra, Une femme en jeu a pour point de départ un épisode anecdotique mais marquant dans le parcours d'un tueur en série américain particulièrement sadique : Rodney Alcala, également connu sous le nom de « Dating Game Killer » car il avait participé en 1978 à un jeu télévisé qui n'était autre que la version originale de notre célèbre Tournez manège ! des années 1980. Ce thriller intelligemment mené, s’inspirant d’une histoire vraie, fait froid dans le dos, autant pour les féminicides de Rodney Alcala que pour la tragique surdité des autorités. La réussite du film est plurielle. Grâce à une solide interprétation, l’effroi des victimes, quand elles réalisent qu’elles sont prises au piège, glace véritablement le sang. Le choix de l’acteur américano-costaricain Daniel Zovatto, dans le rôle du psychopathe, est particulièrement judicieux, avec son visage doux et son regard qui passe, en un battement de cils, de la complicité à la menace sourde. Quant au montage, il retranscrit efficacement l’horreur des crimes commis selon un système redoutable. Surtout, le film expose avec pertinence la réduction au silence systématique de la parole des femmes à l'époque, qui a permis au tueur de poursuivre ses meurtres pendant plusieurs années.

Une femme en jeu est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

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Des vies ordinaires face à la justice

Publié le par Michel Monsay

Des vies ordinaires face à la justice
Des vies ordinaires face à la justice

Accused, est une série britannique inédite en deux saisons datant de 2010 et 2012, dont les 10 épisodes sont indépendants les uns des autres sauf sur le plan de la structure : tous débutent dans une cellule où patiente un ou une accusée au moment où débute son procès, tous se terminent par le verdict. A chaque fois la même question : pourquoi et comment ces gens se sont-ils retrouvés là ? Dans le genre très encombré des séries sur la justice, Accused fait le choix de montrer le minimum possible de la machine judiciaire, pas de grandes joutes oratoires, ni d’incidents d’audiences. Elle préfère se concentrer sur des vies ordinaires qui dérapent ou déraillent et viennent se fracasser sur le droit. Le tout est d’une grande sobriété, avec un casting impeccable. Sous des apparences de fiction judiciaire, Accused impose, en réalité, une mécanique de drame psychologique particulièrement angoissante. L’intrigue, construite en flash-back, repose sur les dilemmes et tourments infligés à des personnages pris dans un engrenage infernal. À chaque épisode, on plonge dans une nouvelle histoire, c'est donc très différent des séries habituelles où l'on s'attache à des personnages que l'on retrouve au fil d'une saison voire de plusieurs, et pourtant dans Accused, on est très rapidement pris et passionné par l'intrigue, les excellents comédiens et la réalisation y sont aussi pour beaucoup.

Accused est à voir ici pour 6,99€ en s'abonnant un mois sans engagement à Canal+ séries ici.

Ci-dessous la bande-annonce en anglais, mais sur Canal+ séries il y a des sous-titres en français.

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Kingdom reprend à son compte la figure du zombie pour en faire une image du peuple affamé par une caste de puissants

Publié le par Michel Monsay

Kingdom reprend à son compte la figure du zombie pour en faire une image du peuple affamé par une caste de puissants
Kingdom reprend à son compte la figure du zombie pour en faire une image du peuple affamé par une caste de puissants

Cette minisérie mêle habilement drame en costume médiéval sud-coréen et horreur. Malin et joyeusement terrifiant, loin des lourdeurs de la moribonde The Walking Dead, le scénario de Kingdom donne un petit côté social au combat du prince héritier, figure idéalisée, à la fois noble et proche du peuple, opposé à des dirigeants machiavéliques ou pleutres, qui méprisent les pauvres. Malgré son sous-texte grave et quelques scènes redoutables, Kingdom garde un joli sens de l’humour, porté par les gesticulations de certains personnages et la sidération des victimes de zombies. Le cinéaste Kim Seong-hun a le sens du rythme et multiplie les bonnes idées visuelles. Les six épisodes de cette courte première saison, apparemment une deuxième est déjà tournée, trépidante et attachante, s’enchaînent à toute vitesse. On apprécie une série apocalyptique qui ne soit pas un enchaînement de réflexions existentielles redondantes noyées sous une violence vaine. C'est aussi un spectacle de pourpre et de soie, avec des splendides pavillons et temples de bois sublimés par l'incandescence des frondaisons automnales ou éteints par la grisaille austère de campagnes désargentées, dans une impressionnante reconstitution historique. Kingdom refuse la surenchère de Game of thrones (amours consanguins, dragons domestiques, arbres prophètes, etc.) et intéresse parce qu'il se focalise moins sur des destins extraordinaires et ce satané besoin d'homme providentiel qu'au sous-texte que représentent ses créatures. La série construit ses monstres en suivant une opposition simple entre aristocrates vautrés et peuple affamé. Aux riches les mets exquis et les délices de palais, aux pauvres les restes, la soupe à l'eau. Loin des fantasmagories fantasy, l'histoire de Kingdom se contente de rejouer celle de l'accaparement des richesses par une caste de privilégiés prête à tout pour défendre ses intérêts, quitte à laisser les gueux pourrir entre eux, vieillards, femmes et enfants compris. La série prend un malin plaisir à multiplier les portraits d'aristocrates ridicules de veulerie et de couardise devant le monstre qu'ils ont participé à créer. Décidément la Corée du Sud, qui est depuis plusieurs années un grand pays de cinéma, n'a rien à envier aux plus grands en matière de série, en témoigne Juvenile justice, Deserter pursuit, ou Kingdom, qui excelle à mélanger les genres avec subtilité et ingéniosité.

Kingdom est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

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