Une fresque rocambolesque à hauteur d’enfant sur Cosa Nostra
À travers les souvenirs du petit Salvatore âgé de 10 ans, cette série tragi-comique retrace le destin d’une famille sicilienne confrontée au crime organisé dans les années 1970. Ses souvenirs, contés avec la voix d’un adulte facétieux, serviront de fil à rouge à cette série sur l’histoire sanglante de l’Italie. Si la corruption gangrène Palerme, les exécutions sommaires se multiplient en pleine rue. Journalistes, policiers, politiques, syndicalistes, magistrats ou simples citoyens y meurent chaque jour pour avoir défié à Cosa Nostra. Un souffle romanesque domine cette fresque en douze épisodes. Avec ses personnages truculents incarnés par des acteurs tous plus attachants, ses dialogues enlevés, sa réalisation élégante, son grain subtilement vintage et ses reconstitutions bluffantes du Palerme des années 1970, La mafia tue seulement l’été éblouit par sa fougue comme par son réalisme. De véritables images d’archives lui confèrent çà et là une dimension documentaire. Se soumettre ou se rebeller ? Les questionnements intimes du petit Salvatore sur la toxicité sociale et les crimes de Cosa Nostra donnent lieu à une réflexion politique aussi décalée que percutante. Avec une candeur et une lucidité désarmantes, l’enfant interroge l’infamie tout en révérant les rares adultes qui osent s’y opposer. Cette série très réussie se révèle alors un puissant hymne à la résistance et à la liberté. Son créateur l’a d’ailleurs dédiée aux hommes et aux femmes qui, avec courage, ont combattu et combattent la mafia.
La mafia tue seulement l'été est à voir ici ou ci-dessous ou sur le replay d'Arte.