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Formidable hommage à une artiste tuée à Auschwitz

Publié le par Michel Monsay

Formidable hommage à une artiste tuée à Auschwitz

Usant de gouache et de mots, l’Allemande Charlotte Salomon a mis sa courte vie en dessins. Après le livre de David Foenkinos, Muriel et Delphine Coulin explorent son œuvre avant-gardiste dans un documentaire bouleversant. «Prenez-en soin, c’est toute ma vie. » C’est avec ces mots inquiets, laissant présager d’une issue fatale, qu’une jeune Allemande de 25 ans abandonne de lourds cartons remplis de dessins à un médecin de Villefranche-sur-Mer, un matin de 1943. Quelques semaines plus tard, elle est arrêtée et déportée à Auschwitz, où elle meurt dès son arrivée, enceinte de cinq mois. Il aura fallu des décennies pour que le précieux trésor de Charlotte Salomon, confié au bon soin du Dr Moridis, émerge aux yeux du monde. Et que se révèle le talent de cette artiste précoce, qui signa en quelques mois une œuvre graphique et autobiographique unique, intitulée avec une belle ambiguïté Vie ? Ou théâtre ? Un ensemble phénoménal de mille trois cents gouaches colorées et de textes calligraphiés, tout en noirceur lucide et en ironie mordante, imaginant une forme narrative hybride entre la bande dessinée, le livret d’opérette et le story-board de film. Pour donner vie à ce documentaire, les sœurs Coulin, à qui l'on doit deux très bonnes fictions, 17 filles et Voir du pays, plongent dans cette œuvre pléthorique, conservée au Jewish Museum d’Amsterdam depuis que la famille de Charlotte, qui a pu récupérer les précieux cartons de dessins, en a fait don, dans les années 1970. Les réalisatrices rendent magnifiquement hommage aux admirables qualités graphiques, qui étincellent de couleurs chaudes, d’expressivité poétique, de sens féroce de la caricature et dont le trait cousine avec Chagall, de cette précoce artiste originaire de la bourgeoisie juive berlinoise, dont l’insouciance fut balayée dès l’enfance par les drames familiaux puis le fracas de l’Histoire. Vicky Krieps, Mathieu Amalric, Hanna Schygulla, Catherine Ringer et André Wilms prêtent leur voix aux protagonistes du petit théâtre de Charlotte Salomon, tout à la fois noir et baigné de couleurs, où l’art fait figure d’ultime rempart face au désespoir et aux suicides en cascade qui enténèbrent l’histoire familiale. Aux superbes gouaches qui alimentent ce précieux documentaire se mêlent des images d’archives, des musiques et des bruitages, pour une évocation aussi émouvante que délicate d’une artiste au talent fauché par la barbarie nazie.

Charlotte Salomon, la jeune fille et la vie est à voir ci-dessous ou sur le replay d'Arte.

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Une heure hilarante d’introspection et d’élucubrations

Publié le par Michel Monsay

Une heure hilarante d’introspection et d’élucubrations
Une heure hilarante d’introspection et d’élucubrations

Dès les premières minutes d’Ô dedans, enregistré lors des ultimes représentations à l’Olympia, en décembre 2023, Roman Frayssinet, l’avoue : depuis son précédent spectacle, il a pris un sacré recul sur la vie et sur lui-même. À tout juste 30 ans, il s’est débarrassé de toutes ses addictions (drogue, alcool, sexe). Exit la nonchalance excessive, avec l’arrêt des substances, Roman Frayssinet s’est détaché de tous les travers qui en découlent, le culte de l’ego et des apparences, la peur du silence et de la solitude. Dans une scénographie minimaliste ingénieuse, nous donnant l’impression d’être quasiment seul au monde avec lui, il nous livre un spectacle hilarant en forme d’introspection, bourrée de digressions absurdes et rocambolesques. À la fois récit de vie lunaire et délirant, et cheminement intellectuel drôle, malin et émouvant, c’est le spectacle d’un homme apaisé, désormais à l’aise avec ses émotions, qui se révèle enfin à lui-même. La sobriété l’a rendu plus sensible, plus profond, sans nuire à son talent. L'humoriste déroule, sans temps mort, ses observations à propos notamment de la chirurgie esthétique, de ce que nos choix de vêtements disent de nous ou encore de l’injonction faite aux hommes de ne pas pleurer. Son souhait est, avant toute chose, de nous faire prendre du recul sur nous-même et nos propres perceptions du monde. À l’ère de la mise en scène de nos vies sur tous les réseaux, Roman Frayssinet rit des apparences. Il parle à la première personne et nous, on rit de ce que nous sommes. Assurément, un de nos tous meilleurs humoristes.

Ô dedans est à voir ici.

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Le souffle épique de John Woo à son meilleur

Publié le par Michel Monsay

Le souffle épique de John Woo à son meilleur

En 2009, après quinze années d’exil hollywoodien, John Woo revenait en Chine et livrait cette fresque historique fougueuse avec de belles échappées poétiques et des personnages nuancés. Adaptée d'un grand classique de la littérature chinoise, cette épopée guerrière décrit les événements à l'origine de la chute de la dynastie Han et de la partition de l'empire du Milieu en trois royaumes, au IIe siècle de notre ère. John Woo ne perd pas son temps, ni son spectateur, en tractations politiques. Il se concentre sur les stratégies martiales, et au fil des morceaux de bravoure où le cinéaste impressionne par sa maîtrise de l’action pure et la frénésie sensuelle des combats, on se familiarise avec L'Art de la guerre, texte fondateur de la stratégie militaire chinoise dont s'inspire le réalisateur : un subtil mélange de ruses et d'opportunisme. Un tel souffle épique est aujourd’hui rarissime, et l’éloge de l’héroïsme, de l’honneur et de l’amitié font renaître l’enfant épris de romantisme chevaleresque qui est en nous et que John Woo n’a jamais cessé d’être. Il n’y a que lui pour réussir un film foncièrement pacifiste où la guerre est aussi belle à voir.

Les 3 royaumes est à voir ici pour 3,99 € en location.

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Meurtres dans un jardin anglais

Publié le par Michel Monsay

Meurtres dans un jardin anglais

Ce passionnant téléfilm en deux parties nous raconte l'histoire des monstres de Gloucester, le couple qui horrifia l’Angleterre dans les années 90. En adoptant une approche psychologique, le scénariste brosse un portrait glaçant de vérité du couple de serial killers. C'est le mari qui est d'abord arrêté et on lui assigne une personne référente, qui, dans le système judiciaire anglais, veille aux droits et à la compréhension des enfants et des personnes vulnérables suspectés d'infraction pénale, la « femme de confiance » du titre. Cet étrange duo qui se forme est servi par la performance de deux excellents comédiens, d’une intensité rare dans la partition du chat et de la souris : Emily Watson, inoubliable héroïne de Breaking the waves ou plus récemment de l'une des meilleures miniséries de ces dernières années, Chernobyl, et Dominic West, héros ambigu, tour à tour bouleversant et détestable de la série The Affair, ou plus récemment Charles dans The Crown. Il est ici d’une ambivalence inquiétante, et montre une autre facette de la richesse de son jeu. Ce téléfilm déroule son récit par le prisme de cette relation trouble qui n'a de cesse d'interroger. Pourquoi cette femme poursuit-elle cette mission ô combien perturbante alors que l'individu qu'elle assiste est parfaitement en état de comprendre le contenu de ses échanges avec les forces de l'ordre ? Pourquoi s'investit-elle au point de délaisser sa famille ? En tout cas, la confrontation entre cette mère pleine d'empathie et le psychopathe est tout aussi troublante que fascinante, d'autant que les auteurs, la femme est peut-être encore pire que le mari, font montre d'un flegme sidérant face aux crimes horribles qu'ils ont commis. Toujours là pour nous faire découvrir des programmes inédits et souvent de qualité, Arte est allé déniché ce téléfilm de 2011 et on ne peut que les en remercier.

Une femme de confiance est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

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Portrait d'un homme exemplaire au destin hors norme

Publié le par Michel Monsay

Portrait d'un homme exemplaire au destin hors norme

L’immigration étant actuellement et comme toujours au centre d’un épineux et douloureux débat, il pourrait ne pas être inutile de considérer ce très beau documentaire d’Isabelle Wekstein, qui nous offre un exemple d’intégration républicaine particulièrement heureux. Ady Steg (1925-2021), curieusement peu connu du grand public, fut une figure importante du judaïsme français en même temps que de la recherche médicale. Né dans une bourgade juive perdue au fin fond de la Tchécoslovaquie, dans un milieu traditionaliste, il arrive en France avec sa famille en 1932, à l’âge de 7 ans et tombe amoureux des vertus émancipatrices de la République française. Retour de volée glaçant durant l’Occupation, port de l’étoile jaune, père déporté à Auschwitz, miracle de la survie. Ady Steg sort de la guerre avec plus que les honneurs, après avoir rejoint les Forces françaises de l’intérieur en zone libre, à l’âge de 17 ans. Et on n’a rien vu encore. La médecine l’attendait, il en conquiert bientôt les sommets. Avec le professeur Pierre Aboulker à la tête du service d’urologie de l’hôpital Cochin, il opère le général De Gaulle, puis succède au professeur en 1976, et y opère le président François Mitterrand, en 1992, d’un cancer de la prostate, puis partage avec lui le lourd secret de sa maladie jusqu’à la fin. On doit également au Professeur Steg notamment, l’organisation moderne des urgences. Soucieux, par fidélité à ses origines, de défendre un judaïsme intégré dans la cité, il devient une figure de la communauté, comme président du CRIF, puis de l’Alliance israélite universelle, sans parler, plus tard, de son rôle prépondérant au sein de la mission d’étude sur la spoliation des juifs de France. Sous le portrait d’un homme au destin exemplaire, ce que ce film évoque plus largement, c’est bel et bien la relation  que ce destin suggère, des juifs de France à leur pays au cours du XXe siècle. Histoire connue, certes, mais que le montage de ce film, que l’on sent à fleur de peau, présente sous le jour d’une menace qui, jusqu’au plus haut niveau de l’État, ne se sera jamais complètement éteinte. « Peuple sûr de lui et dominateur » (Charles de Gaulle sur la guerre des Six-Jours en juin 1967). « Français innocents » (Raymond Barre au sujet des victimes non juives de l’attentat de la rue Copernic, à Paris, le 3 octobre 1980), amitié indéfectible entre François Mitterrand et René Bousquet, cette belle guirlande nationale dit à quel point, après des siècles de massacre ininterrompu, après la Shoah et les 6 millions de juifs assassinés, l’antisémitisme se révèle une maladie incurable de l’humanité. On doit ce magnifique documentaire à Isabelle Wekstein, réalisatrice en plus d’être avocate, défenseure, notamment, des éditeurs indépendants face à l’ogre Bolloré. Elle était la belle-fille d'Ady Steg, qu’elle côtoya de près et filma longuement en 2011 : « Il ne voulait pas se mettre en avant mais il avait accepté, pour les archives familiales. » Un témoignage vivant, bouleversant d’humanisme et d’excellence, dont la sagesse résonne avec force dans les temps déchirés que nous traversons.

Ady Steg, un parcours juif, une histoire française est à voir ici ou sur le replay de France TV.

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Un contresens nourri de scandale et de gloire

Publié le par Michel Monsay

Un contresens nourri de scandale et de gloire

Avec ses lunettes, sa sucette et son rouge à lèvres rouge sur l'affiche du film de Stanley Kubrick, Lolita a longtemps été perçue comme le fruit défendu qui ne demanderait qu’à être croqué. Or, Lolita est une petite fille, elle a 12 ans, ce qui ne l’empêche pas de dire : « Regarde ce que tu m’as fait. Je devrais appeler la police et leur dire que tu m’as violée », comme l’écrit Vladimir Nabokov dans son livre Lolita, publié en 1955 en France, et trois ans plus tard aux États-Unis. Mais alors comment une enfant abusée a pu devenir une icône érotique dans l’imaginaire collectif ? Comment est-on arrivé à un si désastreux contresens ? Ce passionnant documentaire d’Olivia Mokiejewski se propose de faire le point sur la question. D’abord en revenant sur la genèse du livre. Vladimir Nabokov savait que Lolita serait une bombe à retardement : de fait, elle explosa au milieu des années 1950. En s’attaquant au tabou de la pédophilie, l’écrivain américain d’origine russe choque. Jugé immoral et pervers, le manuscrit est refusé par tous les grands éditeurs américains, et c’est finalement en France que le livre sera publié. Le ministère de l’intérieur le fait interdire, la censure durera un an. Mais, comme souvent, l’atmosphère sulfureuse qui entoure l’ouvrage, et déplaît à Nabokov, qui voulait un triomphe littéraire et non un scandale, attire moult lecteurs : le livre connaît un succès bientôt mondial. En 1962, Stanley Kubrick porte Lolita à l’écran, mettant de côté le côté pédophile de l’histoire, ce qui contribue à alimenter le malentendu et à faire de Lolita dorénavant un nom commun et non plus un nom propre. Invité, en 1975, sur le plateau de l’émission Apostrophes, Vladimir Nabokov corrige un Bernard Pivot égrillard : Lolita n’est pas une jeune fille perverse, mais « une pauvre enfant que l’on débauche ». Mais c’est sans aucun doute au Japon que l’image de Lolita a été la plus pervertie, comme en témoigne l’usage que l’on fait des jeunes filles dans les mangas, dans lesquels la pornographie juvénile est autorisée. Un contresens total pour Vanessa Springora. Pour l’auteure du Consentement, Lolita est une condamnation de la pédophilie : « Je me suis sentie prise en compte grâce à ce livre. Je me suis beaucoup identifiée à elle », affirme celle qui, à 13 ans, rencontra un homme de trente-six ans son aîné, Gabriel Matzneff. Quand est posée la question, à la fin du documentaire, sur la possibilité ou non de publier un ouvrage tel que Lolita à l’heure de #metoo, Vanessa Springora est catégorique : se priver d’un tel chef-d’œuvre serait « aberrant ».

Lolita, méprise sur un fantasme est à voir ci-dessous ou sur le replay d'Arte.

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Thriller politique haletant

Publié le par Michel Monsay

Thriller politique haletant

Jean-Paul Salomé, dont c'est le meilleur film à ce jour, orchestre habilement un climat paranoïaque teinté de sexisme dans La Syndicaliste, pour raconter un monde gouverné par les hommes (patrons, politiques, policiers). L’expression masculinité toxique n’est pas employée, pourtant, elle suinte à chaque séquence où l'héroïne affronte ces hommes de pouvoir. Le cinéaste n’invente rien, tout est vrai dans l'histoire de cette syndicaliste lanceuse d'alerte qui dérange, et, chose suffisamment rare pour être notée, tous les noms des protagonistes de cette affaire édifiante ont été conservés. Il met en scène avec beaucoup de finesse le combat d’une femme pour retrouver sa dignité et son honneur. Seul le talent tragique d’Isabelle Huppert permet à cette héroïne sacrificielle de rester debout, après tout ce qu’elle a subi. Avec ses lunettes stylées, ses tenues tirées à quatre épingles et sa blondeur d’une orgueilleuse féminité, la grande Isabelle Huppert mêle sécheresse et humanité, acier trempé et chair blessée, sourire carnassier et regard désemparé, parfois dans un même plan. L'ensemble de la distribution est irréprochable. La mise en scène frontale, rapide, autoritaire, rappelle le cinéma engagé d'Erin Brockovich, seule contre tous. La syndicaliste, ce brûlot passionnant et révoltant, véritable plongée dans les coulisses de la France industrielle, de ces enjeux secrets, de ces manigances et ces coups bas, est avant tout le beau portrait d'une femme engagée qui a payé très cher le prix de la vérité.

La syndicaliste est à voir ici pour 4 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Une odyssée humaniste et spectaculaire

Publié le par Michel Monsay

Une odyssée humaniste et spectaculaire

Le Cercle des neiges réinvestit le drame inspiré par un fait réel, à savoir le crash d'un avion uruguayen dans la cordillère des Andes en 1972. Si l’événement a marqué son époque, Juan Antonio Bayona en tire un film à la mise en scène sensible et viscérale. Par ses courtes focales qui accentuent le moindre détail, la moindre texture et le manque flagrant de ressources à disposition du groupe de survivants, chaque plan se raccroche à l’interaction des corps et à leur transformation dans un désert glacial. Au fur et à mesure, on a l’impression de sentir le froid et les odeurs de cet espace mortifère, tandis que les rares signes de vie présents à l’écran semblent atteindre une forme poétique. Cette beauté s'exprime dans l’équilibre parfois précaire entre la dimension mélodramatique du récit, portée par la musique anxiogène et mélancolique de Michael Giacchino, et son souhait de coller au plus près de l’expérience éreintante des protagonistes. La prouesse du Cercle des neiges est de parvenir à traiter de front la dureté de son sujet et ses questionnements moraux, sans sombrer dans une vulgarité sensationnaliste. Le cinéaste creuse les systèmes qui naissent de nos instincts, de notre soif de survie et de notre peur de la mort, le tout avec une approche universelle aux allures quasi-mythologiques. Ce film bouleversant questionne notre humanité et notre rapport au sacré dans une approche sensible et subtile. Cette relecture immersive et profondément touchante de la catastrophe aérienne de 1972, sans sacrifier au sens du spectacle, est un tour de force à la fois visuel et métaphysique.

Le cercle des neiges est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub ou 13,49 € sans pub, un mois sans engagement.

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Une comédie sentimentale branchée sur courant très alternatif

Publié le par Michel Monsay

Une comédie sentimentale branchée sur courant très alternatif

Cette comédie pétillante est une version drôle et grinçante de Scènes de la vie conjugale, servie par des dialogues étincelants et de très bons comédiens qui s’amusent autant que nous. Il faudrait presque tous les citer : Camille Chamoux, Damien Bonnard, Jeanne Balibar, Ariane Ascaride, Sofian Khammes. Le réalisateur Ilan Klipper filme le couple en crise comme un terrain à déminer avec une liberté de ton assez exaltante. La crudité et la vivacité des dialogues, l’incongruité des situations, la précision de la direction d’acteurs, l’ironie constante, le désespoir en bandoulière… : il y a du Woody Allen (époque Maris et femmes) dans cette comédie pour adultes consentants. Après avoir fait ses débuts dans le documentaire à la Frederik Wiseman, Ilan Klipper opère un audacieux virage vers un cinéma populaire de qualité reposant sur l’alchimie parfaite entre le nounours Damien Bonnard et la tigresse Camille Chamoux. Radiographie de la vie de couple, de ses grandes défaites et de ses petites victoires, Le Processus de paix pose aussi la question : c’est quoi être normal en 2023 ? Est-ce encore être un couple hétéro, monogame, avec deux enfants, alors que les alternatives n’ont jamais été si nombreuses : union libre, coparentalité, couples qui trouvent leur félicité conjugale dans le divorce… C’est poilant, joyeusement foutraque, angoissé et ça sent le vécu.

Le processus de paix est à voir ici pour 4,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Documentaire passionnant aux images grandioses

Publié le par Michel Monsay

Documentaire passionnant aux images grandioses

Cette expédition scientifique islandaise est tout à la fois une métaphore de la genèse du vivant et une déclaration d’amour à des paysages uniques. Durant six jours, un géologue, une géo-microbiologiste, un guide de haute montagne et un photographe longent sur 250 kilomètres la dorsale océanique émergée reliant Hekla, l’un des volcans les plus actifs d’Islande, au glacier Vatnajökull, la plus grande calotte glaciaire du pays. Ces paysages magnifiques sont très semblables à l’idée qu’on se fait de la Terre il y a quatre milliards d’années. Objectif du voyage : mieux comprendre les origines de la vie. Pays de glace et de feu à la conjonction de deux plaques tectoniques, sorti de l'eau il y a environ 20 millions d'années, soit très récemment sur l'échelle géologique, l'Islande possède la plus grande concentration de volcans actifs au monde. Sa nature sauvage et ses paysages modelés au gré des éruptions, des séismes et de l'évolution des glaciers en font un territoire mouvant, semblable à ce que pouvait être la Terre il y a quatre milliards d'années. Les régions les plus hostiles d'Islande, faites de lave en fusion, de geysers bouillonnants et de roche brute, abritent pourtant de fascinantes formes de vie primitives, comparables à celles qui se sont développées dans les premiers océans. Le film invite en fait à envisager les paysages islandais comme des symboles de la saga de la création : chaos originel, apparition des végétaux (mousses et lichens)… Le mode de déplacement, de la randonnée à cheval ou à pied, permet de moins se focaliser sur la science brute que sur le regard des scientifiques sur la nature, et notamment sur le volcanisme. Résilience des fermiers locaux, industrie géothermique… Rien n’est oublié dans ce beau documentaire, à la fois pour comprendre ce pays et les origines de notre planète. Côté visuel, les arrêts sur image permettent de grappiller quelques secondes d’éblouissement devant les clichés d’Olivier Grunewald, et les prises de vues par drones au lent mouvement de montgolfière sont tout aussi remarquables.

Islande, la quête des origines est voir ci-dessous ou sur le replay d'Arte.

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