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Touchante adaptation des quatre filles du docteur March

Publié le par Michel Monsay

Touchante adaptation des quatre filles du docteur March

Cette adaptation du roman de Louisa May Alcott opte pour la joie, la nostalgie et un élégant classicisme dans cette minisérie britannique de 2017, inédite à la télévision française. États-Unis, fin XIXᵉ. La guerre civile fait rage entre le Nord abolitionniste et le Sud esclavagiste. S’emparer de cette chronique initiatique constituait un réel défi compte-tenu des nombreuses adaptations au cinéma. Pour le relever, Heidi Thomas, fine plume du paysage audiovisuel britannique a opté pour une narration classique. Rompue à l’exercice et au genre romantico-historique, celle dont la marque de fabrique est de faire du neuf avec du vieux parvient à faire souffler un irrésistible vent de fraîcheur, teinté d’une pointe de nostalgie, dans les trois épisodes que compte cette minisérie. Et c’est bien là toute la force de sa proposition. Autant les fans du roman que les nouveaux venus seront emportés par l’étonnante modernité d’une œuvre où il est bien question d’émancipation féminine. Cette minisérie vaut également pour son romanesque, sa délicieuse galerie de portraits et le soin mis à éviter de tomber dans l’écueil du sentimentalisme, voire de la niaiserie, propre à certaines adaptations. Le mérite en revient aussi aux comédiennes et comédiens qui incarnent parfaitement leur personnage, avec une mention particulière pour l'excellente Emily Watson, qui de Breaking the waves en 1996 à la série Chernobyl ou au téléfilm Une femme de confiance nous bouleverse à chacune de ses prestations, mais aussi pour la jeune Maya Hawke, fille d’Uma Thurman et d’Ethan Hawke, qui pour son premier rôle en 2017 était impressionnante de justesse.

Little women est à voir ici ou sur le replay d'Arte ou ci-dessous vous avez les trois épisodes.

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Une série d'une fascinante ambiguïté

Publié le par Michel Monsay

Une série d'une fascinante ambiguïté

Quand deux grands noms de la télévision américaine, David E. Kelley et J. J. Abrams, s’emparent d’un classique du polar, déjà adapté en long-métrage par Alan J. Pakula en 1990 avec Harrison Ford, cela donne une série comme on en voit de moins en moins : un condensé de tensions au découpage millimétré, et une impeccable fluidité du récit, surtout si l’on aime arpenter les couloirs du système judiciaire américain. Il s’incarne ici dans une rivalité entre magistrats qui donne à la série une couleur supplémentaire, plus politique. Puriste jusqu’au bout, la série s’appuie sur une distribution haut de gamme avec un Jake Gyllenhall ambivalent à souhait, les lumineuses et émouvantes Renate Reinsve, la révélation de Julie (en douze chapitres), et Ruth Negga que l'on avait déjà adoré dans Loving et Clair obscur, mais aussi les excellents Bill Camp et Peter Sarsgaard, et refuse les effets de mise en scène au profit d’une narration droit au but, implacablement efficace. Dépourvu du sexisme de l’époque, en transformant en série féministe un film qui ne l’était pas du tout, Présumé innocent se rachète une respectabilité, déjoue les facilités, et s’impose peu à peu comme un fascinant exercice de style. Savamment, David E. Kelley et ses auteurs redistribuent les cartes du récit pour hisser la série au-dessus de son modèle. Sa temporalité narrative leur permet d’approfondir les relations du principal protagoniste avec les autres personnages qui l'entourent, pour en faire une minisérie captivante.

Présumé innocent est à voir ici sur Apple Tv+ pour 9,99 € un mois sans engagement ou en profitant de l'essai gratuit.

La bande-annonce ci-dessous est en vo, mais en regardant la série sur Apple Tv+ vous aurez les sous-titres en français.

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Passionnant documentaire sur (LA) Horde, acteur central de la danse contemporaine

Publié le par Michel Monsay

Passionnant documentaire sur (LA) Horde, acteur central de la danse contemporaine

Installé depuis 2019 à la tête du Ballet national de Marseille (BNM), le collectif (La)Horde, emmené par le trio Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel, secoue les codes de la danse contemporaine avec un style radical, puissant et politiquement engagé via des pièces chorégraphiques, mais aussi des films, installations vidéo et autres performances, en prise directe avec les grandes préoccupations de notre époque. Le vent en poupe, il croule sous les sollicitations des stars de la pop comme Madonna ou de l’industrie de la mode, signant une chorégraphie pour le dernier défilé Chanel sur le toit de la Cité radieuse. En 2020, leur premier spectacle pour le BNM, Room with A View, en collaboration avec le compositeur de musique électronique Rone, arrive à point nommé, soit en pleine épidémie mondiale de Covid. Timing cruel mais pour le moins pertinent puisque le trio raconte la souffrance et la colère des jeunes générations dans un monde en proie au chaos, leur création va s’avérer un succès planétaire. Trois ans plus tard, les voilà de retour à l’ouvrage avec un nouveau spectacle, Age of Content, qui questionne notre rapport à la nébuleuse labyrinthique d’internet en jouant sur la perméabilité entre réel et virtuel. Les documentaristes Olivier Lemaire et Raphaël Chatelain s’immergent pendant deux mois dans le quotidien de la compagnie, ponctué de répétitions, d’essayages de costumes aux airs d’avatars mais aussi de cogitations politiques sur la place de la danse dans le mouvement du monde. Les réalisateurs font de ce matériau un sujet vivant, et soudain brûlant, rattrapé par l’actualité des émeutes qui embrasent Marseille après la mort du jeune Naël, abattu par un policier en juin 2023. Entre prudence des institutions culturelles et désir d’engagement politique du collectif, la tension monte. Et le corps des danseurs devient acte de résistance, mû par une énergie rageuse et radieuse. En parallèle, le film montre une reprise exceptionnelle de Room with A View que la compagnie prépare sur une scène flottante installée dans le Vieux-Port de la Cité phocéenne. Ce documentaire en immersion au cœur de cette troupe de danse révoltée est une excellente porte d'entrée pour découvrir (La) Horde, dont on n'a pas fini d'entendre parler.

(La) Horde, révolte à Marseille est à voir ici ou sur le replay de France 5.

En bonus, ci-dessous, le petit film qu'a réalisé Ladj Li (Les misérables) et chorégraphié par (La) Horde pour Chanel.

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Toute l'humanité du grand Ken Loach

Publié le par Michel Monsay

Toute l'humanité du grand Ken Loach

Le vaillant réalisateur de 88 ans, dont on a aimé tant de films, comme Moi, Daniel Blake ou Jimmy's Hall pour ne citer qu'eux mais il y en a tellement, redonne espoir avec son dernier long métrage qui, une fois de plus, se situe dans le nord-est de l’Angleterre, économiquement sinistré. L’arrivée de réfugiés syriens déracinés va bouleverser Murton dans le comté de Durham, la petite ville minière déliquescente et son pub, The Old Oak. Le cinéma de Ken Loach est irrigué de personnages bien réels, souvent issus de ces classes dont on parle peu, au destin chaotique, qui utilisent la dignité et la solidarité comme un levier humain pour affronter les coups durs de la vie. The Old Oak ne cesse de combattre la tristesse et l’impuissance : il met des gens debout, en lutte comme le sont Ken Loach et Paul Laverty son scénariste de toujours, hommes en colère, humanistes déterminés à croire qu’un meilleur avenir est possible, sous l’aile protectrice de la fraternité, de la bienveillance et de la solidarité. Le cinéaste anglais ausculte les tourments du présent de son pays à travers le drame des migrants et la fin du prolétariat britannique. Comme dans presque tous ses films, Ken Loach aura soin de glisser, au second plan, des figures d'enfants, semant dans un drame contemporain les graines du monde de demain. L'ombre de ce « vieux chêne », traduction du titre The Old Oak, se confond avec celle du cinéaste lui-même. A 88 ans, Ken Loach trimbale deux palmes d'or et de nombreux autres prix, une cinquantaine de films et plus d'un demi-siècle d'engagements. Rien ne l'aura changé, ni le temps ni les honneurs. Il filme les mêmes personnages qu'à ses débuts, avec la même générosité, en défendant les mêmes idées, et nous passionne toujours autant.

The Old Oak est à voir ici pour 4€ en location ou sur toute plate forme de VOD.

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Réjouissante et très juste série sur la vie sexuelle des ados

Publié le par Michel Monsay

Réjouissante et très juste série sur la vie sexuelle des ados

Sex Education fait le portrait à la fois cru et tendre de la vie sexuelle et existentielle d’une bande de lycéens britanniques. Tout au long de quatre saisons de huit épisodes chacune, cette touchante série trace avec beaucoup d’agrément et d’humour un chassé-croisé sentimentalo-sexuel des temps actuels où les réseaux sociaux créent des liens, mais aussi des cassures terribles en colportant de fausses informations et des photos volées. L’homosexualité féminine, masculine, affirmée, émergente ou réprimée n’est pas absente du propos, mais elle n’est presque plus évoquée comme un douloureux problème. Le regard des auteurs de Sex Education témoigne d’une douceur attendrie sur les adolescents et leurs familles, qu'elles soient libertaires, religieuses, sévères ou absentes, mais sans jamais tomber dans la complaisance, le gnangnan et le parfum écœurant d’eau de rose, comme en déverse à l’envi les séries sur les ados. Recyclant avec bonheur ce qui fait le sel des premières interrogations sur les mystères de la chair : rumeurs, légendes et mythes sexuels attribués par le bouche à oreille, Sex Education se défoule sur le refoulé avec humour, intelligence, mais aussi un style littéralement percutant, les personnages se rentrent dedans, au propre comme au figuré. Elle dédramatise son sujet par le burlesque, la tchatche, sans pour autant sacrifier l’émotion ni les réflexions sur les préjugés, la pression sociale et le rôle déterminant des adultes. Les comédiens participent pleinement à la réussite de la série, notamment Asa Butterfield, qui jouait il y a 13 ans le petit Hugo Cabret de Martin Scorsese, ou Gillian Anderson, dans une interprétation savoureuse et souvent drôle de la mère du jeune homme, bien loin de son rôle dans X-Files, mais aussi la troublante Emma Mackey aux faux airs de Margot Robbie, et le drôle et émouvant Ncuti Gatwa pour ne citer qu'eux.

Sex Education est à voir ici sur Netfix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

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Une comédie charmante où affleure la mélancolie

Publié le par Michel Monsay

Une comédie charmante où affleure la mélancolie

Au Havre, l’étonnante rencontre entre un juge déprimé et sa chauffeuse inculte. Sauf que la pertinente inculte et l’émouvant bourgeois ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Il a la culture et la stature, elle le sourire et l’énergie malgré de cruelles réalités sociales. Prenez du fuchsia et du gris, liez-les et laissez agir : ce principe de comédie fonctionne depuis la nuit des temps hollywoodiens, et Jean-Pierre Améris, réalisateur cinéphile, ne fait pas semblant de l’ignorer. Il le revisite avec une douceur pimpante et une pointe de mélancolie dans la lumière bleutée et les lignes de fuite du Havre. Bienveillant, il s’attache à des micro détails qui dessinent une sociologie exacte, jamais hautaine, entre ceux qui maîtrisent le bon vocabulaire et les autres. La fille au presque prénom de star n’a jamais entendu parler de François Truffaut, au grand dam d’un amoureux cinéphile (Victor Belmondo, délicat). Le réalisateur use de ce fossé culturel dans toutes ses dimensions, de la honte rageuse au ping-pong verbal insolent jusqu’au déclic d’émancipation. Et, contre toute attente, c’est au tristounet M. le juge que le filme offre une dernière histoire d’amour… Après Benoît Poelvoorde qu'il a dirigé dans Les Émotifs anonymes et Famille à louer, Jean-Pierre Améris trouve en Michel Blanc un nouvel alter ego, touchant de mélancolie renfrognée, de pâleur qui ne demande qu’à reprendre des couleurs. Louane Emera ne se laisse pas impressionner et renvoie la balle avec un naturel emballant. Une jolie comédie sur des manques toujours possibles à combler.

Marie-Line et son juge est à voir ici en location pour 2,99 € ou sur toute plateforme de VOD.

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Une pépite d'animation débordant de poésie, d’humour et de tendresse

Publié le par Michel Monsay

Une pépite d'animation débordant de poésie, d’humour et de tendresse

Avec près de 36 millions de vues en trois mois, Samuel est la série phénomène d’Arte. Elle raconte avec justesse et beaucoup d’humour, le quotidien d’un garçon de 10 ans qui confie à son journal intime ses réflexions, ses appréhensions et ses premiers émois. C’est dans le cadre de son film de fin d’études, à l'École des métiers du cinéma d'animation d'Angoulême, qu’Émilie Tronche a créé ce personnage. Après l’engouement généré par la mise en ligne de quatre épisodes, elle est très vite contactée par Arte pour en faire une série. Inspirée par ses souvenirs d’enfance et par les métiers de sa mère et de sa sœur, toutes deux professeures des écoles, elle écrit les scénarios et les textes, réalise les dessins et double chaque personnage, garçons et filles. Dessinés dans un trait simple et expressif, en noir et blanc, 21 épisodes de moins de 5 minutes suffisent à étoffer le petit monde de ce personnage. Et la proposition est si tendre et burlesque, la mise en scène si intelligente, l’interprétation vocale si naturaliste, que Samuel séduit tout de suite. Cette minisérie capture l'essence de l'enfance. En dépit de son air blasé et de son phrasé lapidaire, Samuel cultive une jolie fantaisie. Cette fiction s’enrichit aussi d’une grande attention à la description des mimiques des enfants, de séquences chorégraphiées et de références aux années 2000. Ce bijou de l’animation française se visionne à tout âge, pour retrouver sans plus attendre l’enfant que l’on a été !

Samuel est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

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Une minisérie à combustion lente mais diablement efficace

Publié le par Michel Monsay

Une minisérie à combustion lente mais diablement efficace

Au commencement, on se croirait chez Stephen King : une île rude et isolée, probablement au large de la côte Est des États-Unis. Une modeste communauté où tout le monde se connaît, le shérif et la bigote, les ados et les braves gens, comme dans une de ces petites villes dont le maître de l’épouvante a le secret, et bien sûr, quelque chose rôde dans l’ombre, attendant son heure pour accomplir de dangereux miracles… Il s’agit pourtant, on le découvre peu à peu, d’une influence en trompe-l’œil. Même si Mike Flanagan, le créateur de cette minisérie, est un admirateur de l’univers de Stephen King, il mène ici sa barque sur des eaux plus personnelles, et bien moins familières. Dans cet ambitieux huis clos à ciel ouvert, il invente bel et bien une catégorie toute neuve : la terreur métaphysique. Même si, d’une apparition vampirique à une plage couverte de chats crevés, Mike Flanagan sait toujours aussi bien nous faire trembler et sursauter, il cherche surtout à nous faire réfléchir. Le héros, ici, c’est Dieu. Ou plutôt le sentiment religieux, dans toute sa vertigineuse ambiguïté : obéissance ou libre arbitre, réponse à l’angoisse, à la mort, promesse de rédemption, illusion de réconfort, ou arme de manipulation massive. Sermons de minuit est une œuvre insolite, à la fois contemplative et violente, toujours passionnante où la mise en scène ne vise pas le spectaculaire mais l’humain, ce qui ne la rend pas moins virtuose.

Sermons de minuit est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

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Une fable attachante où la violence de l’Histoire reste hors champ mais se fait ressentir

Publié le par Michel Monsay

Une fable attachante où la violence de l’Histoire reste hors champ mais se fait ressentir

Entre drame familial et chronique des années de guerre, A gentleman in Moscow, adaptée d’un roman d’Amor Towles, offre à Ewan McGregor l’un de ses plus beaux rôles. C'est l’histoire d’un homme qu’une tragédie contraint au renoncement. Épicurien et dilettante, dont la fortune autorise les passions et l’oisiveté, il est d’un coup confiné et doit réapprendre à vivre en un monde soudain rétréci. Cet exemple édifiant de rédemption individuelle se heurte encore et encore à la tragédie monstrueuse qu’a traversée la Russie de 1917 à l’avènement de Khrouchtchev, c’est à ce moment que se conclut le récit, pas forcément la tragédie. Ce huis clos confronte ce héros fictif aux tourments bien réels de l’histoire de la Russie, que les moquettes épaisses du palace, dans lequel se déroule l'action, ne suffisent pas à étouffer. La paranoïa et la peur y règnent, mais la série épouse l’optimisme inébranlable du personnage principal, qui met un point d’honneur à rester un gentleman envers et contre tout. La série prend ainsi des airs de comédie dramatique pleine d’esprit et de charme, Ewan McGregor, moustachu et débordant d’une belle et émouvante énergie, y est pour beaucoup. Esthétiquement, ce huis clos aux couleurs chaudes, romanesque et enlevé, évoque plus la fantaisie du Hugo Cabret de Scorsese que le sérieux d’une production sur les ravages du bolchevisme. A gentleman in Moscow passe d’un genre à l’autre, du drame intimiste à la romance, du thriller d’espionnage au récit initiatique. Ben Vanstone, le créateur, voit dans sa série une forme d'allégorie de notre époque actuelle, marquée par le retour de l'autoritarisme, le peu d'importance accordée à la vérité. Cette savoureuse fable nous offre une minisérie en sept épisodes tout à la fois fantasque et poignante.

A gentleman in Moscow est à voir ici pour 6,99€ en s'abonnant un mois sans engagement à Canal+ séries.

Ci-dessous la bande-annonce en anglais, mais sur Canal + séries il y a des sous-titres en français.

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Bel hommage à une figure majeure de la lutte pour les droits civiques

Publié le par Michel Monsay

Bel hommage à une figure majeure de la lutte pour les droits civiques

Longtemps resté dans l’ombre de l’Histoire à cause de sa couleur de peau et de son homosexualité, l’infatigable militant Bayard Rustin a enfin droit à un biopic soigné, bouillonnant et émouvant. Vingt-huit août 1963. Martin Luther King prononce son fameux discours, « I have a dream », devant 250 000 personnes lors de la Marche sur Washington, épisode décisif dans le mouvement pour les droits civiques. Qui se souvient, pourtant, en dehors des spécialistes de la période, que cette manifestation historique fut organisée, contre vents et marées, par un certain Bayard Rustin, un être doté d’un intellect remarquable, infatigable militant de la cause afro-américaine et de la résistance non violente, fidèle conseiller du mythique révérend assassiné en 1968 ? Dans cette belle reconstitution des sixties agitées de l’ère Kennedy, qui se concentre sur la période précédant la Marche sur Washington, l’excellent Colman Domingo embrasse le rôle-titre avec toute l’énergie, la sensibilité et le charisme qu’il mérite. Son Bayard Rustin attrape la lumière. La puissance têtue de son engagement, sa personnalité flamboyante, les blessures secrètes de sa vie amoureuse palpitent au centre d’un passionnant portrait de groupe, dont le film ne cache pas la complexité ni les contradictions, à un tournant crucial de la lutte contre le racisme systémique. Dissensions politiques, rivalités cyniques, élans idéalistes… qui finissent par converger et se fondre dans une détermination collective sans faille. La Marche s’organise sous nos yeux, dans un bouillonnement d’humanité, indéniable supplément d’âme de ce biopic élégant, qui baigne dans la clarté mordorée d’une photo d’époque. Produit par Barack et Michelle Obama, ce film est un hommage intelligent et réussi à Bayard Rustin, mais aussi à tous ceux, qui, par centaines et par milliers, partagèrent et portèrent le rêve de Martin Luther King.

Bayard Rustin est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

La bande-annonce ci-dessous est en vo, mais en regardant le film sur Netflix vous aurez les sous-titres en français.

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