Un polar surnaturel et malin sur le passage à l’âge adulte
School Spirits se présente comme une série B, mais se révèle petit à petit être une étonnante alliance entre la chronique adolescente, le drame mélancolique et la comédie noire. La série est structurée comme un polar, car une enquête sur la mort du personnage principal doit être menée, mais reste prétexte à raconter des choses plus vivantes. La jeune fille n’a de cesse de mettre l’investigation sur pause pour protéger ses amis encore en vie, et aider les morts à se remettre en question, puisque finalement, School Spirits traite de tourments de jeunesse, les mêmes que pour les vivants. D'ailleurs les morts dans la série ne hantent pas grand-chose d’autre que leurs propres regrets. Des choses très concrètes : des histoires de cœur, de relations avec leurs parents ou les profs. Autant de petits drames transformés par la série en une succession de moments durs et doux, qui arrivent souvent sans être annoncés. School Spirits est le juste et bouleversant récit initiatique d'une adolescente qui ne deviendra jamais majeure, qui ne peut se résoudre à vivre son éternité sans clore sa vie, qui doit apprendre à accepter de n'être plus tout en continuant à être là. School Spirits sait aussi créer cette ambiance de petite ville close, où tout le monde se connaît, où la disparition inexpliquée de la jeune fille craquèle le vernis social, fait remonter les secrets et démasque les grandes et petites culpabilités, où les émois adolescents se heurtent aux compromissions adultes, où la mélancolie est inévitablement partout, dans l'air, dans les regards, dans le présent et dans les souvenirs... Cette série attachante réussit à aborder des thèmes émouvants sans paraître forcée ou manquer de sincérité, ni s'engouffrer dans les clichés qui font échouer la plupart des drames lycéens aujourd'hui, tout en nous tenant en haleine le long des huit épisodes qui la composent.
School spirits est à voir ici sur Paramount + pour 7,99 € un mois sans engagement ou en profitant des 7 jours gratuits.