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Très émouvant podcast qui redonne vie à une juive déportée

Publié le par Michel Monsay

Très émouvant podcast qui redonne vie à une juive déportée

Journaliste gastronomique, Zazie Tavitian découvre par le biais d'une de ses cousines, le cahier de recettes de son arrière-arrière-grand-mère Jeanne écrit dans les années 1930. La journaliste décide de partir sur les traces de cette femme juive française déportée au camp d'extermination de Sobibor en 1943 à l'âge de 58 ans, en précisant : « J’ai pensé pour la première fois qu’avant d’être morte, Jeanne était vivante ; elle cuisinait, elle a eu une vie. » Elle mène son enquête en allant interroger des membres de sa famille en France et en Israël, en allant explorer l'immeuble où a vécu son aïeule dans le 16ème arrondissement de Paris, ou en faisant appel à des historiens pour comprendre ce que signifiait être juif à cette époque et mettre des mots sur ce qu'ils ont vécu. Tabou et silence autour de la Shoah se sont installés au lendemain de la guerre, notamment dans la famille de la journaliste où Jeanne Weill est une sorte de mythe que l’on évoque sans jamais en dire trop. En mêlant intelligemment reportages, récits, ambiances, archives d'époque et scènes ou lettres authentiques jouées par des comédiens, Zazie Tavitian fait revivre son aïeule et se rend compte que son appétit de vivre, son appartenance à la bonne bourgeoisie, ni même sa nationalité française n’ont sauvé Jeanne du sort terrible réservé aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. En cinq épisodes de 20 à 30 minutes, la journaliste qui partage la passion de la cuisine avec Jeanne, sort de l'oubli un nom sur la liste interminable des victimes du nazisme, et s'interroge sur la transmission de la mémoire de la Shoah. D'ailleurs la judéité dans cette famille a beaucoup évolué au fil des générations, puisqu'elle a disparu chez certains membres quand elle est restée vivace chez d'autres. Ce podcast très touchant et enlevé, dans un habillage sonore créatif, raconte avant tout l'histoire d'une femme, de la tendresse infinie qu'elle partageait avec son mari, de sa descendance, de tout ce qui lui arriva jusqu'au 7 août 1942, où Jeanne est arrêtée chez elle par les nazis et emmenée au camp de Drancy. Huit mois plus tard, elle monte dans le convoi n°53 en direction de Sobibór, en Pologne. Elle est gazée à son arrivée.

Pour écouter le podcast, vous avez les cinq épisodes ci-dessous ou vous pouvez suivre ce lien

Publié dans Podcasts

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Une heure en balade avec le génial Reda Kateb

Publié le par Michel Monsay

Une heure en balade avec le génial Reda Kateb

Comme Aurélie Sfez le faisait sur Radio Nova, dont j'avais dit le plus grand bien il y a près d'un mois pour son émission "A la dérive" avec Christophe, Pascale Clark durant une heure part en balade avec son invité pour un échange qui n'a rien à voir avec les interviews promotionnelles habituelles. Elle rejoint pour cette émission Reda Kateb à Montreuil, où il vit, et tous deux vont arpenter les rues de cette ville en faisant une halte dans un bar restaurant tenu par un ami du comédien. Sur un ton direct et chaleureux, la journaliste entame une conversation naturelle où la parole est bien plus libre que dans un studio, et son invité se prête au jeu dès le début avec beaucoup de gentillesse et de simplicité. Il est évidemment question de la série "En thérapie" dont tout le monde parle et qui bat tous les records d'audience d'Arte, dans laquelle Reda Kateb est époustouflant. Si certains comédiens n'ont pas grand-chose à dire et s'il vaut mieux se contenter dans ce cas de les voir au cinéma ou sur scène, ce n'est pas le cas de Reda Kateb qui se livre ici avec humour, humanité et honnêteté pour dessiner les contours d'un homme qui vit assez sereinement son métier, et ne se laisse pas envahir après le clap de fin par les personnages très forts qu'il interprète. Cette heure en sa compagnie nous fait encore plus aimer le bonhomme, que l'on a vraiment hâte de retrouver à l'écran.

Pour écouter le podcast, c'est ici, n'oubliez pas d'activer le son en bas à gauche de l'écran avec Pascale Clark.

Publié dans Podcasts

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Une nuit inoubliable à la dérive avec Christophe

Publié le par Michel Monsay

Une nuit inoubliable à la dérive avec Christophe

En septembre 2019, juste 7 mois avant sa disparition, Christophe passait la nuit avec la journaliste Aurélie Sfez, pour son émission "A la dérive" sur Radio Nova, où ils déambulaient dans Paris, plus précisément dans les lieux que le chanteur affectionnait. En bousculant les codes classiques des interviews et en délaissant les studios pour composer son émission au fil d'une balade radiophonique, la journaliste propose un concept original qui favorise les confidences. Cela fonctionne parfaitement avec Christophe, qui se montre spontané, simple, sans filtre, très attachant, avec sa voix et son débit si particulier, les échanges sont complices et d'une belle fraîcheur. La parole franche d'Aurélie Sfez, son enthousiasme, son naturel pour aborder des sujets intimes, contribuent à ce que Christophe se livre différemment. A l'écouter ainsi, il apparaît plein de vie, évoque foule d'anecdotes, ses passions, ce qu'il aimerait faire, échange avec un patron de café égyptien, de restaurant vietnamien, avec sa couturière iranienne. En taxi, à pied dans les rues de Paris, dans son appartement Boulevard du Montparnasse, véritable musée de la vie du chanteur, ou dans celui de Jacqueline Schaeffer, toutes sortes de sons, comme le glouglou d'une chicha, un vieux flipper, un juke-box, viennent se mêler aux conversations à deux ou avec les différentes personnes rencontrées, le tout étant régulièrement ponctué par la musique de Christophe. Ce magnifique podcast est d'autant plus chargé d'émotion aujourd'hui avec la mort du chanteur en avril dernier, mais quel bonheur de partager ce moment privilégié dans lequel Christophe a l'air heureux comme un enfant qui nous montrerait ses jouets et nous parlerait de son univers.

Le podcast est en deux parties, la première est à écouter ici

La seconde est à écouter ici

Publié dans Chroniques, Podcasts

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57, rue de Varenne, une série radiophonique magistrale

Publié le par Michel Monsay

57, rue de Varenne, une série radiophonique magistrale

Dans une société où il faut que tout aille vite, où on a le temps de rien, où même le minutage de lecture des articles est maintenant indiqué, je vous propose d'aller à contrecourant en prenant le temps d'écouter cet excellent podcast qui comprend 25 épisodes d'une vingtaine de minutes répartis en cinq saisons. Rassurez-vous l'avantage d'un podcast est que vous pouvez y avoir accès en voiture, dans les transports, en promenade, sur votre téléphone ou ordinateur, et celui-ci est aussi prenant qu'une série télévisée. Par la qualité de ses dialogues, la pertinence des différentes situations qui s’enchaînent, la remarquable mise en sons de Cédric Aussir, l'un des meilleurs réalisateurs radios français, "57, rue de Varenne" est un must de la fiction radiophonique. Elle est écrite par François Pérache, ancien collaborateur de Matignon et de l’Élysée, et on sent le vécu, entre compromissions, désillusions, affaires d’État, coups pendables, tous les ingrédients sont là pour nous faire pénétrer dans les coulisses du pouvoir sans complaisance et avec une justesse irréprochable. Outre ses indéniables talents d'auteur, François Pérache est également comédien, et cela se ressent dans la fluidité des dialogues, dans le choix des mots que les acteurs de la série se mettent en bouche avec délectation. D'ailleurs la distribution est impeccable, des rôles principaux aux apparitions, ils contribuent tous à nous embarquer dans ce tourbillon politique. Citons Hervé Pierre et Gilles David, tous deux de la Comédie française, Louis-Do de Lencquesaing, Irène Jacob, Christiane Cohendy, et tant d'autres qui nous régalent de leur performance. Ce feuilleton radiophonique, plusieurs fois primés, notamment par le prix de la meilleure série européenne de fiction radio, est un savoureux mélange d'humour et de noirceur très proche de la réalité, tant dans les faits que dans la création sonore, qui nous fait vivre une étonnante expérience en nous donnant l'impression d'être une petite souris au cœur du pouvoir. Merci à France Culture de nous proposer un tel bijou.

Le podcast est à écouter ici, une fois que vous y êtes tous les épisodes et saisons sont disponibles.

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52-62, mon enfance en Algérie

Publié le par Michel Monsay

52-62, mon enfance en Algérie

Quelle belle idée la journaliste Nina Pareja a eu en demandant à son père, français né en Algérie, de lui raconter son enfance dans les alentours d'Oran en faisant appel à sa mémoire sensorielle. En 5 épisodes de 20 minutes, René, qui a 67 ans aujourd'hui, revit les bruits, les odeurs, les couleurs, les goûts mais aussi ce qu'il a touché et vu durant ses dix premières années entre les joies et l'insouciance de son âge et l'effroi de la guerre. La touchante complicité entre le père et la fille permet ce récit intime et politique d'un homme qui a longtemps refusé d'aborder le sujet. Ce podcast essentiel nous éclaire sur cette période sombre et tabou de l'Histoire de France, où tout n'était pas blanc ou noir. Il donne corps à la réalité quotidienne d'une famille modeste de pieds-noirs, loin des clichés de colons fortunés, qui avait des amis français et arabes, où les uns et les autres s'entraidaient, et qui a dû en 1962 quitter ce pays qu'ils aimaient tant en abandonnant tout ce qu'ils avaient. Les très nombreuses anecdotes qui reviennent en mémoire à René nous en apprennent bien plus sur cette décolonisation que les ouvrages historiques ou les films. La voix chaude de cet homme, qui restera à jamais marqué par son enfance ensoleillée dans un pays en guerre, nous confie à la fin que le manque aide à vivre.

Ce podcast poignant est à écouter ici en commençant par l'épisode 5 "L’ouïe" qui est en fait le premier de ce podcast, les numéros des épisodes étant inversés.

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12 jours dans la vie d'un réfugié

Publié le par Michel Monsay

12 jours dans la vie d'un réfugié

Réalisé en octobre 2015, ce documentaire sonore émouvant et d'une grande humanité raconte le périple d'une famille syrienne qui a tout abandonné pour échapper à l'horreur quotidienne dans laquelle leur pays est plongé. Omar Ouahmane, journaliste grand reporter à Radio-France, a suivi durant 12 jours et 12 nuits un couple syrien avec ses deux très jeunes enfants qui ont été obligés de fuir leur pays, ne se sentant plus en sécurité entre les bombardements et Daesh. Durant cette année 2015, plus de 300 000 migrants ont ainsi débarqué en Europe pour échapper à la guerre, à une dictature ou à la misère. D'ailleurs avant la guerre en Syrie, cette famille avait une vie heureuse, lui était ingénieur en informatique. C'est pour cela que ce reportage est indispensable, il nous permet de comprendre ce qui se cache derrière les chiffres et les statistiques sur les migrants, de mettre des visages et là en l’occurrence des voix, de révéler des chemins de vie. Le périple long, éprouvant et dangereux, notamment durant la traversée de nuit de la mer Egée sur un bateau pneumatique conçu pour 15 personnes alors qu'ils étaient 50 dont 17 enfants, le journaliste courageux et qui a une haute idée de son métier l'a vécu intensément aux côtés de cette famille en étant bien plus qu'un simple observateur. Au-delà du récit en temps réel que nous fait Omar Ouahmane et du dialogue avec la famille, tous les sons de ce documentaire contribuent à nous plonger totalement dans l'ambiance de cet exode, on ferme les yeux, on les imagine et on retient notre souffle. Ce vibrant reportage qui a reçu de nombreux prix redonne aux réfugiés leur dignité. Ces gens qui provoquent l'indifférence ou le rejet du monde occidental sont des êtres humains au même titre que nous, ne l'oublions pas semble nous rappeler ce grand reporter en leur donnant la parole et en nous faisant vivre leur périple.

Cet excellent podcast de 47 minutes est à écouter ici

Publié dans Podcasts

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1000 degrés

Publié le par Michel Monsay

1000 degrés

J'ai fait une belle découverte ces jours-ci : le podcast. Pas celui consistant à réécouter des émissions radios mais celui qui concerne des créations sonores de toutes sortes : documentaires, récits intimes, entretiens, enquêtes, reportages, ... "1000 degrés" est une captivante contre-enquête en 10 épisodes menée par deux journalistes, Adèle Humbert et Émilie Denètre, sur l'affaire du colis piégé de Portet-sur-Garonne en 1994 qui défigura les époux Hernandez. Aussi addictif qu'une bonne série télé, "1000 degrés" rouvre le dossier d'instruction et épluche minutieusement tous les éléments de cette affaire. Durant neuf mois, les deux journalistes ont rencontré les victimes et l'accusé, qui a purgé 15 ans de prison, mais aussi de nombreuses personnes qui ont été mêlées de près ou de loin à ce fait divers. Elles vont tenter d'éclaircir les zones d'ombre qui subsistent plus de 25 ans après, notamment en creusant des pistes inexplorées, et au bout du compte leurs efforts vont payer puisqu'elles apportent de nouveaux éléments au dossier. Remarquablement construit, entre narration de ce que les journalistes entreprennent, leurs réflexions à chaque nouvel élément ou interview, la reconstitution des faits, les témoignages audios de tous les acteurs de cette affaire, ce podcast d'investigation fourmille de sons, de voix, de musiques, d'ambiances qui, à l'image de la lecture d'un livre, éveillent notre imagination et font de cette expérience un moment intense où l'on suit pas à pas cette enquête avec l'impression d'y participer.

Pour écouter ce podcast, c'est ici

Lorsque vous êtes sur le site, il faut sélectionner d'abord le prologue en descendant la liste des épisodes, à écouter avant l'épisode 1 "L'explosion" qui s'affiche d'entrée, sinon il est disponible ci-dessous.

Publié dans Podcasts

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