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Assez bien vu !

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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Magnifique portrait d'une héroïne ordinaire

Publié le par Michel Monsay

Magnifique portrait d'une héroïne ordinaire

César de la meilleure actrice en 2021 pour "Antoinette dans les Cévennes, Laure Calamy éblouit une nouvelle fois mais dans un registre plus dramatique, où elle confirme ici toute l'étendue de son talent. Elle incarne jusque sur son visage, traits tendus, regard aux abois, sourire forcé, à la limite de la rupture, la surcharge mentale et le surmenage dont se plaignent tant de femmes, plus encore dans les familles monoparentales. Tendue mais toujours digne, Laure Calamy offre avec ce rôle une visibilité bienvenue à toutes les femmes qui se battent au quotidien, cette cohorte de fourmis invisibles, essentielle dans le rouage général, et jamais gratifiée de la moindre reconnaissance. Conçu comme un film d'action, ce drame social admirablement réalisé par Eric Gravel, dont c'est le deuxième long-métrage, suit au plus près son personnage central avec une caméra vivante, nerveuse et une grande liberté de mouvement, du plus fluide au plus saccadé. Il filme Paris, comme un William Friedkin l’avait fait de Marseille et New-York pour le polar "French Connection", en l’adaptant au social avec un parti pris de rendre la ville froide et anxiogène. De cette vie à cent à l’heure naît un suspense du quotidien, soutenu par une excellente musique électronique qui accentue cette tension palpable. Un film coup de poing et oppressant, sans aucun misérabilisme, qui aborde avec justesse le déclassement social, le regard des autres, celui qu’on porte sur soi aussi, beaucoup plus éloquent et convaincant que bien des discours pour comprendre la déshumanisation de notre société néolibérale.

Publié dans Films

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Une passionnante partie d’échecs féroce et drôle

Publié le par Michel Monsay

Une passionnante partie d’échecs féroce et drôle

Et si c’était à refaire, que changeriez-vous, que corrigeriez-vous et d’où reprendriez-vous le cours des choses pour tenter de l’inverser ? C’est le thème de cette pièce de l’écrivain suisse allemand Max Frisch, qui fut créée à Zurich en 1968, et que Frédéric Bélier-Garcia, le fils de Nicole Garcia, avait monté dans une première version en 1999 et qu'il revisite aujourd'hui avec plus de fluidité, de mélancolie tendre et de maturité. Max Frisch nous place devant les choix de nos parcours de vie, de nos mensonges conscients ou inconscients, de notre bonne ou mauvaise foi, et de nos désirs, pulsions ou lâchetés raisonnables. Le décor amovible d'Alban Ho Van est spectaculaire. Il nous transporte à vue dans un appartement chic, une école, un quartier new-yorkais ou un hôpital. Il rajoute au vertige de la pièce. Direction d'acteurs sobre, tempo soutenu, jamais frénétique : Frédéric Bélier-Garcia a trouvé la bonne distance pour que la fable existentielle de Marx Frisch garde son mystère et ne sombre pas dans le simple drame bourgeois. Il flotte sur ce jeu de dupes une menace sourde à la Pinter qui transforme les sourires en grimaces. La distribution est épatante et sert parfaitement ce texte ludique voire comique par moments mais implacable. En premier lieu l'excellent Jérôme Kircher, qui par son magnétisme, son ironie mordante, sa malice diabolique apporte une fascinante étrangeté à son personnage. Isabelle Carré, toujours aussi juste dans son jeu, campe avec une élégance infinie une héroïne à la Hitchcock, froide, mystérieuse et insaisissable. José Garcia, après 30 ans d'absence, réussit pleinement son retour sur scène, et Ana Blagojevic, que l'on avait remarquée dans le très joli film "A l'abordage", interprète avec une belle énergie plusieurs personnages. Le public, à la sortie, semble aussi amusé que troublé. Une question lui trotte dans la tête : saurais-je changer ma vie, si elle était à refaire ?

"Biographie : un jeu" est à voir au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 3 avril.

Publié dans Théâtre

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Une nouvelle fois la perfection

Publié le par Michel Monsay

Une nouvelle fois la perfection

Après avoir été champions olympiques de danse sur glace il y a un peu plus d'un mois, Gabriela Papadakis et Guillaume Cizeron sont devenus pour la cinquième fois champions du monde en battant qui plus est le record du monde de points obtenus. Leur prestation sur l'émouvante élégie de Gabriel Fauré est une pure merveille. Il ne reste plus qu'à espérer que ces deux fabuleux patineurs à la fibre artistique hors du commun ne décident pas de mettre fin à leur carrière pour avoir le bonheur de les voir encore et encore.

Leur sublime performance est à voir ici

Publié dans Chroniques

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Affinage de Langres

Publié le par Michel Monsay

Affinage de Langres

Publié dans Photos

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la belle voix grave de Clara Luciani pour reprendre Imagine

Publié le par Michel Monsay

la belle voix grave de Clara Luciani pour reprendre Imagine

Plus que jamais réécoutons cet hymne pacifiste de John Lennon qui évoque un monde sans religion, ni guerre ni frontière, avec pour seule nationalité, l’humanité. D'autant que c'est Clara Luciani, l'une des plus talentueuses chanteuses françaises, qui reprend cette chanson, toujours d'actualité 50 ans après sa création, d'une guerre à l'autre, du Vietnam à l'Ukraine, et qui restera malheureusement à jamais qu'une douce utopie.

Publié dans Chroniques

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Shigeru Ban, l'architecte humaniste

Publié le par Michel Monsay

Shigeru Ban, l'architecte humaniste
Shigeru Ban, l'architecte humaniste

L'architecte japonais de 64 ans, Shigeru Ban, lauréat en 2014 du prestigieux Prix Pritzker, le Nobel de l'architecture, à qui l'on doit notamment le Centre Pompidou de Metz et la Seine Musicale sur l'île Seguin de Boulogne-Billancourt, vient une nouvelle fois en aide à des réfugiés avec son ONG. Conseiller depuis 1995 du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Shigeru Ban a développé tout un volant de solutions d’hébergements d’urgence et de bâtiments temporaires pour intervenir dans le monde entier. À Paris, à deux pas de la gare de l’Est où arrivent les trains d’Ukraine, dans le gymnase Marie-Paradis mais aussi dans une autre gymnase du XIIe arrondissement, qui servent depuis le 9 mars d’accueil d’urgence pour des femmes et des enfants fuyant la guerre, une petite installation de rien du tout mise en place mercredi 23 mars, fait toute la différence. Avant, il n’y avait que des lits de camps, quatre-vingts, alignés comme à la revue. Pour dormir, d’accord. Mais pour l’intimité, on repassera. Habitué des situations d’urgence absolue, Shigeru Ban a proposé une solution qui lui ressemble : efficace, toute simple, quasi gratuite. Comme la semaine dernière dans un supermarché désaffecté en Pologne (voir la photo ci-dessous), et comme il prévoit de le faire la semaine prochaine en Slovaquie, il est venu à Paris pour suivre le montage d’une sorte de village de quarante alvéoles. Chacune mesure 4 mètres carrés, soit l’espace pour deux lits ; les murs sont en toile (donnée par Kvadrat, un fabricant danois) et la structure en carton (mis à disposition par le cartonnier français Tupack), le tout monté par des étudiants en architecture de l’école de Versailles avec deux coups de cutter et trois bouts de scotch. Ces installations, bien qu’hyper légères, ont apaisé le lieu, rendant à ces femmes et à leurs enfants leur dignité. «Il y a quelques jours quand j’étais en Pologne, j’ai vu des femmes ukrainiennes relâcher la tension et pleurer de fatigue une fois mises à l’abri dans l’installation que nous venions de réaliser pour elles, témoigne Shigeru Ban. Elles y retrouvaient un peu d’intimité. Et l’intimité est un droit humain fondamental. Si je suis architecte, c’est pour les gens. Les rendre heureux de fréquenter de beaux lieux de culture, mais les abriter aussi en cas de malheur.» Merci Monsieur.

Shigeru Ban, l'architecte humaniste

Publié dans Chroniques

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Fascinant thriller crépusculaire

Publié le par Michel Monsay

Fascinant thriller crépusculaire

Sombre, dense, délesté des attendus du film de super-héros, The Batman fait aujourd’hui figure de singularité par sa puissance et sa vision plus réaliste qu'à l'accoutumée d’un monde désenchanté qui ne demande plus à être sauvé, asphyxié par toutes ses angoisses, témoin privilégié de sa propre destruction. Vision on ne peut plus actuelle où retentissent les plus grands troubles de notre époque. À la différence des blockbusters inoffensifs de la franchise Marvel, le réalisateur Matt Reeves propose une version noire, vertigineuse, viscérale et poisseuse de Batman. Il nous plonge dans un puits sans fond de ténèbres dans lequel on peut sentir la peur à chaque coin de rue, et son chef opérateur, l'excellent Greig Fraser, sculpte une cathédrale de noirceur dont émergent de brutales saillies de couleurs saturées. Une ambiance qui se situe quelque-part entre le Seven de David Fincher, le Batman de Tim Burton avec Michael Keaton, et le cinéma de Scorsese, avec une très légère pincée de Sin City. Un autre point fort du film réside dans sa distribution : notamment avec l’impeccable interprétation livrée par Robert Pattinson, qui joue plus sur les non-dits et les silences que sur les répliques dans un mélange de violence et de vulnérabilité tout en sobriété, faisant de Batman un personnage torturé, presque asocial, totalement fascinant. Citons aussi Zoé Kravitz sulfureuse et charismatique, John Turturro parfait en mafieux ambigu, et Paul Dano qui est carrément terrifiant, jouant la folie avec une justesse glaçante, nous donnant l'impression d’être réellement en présence d’un type qui pourrait commettre le pire à tout moment, une performance saisissante d’ambiguïté qui installe un malaise durable. Ce film est aussi une étude de personnage en forme de cri primal qui a le mérite de ne pas figer Batman dans le marbre mais de lui offrir un arc intelligent et humain, aux profondes résonances sociopolitiques. Réinventer une icône déjà magnifiée par Tim Burton ou Christopher Nolan, ne voilà pas la moindre des qualités de Matt Reeves, qui a réussi l’exploit de réaliser le meilleur Batman depuis The Dark Knight, donnant un vrai coup de neuf à un univers et des personnages vus et revus, et explorant les zones sombres de la ville de Gotham d’une façon encore jamais vue. Tant sur le plan scénaristique que plastique, ce film est une totale réussite.

Publié dans Films

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Le merveilleux folk-rock romantique et littéraire d'Elliott Murphy

Publié le par Michel Monsay

Le merveilleux folk-rock romantique et littéraire d'Elliott Murphy
Le merveilleux folk-rock romantique et littéraire d'Elliott Murphy

Comme chaque mois de mars depuis son arrivée à Paris en 1989, l'artiste américain Elliott Murphy a investi le New Morning vendredi et samedi dernier pour fêter son anniversaire. Cet auteur-compositeur-interprète et guitariste, qui habite tout près de la mythique salle parisienne, est ce qu'on appelle un artiste culte. En d'autres termes, il n'a jamais vendu des millions de disques ni rempli des stades mais il a des fans fidèles dans le monde entier qu'il parcourt inlassablement depuis 50 ans, date de parution de son premier album, « Aquashow ». Fils d'un producteur de comédies musicales et d'une actrice, Elliott Murphy a grandi à Long Island, près de New York. Il est de la génération de Bruce Springsteen, avec lequel il est ami depuis 1973 et a chanté et joué maintes fois, y compris lors des derniers passages du « Boss » au Stade de France et à l'AccorHotels Arena. Il a aussi côtoyé Lou Reed, Patti Smith et David Bowie entre autres. Promu nouveau Dylan à ses débuts parce qu'il essayait d'écrire des paroles un peu moins stupides que les chansons rock habituelles, il propose toujours à 73 ans de sa voix chaude, caverneuse et profonde un rock and folk poétique et élancé du meilleur goût. Fort bien entouré d'une violoniste, d'un batteur et d'un excellent guitariste, Olivier Durand, Elliott Murphy a délivré deux heures durant une musique enthousiasmante, généreuse, qui a mis en valeur le don mélodique de ses premiers disques, que l'on a retrouvé en 2017 sur le très bel album "Prodigal son".

Voici trois exemples de ses prestations, la première en acoustique et les deux suivantes sur scène, et un extrait de l'album "Prodigal son" :

Publié dans Spectacles

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L'engrenage infernal de la machine judiciaire

Publié le par Michel Monsay

L'engrenage infernal de la machine judiciaire

Cette minisérie a de nombreux atouts sur le papier qui se concrétisent à l'écran au fil des quatre épisodes. D'abord la capacité du scénariste Antoine Lacomblez, qui fait souvent équipe avec l'excellent Jean-Xavier de Lestrade (Manon, Jeux d’influence, Laëtitia), à décrypter la dimension psychique de l’existence, ainsi que la précision sociologique avec laquelle il expose, dans toute sa violence contemporaine, la lutte des classes. L'acuité et la complexité du regard qu'il porte sur l'intimité des êtres, et l'écriture très fine des personnages, loin de tout manichéisme, est assez rare à la télévision pour s'en réjouir. Deuxième atout, la belle réalisation de Rodolphe Tissot, à qui l'on doit la série Ainsi soient-ils. Enfin, cette fiction cérébrale et pourtant viscérale bénéficie d’une distribution de haut vol sur laquelle brille Ophélia Kolb. Sans esbroufe, l’actrice découverte dans la série Dix pour cent déploie une fascinante envergure dans ce rôle d’une épouse brisée par des années de mépris, capable d’incarner l’effondrement intérieur comme la vie qui revient. Avec rigueur, les quatre épisodes infiltrent l’engrenage de la machine judiciaire, mécanique alimentée par les passions humaines et dévoyée par les manipulations. Cette minisérie dresse aussi cinq beaux portraits de femme qui cherchent comment trouver leur place dans la société, comment résister face à l’autorité, à la hiérarchie, aux pressions dans la vie professionnelle ou familiale.

Ce que Pauline ne vous dit pas est à voir ici ou sur le replay de France Tv

Publié dans replay

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