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Un amour de comédie tendre et malicieuse

Publié le par Michel Monsay

Un amour de comédie tendre et malicieuse

Depuis Didier sorti il y a 20 ans jusqu’à Sur la piste du Marsupilami, son dernier film en date en tant que réalisateur, Alain Chabat a fait se gondoler des millions de spectateurs avec un humour mélangeant habilement l’absurde et le burlesque, en se faisant tantôt corrosif tantôt bienveillant voire humaniste. A 59 ans, il s’attaque au mythe du Père-Noël avec le même décalage qu’il sait manier lorsqu’il est au meilleur de sa forme, et parvient à nous donner le sourire tout au long du film. Les effets spéciaux très réussis participent au côté merveilleux de cette histoire qui navigue entre la magie d’un conte revu et corrigé par les Nuls, et une douce satire truffée de gags sur le réchauffement climatique, la méfiance à l’égard des étrangers, et d’autres sujets sensibles de notre société. Alain Chabat ne se contente pas de réaliser cette comédie réjouissante, il est un formidable Père-Noël entouré de comédiens irréprochables, notamment les tout-petits et la sublime Golshifteh Farahani. Le film démarre à trois jours de la distribution des cadeaux, Santa et Wanda, autrement dit le Père-Noël et sa femme reçoivent les dernières lettres des enfants et commentent les listes qui y sont écrites. Santa va ensuite dans l’usine de fabrication des cadeaux, où il fait le point avec le chef lutin sur l’état d’avancement lorsque ce dernier tombe à la renverse victime d’un virus. L’instant d’après, les 92 000 lutins, clones du chef, qui œuvrent dans l’usine tombent raides également. Santa est envoyé par Wanda sur terre pour ramener 92 000 comprimés de vitamine C. Une bonne comédie française, denrée si rare, pour bien finir l’année ou bien commencer la suivante, ne se refuse pas surtout lorsqu’elle mêle aussi intelligemment une imagination débordante et un humour irrésistible.

 

Santa & Cie - Un film de et avec Alain Chabat, avec Golshifteh Farahani, Pio Marmaï, Audrey Tautou, …

Publié dans Films

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Babyfoot géant

Publié le par Michel Monsay

Babyfoot géant

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De l'eau froide pour soulager les muscles

Publié le par Michel Monsay

De l'eau froide pour soulager les muscles

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Petits pois

Publié le par Michel Monsay

Petits pois

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Le talent n’attend pas les années

Publié le par Michel Monsay

Le talent n’attend pas les années

Avec ce premier album qui impressionne par la qualité des textes sur des musiques résultant d’un très beau métissage d’influences, ce jeune auteur compositeur interprète de près de 23 ans bouscule une chanson française trop enfermée dans des cases. Originaire de Rambouillet dans une famille qui l’a très tôt sensibilisé à la musique en lui faisant apprendre le piano dès 7 ans, il s’est nourri parallèlement de grands auteurs comme Brel ou Ferré mais aussi de hip-hop, de pop, de musique électronique ou de rap, dont nous retrouvons aujourd’hui les ramifications dans ses compositions. Le piano que joue avec un beau toucher Tim Dup est au centre de ce superbe album, il y est souvent très émouvant et s’accorde merveilleusement à la poésie sociale, aux espoirs et aux doutes que l’auteur met en mots avec une maturité, une sensibilité et une lucidité qui prend aux tripes. Les oxymores qu’il manie avec dextérité, cette dualité, ces paradoxes qui l’habitent et qu’il retranscrit de manière instinctive et parfois crue sont représentatifs d’une génération douloureuse qui cherche sa place. Entre douceur, lyrisme et rugosité, les 14 morceaux de cet album sont tantôt chantés par Tim Dup de sa voix claire qu’il pousse dans les aigus ou qu’il rend fragile voire écorchée, tantôt déclamés comme du slam. Les synthétiseurs et toutes sortes de programmations rythmiques prennent régulièrement le relais du piano pour apporter aux compositions une couleur très contemporaine. Cet album qui alterne les ambiances dans un équilibre parfait est à ne manquer sous aucun prétexte pour découvrir ce jeune artiste, qui par son écriture électrisante et sa capacité à mêler les genres avec une grâce infinie est assurément la sensation de cette fin d’année.

 

Tim Dup - Mélancolie heureuse - Columbia - 1 CD : 15,99 €.

Publié dans Disques

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Aussi beau et limpide que l’eau d’une source

Publié le par Michel Monsay

Aussi beau et limpide que l’eau d’une source

Le très bel accueil que reçoit en France ce superbe roman, notamment en remportant le Prix Médicis étranger, s’ajoute au Prix Strega, équivalent italien du Goncourt, et à sa traduction dans 31 langues. Cet écrivain milanais de 39 ans, auteur de deux écrits remarqués, a tourné le dos à la civilisation urbaine en 2007 pour s’installer dans un hameau oublié du Val d’Aoste. Il a choisi ainsi de vivre au plus près de la montagne en solitaire et sans aucune attaches ni contraintes. A la lecture ce roman éblouissant de simplicité, on se rend compte que Paolo Cognetti est un mélange des deux personnages principaux de l’histoire qu’il nous raconte. Il s’agit tout à la fois d’une histoire d’amitié, de filiation, une déclaration d’amour à la montagne sans lyrisme excessif, et un questionnement en creux du sens de nos vies. Le romancier trouve les mots justes autant dans les descriptions des paysages, des randonnées, de la vie dans les alpages que pour faire vivre ses personnages avec une fluidité et l’art d’aller à l’essentiel qui laissent admiratifs. Le livre s’ouvre sur la présentation par le narrateur de ses parents, originaires de la campagne vénitienne, et de leur amour pour la montagne. D’abord les Dolomites qu’ils découvrent enfants, puis qu’ils sillonnent étant devenus jeunes adultes et où ils se marient en petit comité, avant de venir s’installer à Milan en octobre 1962. Dix ans plus tard, naît le narrateur, qui nous raconte leur vie dans la capitale lombarde, le père irascible, chimiste solitaire dans une usine, la mère apaisante, assistante sanitaire dans un quartier difficile, et la mélancolie qui s’emparent d’eux par moments. Jusqu’au jour où ils décident de ressortir leurs chaussures de marche et partir à la découverte de nouvelles montagnes. Ici, point d’artifice, de virtuel, de fébrilité, tout est naturel, sain, humain, on se plonge avec délectation dans ce roman d’une grande sensibilité où se mêlent doute, désenchantement, émerveillement et espoir.

 

Les huit montagnes - Un roman de Paolo Cognetti - Stock - 299 pages - 21,50 €.

Publié dans Livres

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Fascinante plongée dans une société pervertie

Publié le par Michel Monsay

Fascinante plongée dans une société pervertie

Incontestablement l’une des plus belles découvertes de l’année, ce superbe polar très noir est l’œuvre d’un suédois d’origine égyptienne de 45 ans, artiste complet qui est passé par le street art, le documentaire, les clips musicaux et le film d’animation. Si dès le titre on pense à James Ellroy, ce n’est pas un hasard tant l’univers poisseux et corrompu des romans de l’auteur américain se retrouve dans cette intrigue. On est frappé par la beauté esthétique du film, l’atmosphère sonore et visuelle qu’a su créer le réalisateur avec les lumières de la nuit urbaine, le fourmillement des rues du Caire, même si le tournage a dû avoir lieu à Casablanca pour des raisons de censure. Au-delà de cet aspect fascinant, le cinéaste a eu la bonne idée de situer son histoire à l’aube du printemps arabe avec les premières manifestations sur la place Tahrir en janvier 2011. Cela ajoute une tension dramatique et donne encore plus de sens au constat qu’il délivre sur ce pays gangréné par la corruption à tous les niveaux, avec ces puissants qui se croient au-dessus des lois. L’acteur principal, Fares Fares, donne une interprétation digne des plus grands inspecteurs de polars hollywoodiens ou français avec une touche orientale du meilleur effet. On le découvre au début du film dans ses petits arrangements quotidiens avec le gardien de l’immeuble où il vit, puis dans un cyber café où un collègue lui explique Facebook avant d’aller faire un tour en voiture dans la nuit du Caire pour récupérer les bakchichs que lui versent trafiquants et commerçants de toutes sortes. Au même moment, une jeune femme de ménage soudanaise est témoin dans un grand hôtel du meurtre d’une chanteuse sur lequel l’inspecteur va enquêter. Récompensé dans des festivals, ce film, tout aussi captivant par son rythme et ses rebondissements qu’envoûtant par ses ambiances, nous passionne également par la collusion de l’intrigue avec la révolution qui commence à gronder, révélant la nature profonde de ce pays et le chemin à parcourir pour sortir de cette corruption généralisée.

                                                                                              

Le Caire confidentiel - Un film de Tarik Saleh avec Fares Fares, Mohamed Yousry, Mari Malek, … - Memento films - 1 DVD : 19,90 €.

Publié dans DVD

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Une pensée émue

Publié le par Michel Monsay

En cette journée d'hommage national, voici les dernières photos que j'ai prises de Jean d'Ormesson à l'occasion de la réception de Marc Lambron à l'Académie française le 14 avril 2016.

Une pensée émue
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L'homme qui cultivait la contradiction

Publié le par Michel Monsay

L'homme qui cultivait la contradiction

Pour rendre hommage à l'irremplaçable Jean d'Ormesson, voici son portrait écrit à la suite de l'heure inoubliable qu'il m'avait fait l'amitié de me consacrer il y a tout juste 11 ans en décembre 2006.

 

Immortel depuis son entrée à l'Académie française en 1973, Jean d'Ormesson à travers une trentaine d'ouvrages est devenu une figure incontournable de la littérature. Symbolisant l'esprit français, entre légèreté, élégance et une certaine profondeur, il a toujours su attirer un large public, à l'écart des modes.

 

C'est au siège des éditions Robert Laffont, qui viennent de publier son nouveau roman, que nous attend Jean d'Ormesson, fidèle à son amabilité et son enthousiasme rares dès les premiers mots échangés. Avec sa voix chatoyante, feutrée et sa diction posée, il explique d'emblée : "Un écrivain écrit toujours le même livre en racontant ce qu'il est, le défi consiste à se renouveler tout en gardant son style, si Mauriac avait fait du Labiche, cela aurait été très douteux. Après avoir beaucoup parlé de mon père, de Chateaubriand et de Venise, j'ai voulu approfondir un thème autour duquel j'ai tourné à plusieurs reprises, Dieu. Cela s'appelle "La création du monde", ce n'est pas un livre religieux, il traite de la condition humaine et de ses questionnements". Lorsqu'il est en phase d'élaboration d'un roman, Jean d'Ormesson travaille de huit à dix heures par jour. Le dernier lui a demandé deux ans en réécrivant chaque page entre quinze et vingt fois, c'est pour lui, un mélange douloureux et jubilatoire. On comprend pourquoi la facilité d'écriture qui lui est souvent enviée, le fait doucement rire. Il n'est pas méthodique, même s'il sait à peu près où il va, le plan du livre évolue en cours de route. "Un roman doit être enracinée dans le réel, selon lui, sous peine d'être aveugle, de n'avoir aucun sens, mais l'imagination de l'auteur doit se mêler à cette réalité, sinon autant lire le journal officiel". Tout en étant très présent dans ses écrits, il aime brouiller les pistes, et de ce fait, se livre assez peu.

 

La vocation de ne rien faire

S'il est devenu un homme de contradictions, il suffit de s'attarder quelques instants sur son enfance, pour comprendre les fondements de cet art du paradoxe qu'il a cultivé par la suite. Son père, le marquis d'Ormesson, était ambassadeur du Front Populaire et proche de Léon Blum, dans une tradition républicaine, démocratique, plutôt de gauche. Alors que la famille de sa mère, était monarchiste et réactionnaire. De ces opposés, il va apprendre la tolérance, qui sera renforcée par les très nombreux voyages effectués tout au long de sa vie, à la rencontre de pensées différentes. Il n'y a que quinze pays dans le monde qu'il ne connaît pas, toutes ses pérégrinations, notamment dans le cadre de l'Unesco, ont contribué à élargir son horizon. D'ailleurs, son enfance se passera hors de France, entre la Bavière, la Roumanie et le Brésil, là où les fonctions de son père l'amenèrent. Par passion de la littérature, il décide après son Bac de ne rien faire, de reculer son entrée dans la vie active, et prolonge ses études jusqu'à l'agrégation via l'école normale supérieure. Il aime trop Chateaubriand, Proust ou Aragon pour y ajouter quelque chose, et devenir lui-même écrivain. Ce n'est qu'à trente ans, à la suite d'un choc sentimental, qu'il franchit le pas. On peut en déduire à ce propos, que les femmes ont joué en quelque sorte un rôle de catalyseur dans son parcours. Le jeune agrégé apprenant qu'il allait être nommé professeur de français dans une université américaine avec 6000 jeunes filles, fût tellement heureux qu'il en tomba malade. Durant sa convalescence, il croise Jacques Rueff qui cherche un normalien pour l'aider à l'Unesco, au conseil international de philosophie qu'il vient de créer. Entré pour un stage de trois mois, Jean d'Ormesson y reste trente ans, en ayant la sagesse de n'avoir toujours qu'un poste modeste, lui permettant parallèlement d'écrire des livres.

 

La consécration

Ses premiers écrits sont légers et rencontrent un accueil mitigé, il envisage d'arrêter  quand lui vient l'idée de se servir de tous les sujets dont il s'occupe à l'Unesco, en tant qu'attaché culturel international. Il écrit alors un roman sur les sciences humaines, "La gloire de l'empire" en 1971, qui est tiré à 300 000 exemplaires et reçoit le grand prix du roman de l'Académie française. Sa carrière d'écrivain est véritablement lancée, et trois ans plus tard, "Au plaisir de Dieu" connaîtra le même succès, grâce notamment à l'adaptation télévisée qui en est faite. Sa biographie romancée de Chateaubriand "Mon dernier rêve sera pour vous", sera aussi transposée sur le petit écran avec Francis Huster dans le rôle principal. On imagine le dilemme de Jean d'Ormesson au moment d'accepter que ses œuvres soient adaptées, quand on connaît sa position sur le sujet : "Un livre qui ne passe pas ou n'est pas porté à la télévision est un livre perdu, et un livre qui passe ou est porté à la télévision est un livre défiguré, alors choisissez ! La télé comme le cinéma transforme un roman en spectacle". Cet agrégé de philosophie s’est toujours plus ou moins servi de sa discipline dans son œuvre, en la faisant cohabiter avec une insouciance qu'il revendique : "Il est très difficile d'écrire des choses apparemment légères, alors que le contraire se révèle bien plus facile. Mes modèles sont Mozart et La Fontaine, qui sous cette apparente légèreté sont des immenses auteurs".

 

L'Académie et le Figaro

Si ses romans depuis plus d'une trentaine d'années se vendent très bien, en aucun cas il ne pense aux attentes de ses lecteurs en écrivant, et n'a jamais sacrifié à une quelconque mode. Pourtant l'adhésion du public et les témoignages qu'il reçoit sont à ses yeux la consécration pour un écrivain, bien plus que l'Académie française à laquelle il est tout de même heureux d'appartenir depuis 1973. Elu au sein de cette prestigieuse assemblée, sur un seul roman "La gloire de l'empire", il a été le plus jeune académicien, et quelques années plus tard, celui qui fit entrer la première femme, en l'occurrence, Marguerite Yourcenar. Sensiblement au même moment que son élection à l'Académie, Jean d'Ormesson devient directeur du quotidien "Le Figaro". Amusant pour celui qui était depuis de nombreuses années sur la liste noire, après avoir violemment critiqué dans un article, le livre de Pierre Brisson, qui fut durant trente ans patron du journal. Durant cette période, il n'écrit pas, comme il l'explique : "Le journalisme est un métier hystérique, tout comme celui d'écrivain, on ne peut pas l'être à moitié, on l'est forcément 24h sur 24. Il y a quelques exceptions comme Hugo, Zola ou Mauriac, mais il est très difficile de cumuler les deux". Pour différencier ces deux formes d'écriture, il a une phrase que sa fille employait étant petite : "Quand mon papa écrit très vite avec un stylo, il est en train de rédiger un article, et lorsqu'il ne fait rien avec un crayon, il écrit un livre !" Il rajoute : "Le journalisme, c'est une urgence, la littérature, c'est une patience". Il est pessimiste aujourd'hui sur l'avenir de la presse quotidienne, qui avait à l'époque un réel impact, comme il le rappelle : "J'y ai connu le pouvoir, être directeur d'un tel journal, c'était probablement plus proche du pouvoir qu'un ministre". Pendant ces trois années, il entreprend de moderniser le journal, notamment en déplaçant le carnet mondain, ce qui fut très mal perçu.

 

De la médiatisation à la tranquillité

Très médiatisé depuis les années 1970, il se fait un peu plus rare aujourd'hui, excepté pour la promotion d'un nouveau livre. Concernant les honneurs, il a toujours pris cela avec amusement, sans se prendre trop au sérieux. Loin des projecteurs, ses plus grands moments de bonheur, se trouvent dans des endroits secrets, en tout petit comité : "Ces instants intimes qui font tout le prix de l'existence". Ses rapports avec le monde agricole ont toujours été très difficiles, à cause d'un rhume des foins d'une extrême violence. Cela ne l'empêche pas d'avoir sa perception de la situation : "Aujourd'hui, les agriculteurs se sentent marginalisés, après avoir été le cœur de la France. Un conseiller du Figaro me disait très justement, que les seules manifestations graves, étaient celles des paysans, dont l'avenir était déjà à l'époque, sérieusement compromis si on ne les aidait pas. Maintenant avec l'Europe, je ne sais pas si le monde rural voit cette nouvelle entité comme une espérance ou une menace". En partie à cause de cette allergie, il a été tout au long de sa vie, un adepte des bords de la méditerranée et des pistes de ski, qu'il fréquente encore à 81 ans. C'est d'ailleurs son principal hobby, ses journées, en dehors d'un sommeil conséquent dont il a besoin, sont consacrées à la conception de nouveaux livres, il espère à ce propos pouvoir en écrire encore un ou deux. Pour y parvenir, Jean d’Ormesson aspire aujourd'hui à une totale tranquillité, et n'a jamais cédé à tout objet de modernité, ni montre, ni agenda, ni ordinateur, ni mobile, il a juste un fax offert par sa fille, qu'il maudit tous les jours !

Publié dans Portraits

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Comme du Pagnol de gauche

Publié le par Michel Monsay

Comme du Pagnol de gauche

On ne présente plus Robert Guédiguian, qui depuis 35 ans nous offre régulièrement des moments de grâce avec quasiment toujours la même troupe de comédiens, chose extrêmement rare pour être soulignée, et sa région marseillaise où il a tourné quelques uns de ses meilleurs films, de Marius et Jeannette aux Neiges du Kilimandjaro. A 63 ans, il signe un 20ème film qui revient aux fondamentaux du cinéaste où l‘on retrouve la fine équipe, qui a pris un petit coup de vieux donnant ainsi matière au temps qui passe, et les environs de Marseille puisque l’action se passe dans la très belle calanque de Méjean. Travailler avec les mêmes acteurs offre au cinéaste le luxe de prendre un extrait d’un de ses premiers films pour illustrer la jeunesse des protagonistes dans le nouveau, créant ainsi un moment très étonnant. La lumière du Sud, la caméra bienveillante et toujours à la bonne place, cette calanque comme un théâtre à ciel ouvert, les dialogues sans artifices et humanistes, mais aussi ces comédiens que l’on apprécie de retrouver de film en film, égaux à eux-mêmes, avec des plus jeunes entrés dans la famille depuis quelques temps, qui apportent une délicieuse fraîcheur, comme Robinson Stévenin, Anaïs Demoustier ou Yann Tregouët. Un vieil homme sur la terrasse de sa villa ouverte sur la Méditerranée est victime d’un AVC dont il réchappe, mais qui le laisse dans un état  végétatif sans savoir le temps qui lui reste. Le notaire réunit les trois enfants auprès de leur père, dont le fils ainé resté vivre sur place, son frère désabusé qui vient d’être poussé vers une retraite anticipée, et la sœur comédienne de théâtre qui n’a pas remis les pieds dans la villa familiale depuis longtemps. Sous ses airs mélancoliques, ce très beau film réserve plusieurs surprises autant dramatiques que pleines d’espoir, dans lequel le cinéaste aborde de nombreux thèmes comme le sens perdu de l’honneur et de la générosité, le monde qui change, la fidélité à nos idéaux, les regrets d’une vie qui passe trop vite, et bien d’autres qui sont tous traités avec une belle lucidité sans ne jamais sombrer dans le défaitisme.

 

La villa - Un film de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, …

Publié dans Films

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