chroniques
Les moments marquants des Césars
Tout d'abord, le formidable discours de Karim Leklou autour de la gentillesse, cela fait tellement de bien des personnes comme lui aujourd'hui, meilleur acteur pour Le roman de Jim. Puis, le témoignage très émouvant d'Abou Sangare, impressionnant dans L'histoire de Souleymane. Celui cinglant et nécessaire de Gilles Perret, pour le meilleur documentaire La ferme des Bertrand, le seul qui osa durant la cérémonie dire des vérités qui fachent. Enfin, le César de ceux qui n'ont jamais eu de César à Franck Dubosc et son intervention assez drôle.
Ca vaut le coup de les voir ou revoir :
Bref., une série qui a changé l’histoire du format court
Le 5 septembre 2011, un gars joué par Kyan Khojandi débarque au milieu du Grand journal de Canal+. Il raconte sa vie banale de trentenaire parisien, de mec sans qualité, dans des épisodes de moins de deux minutes où le montage image et la voix off impriment un rythme supersonique. Dans le genre du format court, il y avait eu Un gars, une fille et Caméra café, mais jamais rien d’aussi novateur et dans l’air de son temps que Bref. Pourquoi ça marche ? Pourquoi on aime ça ? Sans doute parce que personne n’avait osé être aussi bête auparavant. Que la bêtise, c’est drôle. Mais surtout, ces moments suspendus répètent les bégaiements d’une conscience, d’une vie et de toute une époque.
Voici ci-dessous deux des meilleurs épisodes, respectivement d'une minute trente et une minute dix-neuf :
Kendrick Lamar au Super Bowl éclipse le sport par sa musique
Devant les 80.000 spectateurs du Caesars Superdome de la Nouvelle-Orléans, l'enfant de Compton, banlieue défavorisée de Los Angeles, est devenu dimanche soir le premier artiste de hip-hop à assurer en solo l'incontournable concert de la mi-temps de la finale du championnat de football américain. Avec 135,5 millions de vues, la performance de Kendrick Lamar devient la plus regardée de l’histoire du Super Bowl, détrônant Michael Jackson qui détenait jusque-là le record. Son show était très attendu, et il n’a pas déçu. Un show, sans fioriture, avec un sous-texte politique évident mais bienvenu, sur la place des Afro-Américains aux États-Unis. Dans un échange assez réussi avec le comédien Samuel L. Jackson grimé en Oncle Sam, Kendrick Lamar, accroupi sur le capot d’une voiture noire, est apparu dans la lumière pour chanter Squabble Up, issu de son rutilant dernier album, GNX, entouré d’une cinquantaine de danseurs. Une prestation millimétrée de treize minutes comme Kendrick Lamar les affectionne, spectaculaire dans tous les sens du terme, où la chanteuse hip hop SZA l'a rejoint pour interpréter deux titres en raccourcis, et où on aura aussi aperçu sur scène la joueuse de tennis Serena Williams danser sur la musique du rappeur de 37 ans. Ce show enthousiasmant résonne comme un parfum de triomphe pour celui qui vient de remporter cinq Grammy awards, les récompenses américaines pour la musique, lui qui avait reçu en 2018 le prestigieux prix Pulitzer. Kendrick Lamar est bien le meilleur rappeur au monde.
Pour voir le show de 13 minutes, cliquez ci-dessous Regarder sur Youtube.
Le festival des biathlètes français continue
Rien ne pouvait lui arriver, sur la piste suisse de Lenzerheide ce mercredi. Éric Perrot, avec l’un des rares 19/20 au tir et le meilleur temps de ski, s’est imposé sur l’individuel (20 km) aux Mondiaux de biathlon 2025. Eric Perrot est déjà grand, très grand, du haut de ses 23 ans. Deux jours après sa première médaille individuelle aux Mondiaux (bronze en poursuite), le Français s'est paré d'or. On peut ajouter les deux titres planétaires obtenus en relais mixte, l’année dernière et cette année. Dans cette course exigeante, où chaque faute au tir entraîne une minute de pénalité, le Français a été très solide derrière la carabine et surtout impressionnant sur les skis. Son compatriote Quentin Fillon Maillet a décroché la médaille de bronze, finissant derrière l’Italien Tommaso Giacomel. Éric Perrot devient le cinquième champion du monde français de l'histoire. La France poursuit une superbe campagne avec neuf médailles depuis le début des Mondiaux.
Fabuleuse Julia Simon
Julia Simon a retrouvé la gnaque qui la caractérise, dans la station suisse de Lenzerheide. La biathlète des Saisies (Savoie) était méconnaissable depuis le début des Mondiaux de biathlon vu son niveau habituel, mis à part le relais mixte où elle chute dans une descente mais passe quand même le relais en tête et participe pleinement à la médaille d'or des biathlètes français, seulement 7e du sprint, vendredi, et 12e de la poursuite, dimanche. Mardi 18 février, la Française de 28 ans est devenue championne du monde de l'individuel. Discipline historique du biathlon depuis les premiers championnats du monde en 1958, avant l’ajout du sprint en 1974 et de la poursuite en 1997, cette course contre la montre de 15 km comprend au menu quatre tirs (deux couchés et deux debout) qui ne pardonnent pas : chaque balle manquée est synonyme d’une minute de pénalité, le format féminin le plus long et le plus usant. La leader de la Coupe du monde, Franziska Preuss, était sa principale rivale pour le titre, mais l’Allemande, deuxième du sprint et vainqueure de la poursuite, a fini par craquer (deux erreurs) sur le dernier tir, disant adieu à la couronne. En total contrôle, Julia Simon qui avait remporté le gros globe de cristal 2023, le classement général de la Coupe du monde, toutes disciplines confondues durant une saison entière, a déroulé son biathlon avec un ski très solide et un tir proche de la perfection. Elle a devancé la Suédoise Ella Halvarsson et sa compatriote Lou Jeanmonnot sur le podium. Ce titre étoffe le très beau palmarès de Julia Simon avec 8 médailles d'or à des championnats du monde, dont 4 en individuel, elle est la biathlète française la plus titrée de l'Histoire lors des Mondiaux.
Belles performances du biathlon français
Cinq courses ont été disputées depuis le début des championnats du monde de biathlon en Suisse et cinq médailles pour l'équipe de France, dont deux en or. Justine Braisaz-Bouchet est devenue championne du monde de sprint sous le vent et la neige. Après une faute sur le tir couché, la biathlète des Saisies (Savoie) a réalisé un sans-faute sur le tir debout, puis s’est montrée impressionnante sur les skis pour rattraper son retard sur l’Allemande Franziska Preuss. Auteure d’un excellent dernier tour, Justine Braisaz-Bouchet termine avec neuf secondes d’avance sur l’actuelle leader du classement général de la Coupe du monde, qui doit se contenter de l’argent. La Finlandaise Suvi Minkkinen s’adjuge le bronze. Justine Braisaz-Bouchet a conquis ce vendredi son quatrième titre de championne du monde, le deuxième en individuel après son succès sur l'épreuve de la mass start l'année dernière, dont elle est également championne olympique en titre, ayant gagné à Pékin en 2022. Elle a complété sa moisson lors de ces championnats du monde 2025 avec une médaille de bronze dimanche sur la poursuite. Tout comme Eric Perrot, qui a, lui, offert au clan tricolore une cinquième médaille en cinq courses lors de ces Mondiaux. Le biathlète de 23 ans, parti en 15e position à 1 min 11 s du plus grand biathlète de tous les temps, Johannes Boe, a effectué une belle remontée grâce à un 19/20 au tir pour finir troisième. A la lutte au début du dernier tour avec Sturla Laegreid, il a rapidement distancé le Norvégien et a d'ailleurs signé le meilleur temps de tous les participants sur les skis. Il avait commencé de la plus belle des manières ces championnats du monde avec ses collègues de l'équipe de France, en remportant le relais mixte mardi dernier.
Incroyable Violette Dorange
À 23 ans, Violette Dorange devient la plus jeune navigatrice à terminer le tour du monde à la voile en solitaire, sans assistance et sans escale, homme et femme confondus. Elle a reçu un fantastique accueil à son arrivée hier comme si elle avait gagné le Vendée Globe. Désarmante jusqu'au bout. À son arrivée au ponton, dimanche sur le coup de 13 heures, Violette Dorange a été telle qu'en elle-même : naturelle, sincère, authentique. Cette fraîcheur rafraîchissante a engendrée durant trois mois une vague populaire rarement vue sur une course au large, même Le Monde l'a suivie durant tout son périple. Au-delà de sa très belle performance, Violette Dorange a communiqué avec beaucoup de spontanéité pour partager son aventure sans cacher ses peurs et faire part de ses joies en toute simplicité. Le vainqueur de ce tour du monde, Charlie Dalin, lui prédit, entre les lignes, un bel avenir. « Je me garderai bien de donner des conseils à Violette, car elle mène parfaitement sa barque. J’ai fait mon premier Vendée Globe à 36 ans et elle vient de terminer le sien à 23, elle me met donc treize ans dans la vue, constate-t-il avec le sourire. Un phénomène est né.