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chroniques

Un exploit aussi immense qu’inattendu de Mickaël Mawem

Publié le par Michel Monsay

Un exploit aussi immense qu’inattendu de Mickaël Mawem

Vendredi 4 août, à Berne, Mickaël Mawem est devenu le premier Français à devenir champion du monde d’escalade de bloc. Le grimpeur du Haut-Rhin, qui a fêté ses 33 ans la veille du sacre, est au sommet de sa discipline, à la force des doigts (et de tout le reste). Le champion d'Europe 2019, dominateur de la demi-finale quelques heures plus tôt, a signé une performance dingue pour s'offrir sa première médaille au niveau mondial, lui qui rêve de se qualifier pour les JO de Paris 2024. Mickaël Mawem ne compte aucun podium en Coupe du monde, ni de finale cette saison, mais prouve une nouvelle fois qu'il est bien présent sur les grands moments, comme quand il s'est qualifié, alors que peu de monde aurait parié sur lui, pour les JO de Tokyo 2021, où il a frôlé la médaille. Au terme d'une finale exceptionnelle, il a été le seul des six finalistes à aller au bout de 3 voies sur les 4 présentées. Dans cette discipline, le but est d’aller le plus haut possible et d’atteindre la dernière prise à deux mains. C’est ce qu’a réussi Mickaël Mawem à trois reprises donc, une prestation de haut vol lui assurant le titre de champion du monde. Autre exploit tricolore dans cette compétition : le Français Mejdi Schlak a remporté, dans la même épreuve du bloc, la médaille d’argent à seulement 19 ans devant un coréen, deux japonais et un autrichien. Ovationné par la foule et submergé par l'émotion, Mickaël Mawem a crié de joie sur le tapis. "J'ai attendu dix ans pour ça, mon but était d'être un jour le meilleur du monde, a-t-il avoué les larmes aux yeux, après la finale. J'ai vécu beaucoup d'échecs en 10 ans, mais je revenais tous les ans, tous les ans... C'est fou." Très apprécié dans le monde de l'escalade, et connu pour être un énorme travailleur, qui ne prend jamais de vacances ou presque, le nouveau champion du monde s'entraîne à Colmar, dans la salle qu'il a ouverte avec son frère Bassa. Cette magnifique et impressionnante performance à voir ici est de bon augure à un an des Jeux Olympiques.

Un exploit aussi immense qu’inattendu de Mickaël Mawem
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Un exploit aussi immense qu’inattendu de Mickaël Mawem

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Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle

Publié le par Michel Monsay

Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle

C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la nouvelle de la mort de l’historienne Hélène Carrère d’Encausse, première femme à la tête de l’Académie française. Elle y était entrée en 1990 avant d’en devenir Secrétaire perpétuel en 1999, un titre qu’elle tenait à ne pas féminiser. Ce samedi 5 août, la famille d’Hélène Carrère d’Encausse a annoncé le décès à l’âge de 94 ans de la célèbre historienne spécialiste de la Russie, qui s’est éteinte paisiblement entourée de sa famille. Née à Paris le 6 juillet 1929, elle était la fille d'une Italienne et d'un philosophe géorgien émigré en France, Georges Zourabichvili. Née apatride, elle acquiert la nationalité française en 1950. Elle affirmait « être Française de la tête aux pieds ». De ses origines, elle avait conservé sa foi orthodoxe. Elle épouse en 1952 Louis Carrère, dit Carrère d'Encausse, un assureur avec lequel elle a trois enfants : l'écrivain Emmanuel, ainsi que Nathalie, avocate, et Marina, médecin et consultante dans les médias. Elle obtient le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris et un doctorat ès-Lettres, puis enseigne l'histoire à la Sorbonne puis à Sciences Po ainsi qu'au collège d'Europe de Bruges. Spécialiste de la Russie, elle est l'auteur de plusieurs biographies dont celles de Lénine, Staline ou Catherine II. Elle fait en 1978 une entrée fracassante dans l'édition avec L'Empire éclaté, succès commercial et critique où elle prédit, avant beaucoup d'autres, l'éclatement de l'URSS confrontée au problème des minorités. Elle est invitée dans de nombreuses universités étrangères, notamment en Amérique du Nord et au Japon. Elle a été décorée en 1998 par le président russe Boris Eltsine de l'Ordre de l'amitié entre les peuples « pour son étude de la Russie ». En 1997, elle a reçu en France le Prix des Ambassadeurs pour son ouvrage Nicolas II : la transition interrompue. Hélène Carrère d'Encausse a été la troisième femme élue à l'Académie française. Elle a également eu une carrière politique : après avoir dirigé, en 1992, le Comité national pour le « oui » au référendum sur le traité de Maastricht, elle figure, lors des européennes de 1994, en seconde position sur la liste de la majorité de droite UDF-RPR, derrière Dominique Baudis. Élue au parlement européen, elle est vice-présidente de la commission des Affaires étrangères et de la Défense. « Mère supérieure », selon l'affectueuse expression de son confrère à l'Académie Erik Orsenna, « tsarine » pour d'autres, auteur d'une bonne trentaine d'ouvrages, Hélène Carrère d'Encausse, grand-croix de la Légion d'honneur, était doyenne d'élection et d'âge de l'Académie française qu'elle a dirigée durant 24 ans avec une détermination et une exigence intellectuelle et morale impressionnantes. Engagée dans une défense vigoureuse de la tradition lexicale française, dans la préservation du patrimoine, en particulier parisien car la capitale était son jardin d'élection, dans le débat sur immigration et intégration, dans l'approfondissement de la civilisation européenne, cette femme dotée d'un optimisme inentamable et d'une énergie rayonnante, voire impériale, a incarné, par l'originalité même de son parcours, un moment particulier de la culture française et européenne.

Depuis 10 ans, j'ai eu la chance et l'honneur, en étant photographe pour l'Académie française, de côtoyer Hélène Carrère d'Encausse. Voici quelques souvenirs de ces 10 années, des plus anciennes photos, notamment en compagnie de Sylviane Agacinski en 2013, qui vient d'ailleurs d'être élue le 1er juin à l'Académie, jusqu'aux photos plus récentes, notamment lors de la réception d'Antoine Compagnon il y a trois mois et la dernière photo que j'ai faite d'Hélène Carrère d'Encausse tout sourire  :

Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
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Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
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Élégance et érudition mais malheureusement pas immortelle
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Consécration d'une superbe championne

Publié le par Michel Monsay

Consécration d'une superbe championne
Consécration d'une superbe championne
Consécration d'une superbe championne
Consécration d'une superbe championne

Les français en matière de golf ont toujours joué en quelque sorte en deuxième division, à de très rares exceptions, c'est pour cela que la victoire de Céline Boutier dimanche dernier dans un des cinq tournois du Grand Chelem du golf féminin est une exploit retentissant. À 29 ans, elle remporte son premier tournoi majeur, une performance que seules deux Françaises avaient réussi avant elle dans l’histoire du golf. Poids plume de 1,65 m, Céline Boutier n’a pas vraiment le gabarit d’une joueuse de golf moderne : un sport où la puissance, qui conditionne la distance au drive, est devenue un facteur-clé. Pourtant à Évian, les longs coups de fer de Céline Boutier ont été exceptionnels durant les quatre jours de compétition. Malgré son petit gabarit, elle parvient à trouver de la longueur, grâce à la vitesse de son swing et une grande explosivité musculaire. De plus, la régularité de ses coups est remarquable, elle possède aussi un bon petit jeu (à 30 mètres du green), un excellent putting et des nerfs d’acier. La jeune femme s’est expatriée aux États-Unis en 2012, à l’âge de 20 ans. Le circuit européen offre, en effet, beaucoup moins de possibilités  en termes de tournois, comparé au circuit américain, où le golf est le cinquième sport le plus populaire. Quand elle franchit l’Atlantique avec une bourse d’étudiante de l’université Duke, en Caroline du Nord, la française ne rêve que d’une chose : intégrer le prestigieux circuit LPGA (Ladies Professional Golf Association), le plus relevé au monde. Pour y parvenir, elle doit d’abord faire ses classes en deuxième division américaine. Une période difficile où, loin de sa famille, cette bosseuse se consacre entièrement à son sport, sous la houlette de Cameron McCormick, coach de l’ancien numéro 1 mondial masculin, et elle y parvient en 2018. Avant sa victoire de dimanche, elle comptait déjà trois victoires sur le fameux circuit américain LPGA. Aucune golfeuse française n’avait réussi à le faire avant elle. Céline Boutier a aussi fait partie de l’équipe européenne double vainqueure de la Solheim Cup en 2019 et 2021, une compétition prestigieuse par équipes qui oppose tous les deux ans l’Europe et les États-Unis. Son palmarès fait d’ores et déjà d’elle la plus grande golfeuse française de tous les temps, femmes et hommes confondus. Céline Boutier sera au départ d'une nouvelle levée du Grand Chelem dans quinze jours, pour le British Open, au sud de Londres, sur le Walton Health Old Course, avec une nouvelle étiquette dans le dos, écrite en lettres dorées. Elle est en effet après cette victoire numéro 4 mondiale.

Ci-dessous, un petit résumé de quelques coups de Céline Boutier lors de la quatrième et dernière journée du tournoi d'Évian et sa victoire finale :

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Magnifique performance

Publié le par Michel Monsay

Magnifique performance
Magnifique performance
Magnifique performance

Après les trois titres de l'extraterrestre Léon Marchand, la natation française a un nouveau champion du monde. Maxime Grousset a été impérial lors de la finale du 100 m papillon, ce samedi à Fukuoka. Le Français de 24 ans a été sacré champion du monde avec une marque de 50''14. Il a parfaitement résisté au retour du Canadien Josh Liendo (50''34). L'Américain Dare Rose (50''46) complète le podium. En explosant au passage le record de France (50''61 avant), Grousset obtient sa troisième médaille lors de ces Mondiaux, après deux médailles de bronze glanées sur 50 m papillon et 100 m nage libre. C'est son premier titre mondial en individuel. C’est l’histoire d’un sprinteur qui nage pour la première fois un 100 m papillon dans des championnats du monde et qui se retrouve médaillé d’or moins d’une minute plus tard avec la cinquième meilleure performance de l’histoire. C’est peu dire que le jeune homme apprend vite. D’un battement d’ailes, la chenille Grousset s’est transformée en papillon doré.

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Une voix d'exception s'est éteinte

Publié le par Michel Monsay

Une voix d'exception s'est éteinte
Une voix d'exception s'est éteinte
Une voix d'exception s'est éteinte

Révélée en 1990 par sa version renversante d’un morceau de Prince, Nothing Compares 2 U, Sinéad O'Connor a ensuite mené une carrière atypique, ponctuée par les soubresauts d’une quête aussi religieuse que musicale. Elle s’est éteinte mercredi à l’âge de 56 ans. Depuis cette date, le clip, vu des millions de fois, a imprimé à jamais le visage nu, en gros plan fixe, où finissent par couler des larmes tant l’interprète met d’intensité dans une chanson de rupture mutée en cantique ultime. Derrière ce fascinant visage au cheveu ras s’agitent des tempêtes passées et à venir. Il n’y a rien eu de lisse ni d’harmonieux dans la vie de Sinéad O’Connor. Née à Dublin le 8 décembre 1966 dans une famille catholique, la jeune Sinéad grandit au milieu d’une fratrie de cinq que le divorce des parents déchire. Elle racontera plus tard son enfance traumatisante :  sa mère alcoolique et tyrannique qui la bat et lui fait subir des sévices sexuels, le placement dans un couvent guère plus réjouissant, où elle garde des souvenirs terribles de cette période. La chanteuse sera parmi les premières à témoigner des mauvais traitements qu’elle y a subis ; il faudra des années pour que l’Irlande et l’Église regardent dans les yeux ce volet honteux de leur histoire qui s’est traduit par des dizaines de milliers de cas de sévices, de femmes brisées à vie, de découverte de fosses communes clandestines où étaient oubliés des centaines de bébés et d’enfants. Puis, le salut viendra dans un internat plus ouvert, où un prof d’irlandais encourage ses velléités d’écriture. Le succès international lui tombe dessus dès son deuxième album à 23 ans, tout le monde croit voir alors une nouvelle star mise en orbite, sauf Sinéad O’Connor elle-même, qui refuse un Grammy awards et les diktats de l’industrie musicale, et compte plutôt faire de sa notoriété une tribune pour défendre de nombreuses causes. Elle critique vivement l’Église catholique, qu'elle accuse de ne pas avoir protégé les enfants victimes de violences sexuelles. En 1992, elle déchire à la télévision américaine une image du pape Jean-Paul II. Devenue une star en deux disques, la chanteuse fait un pied de nez à l’industrie, qui entend miser sur son image de belle jeune femme et se rase le crâne. Son message est clair : c’est la musique que les fans doivent apprécier, pas le physique de son interprète. De sa discographie, composée de dix albums, celui paru en 2012, How About I Be Me (And You Be You)?, est une merveille où la voix de Sinéad O’Connor est plus que jamais bouleversante, elle lui donne tout un panel de couleurs, tantôt douce avec un léger voile qui donne des frissons, tantôt puissante pour exprimer une douleur, elle la module du grave à l’aigu avec une étonnante facilité. Peu épargnée par la vie, elle sera une nouvelle fois percutée par l’horreur quand son fils de dix-sept ans se suicide en janvier 2022. La chanteuse, dépressive, confie ne plus avoir envie de vivre, demande à être hospitalisée. Sinéad O’Connor, voix d’exception, personnage excessif et attachant, ne lui aura survécu qu’un peu plus d’un an.

Ci-dessous, Nothing compares 2 U, magnifiquement interprétée en concert, une claque monumentale de 5 minutes 30, mais aussi le clip envoûtant avec Sinéad en gros plan (il est tout en bas), également deux extraits du superbe album How About I Be Me (And You Be You)? qui n'est plus disponible aujourd'hui sur les plateformes !

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Le nouveau monstre de la natation mondiale

Publié le par Michel Monsay

Le nouveau monstre de la natation mondiale
Le nouveau monstre de la natation mondiale

Magistral, Léon Marchand s’offre une deuxième médaille d’or aux championnats du monde de natation, la quatrième de sa carrière. Trois jours après avoir battu le record du monde de Michael Phelps sur 400 m 4 nages, Léon Marchand a décroché son premier titre mondial sur 200 m papillon, devenant le premier nageur français champion du monde sur la distance. Parti prudemment, il a pris la tête après 75 mètres de course et ne l'a plus quittée jusqu'à l'arrivée. Outre sa puissance développée et son exceptionnelle coulée, sa gestion technique lui a permis de maîtriser sa course avec une impressionnante limpidité. Le Toulousain a battu le record de France et signé la meilleure performance mondiale de l'année. Où s'arrêtera-t-il ? La question se pose course après course. Il pourrait très bien aujourd'hui, jeudi 27 juillet, ajouter un nouveau titre de champion du monde à son palmarès, vu qu'il s'est qualifié pour la finale du 200 m 4 nages. Il deviendrait ainsi le nageur français le plus titré de l'histoire aux championnats du .monde, à seulement 21 ans !

Pour voir Léon Marchand dans ses œuvres, c'est ici.

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Prodigieux Léon Marchand

Publié le par Michel Monsay

Prodigieux Léon Marchand
Prodigieux Léon Marchand

L'an dernier à Budapest, Léon Marchand avait frôlé le record du monde du 400 m 4 nages détenu par Michael Phelps. Il l'a battu ce dimanche en finale des Mondiaux de Fukuoka (Japon) et s'offre un troisième titre mondial, son deuxième de suite sur cette épreuve. Le Toulousain de 21 ans a effacé des tablettes le nageur le plus médaillé de tous les temps avec un chrono de 4'2''50. Le précédent record était de 4'3''84 pour Phelps, présent au bord du bassin pour admirer la performance.

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Une profonde tristesse

Publié le par Michel Monsay

Une profonde tristesse
Une profonde tristesse

Tellement attachante et radieuse dans l’expression d’une fragilité conquérante, Jane Birkin avait conquis une place à part dans le cœur des Français. En témoigne l’émotion créée par l’annonce du décès de la comédienne et chanteuse ce dimanche à 76 ans. Jamais elle ne s’est départie de cette simplicité bohème et de cette classe naturelle qui donne tant d’éclat aux multiples projets artistiques auxquels elle a participé, un peu dans son pays natal, l'Angleterre et la plupart du temps en France. Enfant fragile, lolita à pygmalion, mère bohème, actrice accomplie, chanteuse affirmée ou femme militante, son accent british et son couple avec Serge Gainsbourg dans les années 1970 ont marqué les imaginaires. À la fois actrice et mère, muse et militante, chanteuse et sex-symbol, Jane Birkin a traversé les époques avec un panache qui l’a érigée au rang d’icône. Enfant du babyboom, elle tient de sa mère, l’actrice anglaise Judy Campbell, sa passion pour la comédie. Si, à la vingtaine, elle enchaîne les petits rôles dans le Swinging London des années 1960, c’est plus tard, à Paris, fraîchement divorcée d’un John Barry infidèle, qu’elle connaît le succès. En 1968, à la faveur d’une rencontre avec Serge Gainsbourg sur le tournage de Slogan, la jeune Jane scelle son destin. Ensemble, ils incarnent un couple mythique. Elle lui inspire de nombreuses sublimes chansons autant pour lui que pour elle qui resteront à jamais au répertoire, il l’amène à faire de sa silhouette de "demi-garçon", quolibet de ses jeunes années, un modèle de féminité. Mais quand Gainsbourg laisse place à Gainsbarre, son double destructeur, Jane Birkin s’émancipe. Dans les années 1980, elle passe des comédies populaires au cinéma d’auteur. Dirigée par Agnès Varda, Jacques Rivette, Bertrand Tavernier, Régis Wargnier ou encore Jacques Doillon, elle laisse filtrer une mélancolie à fleur de peau. Sur les planches, dirigée par Patrice Chéreau notamment, en chanson, d'un côté de la caméra ou de l'autre, sur le pavé, Jane cumule les batailles (pour les droits civiques, l'écologie, contre le sida,…) ou auprès d'Amnesty international en infatigable exploratrice de la liberté. Comme vient de l'écrire si joliment Étienne Daho : « Inimaginable de vivre dans un monde sans ta lumière »

Comment ne pas être bouleversé en revoyant Jane Birkin dans quatre clips musicaux ci-dessous, tirés de son magnifique dernier album écrit avec Étienne Daho et Jean-Louis Piérot, paru fin 2020 ? Autre vidéo très touchante et témoignage de l'inlassable engagement de cette femme d’une humanité et d’une bienveillance unique : Il y a cinq mois, Jane Birkin apportait son soutien au peuple birman.

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Magnifique consécration du nouveau génie du tennis

Publié le par Michel Monsay

Magnifique consécration du nouveau génie du tennis
Magnifique consécration du nouveau génie du tennis

Au terme d'une superbe finale de 4h42 qui a tenu toutes ses promesses, Carlos Alcaraz a pris le dessus sur Novak Djokovic en cinq sets (1-6, 7-6 [6], 6-1, 3-6, 6-4), dimanche, en finale de Wimbledon. L'Espagnol de 20 ans, s'est adjugé son deuxième Grand Chelem après l'US Open 2022. Le numéro 1 mondial, mal embarqué dans la première manche, s'est sublimé pour écarter Djokovic, pourtant vainqueur des quatre dernières éditions et invaincu sur le gazon londonien depuis 2017.  Ce qu'il a fait ce dimanche sur le Centre Court, à savoir remporter à 20 ans le tournoi le plus prestigieux du monde face au meilleur joueur de l'histoire, a fortiori maître des lieux, a valeur d'adoubement. Surtout qu'il l'a fait avec la manière, à l'issue d'un match dantesque qui a enfin tenu toutes ses promesses, après la frustration de la demi-finale de Roland-Garros et les crampes de stress d'Alcaraz. Considéré comme large favori pour sa 9e finale sur la gazon londonien, Djokovic déroule dans le premier set face à un Alcaraz timoré. 6-1, et une finale déjà pliée ? Pas vraiment. L’Espagnol se libère dans la deuxième manche et commencent alors des échanges exceptionnels, qui ont rappelé par moment l’affrontement épique entre Nadal et Federer, en finale ici même il y a 15 ans, en 2008. Après une lutte féroce, Alcaraz égalise à un set partout au tie-break, mettant fin à une série de 15 victoires consécutives pour Djokovic dans les jeux décisifs. La suite est du même tonneau : les deux hommes se renvoient coups pour coups. Au milieu du troisième set, un jeu hallucinant de 26 minutes permet à Alcaraz de mettre la main sur la troisième manche. Mais Djokovic reste Djokovic et revient à deux manches partout dans la foulée. Et c’est donc (comment pouvait-il en être autrement ?) après un dernier set de haute volée qu’Alcaraz s’est imposé, en conservant jusqu’au bout un break réalisé très tôt dans la manche. Pour l’Espagnol, le résultat est immense. La manière, elle, est déjà dans la légende. Carlos Alcaraz, possède tous les coups du tennis à la perfection, une science de la défense et du déplacement phénoménale, il est aussi capable de s'adapter à toutes les surfaces grâce à une intelligence de jeu hors du commun. Le futur ressemble à un gamin de 20 ans au sourire d'ange. Qui s'en plaindra ?

Ci-dessous deux photos de Carlos Alcaraz et un résumé de la finale :

Magnifique consécration du nouveau génie du tennis
Magnifique consécration du nouveau génie du tennis

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Un monstre sacré de la littérature vient de s'éteindre

Publié le par Michel Monsay

Un monstre sacré de la littérature vient de s'éteindre

L'auteur franco-tchèque Milan Kundera est mort à l'âge de 94 ans, a annoncé la télévision publique du pays, mercredi 12 juillet. Une information confirmée par son éditeur français Gallimard à franceinfo. "Romancier du réel", Milan Kundera avait notamment écrit L'Insoutenable Légèreté de l'être en 1984. Il avait également obtenu le grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre en 2001. Ancien communiste, Milan Kundera s'était progressivement brouillé avec les autorités tchécoslovaques et avait décidé de vivre en exil après l'écrasement du mouvement réformateur du Printemps de Prague par les armées dirigées par l'Union soviétique en 1968. Milan Kundera vivait à Paris et avait obtenu la nationalité française en 1981. Romancier poète, enseignant en cinéma, traduit dans plus d’une quarantaine de langues et de nombreuses fois récompensé, Milan Kundera laisse une œuvre considérable, teintée d'un certain humour. Dans son dernier roman, La Fête de l'insignifiance (2014), un de ses personnages avouait se méfier des chiffres qui renvoient à "la honte de vieillir". Peintre sarcastique de la condition humaine, il n'appartenait pas à l'Académie française, n'avait pas reçu le Nobel de littérature, des honneurs qu'il aurait amplement mérités, mais fut bien l'un des plus grands auteurs de ces dernières années, entré de son vivant dans la Pléiade (en 2011). D'une grande discrétion, son dernier passage à la télévision remontait à 1984, sa dernière interview à un journaliste à 1986.

Milan Kundera et sa femme que j'ai photographiés en 2016 à l'occasion de la réception d'Alain Finkielkraut à l'Académie française.

Publié dans Chroniques, Photos

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