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chroniques

Superbe paysage tourmenté du Greco

Publié le par Michel Monsay

Superbe paysage tourmenté du Greco

On ne connaît que deux paysages peints par le Greco : l’énigmatique Vue et plan de Tolède (vers 1610-1614) et cette Vue de Tolède (vers 1596-1600). Les autres vues de la ville où vivait le Greco, comme dans Le Saint Joseph et l’Enfant Jésus (1597-1599), sont des arrière-plans. Celle-ci est particulièrement curieuse, presque cézannienne. Le Greco y mélange les points de vue et, par conséquent, dans cette vue censée montrer l’est de la ville depuis un point situé au nord, on ne devrait pas voir la cathédrale, l’Alcazar devrait être ailleurs, le cours du Tage a été détourné et les reliefs accidentés exagérés. Il joue aussi avec les distances, révélant des détails que seul un œil proche devrait pouvoir distinguer. Comme Cézanne, il est partout à la fois : en haut de la colline, sur le pont, au pied des arbres, etc. Le sublime ciel d’orage restitue le sentiment de grandiose que cette perturbation météorologique suscite. Tout l'art du Greco dans ce magnifique paysage.

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La magie de Cézanne

Publié le par Michel Monsay

La magie de Cézanne

On doit à Cézanne la réintroduction du crâne (en 1866 dans Crâne et chandelier), qui avait disparu au XVIIIe siècle, dans la peinture moderne. L’Aixois reprend à son compte la tradition de la vanité, apparue en Hollande vers 1620, mais lui retire toute signification métaphysique ou religieuse : le crâne est ainsi, à la fois rond comme une pomme (le sommet) et biscornu, baroque, tordu, irrégulier (la face). Dans ce tableau peint en 1898, conservé dans la fondation Barnes, près de Philadelphie aux États-Unis, le crâne est à la fois les fruits (ronds) et le torchon (biscornu). Cézanne le place au sommet d’une composition comprenant des pommes, des poires, un citron, une assiette et un torchon posés sur une table bancale au plateau impossible (l’alignement diffère de chaque côté du torchon). Le fond très sombre (verts, bleus, mauves, bruns) floral met en valeur – et en lumière – les ocres (table, crâne, et la curieuse ouverture triangulaire en haut à droite). Les fruits semblent en apesanteur, à la fois posés et aériens. Il y a toujours une puissante magie dans les natures mortes de Cézanne. En attendant, la réouverture tant espérée des musées, ces trois tableaux publiés depuis mercredi nous donnent encore un peu plus l'eau à la bouche, et nous rappelle que l'art est essentiel, n'en déplaise à certains.

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L'art du portrait

Publié le par Michel Monsay

L'art du portrait

C’est un petit tableau, aujourd’hui au musée d’Orsay, qu’offrit en 1876 Manet à son ami Mallarmé afin de le remercier de l’article que le poète venait de publier dans une revue anglaise, The Art Monthly Review, le 30 septembre 1876. Ce texte intitulé Les Impressionnistes et Edouard Manet plaçait ce dernier comme le précurseur du mouvement. Les deux hommes s’étaient connus en 1873 et entretenaient depuis une relation étroite, parlant chaque jour de peinture et de littérature, bien sûr, mais aussi de mode féminine. La réalisation du tableau fut rapide, comme en témoigne la vivacité des coups de brosse. Un sentiment intense de vie s’en dégage, comme si Manet était parvenu à le peindre durant le temps que prit Mallarmé à fumer son cigare. Un « curieux tableautin » disait avec pudeur le poète. Où « rayonne l’autorité de deux grands esprits », ajouta Georges Bataille.

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Fascination orientale

Publié le par Michel Monsay

Fascination orientale

Delacroix peint Femmes d’Alger en 1833 dans son atelier parisien de la place de Furstemberg en utilisant des modèles féminins français, notamment son élève et maîtresse Eugénie Dalton. Il s’inspire de ses nombreuses esquisses et aquarelles réalisées lors de son voyage de trois mois au Maroc en 1832. Durant ce périple, il fait deux escales en Algérie – cinq jours à Oran et quatre à Alger – durant lesquelles il achète des bijoux, des vêtements, des objets de décoration qui serviront aux décors et aux costumes du tableau futur. L’appartement algérien a donc toutes les chances d’être un intérieur juif marocain (les seuls lieux privés où il eut le droit d’entrer). Et le tableau que Baudelaire voyait comme un poème qui « exhale je ne sais quel haut parfum de mauvais lieu qui nous guide assez vite vers les limbes insondés de la tristesse », montrant des femmes qui « cachent dans leurs yeux un secret douloureux », ce tableau donc, conservé au Louvre, est un collage, une œuvre recomposée par Delacroix, mais si puissante, aux couleurs si joyeuses, qu’à le voir « on est tout de suite ivre », disait Cézanne. En 1954-1955, au lendemain de la mort de Matisse qui avait repris à Delacroix ses odalisques, Picasso exécute quinze tableaux d’après les Femmes d’Alger.

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La leçon de Colette

Publié le par Michel Monsay

La leçon de Colette

L'héroïne du documentaire, dont j'avais dit le plus grand bien il y a une quinzaine de jours et qui a obtenu entre-temps un Oscar, répond aux questions de Mouloud Achour avec un incroyable franc-parler et nous donne en quelques mots une leçon de vie du haut de ses 93 ans.

A voir ici et ici

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La pertinence du dessin de presse

Publié le par Michel Monsay

La pertinence du dessin de presse
La pertinence du dessin de presse

Toujours grand fan du talent des dessinateurs, ici le hollandais Joep Bertrams à propos des élections écossaises, et l'ukrainien Kazanevsky à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.

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Le pouvoir du dessin

Publié le par Michel Monsay

Le pouvoir du dessin
Le pouvoir du dessin

L'humour du premier et la poésie du second sont si précieux.

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Comment ne pas être ému par la sincérité d'Edith Piaf ?

Publié le par Michel Monsay

Comment ne pas être ému par la sincérité d'Edith Piaf ?

Cet extrait d'interview d’Édith Piaf réalisée par Pierre Desgraupes en 1960 montre tout à la fois la fragilité et la détermination de cette immense chanteuse, qui ne vit que pour la musique et la scène. Si l'on est tant bouleversé chaque fois que l'on voit la môme Piaf chanter, c'est qu'elle se donnait entièrement sur scène, il n'y avait pas de limites entre sa vie et ses chansons, ces dernières nous racontaient ses drames, ses douleurs, ses déceptions, qu'elle chantait de sa voix incomparable avec une vérité et une puissance qui venaient du plus profond de son être. Elle meurt trois ans après cette interview à 47 ans, usée par ses souffrances et ses excès, Edith Piaf ne connaissait pas le mot économie.

Extrait d’interview de 3 minutes à voir ici

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Increvable Mick Jagger

Publié le par Michel Monsay

Increvable Mick Jagger

A bientôt 78 ans, le leader des Rolling Stones est toujours au top, il s'offre une merveilleuse parenthèse avec Dave Grohl, l'ancien batteur de Nirvana et leader des Foo Fighters, en enregistrant un morceau explosif très rock'n'roll que l'on adore dès la première écoute. Mick Jagger au chant, qui n'a rien perdu de son efficacité, et à la guitare, et Dave Grohl à la batterie, guitare et basse, livrent un titre qui réveille la somnolence dans laquelle on est plongé depuis plus d'un an. Le leader des Stones a écrit les paroles et celui des Foo Fighters la musique, de ce titre qui se moque des complotistes en tous genres et de nos comportements depuis le début de cette crise sanitaire, mais se veut néanmoins optimiste sur la sortie de la pandémie.

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Un rock congolais bouillonnant pour bien lancer le week-end

Publié le par Michel Monsay

Un rock congolais bouillonnant pour bien lancer le week-end

Jupiter Bokondji et son groupe Okwess, de retour à Kinshasa après trois ans de tournée mondiale, nous offre un titre de leur nouvel album enregistré à l'Institut français de la capitale congolaise. Celui que l'on appelle le général rebelle, à la présence charismatique, a concocté une musique dansante, joyeuse, d'une belle énergie mêlant habilement rock et sonorités africaines.

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