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chroniques

À vomir !

Publié le par Michel Monsay

À vomir !

Jusqu’où le gouvernement poursuivra-t-il son dangereux monologue ? Un soliloque entamé il y a bientôt trois mois avec la très impopulaire réforme des retraites, passée en force grâce à des outils institutionnels d’un autre âge et une répression brutale de la contestation, et qui semble incapable de s’interrompre alors que tous les observateurs de la démocratie et des libertés s’inquiètent du virage autoritaire dans lequel s’est engagée la France. Au refus de dialoguer, au déni des violences policières et au discours outrancier remettant la responsabilité de la situation sur « l’ultragauche » sont venues s’ajouter de graves menaces sur certains des garants des droits fondamentaux de notre pays. Auditionné mercredi 5 avril au Parlement sur sa gestion du maintien de l’ordre, Darmanin, a osé cibler le Conseil constitutionnel, qui a censuré deux mesures liées à l’utilisation policière des drones et aux interdictions de manifester. Puis a menacé de remettre en question les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l’Homme, qui a documenté les nombreux manquements et mensonges de l’État dans la gestion des manifestations contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline. Le seul régime à s’être attaqué à la principale association de défense des droits humains en France, jusqu’à la dissoudre, fut le gouvernement de Vichy ! Quelques jours plus tôt, ce même Darmanin marchait déjà dans les pas de l’extrême droite en mobilisant le concept de « terrorisme intellectuel » forgé par celle-ci, afin de disqualifier l’opposition de gauche. Voilà bien une gouvernance par l’ordre et la peur, qui ne cesse de raréfier l’air démocratique français, dans une séquence politique contenant tous les éléments pour ouvrir grand la voie au Rassemblement national. Il faut absolument que l'ensemble de la gauche et des centristes s'unissent pour contrer ce gouvernement qui n’en finit plus de dériver vers la droite voire l’extrême droite.

Parallèlement, Macron continue de donner l'illusion de prendre l'avis des français en mettant en place des conventions citoyennes, comme celle du climat ou plus récemment sur la fin de vie, et en s'empressant de ne quasiment pas tenir compte des conclusions qui en ressortent après des mois de débats, ou en les délestant des mesures qui pourraient concrètement faire avancer les choses.

À vomir !

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Darmanin organise le désordre et ne cesse de mentir

Publié le par Michel Monsay

Darmanin organise le désordre et ne cesse de mentir
Darmanin organise le désordre et ne cesse de mentir

Deux manifestants entre la vie et la mort. Près de deux cents blessés (dont quarante graves) côté participants, plus de quarante côté gendarmes. Tel est le bilan affolant de la manifestation de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, violemment réprimée samedi par les forces de l’ordre à coups de grenades assourdissantes et de désencerclement. Mardi 28 mars, Darmanin a décidé d’y ajouter une nouvelle strate, en déclarant vouloir dissoudre Les Soulèvements de la Terre, l’un des collectifs à l’origine de la mobilisation contre ce projet de mégabassine, aux côtés de la Confédération paysanne ou de Bassines non merci. Juridiquement complexe à mettre en place (Les Soulèvements n’étant pas une association mais un rassemblement de multiples fermes, collectifs, ONG, sections syndicales…), cette dissolution annoncée s’inscrit en tout cas dans la droite ligne de la politique affichée par le ministre de l’Intérieur : faire des militants écologistes des « éco-terroristes » et museler, par tous les moyens, les mouvements environnementaux. Et tandis que des champs en France se métamorphosent en scènes de guerre, les nappes phréatiques se vident, la sécheresse atteint des niveaux records. Les mégabassines, projets au service d’une agriculture intensive ultra vorace en eau, sont-elles la solution ? Telle est LA question vitale, essentielle, du partage de l’eau, que les militants de Sainte-Soline tentent de mettre au centre du débat… et que Darmanin fait tout pour escamoter. Parallèlement à cela, le soi-disant Plan Eau est la continuation de la fuite en avant car les principaux usagers de l’eau ne sont pas concernés ! Et le même jour, pour bien montrer qu’il ne veut rien changer à l’agriculture, le gouvernement revient sur une interdiction de pesticide cancérigène, très utilisé sur les cultures de maïs, le S-métolachlore, qui se décompose en sous-produits responsables d’une vaste pollution des nappes phréatiques françaises, comme il l'avait fait pour le glyphosate ! Rappeleons quand même que plusieurs projets de bassines ont été condamnées par la justice mais se construisent malgré tout. Au secours !

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Au secours !

Publié le par Michel Monsay

Au secours !

En plus d'être totalement sourd à tout ce qui ne vient pas de lui, persuadé d'avoir raison seul et contre tous, le banquier qui nous dirige est, par son comportement depuis le début des contestations, la principale cause de la colère qui enfle dans le pays. Et maintenant il déplace le débat et ne voit que les violences lors des manifestations, s'en prend à la France Insoumise et s'érige en garant de l'ordre en étant aveugle aux violences policières. Arrestations arbitraires, violences disproportionnées, accusations d’agressions sexuelles… La brutalité du maintien de l’ordre français fait à nouveau la une, alors que la mobilisation contre la réforme des retraites et le passage en force du gouvernement s’intensifie et qu’une manifestation écologiste à Sainte-Soline contre des mégas bassines jugées pourtant illégales par la justice, dans les Deux-Sèvres, s’est terminée le 25 mars avec deux cents blessés, dont deux avec pronostic vital engagé. ONG et observateurs étrangers, dont le rapporteur de l’ONU sur les questions de libertés et le Conseil de l’Europe ou Amnesty International, s’alarment des violences policières dans les manifestations en France, documentées et condamnées depuis plusieurs années. Forcément avec Darmanin en Ministre de l'Intérieur, ça ne peut pas être autrement. Qui peut encore défendre Macron et sa clique qui, quel que soit le domaine favorise les puissants au détriment du peuple ? Vous pouvez vérifier, toutes les décisions prises depuis qu'il est au pouvoir vont dans ce sens. Le monde qu'il nous propose fait vraiment peur et sa manière de gouverner ouvre un boulevard à Le Pen !

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Quelle honte !

Publié le par Michel Monsay

Quelle honte !
Quelle honte !
Quelle honte !

Depuis mi-janvier, le plus important mouvement social français en trente ans mobilise travailleurs et travailleuses, retraités et étudiants contre la réforme des retraites du gouvernement, qui prévoit de reculer l’âge de départ et d’allonger la durée de cotisation. Malgré l’hostilité des deux tiers de la population à sa réforme, Macron et sa clique ont choisi d’ignorer la mobilisation record. Un passage en force qui met en péril la santé démocratique. Un gouvernement démocratique doit prouver en permanence qu’il gouverne dans l’intérêt du peuple, en allant chercher ce qu’est la volonté populaire et en la mettant en œuvre, puisqu’il incarne la souveraineté du peuple. Or, sur ces deux points, le gouvernement actuel n’est pas au niveau de ce que l’on est en droit d’attendre de lui. C’est un grave problème démocratique, car en niant l’existence de cette contestation, le gouvernement nie l’existence même du peuple. Ce qui pose un problème de légitimité démocratique, c’est qu’en tant que mandataire du peuple il décide de faire comme si l’expression populaire ne l’obligeait pas, alors que le président doit rendre des comptes au peuple tout au long de son mandat. Il suffit de relire sa déclaration ci-dessus au moment de l'élection. Macron a même refusé de rencontrer les syndicats, ignorant ainsi leur légitimité sociale. En choisissant de décaler l’âge légal de départ à la retraite plutôt que d’augmenter les cotisations patronales ou les impôts des plus aisés, le gouvernement tranche dans le sens de l’intérêt des possédants plutôt que dans celui du plus grand nombre. Les bénéfices des entreprises n’ont jamais été aussi peu imposés depuis la Seconde guerre mondiale et les aides aux entreprises n’ont jamais été aussi hautes. Le but de l’État est d’attirer les capitaux et de leur offrir en France des conditions fiscales optimales au sein du système capitaliste mondial. Sauf qu’il faut bien trouver l’argent pour financer cet allègement continu des charges du capital, et pour cela l’État accentue la pression sur les travailleurs, quels qu'ils soient. Agir dans l’intérêt d’une minorité, au détriment du peuple, c’est s’éloigner de la démocratie pour aller vers l’oligarchie. Derrière ses belles paroles et promesses, Macron continue d'en faire qu'à sa tête quel que soit le domaine, persuadé d'avoir raison contre tous, en ayant déçu au passage tous les français qui avaient voté pour lui afin d’éviter l'extrême droite. Quelle honte !

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Quel régal !

Publié le par Michel Monsay

Quel régal !

Étincelants de bout en bout, les Bleus infligent au XV de la Rose le plus cinglant revers de son histoire à Twickenham (10-53). Plus grand écart jamais obtenu (+43), premier succès à Twickenham dans le Tournoi depuis 2005 : le XV de France a humilié l'Angleterre, sept essais à un, samedi lors de la 4e journée du Tournoi des Six Nations. Les coéquipiers d'Antoine Dupont sont entrés ce samedi dans la légende, décrochant un succès bonifié historique par l'écart de points, pulvérisant le précédent record qui datait de 1972, à Colombes (37-12), et qui plus est, ils l'ont fait en Angleterre, dans le temple du rugby. Tout avait très bien commencé dès la 2e minute par un essai de Thomas Ramos, élu ensuite homme du match et auteur de dix-huit points au pied. Le Toulousain concluait une contre-attaque de quatre-vingt-dix mètres qu'il avait lui-même initiée. La suite fut un long calvaire anglais et un chemin de gloire français. Redevenus excellents au sol et entreprenants dans le jeu, les Tricolores dominèrent sans partage la première période pour atteindre la pause avec une avance stratosphérique : 27-3. Avec les doublés de l'excellent Thibaud Flament (26e, 57e), de Charles Ollivon (40e+1, 60e) à la fois puissant dans le grand champ et rusé au-dessus d'un ruck, et de Damian Penaud (72e, 75e) très en jambes en débordement, les Bleus ont pulvérisé leur adversaire, réduit à l'état de sparring-partner, ce qui ne leur était jamais arrivé. Quand elle joue comme cela, l'équipe de France est certainement la meilleure équipe au monde. Depuis l'arrivée à sa tête de Fabien Galthié, elle propose un jeu éblouissant et nous régale à chaque prestation en battant toutes les grandes nations mondiales, mis à part le faux pas en Irlande il y a trois semaines. Cela promet pour la Coupe du Monde à l'automne prochain.

Voir le résumé de cette fabuleuse rencontre ci-dessous :

Quel régal !
Quel régal !
Quel régal !
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Perrine Laffont, la reine du ski de bosses

Publié le par Michel Monsay

Perrine Laffont, la reine du ski de bosses
Perrine Laffont, la reine du ski de bosses
Perrine Laffont, la reine du ski de bosses

Énorme performance de Perrine Laffont, qui s'est adjugé le week-end dernier deux titres de championne du monde. Déjà samedi, elle a survolé la concurrence dans l’épreuve de ski de bosses simple des championnats du monde à Bakuriani en Géorgie. Dans cette discipline qui consiste en une descente chronométrée sur une piste parsemée de bosses et pourvue de deux tremplins, elle signe un passage à 87,40 points, reléguant sa dauphine du jour, l’Américaine Jaelin Kauf (83,56 points), médaillée d’argent aux Jeux d’hiver 2022, à près de quatre points. L’Autrichienne Avital Carroll, troisième (80,19 points), complète le podium. Championne olympique en 2018 à Pyeonchang (Corée du Sud), elle décroche ainsi son quatrième titre mondial après 2017 et 2019, en bosses parallèle, et 2021 en bosses simple, dépassant la légende française de la discipline, Edgar Grospiron. Le lendemain, elle réalise un bis repetita historique en remportant l’or en bosses parallèles, et devient ainsi la skieuse de bosses la plus décorée de l’histoire avec cinq titres. En finale, face à la vice-championne du monde et olympique, Jaelin Kauf, qu’elle avait déjà battue en début de saison sur un parallèle similaire, la Française a été au coude-à-coude durant toute la course avec l’Américaine. Coupable de petites fautes, Kauf a finalement perdu de la vitesse pour se faire devancer sur la ligne par Perrine Laffont également plus propre sur ses sauts. A 24 ans, il ne lui manque plus rien. Déjà titrée dans les deux disciplines avant ce rendez-vous à Bakuriani, Perrine Laffont n'avait néanmoins jamais réussi le doublé jusqu'ici. Impressionnante championne qui a su revenir à son meilleur niveau un an après sa désillusion des JO de Pékin, chapeau !

Voici les deux descentes qui l'ont sacrée :

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Le courage d'un peuple

Publié le par Michel Monsay

Le courage d'un peuple
Le courage d'un peuple
Le courage d'un peuple
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Un cinéaste inclassable, sensible, inquiétant, pervers, exigeant et virtuose

Publié le par Michel Monsay

Un cinéaste inclassable, sensible, inquiétant, pervers, exigeant et virtuose

Il fut un temps où chaque nouveau film de Michel Deville était accueilli avec bonheur et gourmandise. Le cinéaste, qui vient de disparaître à l'âge de 91 ans, a réalisé une trentaine de longs métrages en filmant les plus grands acteurs français, et a été sacré meilleur réalisateur aux César 1986 pour Péril en la demeure. En plus de ses talents de réalisation, il était aussi un scénariste de premier ordre, signant de nombreuses adaptations littéraires très réussies, comme Le dossier 51 pour lequel il reçut un César ou La Lectrice qui lui rapporta le prix Louis-Delluc, considéré comme le Goncourt du cinéma. Prix qu'il obtint également pour Benjamin ou les mémoires d'un puceau. Michel Deville, qui prétendait être solitaire et asocial, était un cinéaste minutieux, doué pour mettre en images un instant, une phrase, un beau paysage, un beau visage. Cinéaste-poète, il était un artiste aux gestes gracieux, aux idées baroques et aux nuances pastel. Il avait un style élégant, qui dissimulait sous le sourire une vision assez sombre de la nature humaine. De Benjamin ou les mémoires d’un puceau (1968) à l’Ours et la poupée (1970), en passant par Raphaël ou le débauché (1971) et la Femme en bleu (1973), il offrait une belle palette de folies faites pour un jupon, de tristesses survenues par amour, de délices promis par un joli minois. Bref, il réinventait la carte du Tendre. A chaque film, Michel Deville a joué avec les formes, et, à partir de la fin des années 1970, avec les difficultés. Il était impossible d’adapter Le Dossier 51, roman-puzzle de Gilles Perrault ? En 1978, il en fit un film superbe, complexe et raffiné, où le monde de l’espionnage apparaissait comme un miroir fragmenté. D'Eaux profondes (1981) à la Maladie de Sachs (1999), il proposa une plongée dans une noirceur étrange, avec Péril en la demeure (1985), le Paltoquet (1986), Toutes peines confondues (1992). À chaque fois, c’était différent, à chaque fois l’étiquette changeait. On n’arrivait pas à classer ce diable de cinéaste doux, qui peignait le monde avec un pinceau de soie et un sourire de chat. Chemin faisant, il donna à ses comédiens des moments de grâce : Marina Vlady dans Adorable menteuse (1962), Brigitte Bardot dans l’ours et la poupée (1970), Jean-Louis Trintignant dans Le Mouton enragé (1974), Miou-Miou dans la Lectrice (1988), pour ne citer qu'eux. La délicatesse était son royaume, la légèreté son apanage, l’humour mélancolique son état. Michel Deville était de ces cinéastes en lisière, n’appartenant à aucune vague, nouvelle ou antique, traçant son chemin seul, avec la classe d’un paladin égaré et le style d’un artisan certain de son art. L’amour des femmes le portait, et traversait tous ses films que l'on aura toujours un grand plaisir à revoir.

Voici quelques plans magnifiques tirés de ses films que la Cinémathèque française avait réuni à l'occasion de l'hommage qu'elle lui avait rendu en 2019, puis quelques bandes-annonces de ses films :

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Bravo messieurs

Publié le par Michel Monsay

Bravo messieurs

Ils ont vaincu le vent et la Norvège. Les biathlètes français Antonin Guigonnat, Fabien Claude, Emilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet sont devenus champions du monde de biathlon pour le relais 4 × 7,5 kilomètres à Oberhof en Allemagne. Ils ont devancé la Norvège, ultrafavorite de l’épreuve, de 38 secondes et la Suède de 1’39’’. En difficulté depuis le début de ces championnats, mis à part le titre de Julia Simon en poursuite et la médaille de bronze en relais mixte, l'équipe de France a été parfaitement lancée par le premier relayeur, Antonin Guigonnat. En tête de course après 7,5 kilomètres, le Haut-Savoyard de 31 ans a été rapide sur les skis et a réalisé un sans-faute au tir couché et a plutôt bien maîtrisé le debout. Solides au tir, Fabien Claude et Emilien Jacquelin ont permis à la France de rester aux avant-postes, sous la menace tout de même des Norvégiens, revenus dans les trois premiers après un mauvais départ. En position de dernier relayeur, Quentin Fillon Maillet a été l'auteur d'un somptueux dernier tir qui lui a permis de franchir la ligne d'arrivée en vainqueur malgré le retour de l'inévitable Johannes Boe. Dans des conditions de tir très compliquées à cause du vent, les français ont su saisir leur chance, face à une armada norvégienne, vainqueur des quatre relais de la saison en Coupe du monde et emmenée par Johannes Boe et ses cinq médailles d'or sur ces Mondiaux d'Oberhof. C’est à peine la troisième fois dans l’histoire (après 2001 et 2020) que les Tricolores montent sur la plus haute marche du podium dans des Championnats du monde pour le relais hommes. Bel exploit des quatre biathlètes français avec une mention particulière pour Antonin Guiguonnat et Quentin Fillon Maillet.

Voir le résumé du sacre des français ci-dessous :

Bravo messieurs
Bravo messieurs
Bravo messieurs

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On n'en peut plus de Bolloré et de son empire médiatique

Publié le par Michel Monsay

On n'en peut plus de Bolloré et de son empire médiatique

C’est ce qui s’appelle faire feu de tout bois. Le 9 février sur France Inter, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, rappelait, à deux ans de la reconduction de leurs fréquences, les obligations de pluralisme pour des chaînes comme C8 et CNews, vitrines de la télé poubelle, et pointait un certain nombre d’alertes sur la liberté de création et d’expression à Canal+, Paris Match, Europe 1, autant de médias contrôlés par Bolloré. La contre-attaque a été immédiate. Et massive. Deux communiqués outrés de Canal+ et de sa maison mère Vivendi, une campagne de pub de Havas, l’agence maison, pour défendre « la liberté d’expression ». Sur C8 et CNews, pas moins de trente-six sujets ou débats ont été consacrés en une semaine aux « menaces » (dixit la chaîne info) de la ministre, pour près de cinq heures quinze d’antenne. Dans le Journal du dimanche, autre titre maison, trois articles ont évoqué l’« affaire », dont la chronique de Gaspard Proust, qui qualifie la ministre de « nouille progressiste » et de « Staline ». L’humoriste, pourquoi se priver, a récidivé sur Europe 1. Enfin, Paris Match s’est fendu d’un éditorial au titre tout en nuances : « Tentation totalitaire ». Cette campagne contre une ministre de la République montre tous les dangers de la concentration des médias, notamment quand ils sont mis au service d’un projet politique et d’une idéologie (rappel : le chouchou de la maison Bolloré s’appelle Éric Zemmour). Elle confirme aussi que le milliardaire n’a peur de rien ni de personne quand on s’attaque à lui ou à ses intérêts. Elle dénote enfin une instrumentalisation croissante de la liberté d’expression qui, si elle constitue un droit fondateur de notre démocratie, est aussi encadrée par la loi, pour éviter de dire n’importe quoi. Et comme l'a dit l'excellent Erik Orsenna dans son dernier livre : Bolloré est dangereux pour la démocratie.

On n'en peut plus de Bolloré et de son empire médiatique

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