À vomir !
Jusqu’où le gouvernement poursuivra-t-il son dangereux monologue ? Un soliloque entamé il y a bientôt trois mois avec la très impopulaire réforme des retraites, passée en force grâce à des outils institutionnels d’un autre âge et une répression brutale de la contestation, et qui semble incapable de s’interrompre alors que tous les observateurs de la démocratie et des libertés s’inquiètent du virage autoritaire dans lequel s’est engagée la France. Au refus de dialoguer, au déni des violences policières et au discours outrancier remettant la responsabilité de la situation sur « l’ultragauche » sont venues s’ajouter de graves menaces sur certains des garants des droits fondamentaux de notre pays. Auditionné mercredi 5 avril au Parlement sur sa gestion du maintien de l’ordre, Darmanin, a osé cibler le Conseil constitutionnel, qui a censuré deux mesures liées à l’utilisation policière des drones et aux interdictions de manifester. Puis a menacé de remettre en question les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l’Homme, qui a documenté les nombreux manquements et mensonges de l’État dans la gestion des manifestations contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline. Le seul régime à s’être attaqué à la principale association de défense des droits humains en France, jusqu’à la dissoudre, fut le gouvernement de Vichy ! Quelques jours plus tôt, ce même Darmanin marchait déjà dans les pas de l’extrême droite en mobilisant le concept de « terrorisme intellectuel » forgé par celle-ci, afin de disqualifier l’opposition de gauche. Voilà bien une gouvernance par l’ordre et la peur, qui ne cesse de raréfier l’air démocratique français, dans une séquence politique contenant tous les éléments pour ouvrir grand la voie au Rassemblement national. Il faut absolument que l'ensemble de la gauche et des centristes s'unissent pour contrer ce gouvernement qui n’en finit plus de dériver vers la droite voire l’extrême droite.
Parallèlement, Macron continue de donner l'illusion de prendre l'avis des français en mettant en place des conventions citoyennes, comme celle du climat ou plus récemment sur la fin de vie, et en s'empressant de ne quasiment pas tenir compte des conclusions qui en ressortent après des mois de débats, ou en les délestant des mesures qui pourraient concrètement faire avancer les choses.