Darmanin organise le désordre et ne cesse de mentir
Deux manifestants entre la vie et la mort. Près de deux cents blessés (dont quarante graves) côté participants, plus de quarante côté gendarmes. Tel est le bilan affolant de la manifestation de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, violemment réprimée samedi par les forces de l’ordre à coups de grenades assourdissantes et de désencerclement. Mardi 28 mars, Darmanin a décidé d’y ajouter une nouvelle strate, en déclarant vouloir dissoudre Les Soulèvements de la Terre, l’un des collectifs à l’origine de la mobilisation contre ce projet de mégabassine, aux côtés de la Confédération paysanne ou de Bassines non merci. Juridiquement complexe à mettre en place (Les Soulèvements n’étant pas une association mais un rassemblement de multiples fermes, collectifs, ONG, sections syndicales…), cette dissolution annoncée s’inscrit en tout cas dans la droite ligne de la politique affichée par le ministre de l’Intérieur : faire des militants écologistes des « éco-terroristes » et museler, par tous les moyens, les mouvements environnementaux. Et tandis que des champs en France se métamorphosent en scènes de guerre, les nappes phréatiques se vident, la sécheresse atteint des niveaux records. Les mégabassines, projets au service d’une agriculture intensive ultra vorace en eau, sont-elles la solution ? Telle est LA question vitale, essentielle, du partage de l’eau, que les militants de Sainte-Soline tentent de mettre au centre du débat… et que Darmanin fait tout pour escamoter. Parallèlement à cela, le soi-disant Plan Eau est la continuation de la fuite en avant car les principaux usagers de l’eau ne sont pas concernés ! Et le même jour, pour bien montrer qu’il ne veut rien changer à l’agriculture, le gouvernement revient sur une interdiction de pesticide cancérigène, très utilisé sur les cultures de maïs, le S-métolachlore, qui se décompose en sous-produits responsables d’une vaste pollution des nappes phréatiques françaises, comme il l'avait fait pour le glyphosate ! Rappeleons quand même que plusieurs projets de bassines ont été condamnées par la justice mais se construisent malgré tout. Au secours !