Une drôle de série policière qui ne laisse pas de glace
Douze ans après le film Poupoupidou, Jean-Paul Rouve retrouve son rôle d'écrivain de polar à Mouthe en Franche-Comté, la commune la plus froide de France, ainsi que le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu, dans cette minisérie polar esthétique et décalée, dans laquelle un assassin met de l'art dans ses meurtres. Cette fiction rebat les cartes du polar et en détourne les motifs habituels en y injectant une dose d’humour et de folie douce. Ludique et bourré d’idées, ce jeu de piste très cinématographique comporte de nombreuses références, dans les images et dans le ton, à la fois à Twin Peaks de David Lynch et Fargo des frères Coen. Polar Park trouve son propre souffle grâce à une intrigue efficace et des personnages drôles et mélancoliques. Jean-Paul Rouve, lunaire mais grave, et Guillaume Gouix, psychorigide mais sensible, forment un duo savoureux, entouré de très bons seconds rôles, comme Olivier Rabourdin ou Soliane Moisset. Mention particulière à India Hair, cette comédienne aux yeux d’un bleu profond et au visage poupon, ponctué par deux fossettes et un sourire timide, qui prête à son personnage tragi-comique une énergie incomparable, mélange d’une authenticité touchante et d’une cocasserie. La délicatesse des dialogues et la fantaisie des situations finissent de faire de Polar Park un bel exemple de polar télé capable de sortir des clous, et de nous surprendre agréablement dans l'avalanche de séries policières souvent médiocres dont toutes les chaînes et plateformes nous abreuvent.
Polar park est à voir ici ou sur le replay d'Arte.