Poignant thriller social sur le désir de maternité

Publié le par Michel Monsay

Poignant thriller social sur le désir de maternité

Ce premier long-métrage de Léopold Legrand aborde la délicate question du désir d'enfant, et de la parentalité. Du bien au mal. Du monde des nantis à celui des pauvres gens. Du respect de la loi à la loi du désir (d’enfant). Passer de l’autre côté. Traverser les frontières si ténues jusqu’au point de non-retour. La force du scénario est de toujours transgresser les limites sans que jamais on refuse d’y croire. Parce qu’il n’y a aucune malice et à peine de calcul dans la proposition, que d’aucuns jugeraient indécente. Il y a toute la détresse et l’humanité du monde. La mise en scène, au plus près des personnages, nous entraîne dans leur tête : on y est, on y croit. Il faut dire que ce qui, sur le papier, pouvait sembler à la limite du jouable est ici interprété par un éblouissant quatuor d’acteurs, avec une mention spéciale pour Judith Chemla et Sara Giraudeau, toutes deux bouleversantes. Sans jugement moral, le film explore toute la palette de sentiments qui traversent les deux couples, lancés dans une folle entreprise. Orfèvrerie d’écriture, le premier long métrage de Léopold Legrand réussit à traiter un thème particulièrement délicat avec une précision psychologique qui évite le mélo. Thriller social et intime, le film explore chaque motivation, chaque hésitation autour de l’arrangement, et d’abord celles des deux femmes, devenues étrangement complices. Léopold Legrand, lui-même sensibilisé par son histoire personnelle à ces questions d'abandon et d'adoption, évite l'écueil de la caricature sur un sujet qui pourrait l'y précipiter, avec une mise en scène sans gras, sans pathos ni misérabilisme, qui sert au mieux l'intensité du propos.

Le sixième enfant est à voir ici pour 4,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

Publié dans replay

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