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Le contagieux art de la joie de Chantal Thomas

Publié le par Michel Monsay

Le contagieux art de la joie de Chantal Thomas
Le contagieux art de la joie de Chantal Thomas

C'est dans une vague de joie pure que Chantal Thomas nous propose de plonger dans son tout nouveau livre. Il s'agit d'un journal qu'elle a tenu au sortir du confinement. Elle avait déjà raconté dans "Souvenirs de la marée basse" sa passion de l'eau, passion héritée de sa mère Jackie, qui se baignait à Arcachon et avait même un jour crawlé dans le grand canal du château de Versailles. Ici, la nouvelle académicienne nage dans la Méditerranée matin et soir et associe ses bains de mer avec la littérature de Kafka, Patrick Deville, Victor Hugo, Lord Byron,... ou les estampes d'Hokusai. La prose de Chantal Thomas, que l'on a tant aimée dans "Les adieux à la reine" ou "L'échange des princesses", a comme une limpidité d’évidence, souple et souvent joyeuse, mais son sillon dessine aussi un drôle d’accès vers des profondeurs plus tristes de nos vies. Un journal, le genre peut faire un peu peur, quand on sait qu’il s’origine dans l’expérience d’un confinement de sinistre mémoire, au début de l’épidémie de Covid-19, dont les consignations littéraires n’ont pas toujours été très réussies. Heureusement, nous sommes chez Chantal Thomas, dans un parcours presque mira­culeux de grâce et d’intelligence ­lucide, elle évite tous les pièges d’un narcissisme possiblement indécent, en des temps ­assombris. Si on aime comme elle les bains de mer, on comprend à quel point nager peut aussi signifier penser, se mouvoir dans un espace où l’on s’évade, mystérieusement, loin des chronomètres de la natation ou des lourdeurs logiques du présent, et qui a peut-être à voir, de façon essentielle, avec l’expérience de l’écriture. Fraîche académicienne rétive à tout enfermement, elle a été reçue sous la Coupole en juin et j'ai eu le bonheur de la photographier à cette occasion, Chantal Thomas a préféré à l’épée traditionnelle le symbole merveilleux d’un éventail japonais : elle ne fend pas les flots, ainsi, mais les ouvre au vent et au partage, avec la générosité malicieuse d’un poisson d’or.

Publié dans Livres

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Une fois de plus le gouvernement se moque du monde

Publié le par Michel Monsay

Une fois de plus le gouvernement se moque du monde

Tant d’amateurisme et de désobligeance sont confondants. Après des heures de débats houleux, la disparition de la contribution à l’audiovisuel public (CAP, ex-redevance) a été adoptée par les députés en plein cœur de l’été par moins d’un tiers de la représentation nationale alors en séance. Elle sera remplacée par une fraction de la TVA votée par le Parlement chaque année. Joli tour de passe-passe qui consiste à remplacer un impôt par un autre, le tout au nom du pouvoir d’achat et dans une joyeuse improvisation. On rembobine. Au départ, il y a la promesse de campagne du candidat Macron de supprimer la CAP pour alléger les impôts des Français. Problème... par quoi la remplacer ? Le budget de l’État, pardi. Simpliste et irresponsable. Faire dépendre le financement des télévisions et radios publiques du bon vouloir de l’État, c’est remettre en cause leur indépendance et, en prime, risquer de se voir censurer par le Conseil constitutionnel. Tollé général et reculade désorganisée. Dans la pagaille, Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale et fine connaisseuse de l’audiovisuel, sort de son chapeau la cartouche TVA, et la fait avaliser par son groupe et ses alliés sans vrai débat. Malin. À première vue, du moins. Un prélèvement sur la TVA isole les ressources allouées à l’audiovisuel public du budget de l’État. On conserve ainsi un système de taxe affectée, et avec lui des ressources garanties et le principe de l’indépendance des chaînes publiques. Sauf que continuer à présenter la suppression de la CAP comme une mesure de défense du pouvoir d’achat tout en la remplaçant par une fraction de la TVA relève de la démagogie. Non seulement les Français vont continuer à payer pour leurs télévisions et radios publiques, mais les quelque cinq millions de foyers modestes qui en étaient jusqu’ici exonérés vont désormais devoir mettre au pot. Supprimer un impôt visible pour le remplacer par un impôt invisible et plus injuste, c’est du grand art. Les Français et leur audiovisuel public méritaient mieux que ce mauvais numéro de prestidigitation.

Publié dans Chroniques

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Une voix et une musique irrésistibles

Publié le par Michel Monsay

Une voix et une musique irrésistibles

Dans le cortège des grandes voix au timbre voilé si caractéristique que le Sénégal a offertes au monde, il faudra désormais compter avec celle de Lass, nouvelle étoile de 37 ans qui nous offre aujourd’hui son premier album comme une petite bombe de vie. Ce chanteur né sans ressources dans la banlieue de Dakar, et mûri par moult galères, transcende dans ses textes en wolof et des mélodies aussi poignantes que lumineuses les avaries d'une vie qui n'allait pas de soi. Lass a en effet bravé l’océan des doutes pour assouvir sa passion : chanter. De la tradition afro-cubaine à l’afro-pop, du reggae à l'électronique, sa musique enthousiasme dès les premières notes et nous entraîne sur treize morceaux que l'on écoute avec un bonheur intense. Et puis il y a sa voix, elle brille comme un feu d'artifice, apaise sur des mélodies plus douces, elle est d'une élégance rare, à la fois puissante, émouvante et souple, on ne peut que tomber sous son charme. On tient ici l'album de l'été.

En voici un aperçu dans les trois clips ci-dessous :

Publié dans Disques

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Disparition d'une artiste glamour, trash, rock'n'roll, libre et indépendante

Publié le par Michel Monsay

Disparition d'une artiste glamour, trash, rock'n'roll, libre et indépendante
Disparition d'une artiste glamour, trash, rock'n'roll, libre et indépendante

Hommage émouvant d’Étienne Daho à son amie Dani, qui vient de mourir à 77 ans, victime d'un malaise dans sa maison près de Tours, alors qu'elle préparait un nouvel album. Chanteuse, comédienne, mannequin, meneuse de revue à l'Alcazar, reine de la nuit dans son club près de l’Étoile, créatrice de l'enseigne "Au nom de la rose", Dani aura vécu plusieurs vies avec des hauts et des très bas dans l'enfer de la drogue, qu'elle a raconté dans un livre. Heureusement la musique lui avait permis de s'en sortir et elle était revenue sur le devant de la scène avec "Comme un boomerang" en 2001, chanson inédite que Serge Gainsbourg lui avait écrite en 1975, grâce à la ténacité d’Étienne Daho avec lequel elle avait enregistré ce magnifique duo :

Publié dans Chroniques

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Captivante plongée dans l'Italie des années de plomb

Publié le par Michel Monsay

Captivante plongée dans l'Italie des années de plomb

Adaptée du troisième tome de la fresque sociale d’Elena Ferrante, la saison 3 de L’Amie prodigieuse conserve une esthétique naturaliste, un souffle romanesque et en plus se révèle plus passionnante et puissante que les deux premières. Mariage, maternité, passions amoureuses, élévation sociale, politisation, affirmation du droit à disposer de son corps, à s’affranchir du patriarcat… Les destinées parallèles, et finalement pas si opposées, des deux jeunes femmes symbolisent à merveille la convergence des luttes dans l’Italie des années de plomb. Liées par les révolutions féministe et prolétarienne, sur fond de guerre sanglante entre fascistes et communistes ou de violences de la mafia napolitaine, Elena et Lila vont traverser la décennie avec autant de panache que de courage. Chacune à sa manière exprime un désir d’émancipation, d’exister par soi-même, par-delà son milieu et son sexe. Incarnée par les touchantes Margherita Mazzucco et Gaia Girace, les huit épisodes de cette saison sont réalisés par Daniele Luchetti, formidable directeur d’acteurs, mal connu en France, ses films ne sortant pas tous sur nos écrans, ­le dernier en date, l'excellent "Les liens qui nous unissent" est sorti en fin d'année dernière directement en DVD et sur Canal+, victime indirect du Covid, après avoir fait l’ouverture de la Mostra de Venise 2020. La série, adopte un léger grain vintage, navigant des immeubles décatis de Naples aux monuments fastueux de Pise ou Florence. Prolétariat contre bourgeoisie. Les cheveux des garçons ont poussé, les jupes raccourci et partout, des Fiat 500 multicolores marquent l’époque. C’est renversant et indéniablement la meilleure saison par la beauté des lumières, des gros plans, la fluidité de la caméra, et la parfaite transposition du roman d'Elena Ferrante entre accomplissement des destins personnels et grande histoire.

A voir sur Canal + ou sur Canal VOD ici (accessible à tous sans abonnement)

Publié dans replay

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Pour éviter le pire, il faut changer radicalement l'économie

Publié le par Michel Monsay

Pour éviter le pire, il faut changer radicalement l'économie

Une nouvelle vague caniculaire particulièrement extrême s’abat sur la France. Face à ce phénomène de plus en plus fréquent, il serait temps de regarder la réalité en face. Que valent nos mémoires climatiques ? Pas grand-chose, n’en déplaise à ceux qui répètent qu’un été chaud est habituel. Alors que la France suffoque sous sa deuxième vague de chaleur en trois semaines avec des records battus hier dans l'Ouest de la France, et que plus de 19 000 hectares de forêts flambent sans discontinuer, depuis le 12 juillet en Gironde, une plongée dans la mémoire, collective, scientifique, de Météo France n’est pas de trop pour rafraîchir nos souvenirs : non, les étés ne sont plus les mêmes ; oui, les températures « anormalement » élevées sont devenues la norme. « Des étés très chauds dans les années 70-80 ? En réalité ces étés ont été tous frais voire très froids, à l’exception de 1976 et 1983, un niveau de température banal aujourd’hui », rappelait récemment François Jobard, de Météo France, sur Twitter. Impossible de ne plus regarder la réalité en face : depuis dix ans, la moyenne des étés est équivalente à celles qu’on connut en 1976 et 1983 ; l’« exceptionnel » de l’époque s’est mué en « normal »  ; quant aux vagues de chaleur, elles ont été multipliées par trois depuis les années 1990 ! Impossible d’en ignorer les conséquences : personnes âgées, ou en difficulté, qui meurent ; accidents du travail ; pannes de transports ; récoltes perdues ; animaux d’élevage industriel qui étouffent ; pics de pollution ; fragilisation de notre système de production d’électricité tandis que s’amenuisent les ressources en eau… Impossible, face au déni politique de l’urgence et au coût de l’inaction, de plus en plus élevé, de ne pas hurler sa colère. Comme l'a dit Isabelle Autissier : « Ce n’est pas l’écologie qui est punitive. Je hais ce mot. Ce qui est punitif, c’est de ne pas faire l’écologie. » Punitif, destructeur, meurtrier pour les humains et les non-humains. Que Macron et sa clique arrête les promesses et les belles phrases pour amadouer son monde, et qu'il prenne enfin des mesures courageuses et indispensables. Pour rappel, son inaction face à l'urgence climatique a déjà été condamnée par la justice européenne et la Cour des comptes !

Publié dans Chroniques

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40 ans déjà et on reste inconsolable

Publié le par Michel Monsay

40 ans déjà et on reste inconsolable

Il y a 40 ans jour pour jour, Patrick Dewaere mettait fin à ses jours à l'âge de 35 ans. Dans "Préparez vos mouchoirs" il avait cette réplique : Le pauvre mec il est mort à 35 ans. 35 ans ! Tu te rends compte de la perte…  ». Il parlait de Mozart. Patrick Dewaere était un acteur exceptionnel, à fleur de peau, et il manque terriblement au cinéma français.

Voici la bande-annonce d'un de ses meilleurs rôles :

Publié dans Chroniques

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Un monde nouveau mais pas forcément meilleur

Publié le par Michel Monsay

Un monde nouveau mais pas forcément meilleur

Publié dans Photos

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Portrait

Publié le par Michel Monsay

Portrait

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Déjeuner d'affaires

Publié le par Michel Monsay

Déjeuner d'affaires

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