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« L’avenir de l’agriculture passe par une biodiversité en bonne santé »

Publié le par Michel Monsay

« L’avenir de l’agriculture passe par une biodiversité en bonne santé »

L’ancienne coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale et députée de la Somme, Barbara Pompili, est depuis trois mois Secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité. Cette écologiste dans l’âme nous éclaire sur le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité et la future agence française pour la biodiversité.

 

Quels sont les principaux objectifs du projet de loi pour la biodiversité et ses conséquences pour l’agriculture ?

Barbara Pompili - Le projet de loi vise à protéger et valoriser nos richesses naturelles. Il conforte la complémentarité entre agriculture et biodiversité comme un principe général dans le droit. Nous mettons une fin définitive au débat de posture qui consiste à opposer préservation de la biodiversité et agriculture. L’agriculture actuelle, comme toutes les activités humaines, a des impacts sur la biodiversité : parfois en négatif, lorsque les intrants ou les rejets dégradent la qualité de l’environnement et perturbent les écosystèmes; mais parfois aussi en positif, par exemple les prairies de fauche sont souvent très riches en biodiversité. 

Le projet de loi inscrit explicitement dans son article 2 « le principe de complémentarité entre l’environnement et l’agriculture, l’aquaculture et la gestion durable des forêts ». De manière générale, le texte encourage à faire des agriculteurs des acteurs de la préservation et de la reconquête de la biodiversité. Le développement économique français et le maintien de l’attractivité de nos territoires passent par une agriculture de qualité. Et l’avenir de l’agriculture passe par une biodiversité en bonne santé.

 

Quelle place pour l’agriculture dans la future Agence française pour la biodiversité (AFB) ?

B.P. - Cette Agence sera formée d’organismes dont certains travaillent déjà de manière très étroite avec le monde agricole: l’ONEMA, l'Agence des aires marines protégées, l’Atelier technique des espaces naturels, et les Parcs nationaux de France. Leur réunion permettra d’optimiser leurs actions, de donner plus de visibilité et de lisibilité à notre politique pour la biodiversité et de développer des partenariats avec tous les acteurs dont, bien évidemment, le monde agricole. Celui-ci sera représenté au conseil d’administration de l’AFB.

 

Comment sera mise en place l’AFB et ses déclinaisons régionales ?

B.P. - Dès l’adoption de la loi, le décret de création de l’AFB sera publié, avec une mise en place opérationnelle au 1er janvier prochain. Pour ses déclinaisons régionales, le gouvernement tient à la mise en place, région par région, d’une organisation souple, sur mesure et en fonction des demandes des exécutifs régionaux, mais aussi départementaux quand ils le souhaitent, sans imposer une structure identique partout. Ce qui compte, c’est l’efficacité de l’action. Il faut reconnaître la diversité des territoires et respecter le rythme de chacun. Plusieurs régions ont déjà fait savoir leur volonté de participer à la création d’ « agences régionales de la biodiversité ». Avec elles, les travaux vont démarrer rapidement.

 

Quels outils permettront de concilier biodiversité et activités économiques ?

B.P. - Tout autant que les outils, l’esprit est essentiel : lorsqu’est précisée la séquence « éviter – réduire – compenser » les atteintes à la biodiversité, c’est la visibilité qui est accrue pour tous les porteurs de projets, qui devront intégrer la biodiversité dès la genèse de leur projet et non, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, comme une contrainte bloquante qui survient à la fin du processus.

De même, l’inscription dans la loi du préjudice écologique, issu de la jurisprudence de l’Erika, proposition retenue suite à un amendement de la majorité sénatoriale, vise à sécuriser les acteurs économiques, qui seront mieux à mêmes d’évaluer les risques, d’éviter les atteintes à l’environnement et de se retrouver à faire face à des conséquences mettant en péril leur activité. 

L’AFB, pour ne citer qu’un outil important parmi d’autres, permettra de renforcer les synergies entre biodiversité et activités économiques. Elle soutiendra les filières de la croissance verte et bleue dans le domaine de la biodiversité, apportera son appui et son expertise aux acteurs socio-économiques et disposera non seulement des moyens affectés aujourd’hui aux 4 établissements qui la constituent, mais aussi de crédits du programme investissements d’avenir, permettant de renforcer son action vers les acteurs économiques.

 

 

Quelques repères

Petite-fille de mineur, Barbara Pompili est originaire du Pas de Calais où elle passe son enfance à Liévin. Après des études à Sciences-Po Lille, elle rejoint les Verts en 2000 où elle travaille auprès de Noël Mamère et Yves Cochet. En 2010, elle participe au congrès fondateur d’Europe écologie les verts. Elle quitte EELV en septembre 2015, puis rejoint cette année le nouveau parti « écologistes ! » créé par François de Rugy. Entre-temps en 2012, elle est élue députée de la Somme et devient coprésidente du groupe écologiste à l‘Assemblée nationale, avant d’être nommée en février 2016 Secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité.

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Une merveille alliant romantisme et modernité

Publié le par Michel Monsay

Une merveille alliant romantisme et modernité

Déjà huit ans depuis le sublime premier album de ce groupe créé par le génie de la pop-rock anglaise, Alex Turner, leader des Arctic Monkeys, et l’excellent Miles Kane qui mène de son côté une carrière solo. Toujours influencés par la musique des années 1960, une pop classieuse et aérienne, le duo continue d’explorer cette voie avec leur talent inimitable en y injectant cette fois une dose plus contemporaine et plus rock par moments. A 30 ans, Alex Turner est au sommet de son art, tout en ayant amené les Arctic Monkeys tout en haut de la musique rock, il se paie le luxe d’avoir un  deuxième groupe qui propose un son et un univers différents mais tout aussi enthousiasmants. Dès que l’on entend sa voix suave de crooner rock, il paraît impossible de résister tant elle vous donne des frissons quel que soit  le tempo, il s’agit certainement de la plus belle voix de la musique anglo-saxonne actuelle. En plus de cela, il possède un impressionnant talent d’auteur compositeur qui lui permet de s’approprier le meilleur de ce qui a été créé avant lui, pour façonner des pépites de musicalité et de créativité. Les deux leaders, tous deux chanteurs et guitaristes, sont accompagnés par un bassiste, un batteur, et des cordes qui sont très présentes tout au long des onze morceaux, dont les arrangements lyriques et inventifs ont été confiés à l’excellent violoniste canadien Owen Pallett. Ces deux anglais installés aujourd’hui à Los Angeles disent avoir été inspirés pour l’écriture de cet album par Serge Gainsbourg et sa Melody Nelson, qu’ils revisitent ici tant avec leur romantisme que leur modernité. On ressort ébloui après l’écoute de ce disque intemporel chargé d’une richesse musicale faite de superbes mélodies ou de rythmes accrocheurs, concocté par deux musiciens qui se complètent parfaitement et font de leur art un moment de pure volupté.

 

The Last Shadow Puppets – Everything you’ve come to expect – Domino – 1 CD : 14,99 €.

Publié dans Disques

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La soif de vivre d’une jeune chanteuse sous Ben Ali

Publié le par Michel Monsay

La soif de vivre d’une jeune chanteuse sous Ben Ali

Après être venue à Paris étudier la littérature française à la Sorbonne et le cinéma à la Fémis, Leyla Bouzid, jeune tunisienne de 31 ans, fille de cinéaste, choisi pour son premier long-métrage d’en situer l’action à la fin de l’ère Ben Ali juste avant le printemps arabe. Son film permet ainsi aux occidentaux de se rendre compte de la peur que ce régime policier engendrait chez les tunisiens, et surtout il contribue à lutter contre l’amnésie. Elle le fait avec une liberté qui n’aurait pas été possible avant la révolution, un mélange d’énergie, de sensibilité à fleur de peau, de grande lucidité sans alourdir son film d’un message trop militant. Sa caméra est vivante, sensuelle, réaliste, tout est filmé en décors naturels avec l’atmosphère qui s’y rattache, comme dans les bars parfois mal famés où de vrais clients reluquent la jeune héroïne. La cinéaste s’approche au plus près de ses comédiens, qui sont tous vibrants de vérité, pour capter l’émotion brute tant dans les superbes parties musicales, que dans l’intimité du couple, ou dans la très belle et complexe relation entre une mère et sa fille qui jalonne le film. L’excellente musique, un rock mâtiné de sonorités orientales, qui est un élément central de ce passionnant portrait d’une jeunesse tunisienne, est transcendée par les musiciens et surtout la jeune comédienne chanteuse, dont le sourire ravageur nous bouleverse de même que son interprétation bouillonnante et émouvante. Le film démarre sur son visage en clair obscur qui se rapproche de celui de son amoureux pour une étreinte tendre, interrompue par l’ennui d’un copain qui les accompagne dans cette virée en bord de mer, et souhaite rentrer à Tunis. Ils prennent un train de banlieue dans lequel la cinéaste les filme dans un style proche du documentaire avec de magnifiques plans sur les passagers. Puis cette jeune fille de 18 ans rentre en taxi pour chez ses parents, elle y est accueillie par sa mère folle de rage et d’inquiétude, son père ingénieur étant souvent en déplacements. Difficile de résister au talent de cette jeune réalisatrice et à la finesse de son regard, à la merveilleuse spontanéité de son héroïne, à cette musique d’une incroyable force, symbole de la résistance qui couvait en cet été 2010.

                                                                                                                   

A peine j’ouvre les yeux – Un film de Leyla Bouzid avec Baya Medhaffar, Ghalia Benali, … - Shellac – 1 DVD : 19,99 €.

Publié dans DVD

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Etre un enfant juif en 1943

Publié le par Michel Monsay

Etre un enfant juif en 1943

Lorsque l’on choisit le même métier que son père, et que celui-ci s’appelle Jacques Doillon, dont le talent singulier a marqué le cinéma français de ces quarante dernières années, il n’est pas facile d’être à la hauteur. Mais après un premier film remarqué, « Et toi, t’es sur qui ? » en 2007, où Lola Doillon avait montré la même aisance que Jacques à filmer de jeunes acteurs, en l’occurrence des adolescents, elle revient aujourd’hui à 41 ans avec son troisième long-métrage où elle dirige cette fois merveilleusement des enfants. Pour cela, elle adapte à l’écran un récit véridique qui se déroule dans la France occupée de la seconde guerre mondiale. L’histoire retranscrit à hauteur d’enfants juifs l’insécurité dans laquelle ils se trouvaient, ne sachant jamais s’ils allaient être dénoncés ou aidés par les personnes qu’ils croisaient, dont certaines n’hésitaient pas à mettre leur vie en péril pour les sauver alors que d’autres avaient un comportement répugnant. Dans le contexte de cette France pétainiste, la cinéaste a réussi à obtenir de ses jeunes acteurs un jeu instinctif et spontané, ce qui lui a permis de capter très justement l’insouciance des enfants qui se transforme progressivement en peur, et pour certains en une émancipation accélérée. Les séquences en mouvement ou avec une foule importante sont filmés par une caméra fluide et inventive toute en maîtrise, il est juste un peu dommage que la musique soit trop présente. Alors que des enfants jouent dans la prairie d’un pensionnat à la campagne, une fille de 12 ans perchée sur un arbre écrit une lettre à sa mère pour lui donner des nouvelles de ses deux sœurs cadettes et lui dire qu’elle leur manque. Un peu plus loin une mère étreint douloureusement sa fille avant de la quitter en lui disant qu’elle sera bien ici en attendant de se revoir bientôt. A l’image de cette mère, beaucoup de parents juifs ont confié leurs enfants à des institutions ou organisations dans l’espoir de les sauver. En prenant le parti de ne pas montrer d’images du conflit ou de l’arrestation des parents, Lola Doillon se concentre sur les conséquences de cette guerre sur les enfants juifs, à travers un récit très touchant qui rend un bel hommage aux victimes et aux rescapés de cette persécution innommable.

                                                                                                                      

Le voyage de Fanny – Un film de Lola Doillon avec Léonie Souchaud, Cécile de France, Stéphane de Groodt, …

Publié dans Films

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Hommage à Philippe Beaussant

Publié le par Michel Monsay

Hommage à Philippe Beaussant

Un immortel s'en est allé !

Agé de 86 ans, l'académicien Philippe Beaussant était romancier et musicologue.

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Le plus ancien Immortel

Publié le par Michel Monsay

Le plus ancien Immortel

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Libellule au repos

Publié le par Michel Monsay

Libellule au repos

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L'apprentissage se fait aussi dans les livres

Publié le par Michel Monsay

L'apprentissage se fait aussi dans les livres

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