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Joyeuse farce à l’italienne caustiquement misogyne

Publié le par Michel Monsay

Joyeuse farce à l’italienne caustiquement misogyne

La célèbre pièce de Shakespeare, immortalisée à l’écran en 1967 par le duel entre Elisabeth Taylor et Richard Burton, traverse la question des relations de domination entre les sexes. Frédérique Lazarini en propose une adaptation resserrée qui orchestre à merveille le déploiement et les tumultes du sentiment amoureux et de la guerre des sexes, mais aussi la question du rôle, du jeu, du masque social. Le spectacle reprend un procédé cher au grand Shakespeare, une mise en abyme alerte qui mêle divers outils de jeu et diverses époques, jusqu’à l’atmosphère des merveilleuses comédies italiennes si pleines de tendresse, de férocité, de drôlerie, mettant en lumière les fanfarons et souvent les petites gens. Frédérique Lazarini a en effet métamorphosé la tourbillonnante comédie shakespearienne (1594) en une de ces farces caustiques et tendres qu’affectionnait le cinéma italien des années 1950-1960. Shakespeare d'ailleurs aimait fort l’Italie, on le voit à ses nombreuses pièces qui s'y déroulaient. En homme de la Renaissance, il narguait tout type de frontières. Et sans doute appréciait-il la liberté et l’audace de narration de la commedia dell’arte qui y surgirent au début du XVIe siècle. Nous sommes ici sur la place d’un village accueillant un cinéma ambulant, avec l’écran en fond de scène. Les gradins du théâtre prolongent les bancs installés sur le plateau, tandis qu’entre la scène et l’écran s’articule une relation finement équilibrée, depuis des intermèdes savoureux jusqu’au dialogue entre personnages, l’un filmé à l’écran et l’autre joué sur le plateau. Inscrits dans cet ancrage italien joyeux et exubérant, les comédiens interprètent avec assurance et précision la partition. Frédérique Lazarini a retiré la sous-intrigue façon jeu de l’amour et du hasard qui vient se superposer à l’intrigue principale dans le texte original. Elle a permuté l’épilogue en le remplaçant par un manifeste féministe extrait d’Une chambre à soi de Virginia Woolf. Elle a ajouté des chansons en italien, des chorégraphies clownesques et quelques accessoires délicieusement anachroniques, bref elle réinvente Shakespeare avec talent pour notre plus grand bonheur.

La mégère apprivoisée est à voir à l'Artistic théâtre

Publié dans Théâtre

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Une mini-série policière qui parvient à renouveler un genre archi rabattu

Publié le par Michel Monsay

Une mini-série policière qui parvient à renouveler un genre archi rabattu

Des polars, il y en a beaucoup. Trop sans doute. Une avalanche de procedurals, cet anglicisme qui désigne les séries policières dont le récit est balisé par chaque étape de l’enquête. Scène de crime, autopsie, interrogatoires, fausses pistes… Des fictions qu’on voit souvent sans les regarder, comme on avale un plat prêt à consommer. Parfois, pourtant, l’une d’entre elles s’amuse avec la recette et casse la routine. Vise le cœur est de celles-ci. En tissant le présent du meurtre à d’autres temporalités, qui nous entraînent dans l’enfance et l’adolescence de ses deux flics, les âmes sœurs contrariées Julia (Claire Keim) et Novak (Lannick Gautry), tous deux très bien de même que les rôles secondaires, cette série repousse les murs et redonne au genre ses lettres de noblesse. À la clé, une fiction qui procure la satisfaction immédiate des intrigues bien ficelées et le souffle nostalgique d’une love story perdue. De la violence des pères dont il faut s’affranchir à la société qui conditionne les rapports hommes-femmes, Vise le cœur explore aussi, dans une forme accessible, des thèmes profonds. Cette mini-série en 6 épisodes est une nouvelle création ambitieuse de TF1, après Syndrome [E] on se pince pour y croire.

Vise le cœur est à voir ici sur Salto pour 6,99€ pour un mois sans engagement (sachant qu'il y a un mois d'essai offert, donc potentiellement vous pouvez le voir gratuitement !)

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Un chef-d'œuvre d'animation bouleversant

Publié le par Michel Monsay

Un chef-d'œuvre d'animation bouleversant

Ce magnifique film d'animation est un tableau vibrant et émouvant, un fleuve de couleurs d’une richesse et d’une beauté sidérantes, comme si le peintre Marc Chagall ou Henri Matisse racontait le destin de deux enfants migrants. Peintre, plasticienne et réalisatrice, Florence Miailhe  utilise sa technique d’animation très particulière, la peinture sur plaque de verre, pour un premier long métrage en tous points exceptionnel. Coécrite avec la romancière Marie Depleschin, cette somptueuse odyssée s’inspire de l’histoire familiale de la cinéaste. Ses arrière-grands-parents, juifs ukrainiens, fuirent les pogroms au début du XXe siècle, puis sa mère et son oncle prirent les routes vers la zone libre, pour échapper aux nazis. Mais les héros de La Traversée pourraient être afghans, syriens ou maliens : le film embrasse, avec toute la puissance du conte, l’éternelle errance des réfugiés. Il aura fallu treize ans à la réalisatrice pour venir à bout de ce projet magique, double hommage à la mémoire familiale et à sa mère peintre. Ses dessins reconstitués ici servent de fil narratif à une épopée initiatique pour ses deux jeunes héros fuyant leur village détruit par des miliciens. Le film s’approprie les codes des contes et des mythes pour écrire une histoire ô combien contemporaine des migrations et du déracinement, entre camps de rétention et périls de la rue. Accessible aux plus jeunes comme aux plus cyniques, ce saisissant long-métrage d’animation artisanal est une merveille d’humanité et d'une puissance artistique inouie.

La traversée est à voir ici sur OCS pour 10,99€, un mois d'abonnement sans engagement.

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Un vrai talent d'écriture sur un mix de rap, pop et chanson française

Publié le par Michel Monsay

Un vrai talent d'écriture sur un mix de rap, pop et chanson française

Après le très gros succès il y a près de quatre ans de Jeannine, Lomepal est de retour avec un troisième album intitulé Mauvais ordre. Le rappeur français y chante davantage et abandonne l'écriture purement autobiographique pour évoquer l'identité et les apparences grâce à un personnage fictif. Lomepal aime bousculer l’ordre des choses, à commencer par les codes du registre qui l’a vu naître en tant qu’artiste : le rap. Déjà, en 2017, il avait cassé les règles esthétiques avec son premier album, Flip, sur la pochette duquel il apparaissait maquillé en femme, affichant une sensibilité peu courante dans ce genre musical. En 2018, avec Jeannine, il enfonçait le clou en faisant évoluer sa musique vers la chanson et en choisissant un thème à contre-courant des histoires de cité, la vie de sa famille sous l’influence d’une grand-mère psychotique. Deux albums qui ont remporté les suffrages du public, le premier étant certifié disque de platine, et le deuxième, disque de diamant. Dans Mauvais Ordre, la musique est résolument organique, les beats hip-hop sur lesquels reposent plusieurs chansons sont joués à la batterie. Enregistré principalement avec des musiciens, le disque mêle ambiances pesantes et groove imparable. Lomepal a le génie des accroches. Chaque chanson est lancée par un couplet qui plante irrémédiablement le décor. De sa voix de gorge langoureuse, magnétique, il ne rappe presque plus mais chante de mieux en mieux. Le rappeur a définitivement mué, se transformant en chanteur à textes, gardant du hip-hop la puissance de son groove. Au fil de quinze chansons, c’est un nouvel artiste que l’on découvre. L’ultrasensible s’assume désormais bien davantage comme chanteur. Cela donne, sur la plupart des titres, un fondu enchaîné de tchatche et de chant si fluide qu’il en devient quasi invisible. Mauvais Ordre parvient à fondre les époques et les émotions avec style, son habileté à mettre en mots le chaos intérieur reste intacte. Lomepal a le génie des accroches. Chaque chanson est lancée par un couplet qui plante irrémédiablement le décor où l’écriture du rappeur-chanteur, simple et directe, sans gras ni faciles démonstrations stylistiques, magnifie une sensibilité et une mélancolie qui irradient ce très bel album.

Publié dans Disques

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Une comédie jubilatoire et touchante

Publié le par Michel Monsay

Une comédie jubilatoire et touchante

Louis Garrel, acteur et réalisateur, dont le potentiel comique n'était pas franchement évident avant qu'il ne passe derrière la caméra, réussit pour son quatrième long-métrage un formidable film au croisement audacieux entre la chronique familiale, le polar burlesque et la comédie romantique. Alternant les instants de mélancolie et d'irrésistibles scènes de comédie, L'Innocent est un film réjouissant dans sa manière d'aller et venir entre les genres, de ne pas imposer au spectateur de rire ou de pleurer. Comédie sur le jeu, et plus subtilement sur le métier d'acteur et la prise de risque comme art de vivre, L'Innocent donne aussi à voir Louis Garrel tel qu'on ne l'avait jamais vu à l'écran, en grand enfant écrasé par ses névroses. Libéré d'un héritage paternel pesant qui pouvait noyer ses précédentes tentatives derrière la caméra, Louis Garrel se tourne vers la figure maternelle pour trouver une désinvolture et une sensibilité salvatrices. Le film va d'ailleurs puiser dans l'expérience personnelle de sa propre mère, Brigitte Sy, qui a elle-même travaillé en prison et épousé un détenu. Le scénario se coule avec délice dans les codes du genre policier, pour mieux les déjouer. Bien sûr, il y a des poursuites, des filatures, des portes de prison, des fonds de troquets et des revolvers. Cependant, L'Innocent se veut surtout un film d'amour sur le métier d'acteur. Cet art étrange, ce talent de s'épanouir en se fuyant, de devenir pleinement soi-même en jouant le rôle d'un autre. Les comédiens du film sont d'ailleurs tous parfaits, la fausse nonchalance de Louis Garrel, le magnétisme de Roschdy Zem, la souplesse de jeu d'Anouk Grinberg, la fougue de Noémie Merlant, toutes deux rayonnantes et apportant un petit grain de folie douce irrésistible. L'Innocent est surprenant, drôle, touchant et d'une modestie égale à sa tendresse. Le genre de film qu'on aimerait croiser plus souvent.

Publié dans Films

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Un choc esthétique et émotionnel

Publié le par Michel Monsay

Un choc esthétique et émotionnel

Inspiré du film de Robert Bresson, Au hasard Balthazar, Jerzy Skolimowksi signe à 84 ans une fresque épique où l’homme est vu à travers les yeux d’un âne. L'œuvre est d'une audace visuelle soufflante qui démarre dès le générique, et nos yeux ne quitteront plus l’écran, fascinés, hypnotisés par la beauté graphique des plans qui se succédent. Préférant laisser parler les images plutôt que les mots, il y a très peu de dialogues, Jerzy Skolimowski renoue avec l’essence du cinéma, qui n'est pas forcément de raconter une histoire, le fameux storytelling que l'on retrouve dans beaucoup de films aujourd'hui, au détriment d'une vraie créativité dans la forme. A la limite de l’expérimental, EO n’est pourtant pas déconnecté du public, qui s’identifiera à cet âne embarqué dans une aventure où s'expriment les contradictions d’une humanité en perte de sens. Au début des années 1990, Jerzy Skolimowski avait arrêté le cinéma pour se consacrer pendant dix-sept ans à la peinture. Sa maîtrise des couleurs, son art de la composition font de EO une expérience esthétique sans pareil, où farfois l'objectif s'éloigne pour capter des paysages. La plupart du temps, il nous place dans le regard de l'animal pour nous offrir un point de vue sur le monde tout à fait nouveau. Cet œil errant devient une caméra qui sonde la bêtise et la cruauté humaine. Prix du jury au Festival de Cannes, ce film, véritable ovni, nous offre une aventure sensorielle enthousiasmante, jouant avec les couleurs et les lumières, l’endroit et l’envers, les stridences et la musique, le naturalisme et les images mentales les plus folles. C'est un plaidoyer plein de bruit et de fureur en faveur de la nature et de la condition animale.

Publié dans Films

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Triste nouvelle

Publié le par Michel Monsay

Triste nouvelle

Il avait commencé à “L’Écho des savanes” avant d’arborer ses chemises à fleurs sur Canal+. Depuis son premier roman paru en 1991, il parcourait l’Histoire par la petite porte. Jean Teulé est mort brutalement le 18 octobre, d'un arrêt cardiaque, il avait 69 ans. Il avait le sens des titres : Crénom, Baudelaire ! ou Le Magasin des suicides, et encore Azincourt par temps de pluie…, et gardait de ses premières amours, la bande dessinée, un goût bondissant pour le décalage poétique et joyeux. C’est à L’Écho des savanes que Jean Teulé fit ses débuts de dessinateur, dans les années 1980, pas très loin du groupe Bazooka, avec Kiki et Loulou Picasso, ou Jean Rouzaud. Mais après avoir adapté en BD le roman de Jean Vautrin, Bloody Mary, le jeune homme avait commencé à se lasser, acceptant, un peu bravache, la proposition de Bernard Rapp qui l’installa alors dans la bande de L’assiette anglaise, son émission culturelle hebdomadaire diffusée sur Antenne 2. Dans ces années 1987-1989, ses reportages décalés sur des personnages inclassables faisaient un triomphe, car Jean Teulé aimait les gens, les modestes, les oubliés. Il allait afficher sa taille de géant, ses cheveux en bataille et ses chemises à fleurs jusque sur Canal +. À cette époque, il ne pensait pas officiellement à écrire et ce n’est qu’en 1991 qu’il publia son premier roman, Rainbow pour Rimbaud, aux éditions Julliard. Une œuvre zigzagante mais aussi un hommage enflammé au poète de Charleville. Désormais, Jean Teulé n’arrêterait plus de parcourir l’histoire de France, y entrant à chaque livre par la petite porte des crimes et des forfaits, préférant le Montespan à Madame, adorant l’anecdote pour mieux la monter en chantilly. Jean Teulé était aussi un ami fidèle, à ses éditeurs (Betty Mialet et Bernard Barrault, longtemps à la tête de Julliard avant de fonder en 2020 la maison d’édition portant leurs deux noms), à ses vieux copains, à ses lecteurs qui le suivaient dans ses dingueries. En revanche, il protégeait sa vie privée, sa compagne Miou-Miou avec qui il vivait discrètement depuis plus de vingt ans, ses habitudes parisiennes entre son bureau sans décorum et son bistrot de quartier. Jean Teulé est mort ? Une sale blague.

Publié dans Chroniques

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Une enquête glaçante à la frontière entre le polar et le fantastique

Publié le par Michel Monsay

Une enquête glaçante à la frontière entre le polar et le fantastique

Si TF1 se met à faire des séries de qualité, mais où va-t-on ...? On a suffisamment critiqué cette chaîne pour la médiocrité de ses programmes, qu'il est juste de reconnaître lorsqu'elle élève son niveau d'exigence. En effet, elle n'a pas eu peur d'aller au bout de la noirceur du roman dont la série est l'adaptation. Avec des partis pris esthétiques forts, une réalisation nerveuse et élégante, une intrigue à la mécanique précise, d'une redoutable efficacité. L'ensemble de la distribution participe à la réussite de la série, notamment Jennifer Decker, pensionnaire de la Comédie-Française, qui crève l’écran, à la fois indestructible et sidérée, rieuse et enragée, elle redessine les contours d’un personnage de policière, lui offrant un vertige inédit, un mélange subtil entre introspection fragilisante et féminité ultramoderne.

Pour voir Syndrome [E] c'est ici pour 2,99€ en s'abonnant pour un mois sans engagement sur MyTF1 max.

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Une incroyable mystification

Publié le par Michel Monsay

Une incroyable mystification

Les livres de Javier Cercas, inclassables, sont toujours à la fois de grandes œuvres littéraires, des documents historiques et des réflexions sur le roman, le réel, l'histoire et la société. L'Imposteur mêle tous ces genres pour faire de l'histoire d'Enric Marco une interrogation sur la sacralisation de la mémoire, des victimes et des héros, et un questionnement sur notre rapport à la vérité. Ce roman sans fiction, pourtant saturé de fiction, est l'histoire d'un homme, qui avant d'être démasqué en 2005, a dupé toute l'Espagne. Au sortir du franquisme, en 1975, cet homme sans relief particulier a réussi à se faire passer pour ce qu'il n'était pas, s'inventant un passé fantasmé de résistant antifranquiste et de déporté, mêlant avec roublardise faits réels et pure invention, qui le conduira notamment à la présidence de la principale association espagnole des victimes du nazisme. En mai 2005, le scandale Enric Marco a secoué l’Espagne. Ce héros national, porte-parole des survivants espagnols de l’Holocauste et figure de la résistance espagnole, se révèle être un imposteur : il n’a jamais connu les camps nazis et n’a pas combattu contre Franco. L'histoire d'Enric Marco ne se résume pas à l'imposture. Pour Javier Cercas, l'histoire de cet imposteur se confond avec celle de l'Espagne contemporaine et son amnésie collective. Ce qu'il entreprend dans ce remarquable livre, est de comprendre comment un homme peut à ce point s'inventer une vie jusqu'à y croire lui-même. Comprendre comment l'Espagne elle-même, au sortir de la dictature, a re­gardé son passé, fascinée autant par le prestige des victimes que par celui des témoins. Comprendre enfin comment Histoire et mémoire, luttant côte à côte pour restituer les faits et combattre l'oubli, peuvent aussi être rivales. Au-delà de l'enquête, Javier Cercas conduit une réflexion sur la littérature. Qu'est-ce qu'un romancier, quelles limites dresse-t-il entre la réalité et la fiction ? Dans ce roman paru en 2015, Javier Cercas s'empare de son sujet avec un mélange de fascination-répulsion, qui bientôt gagne le lecteur stupéfié, pour faire tomber les masques de ce Don Quichotte de notre temps dans une construction en spirale vertigineuse.

Publié dans Livres

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Pour une fois que Dupond-Moretti a totalement raison

Publié le par Michel Monsay

Quelques jours après la découverte du corps d’une enfant de 12 ans retrouvée vendredi dernier dans une malle en plastique dans le XIXe arrondissement de Paris, l’extrême droite et la droite ont déjà entamé leur récupération politique. Mardi, à l’Assemblée nationale, le garde des Sceaux a su trouver les mots pour dénoncer leur attitude nauséabonde.

Publié dans Chroniques

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