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Kery James, le rap à son plus haut niveau

Publié le par Michel Monsay

Kery James, le rap à son plus haut niveau

Un charisme évident dès qu'il apparaît, une présence impressionnante, une économie de gestes à l'inverse de bien des rappeurs, une intensité d'interprétation qui donne des frissons, une scansion intelligible là aussi à l'inverse de beaucoup d'autres, et surtout des textes d'une puissance unique empreints d'une conscience politique qu'il exprime dans une magnifique langue prenant par moments une couleur poétique. A 43 ans, Kery James fait figure de maître du rap français, il a commencé à l'âge de 14 ans aux côtés de MC Solaar et depuis n'a cessé d'inventer et de renouveler le genre, en trouvant une osmose entre texte et musicalité. Il faut tendre l'oreille et bien écouter ses paroles d'une lucidité sans filtre sur notre société, il dépeint avec réalisme nos comportements, les banlieues, les injustices sociales, les violences policières, la notion de liberté. Accompagné par deux excellents musiciens, il nous offre un mini concert exceptionnel dans le cadre de Bâtiment B, le nouveau rendez-vous des musiques urbaines, qui s'ouvre et se referme avec la très belle voix de la chanteuse Narimène Bey. Même si vous n'aimez pas le rap, prenez le temps de regarder et écouter cet artiste majuscule, qui n'a rien à voir avec les pseudos stars de ce genre musical.

Publié dans Chroniques, replay

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Panier d'araignées et rétrogradation inadmissible

Publié le par Michel Monsay

Panier d'araignées et rétrogradation inadmissible

Pourquoi la photo est-elle si peu considérée ? Pourquoi Madame Bachelot a-t-elle balayé d'un revers de main les avancées qui avaient été faites pour valoriser la photographie, en la reléguant au rang de simple bureau alors qu'elle était devenue une délégation au même titre que les autres arts ? Cette rétrogradation à une sous-catégorie dans les arcanes ministériels montre bien que ce gouvernement et Madame Bachelot ont un problème avec l'image, déjà malmenée par ailleurs avec la loi sécurité globale. Il n'y a pas que l'art lyrique dans la vie Madame Bachelot ! La photographie est un art à part entière, et plutôt que la rabaisser alors qu'elle est déjà en souffrance depuis plusieurs années, qu'attendez-vous pour créer un Centre national de la photographie comme celui consacré au cinéma ? Le CNC a sauvé le cinéma français avec un système de financement et de diffusion très efficace. Les photographes ont besoin plus que jamais de se sentir soutenus, d'autant que paradoxalement l'image est au centre de notre société, et rien ne vaudra jamais l’œil d'un professionnel.

A lire l'article de Télérama, ici

Publié dans Photos, Chroniques

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Une nuit inoubliable à la dérive avec Christophe

Publié le par Michel Monsay

Une nuit inoubliable à la dérive avec Christophe

En septembre 2019, juste 7 mois avant sa disparition, Christophe passait la nuit avec la journaliste Aurélie Sfez, pour son émission "A la dérive" sur Radio Nova, où ils déambulaient dans Paris, plus précisément dans les lieux que le chanteur affectionnait. En bousculant les codes classiques des interviews et en délaissant les studios pour composer son émission au fil d'une balade radiophonique, la journaliste propose un concept original qui favorise les confidences. Cela fonctionne parfaitement avec Christophe, qui se montre spontané, simple, sans filtre, très attachant, avec sa voix et son débit si particulier, les échanges sont complices et d'une belle fraîcheur. La parole franche d'Aurélie Sfez, son enthousiasme, son naturel pour aborder des sujets intimes, contribuent à ce que Christophe se livre différemment. A l'écouter ainsi, il apparaît plein de vie, évoque foule d'anecdotes, ses passions, ce qu'il aimerait faire, échange avec un patron de café égyptien, de restaurant vietnamien, avec sa couturière iranienne. En taxi, à pied dans les rues de Paris, dans son appartement Boulevard du Montparnasse, véritable musée de la vie du chanteur, ou dans celui de Jacqueline Schaeffer, toutes sortes de sons, comme le glouglou d'une chicha, un vieux flipper, un juke-box, viennent se mêler aux conversations à deux ou avec les différentes personnes rencontrées, le tout étant régulièrement ponctué par la musique de Christophe. Ce magnifique podcast est d'autant plus chargé d'émotion aujourd'hui avec la mort du chanteur en avril dernier, mais quel bonheur de partager ce moment privilégié dans lequel Christophe a l'air heureux comme un enfant qui nous montrerait ses jouets et nous parlerait de son univers.

Le podcast est en deux parties, la première est à écouter ici

La seconde est à écouter ici

Publié dans Chroniques, Podcasts

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Emouvant docu-fiction sur des jeunes martyrs en 1944

Publié le par Michel Monsay

Emouvant docu-fiction sur des jeunes martyrs en 1944

Si le 10 juin 1944 est associé pour toujours au massacre d'Oradour-sur-Glane, où 624 hommes, femmes et enfants sont assassinés par une division SS, le même jour 41 lycéens parisiens sont froidement exécutés en Sologne où ils devaient récupérer des armes parachutées par la Royal air force pour rejoindre le maquis, 15 autres sont arrêtés et mourront en déportation. Ces jeunes âgés de 15 à 17 ans faisaient partie du réseau de résistance Corps franc liberté, ils étaient environ 150 à se rendre en Sologne par petits groupes au lendemain du Débarquement. En se basant sur les écrits et récits des lycéens survivants, les lettres d'adieu et les confessions d'un traitre, le réalisateur David André, en l'absence d'archives photographiques et filmées, a redonné vie à ces héros en allant tourner sur les lieux du drame avec des jeunes acteurs du Cours Florent. Toutes les scènes et paroles du film sont reconstituées et jouées en étant totalement fidèle aux écrits dans une recherche de vérité, avec pudeur, retenue et émotion. En rendant hommage au courage et au sacrifice de ces lycéens, le grand documentariste David André, à qui l'ont doit notamment "Chante ton bac d'abord", les sort de l'oubli en mêlant habilement archives de l'époque, photographies des vrais protagonistes, textes originels dits face à l’objectif par les jeunes comédiens, et des scènes filmées en caméra à l'épaule, avec la voix off sobre et intense de Philippe Torreton. Son film de 60 minutes est prenant, efficace et peut trouver des résonances avec aujourd’hui où l’on voit des mouvements de jeunes qui se soulèvent contre le dérèglement climatique, certaines injustices économiques ou sociales, et comme l'a dit Bernanos : "C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le monde claque des dents."

Le film est à voir ici

Publié dans replay

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La musique euphorisante de Mogwai

Publié le par Michel Monsay

La musique euphorisante de Mogwai

Connu notamment pour la bande originale de la série "Les revenants", le groupe écossais Mogwai présente un nouveau clip annonçant un album le mois prochain. On retrouve les guitares saturées qui ont fait leur réputation, mais cette fois-ci c'est plus léger, chaud et mélodique que certaines fois. Ce morceau hypnotique, aérien et lyrique fait penser à l'univers de l'excellent groupe Archive, une pop éléctro, voire psychédélique qui se gonfle par moments d'envolées rock, on en redemande.

Publié dans Chroniques

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PD, un vibrant plaidoyer contre l'homophobie

Publié le par Michel Monsay

PD, un vibrant plaidoyer contre l'homophobie

Ce moyen métrage de 35 minutes, après avoir été présenté dans plusieurs festivals et à l'Assemblée nationale et avant d'être montré en milieu scolaire dans des lycées, a été mis en ligne sur YouTube il y a un mois et a été déjà vu un million sept cent milles fois. Au-delà de la démonstration accablante des ravages de l'homophobie ordinaire, ce petit film très juste démontre la bêtise et l'ignorance de tous ces jeunes qui emploient l'insulte PD à tort et à travers. Cette violence verbale, qui contribue à ostraciser un peu plus des jeunes homosexuels en manque de repères et de certitudes, va même parfois, même si ce n'est pas le cas ici, à des agressions lâches et nauséabondes, dont le chiffre augmente chaque année. Le film, par le biais d'un excellent professeur d'histoire-géo, appuie sur l'ancrage culturel de notre société judéo-chrétienne, ce besoin de catégoriser les gens, alors que du temps des civilisations romaines ou grecques, le mot homosexuel n'existait pas, on parlait juste d'aimer quelqu'un. Cette insupportable intolérance des jeunes et moins jeunes que le réalisateur met en lumière doit contribuer à démonter les clichés, à faire bouger les mentalités, notamment dans les cours de récré, et comme il le dit : “C’est important pour les jeunes d’aujourd’hui de voir des films ou des séries où il y a des personnages homosexuels, parce que lorsqu'on grandit sans ces repères, cela développe des idées préconçues et des stéréotypes”. Olivier Lallart n'en est pas à son premier film coup de poing, il a notamment déjà réalisé des courts-métrages sur le harcèlement sexuel et le sexisme avec des collégiens, on ne peut que saluer ce travail indispensable pour sensibiliser les jeunes générations et même les moins jeunes.

Publié dans Chroniques

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Bouleversante Barbara

Publié le par Michel Monsay

Bouleversante Barbara

En écho au livre dont tout le monde parle en ce début d'année, celui de Camille Kouchner, nous reviennent en mémoire deux chefs-d’œuvre de Barbara, "Nantes" et "L'aigle noir". Dans la première chanson, qui nous bouleverse à chaque écoute ou visionnage, Barbara évoque ce père incestueux sans jamais dire les choses, on ne le saura qu'à la mort de la chanteuse avec ses mémoires posthumes "Il était une fois un piano". Elle a mis quatre ans à écrire "Nantes", chanson dans laquelle elle semble pardonner à son père sans pouvoir le lui dire, vu qu'elle arrive trop tard à son chevet après 10 ans sans nouvelles, Jacques Serf ayant abandonné du jour au lendemain femme et enfants : «...Nantes m'était encore inconnue, je n'y étais jamais venue. Il avait fallu ce message, pour que je fasse le voyage: «Madame soyez au rendez-vous vingt-cinq rue de la Grange au Loup. Faites vite, il y a peu d'espoir, Il a demandé à vous voir...» Dans "L'aigle noir", la métaphore laisse un peu plus entrevoir cet inceste qui ne dit jamais son nom, elle écrit quand même, "L’oiseau m’avait laissée seule avec mon chagrin". Ce petit document de l'INA revient sur ce secret, cette douleur enfouie, et nous offre cinq minutes précieuses de Barbara toute en émotion, immense interprète au-delà de la beauté de ses textes.

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Le génie de Prince dans toutes ses dimensions

Publié le par Michel Monsay

Le génie de Prince dans toutes ses dimensions

Le performance que Prince et son groupe The new power generation a livrée en 1991 dans le show télévisé d'Arsenio Hall est époustouflante de maîtrise, d'énergie et de créativité. Il est au sommet de son art, tant musicalement, en exécutant des interventions virtuoses à la guitare et en livrant des versions parfaites de quelques uns de ses plus grands tubes, que vocalement en les interprétant magistralement, sans parler des superbes passages de danse et d'acrobatie réglés au millimètre. Les musiciens, chanteuses et danseurs-chanteurs qui l'accompagnent sont également tous au diapason de cette excellence. Rarement le génie du Kid de Minneapolis aura été aussi bien capté, on peut mesurer ici à quel point il était une incroyable bête de scène et un artiste complet qui aura marqué l'histoire de la musique. Ses compositions ont révolutionné le funk, la pop et la soul music, Prince aura passé sa vie à surprendre en étant avant-gardiste et en conservant une liberté artistique totale, quitte à s'opposer à ses maisons de disque. Le revoir dans une telle forme provoque une euphorie qui ne se refuse pas en ce moment. Pour en profiter pleinement, je vous conseille de positionner votre souris sur la ligne de lecture, l'image correspondant apparaît et permet ainsi d'avancer en zappant les passages où l’animateur de l'émission parle.

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Fantasme, un moyen-métrage très touchant

Publié le par Michel Monsay

Fantasme, un moyen-métrage très touchant

On ne peut que déplorer une diffusion souvent confidentielle des courts et moyens métrages, où l'on sent parfois les prémices et même plus d'un cinéaste en devenir, mais heureusement Internet nous permet aujourd'hui, notamment par YouTube, de découvrir des pépites qui n'ont rien à envier à des longs-métrages. Après avoir réalisé une websérie intitulée "Genre humaine", où chaque épisode est un plan-séquence de 5 à 10 minutes, dans laquelle Éléonore Costes interroge les relations humaines comme la notion de couple, la jeune femme s'est lancée dans un format plus long, dont le résultat est très abouti. Sensible, mélancolique, poétique, ce premier film a tout d'un grand, la photographie et les cadrages de toutes les scènes de nuit  sont très réussis, le scénario est bien construit, l'histoire attachante autour des relations amoureuses ou fantasmées, et les comédiens sont irréprochables, avec la lumineuse et naturelle Audrey Pirault, et Sébastien Chassagne, déjà vu au cinéma et à la télé dans les séries "Une belle histoire" ou "Engrenages", à la fois lunaire, drôle et attendrissant. Un joli moment de cinéma.

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Une merveille de roman graphique

Publié le par Michel Monsay

Une merveille de roman graphique

C'est un véritable choc que cette adaptation du puissant roman de Steinbeck, remarquablement mis en scène par la dessinatrice illustratrice Rébecca Dautremer qui parvient à recréer avec une étonnante inventivité l'Amérique des années 1930. Au-delà du magnifique objet que représente ce livre de 420 pages par son format, sa qualité de papier et son poids, le travail colossal entrepris par l'artiste durant 16 mois et le défi ô combien réussi de s'attaquer à une œuvre mythique de la littérature américaine forcent le respect. Ce court roman du Prix Nobel de littérature, basé sur une touchante histoire d'amitié, est d'une noirceur totale avec en arrière-plan la crise économique de 1929, le racisme, la misogynie, l'exploitation des plus faibles,  une société individualiste et inégalitaire, en d'autres termes l'échec du rêve américain. Pour l'illustrer, les dessins somptueux de Rébecca Dautremer se présentent sous différents cadrages, formats, styles ou matières, les décors, personnages, détails, fausses publicités, intègrent totalement le texte original, et sont inspirés de photographies de Dorothea Lange et Walker Evans ou viennent de l'imagination débordante de l'illustratrice, pour former au final une œuvre nouvelle à part entière. Les personnages prennent vie sous nos yeux, leur solitude, leur fragilité, les illusions qu'ils entretiennent, les soumissions, les capitulations douloureuses, tout cela transparaît dans ces admirables planches réalisées au crayon et à la gouache sur du papier aquarelle. A 49 ans, Rébecca Dautremer est déjà l'une des toutes meilleures dessinatrices d'albums pour la jeunesse, mais avec cet impressionnant travail graphique, qui mélange bande dessinée, livre d'images et roman graphique, non seulement elle donne à l’œuvre de Steinbeck une résonance et une profondeur insoupçonnées, mais elle atteint en plus un niveau qui nous laisse béat d'admiration.

Une merveille de roman graphique
Une merveille de roman graphique
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Une merveille de roman graphique

Publié dans Livres

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