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Osez Joséphine

Publié le par Michel Monsay

Osez Joséphine

Quarante-six ans après sa mort en 1975, Joséphine Baker revient en pleine lumière en entrant au Panthéon pour y rejoindre les grandes figures françaises grâce à sa vie d'artiste de music-hall, de résistante et de militante antiraciste. Quand elle avait 16 ans, cherchant vainement un rôle dans les théâtres de Broadway, elle se poudrait copieusement la peau en blanc pour améliorer ses chances. Moins de cinq ans après, le directeur du théâtre des Champs-Élysées s’écriait «Pas assez nègre !» en la découvrant. C’est en se jouant des clichés racistes de son époque que Joséphine Baker allait devenir une des premières superstars internationales de la modernité, dansant sur une ligne de crête entre Afrique et Amérique, entre comédie et érotisme, entre célébrité et actions secrètes, puis entre engagement politique et identités multiples. Le jour anniversaire de sa naturalisation française, elle entre au Panthéon, le temple républicain élevé aux grands hommes par la patrie reconnaissante. Elle y sera la première noire, l’une des seules personnes nées à l’étranger et l’une des six femmes y côtoyant les 75 autres grands hommes. Résistante n’ayant jamais confondu De Gaulle avec Pétain, bisexuelle, féministe et antiraciste, Joséphine Baker nous rappelle que sous la joie de vivre d’une grande artiste brillent parfois le courage et la détermination d'une femme en avance sur son temps. La cérémonie terminée, il faudra alors s’attaquer aux discriminations qui minent encore et toujours la société française, alors que le débat politique s’enfonce de jour en jour dans une hypocrisie populiste, nauséabonde et mensongère, avec le courage qui fait cruellement défaut à notre époque, mais qui n’a jamais manqué à l’artiste que la République honore en son temple.

Osez Joséphine

Publié dans Chroniques

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Spectacle hilarant et caustique, intime et universel

Publié le par Michel Monsay

Spectacle hilarant et caustique, intime et universel

Avec Le champ des possibles, Élise Noiraud à la fois comédienne, auteure et metteuse en scène de 38 ans, signe un nouveau seule-en-scène, dernier volet d’une trilogie autofictionnelle, particulièrement abouti sur les affres du passage à l’âge adulte. A 19 ans, on n’est plus une enfant, pas tout à fait une adulte, on respire la jeunesse, on s’imagine une vie. Écrit au cordeau et joué avec une incroyable énergie, son spectacle nous embarque dans une histoire d’émancipation a priori banale, les premiers pas d’une jeune provinciale débarquant à Paris, mais qui se transforme en comédie humaine universelle, où se mêlent névroses familiales, espoirs déçus, désirs enfouis, lectures et rencontres déterminantes. Interprétant plus d’une dizaine de personnages, Élise Noiraud offre une performance théâtrale explosive à la fois drôle et sensible, où les scènes s'emboitent sans moment de suspension ou de conclusion, et où la comédienne passe avec une aisance bluffante, d’un personnage à l’autre. Même si tout paraît vrai dans l'histoire qu'interprète Élise Noiraud, il y a une petite part de fiction, et parmi les personnages qu'elle endosse, il y a sa mère, fil rouge du spectacle. Une mère aimante mais étouffante et culpabilisante. Une mère qui attend son retour dans le giron familial chaque week-end, et peu importe que sa fille ait prévu autre chose, une mère qui lui dit « tu fais ce que tu veux mais réfléchis bien, on n’est pas tout seul dans la vie », une mère qui cache sa dépression sous une fatigue constante et lui répète « je ne crois quand même pas avoir été la pire des mères ». Dans cette collection de figures hautes-en-couleur, chacun pourra retrouver des personnalités, des traits de caractère et des émotions qu’il a lui-même rencontrés. Et se souvenir, alors, de son propre champ des possibles. A la fois impressionnante performance de la comédienne et finesse d'écriture teintée d'ironie et de mélancolie, entre Philippe Caubère et Zouc, ce spectacle explore admirablement la conquête de la liberté d'une jeune femme, qui est loin d'être un long fleuve tranquille.

Le champ des possibles est à voir au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 19 décembre.

Publié dans Théâtre

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Autoportrait

Publié le par Michel Monsay

Autoportrait

Pour lire l'interview que j'ai donnée au site Trouver mon photographe, c'est ici

Publié dans Chroniques

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Tu vois, je te l'avais dit !

Publié le par Michel Monsay

Tu vois, je te l'avais dit !

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Jardin paradisiaque

Publié le par Michel Monsay

Jardin paradisiaque

Petit aperçu des neuf magnifiques jardins de la villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Publié dans Photos

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Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art

Publié le par Michel Monsay

Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art

A partir des fonds de la Cinémathèque française et de sa collection personnelle, le couturier imagine «Cinémode», tout à la fois une exposition qui retrace l’histoire du vêtement au cinéma et une rétrospective de ses propres passions. L’enfant terrible de la mode, qui avait l’habitude de rebaptiser les noms de ses collections par d’amusants clins d’œil, Et dieu créa l’homme (1985) ou James Blonde (2011), n’a jamais caché son goût pour le septième art. Un an après sa retraite, Jean-Paul Gaultier revient sur le devant de la scène en revisitant l’histoire du cinéma par ses audacieuses créations et ses propres obsessions cinématographiques, du mélodrame d’après-guerre Falbalas (1945) au cultissime Qui êtes-vous Polly Maggoo (1966), jusqu'aux deux films consacrés à Saint-Laurent (2014). Cinéphile assumé, le créateur a lui-même signé les costumes de films prestigieux, en imaginant entre autres le vestiaire graphique et futuriste du Cinquième Élément ou en dessinant la robe noire de Victoria Abril dans le film Kika de son ami Pedro Almodóvar. Le créateur propose ici une relecture infiniment personnelle d’une histoire du cinéma croisée à celle de la mode, où grands couturiers, metteurs en scène et stars hollywoodiennes se côtoient le temps d’un somptueux défilé. Au-delà de la haute-couture, Jean-Paul Gaultier poursuit son œuvre insolente et baroque, mélangeant les genres, célébrant la différence et contribuant chaque jour un peu plus à l’écriture de l’histoire de l’art dans toute sa diversité. Dans cette très belle exposition, composée de costumes cultes, modèles emblématiques de haute couture, accessoires, photographies, extraits de films, le créateur taille un costard aux stéréotypes en montrant comment la femme est allée vers la liberté et le pouvoir, tandis que l’homme devenait de plus en plus féminin, se libérant des normes virilistes.

A voir à la Cinémathèque jusqu'au 16 janvier.

Voici quelques photos de l'exposition :

Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art
Jean Paul Gaultier met en scène brillamment son histoire des costumes du septième art

Publié dans Expos

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Un nouvel album de toute beauté

Publié le par Michel Monsay

Un nouvel album de toute beauté

A 75 ans, Bernard Lavilliers n'a rien perdu de son talent d'auteur compositeur interprète, et son 22ème album est un petit bijou dont les deux extraits ci-dessous en témoignent. Il a su rester fidèle à lui-même et à ses convictions tout au long de sa carrière en parvenant à se renouveler sans cesse pour chanter les causes perdues sur des musiques tropicales, rocks ou plus apaisées. Dans ce nouvel album à la sublime élégance musicale, il nous raconte de sa voix intense le monde d’aujourd’hui avec poésie et lucidité en mêlant l'intime aux grands enjeux de notre époque. Indiscutablement, l'un des tous meilleurs disques français de l'année.

Publié dans Disques

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Fascinante plongée empreinte de liberté dans la Russie profonde et l'altérité

Publié le par Michel Monsay

Fascinante plongée empreinte de liberté dans la Russie profonde et l'altérité

Grand Prix du Festival de Cannes, ce film finlandais dont l'action se déroule en Russie dans les années 90, qui met en scène deux personnages que tout oppose et qui doivent cohabiter dans un train, est une merveille de film existentiel et ferroviaire. Pourvu d'un humour ravageur qui n'est jamais l'ennemi de la profondeur et de la délicatesse, le cinéaste Juho Kuosmanen, bien aidé par ses deux comédiens incandescents (Seidi Haarla et Yuriy Borisov), signe un enthousiasmant road-movie dans un train qui traverse des contrées enneigées et quelque peu sinistres. La mise en scène agile de Juho Kuosmanen les suit avec affection, et parvient à faire éprouver le mouvement instable dans lequel ils sont pris dans ce train et sur ces rails d'une autre époque. De sa cadence brinquebalante et emballante, sans jamais laisser prise à la mélancolie, qui pourtant menace, Compartiment N°6 explore avec une simplicité déconcertante mais si émouvante ce rapprochement de deux solitudes. Tant et si bien que, le périple achevé, on quitte ses personnages à regret. D'autant que l'on a eu le bonheur de la découverte et du voyage, comme certains films nous l'offrent parfois, dans la Russie profonde sans un filtre enjoliveur. On aimerait être comme cette fille qui n'a peur de rien et se lance sans appréhension dans un voyage vers l'inconnu fascinant, à la rencontre de personnages improbables et à l'exploration de territoires moins balisés qu'à l'accoutumée. Merci au Festival de Cannes de nous ouvrir chaque année des fenêtres vers de nouveaux horizons et de nouveaux cinéastes.

Publié dans Films

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Bravo à L'Équipe pour le choix de sa Une

Publié le par Michel Monsay

Bravo à L'Équipe pour le choix de sa Une

La une de l'Équipe sans foot, c'est tellement rare, qu'on ne peut que les féliciter de ce choix éditorial, d'autant qu'il y avait un France-Nouvelle Zélande en rugby hier soir ! Cela dit, participer à cette mobilisation internationale qui dépasse largement le monde du sport est la moindre des choses pour le quotidien du sport. Mais où est donc passée Peng Shuai ? L’inquiétude demeure à propos de la joueuse de tennis chinoise, qui n’a plus donné de nouvelles depuis le 2 novembre. L’ancienne numéro un mondiale en double, âgée de 35 ans, a accusé de viol sur les réseaux sociaux l’ancien vice-premier ministre, Zhang Gaoli, qui a été de 2013 à 2018 l’un des sept hommes politiques les plus puissants de Chine. Il n'y a malheureusement pas que Peng Shuai, il y a plus d'un million de Ouïghours enfermés dans des camps, sans parler de toutes ces personnes persécutées, emprisonnées ou ayant disparu. Et dire que l'olympisme va être fêté dans quelques semaines dans ce pays ! Pékin espérait que son énorme machine de propagande suffirait à étouffer le scandale qui fait trembler le régime chinois. C’est l’inverse qui se produit. Espérons que la pression internationale ne va pas faiblir, voire même va s'amplifier pour venir en aide à une femme qui a été violée et a eu le courage de le dire dans un pays où le mouvement #MeToo a été étouffé. Même si des photos et vidéos ont fait leur apparition ces dernières heures, sans que leur authenticité n'ait pu être vérifiée de manière indépendante, il est impossible de savoir si la joueuse est libre de ses mouvements et décisions sans coercition ou influence extérieure.

Publié dans Chroniques

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Une plume puissante et lucide sur notre époque

Publié le par Michel Monsay

Une plume puissante et lucide sur notre époque

L'odeur de l'essence, cet excellent morceau, autant dans les paroles plus engagées qu'auparavant et qui possèdent une vraie qualité d'écriture pour dépeindre les dérives d'une société à bout de souffle, que dans la musique, mais aussi dans le clip très réussi, donne le ton du nouvel album d'Orelsan, "Civilisation", qui vient de sortir et dont on n'a pas fini de parler.

Publié dans Chroniques

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