Quartier populaire de Barcelone
Voilà un parcours pour le moins original, commencé lors de la première édition de la Star Academy en 2001, dont Olivia Ruiz s’est très vite démarquée et dont elle est aujourd’hui à des années lumière, et poursuivit avec trois albums qui ont reçu un bel accueil et quatre Victoires de la musique dont deux en tant que meilleur artiste interprète. Fille du Sud au tempérament bouillonnant, originaire d’un village près de Carcassonne, elle revient sur le devant de la scène avec un 4ème disque de toute beauté, indéniablement son meilleur, qu’elle a écrit et composé pour la 1ère fois entièrement seule. A tout juste 33 ans cette artiste piquante atteint une forme de plénitude. Nourrie de ses précédentes collaborations, comme celle de Dionysos dont on reconnaît par moments des restes d’influence, elle s’est créée son propre univers dans un mélange de genres très réussi. Ses racines espagnoles mêlées à son séjour à Cuba où elle est partie seule plusieurs semaines se ressourcer, imprègnent cet album coloré où pop onirique, tango, cabaret fiévreux, rock, ballades douces et enflammées s’enchaînent à travers 12 morceaux à la douce mélancolie. Sa très jolie voix qui a pris une belle assurance au fil des années, se fait mutine, vibrante, exquise, veloutée, émouvante sur une chanson en espagnol avec son père et son frère, ou laissant apparaître une certaine gouaille rappelant délicieusement les chanteuses d’autrefois. Les textes d’une belle qualité aux mots bien sentis sous une couleur plutôt sombre, laissent échapper des teintes plus nuancées allant du calme à la tempête. Après Cuba, Olivia Ruiz est partie à Los Angeles peaufiner et enregistrer son album, avec des musiciens et un producteur américain qui ont indéniablement apporté une nouvelle dimension à sa musique. Cette artiste déjà surprenante jusqu’à aujourd’hui l’est encore plus avec ce disque enthousiasmant qui montre toute l’étendue de son talent.
Olivia Ruiz – Le calme et la tempête – Polydor – 1 CD : 15,99 €.