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spectacles

Un spectacle virtuose d'une rare poésie

Publié le par Michel Monsay

Un spectacle virtuose d'une rare poésie

La chute des anges navigue entre cirque, danse, acrobaties et théâtre en multipliant les superbes images dans des atmosphères claires obscures. Suspendues à un fil, trois silhouettes engoncées dans des pardessus sombres gesticulent, vont et viennent accrochés à leur portemanteau. Cette scène, avec laquelle Raphaëlle Boitel ouvre le spectacle, en dit le burlesque autant que la poésie. L’artiste de cirque, metteuse en scène et chorégraphe a choisi… de ne pas choisir. Son art, comme en liberté, traverse les disciplines faisant de cette créatrice une indisciplinée notoire. Il faut dire qu'elle a été à bonne école, celle d'Annie Fratellini tout d'abord, puis une autre, en scène avec James Thierrée. Depuis elle a fondé sa compagnie et enchaîne les spectacles avec succès. Construite à la manière d’une fresque kaléidoscopique, alternant les séquences, tantôt véloces, tantôt ralenties, La chute des anges questionne l’humanité de demain, sa capacité à survivre, à poétiser un univers où tout est organisé, formaté, conformiste. S’appuyant sur le très beau travail de lumières de son comparse Tristan Baudoin, la musique impressionnante d'Arthur Bison et l'incroyable machinerie de Nicolas Lourdelle, Raphaëlle Boitel imagine une œuvre en clair-obscur entre comédie et tragédie. Loin de toute narration, elle invente des récits, des instants de vie où se croisent entre ciel et terre, hommes, femmes, êtres célestes. Jouant les équilibristes, convoquant poutres aériennes et mât chinois avec la fantastique Alba Faivre, Raphaëlle Boitel signe un spectacle de haute voltige, où virtuosité, grâce et beauté rivalisent d’intensité. Elle nous ouvre, avec ses beaux artistes acrobates, la boite de ses pensées, de ses rêves et de ses cauchemars. Dans le ballet des projecteurs dont les faisceaux semblent danser comme la musique, les acrobates sautent, s’élancent des les airs, se ruent pour combattre un monde de machines qui veut les faire taire. Un monde sans avenir qui formate les hommes. Ce spectacle de toute beauté nous entraîne dans un univers crépusculaire où l’humanité se disloque, mais le message final est plutôt optimiste sur la capacité de l'humain à s'émanciper et à renaître de ses cendres. On en sort éblouit.

La chute des anges est à voir les 3 et 4 mars à Grenoble (38) ; le 7 mars à Bron (69) ; les 10 et 11 mars à Maubeuge (59) ; les 14 et 15 mars à l'Opéra de Massy (91).

Publié dans Spectacles

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La magie de Feu! Chatterton sur scène

Publié le par Michel Monsay

La magie de Feu! Chatterton sur scène

Jeudi dernier, ils étaient en concert au Zénith de Paris à l'occasion de la tournée "Palais d'argile", et ils ont ébloui le public de leur talent et leur générosité. Des paroles poétiques, de la musique qui secoue ou qui transporte, une forte présence sur scène, Feu! Chatterton est aujourd'hui le groupe phare du rock français. Palais d’Argile, leur magnifique troisième album produit avec le compositeur électro Arnaud Rebotini, chante notre époque avec vitalité et romantisme. Entre poésie romanesque et rock progressif, le groupe déchaîne les foules grâce à leurs sonorités uniques et surtout avec cette fougue qui les a toujours habités. De sa voix singulière et profonde qui fascine instantanément, Arthur Teboul chanteur charismatique et auteur des textes de Feu! Chatterton a dès les débuts du groupe marqué les esprits avec son allure de dandy décalé, entre zazou ironique et conteur possédé avec une étonnante capacité d’incarnation. Les quatre musiciens du groupe ne sont pas en reste et participent pleinement à l'euphorie que leur musique procure sur scène, très dansante par moments et lyrique par d'autres, accompagnant magnifiquement les paroles à la puissance littéraire et politique dont Arthur Teboul a le secret. Indéniablement, il faut les avoir vu au moins une fois en concert pour mesurer la magie Feu! Chatterton.

Pour les voir en concert en France, voici les dates ici

Publié dans Spectacles

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Le merveilleux folk-rock romantique et littéraire d'Elliott Murphy

Publié le par Michel Monsay

Le merveilleux folk-rock romantique et littéraire d'Elliott Murphy
Le merveilleux folk-rock romantique et littéraire d'Elliott Murphy

Comme chaque mois de mars depuis son arrivée à Paris en 1989, l'artiste américain Elliott Murphy a investi le New Morning vendredi et samedi dernier pour fêter son anniversaire. Cet auteur-compositeur-interprète et guitariste, qui habite tout près de la mythique salle parisienne, est ce qu'on appelle un artiste culte. En d'autres termes, il n'a jamais vendu des millions de disques ni rempli des stades mais il a des fans fidèles dans le monde entier qu'il parcourt inlassablement depuis 50 ans, date de parution de son premier album, « Aquashow ». Fils d'un producteur de comédies musicales et d'une actrice, Elliott Murphy a grandi à Long Island, près de New York. Il est de la génération de Bruce Springsteen, avec lequel il est ami depuis 1973 et a chanté et joué maintes fois, y compris lors des derniers passages du « Boss » au Stade de France et à l'AccorHotels Arena. Il a aussi côtoyé Lou Reed, Patti Smith et David Bowie entre autres. Promu nouveau Dylan à ses débuts parce qu'il essayait d'écrire des paroles un peu moins stupides que les chansons rock habituelles, il propose toujours à 73 ans de sa voix chaude, caverneuse et profonde un rock and folk poétique et élancé du meilleur goût. Fort bien entouré d'une violoniste, d'un batteur et d'un excellent guitariste, Olivier Durand, Elliott Murphy a délivré deux heures durant une musique enthousiasmante, généreuse, qui a mis en valeur le don mélodique de ses premiers disques, que l'on a retrouvé en 2017 sur le très bel album "Prodigal son".

Voici trois exemples de ses prestations, la première en acoustique et les deux suivantes sur scène, et un extrait de l'album "Prodigal son" :

Publié dans Spectacles

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Un big band au swing euphorisant

Publié le par Michel Monsay

Un big band au swing euphorisant

Fondé en 2011, Umlaut Big Band est un orchestre de 14 musiciens virtuoses français presque tous issus de l’exigeant Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et dirigés par le saxophoniste Pierre-Antoine Badaroux. Avec aujourd’hui plus de 200 morceaux à son répertoire, l’ensemble retrace l’histoire des Big Band des années 1920-40. À chaque concert, le Umlaut Big Band concocte un programme sur mesure, où des œuvres rares et oubliées côtoient les grands noms de ces années-là, pour rendre cette musique dans toute sa dimension festive, dansante et euphorique. Le choix privilégié de jouer le plus souvent entièrement en acoustique, sans aucune amplification, favorise une proximité avec le public et propose une expérience directe et chaleureuse que peu d’orchestres savent impulser. Le concert qu'ils ont donné samedi soir au New Morning s'intitulait une brève histoire de swing, où ils ont pu régaler le public avec ce fabuleux jazz de Duke Ellington, Count Basie, Benny Carter ou Mary Lou Williams, qui donne une envie irrépressible de battre la mesure ou de danser. C'est une musique très exigeante à jouer, avec beaucoup de difficultés techniques, et si l'on tend l'oreille, le swing déborde d'inventivité et de dynamisme, ses arrangements sont parfois très complexes, avec une grande richesse de timbres. Le Umlaut Big Band restitue le modernisme de ce jazz hors d'âge sans le trahir et nous enchante.

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La nouvelle perle du jazz vocal

Publié le par Michel Monsay

La nouvelle perle du jazz vocal
La nouvelle perle du jazz vocal

Cette jeune chanteuse franco-taïwanaise de 32 ans, qui vient de sortir un très beau deuxième album en septembre dernier, était sur la scène du Sunside le 4 février et a enchanté le public par le timbre chatoyant, suave et les modulations de sa voix, qui rappelle l’esprit et le souffle des grandes dames du jazz. Outre ses qualités vocales, Estelle Perrault s'affirme également comme auteure et compositrice en signant six des huit morceaux de son dernier disque dans un bel équilibre entre classicisme et modernité mélodique. Entourée de quatre excellents musiciens, piano, contrebasse, batterie et saxophone lors du concert au Sunside (trompette sur l'album), elle nous offre un jazz plein de swing, de groove et de sensibilité. Estelle Perrault a grandi entre Taïwan, le Canada anglophone et la France. Forte de ces trois cultures, c’est à travers un parcours atypique, elle a notamment fait des études de droit, qu’elle a forgé cette identité singulière que l’on retrouve dans son interprétation musicale, dont le style est influencé par Ella Fitzgerald et Billie Holiday. Dans sa musique et son chant, Estelle Perrault fait preuve d’une sincérité et d'un naturel aussi touchant qu’évident, comme si elle se trouvait toujours exactement où il faut, comme il faut. Impossible de ne pas succomber.

En attendant son prochain concert, il y a son album "Dare that dream" qui comporte deux reprises qu'elle interprète divinement ci-dessous.

Publié dans Disques, Spectacles

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Saisissant ballet entre tradition et modernité

Publié le par Michel Monsay

Saisissant ballet entre tradition et modernité
Saisissant ballet entre tradition et modernité
Saisissant ballet entre tradition et modernité
Saisissant ballet entre tradition et modernité
Saisissant ballet entre tradition et modernité
Saisissant ballet entre tradition et modernité

Chaillot a tissé des liens serrés depuis plusieurs années avec Marcos Morau et son art protéiforme. Sa danse se gorge d’images et de mots, inventant un langage corporel à nul autre pareil. Les récompenses tombent, les commandes affluent, faisant du chorégraphe de La Veronal, sa compagnie, un des plus en vue de la scène européenne. Preuve en est, "Sonoma", son dernier spectacle a clôturer la 75e édition du Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur du Palais des papes, le plateau le plus monumental du spectacle vivant. Cette œuvre impressionnante, visuellement et musicalement remarquable, notamment avec ses percussions puissantes, a fait se lever une majeure partie des 1947 spectateurs de la Cour d’honneur pour acclamer les neuf danseuses sidérantes d'intensité, de même qu'à Chaillot samedi 22 janvier. Vague de corps virtuose, ensembles très graphiques chorégraphiés au cordeau, travail sur le rythme : tout est empreint d’une folle énergie. Le chorégraphe revisite les processions de son Espagne natale comme le sacré des corps. De son inventivité, doublée d’un goût pour les tableaux vivants, résulte une transe à la beauté léchée où le chorégraphe orchestre une cérémonie de possession qui revisite intensément le passé pour faire trembler le présent. Marcos Morau explique : "Aujourd’hui, nous vivons l’histoire à toute vitesse, si rapidement et à un rythme si effréné que nous parvenons à peine à la suivre. Plus personne ne sait vraiment ce qui se passe. J'ai conçu ce spectacle pour traduire la volatilité du monde actuel, le côté zapping permanent, le manque d’ancrage des gens avec ce flot d’infos en continu. Nous tombons en avant et, au cours de cette chute accélérée, comme sur des montagnes russes, nous crions. Sonoma serait alors ce son du corps en train de chuter, notre rage pour continuer à croire que nous sommes vivants, que nous sommes éveillés." Le poids du catholicisme, de la culture et du passé, le folklore, l’irrationnel se lovent dans les plis de cette fresque polyphonique, qui fait souvent référence à Luis Buñuel et a été écrite après le confinement lié au Covid, d'où ressort un besoin viscéral d'exister. Un spectacle puissant.

Sonoma est à voir jusqu'au 28 janvier à Chaillot, Théâtre national de la danse.

Publié dans Spectacles

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Un antidote à la déprime ambiante

Publié le par Michel Monsay

Un antidote à la déprime ambiante

Après un premier one-man-show très réussi, Molière de l'humour 2017, Vincent Dedienne, que l'on a vu entre-temps au théâtre et au cinéma sans oublier ses chroniques très mordantes à la radio et la télé qu'il a arrêtées aujourd'hui, revient avec un second spectacle, qu'il présente ainsi : «Après avoir fait le tour de mon nombril, j’ai décidé de tourner un peu autour des vôtres... Si ça chatouille, tant mieux». Vincent Dedienne ne se contente pas de tourner autour, il y enfonce une plume acérée et vénéneuse, assis ou virevoltant autour d'un piano qui sert à tout sauf à la musique. Il nous présente une imparable galerie de portraits qui font mouche, y compris, preuve du talent de l'humoriste, quand il s’agit d’archétypes, tel celui du chorégraphe qui tyrannise ses élèves. Parmi ces personnages, il y a celui qui savoure les enterrements de célébrités, celle qui voue sa belle-mère aux gémonies, une riche bourgeoise qui écrase sa femme de ménage de tout son mépris social, une voyagiste fascinée par Xavier Dupont de Ligonnès, un comédien plus préoccupé par ses placements de produits que par son film, un CRS facho « redresseur » de chansons françaises, un présentateur de flash d'infos cocaïné qui tyrannise ses collègues, ou un chanteur fou amoureux de lui-même qui se contorsionne perché sur le piano. Telle une bande de pieds-nickelés, tous ont la fâcheuse manie de se prendre les pieds dans le tapis, poussés par un Vincent Dedienne qui se plait à les tourner gentiment en ridicule au fil de ce qui prend progressivement l’allure d’un jeu de massacre. Son écriture incisive et virtuose coule comme un jaillissement ininterrompu. Les formules font mouche, les mots sont cruels, les tableaux sont désopilants d'absurde, et parfois glaçants. Les obsédés du politiquement correct en seront pour leurs frais. Si l'on rit quasiment de bout en bout, la nostalgie n'est jamais très loin chez Vincent Dedienne, dont l'humour à la fois tendre, poétique et loufoque, qui n’est pas fait de punchlines mais de situations, de réflexions et de dérision sur notre époque, est une fois encore, autant dans l'écriture que dans l'interprétation, de haute volée.

Le spectacle est à voir au Théâtre des Bouffes du Nord jusqu'au 29 janvier, puis en tournée.

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Encantado, l'hymne à la vie de Lia Rodrigues

Publié le par Michel Monsay

Encantado, l'hymne à la vie de Lia Rodrigues

Un océan de tissus bariolés recouvre le plateau d’Encantado, nouveau spectacle de la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues. Après avoir déroulé sur la scène l’immense patchwork bigarré que composent une centaine de couvertures aux couleurs et motifs variés, onze interprètes font un à un une nouvelle entrée. Nus et dans un parfait silence, ils s’emparent chacun à leur manière des tissus, inventant mille et une façons de couvrir et découvrir leur corps ou leur tête. Tour à tour humains, animaux, végétaux ou minéraux, ils s’engagent dans un rituel de plus en plus festif, de plus en plus choral. Tels des divinités farceuses ils plongent leur regard dans le nôtre, arborent des sourires malicieux, grimacent, grognent, font la noce. Ce dispositif, d’une grande beauté plastique, se compose en réalité d’une centaine de couvertures achetées sur un marché de Rio par Lia Rodrigues, qui est très attachée à des matériaux modestes et quotidiens. Dans un Brésil malmené par Bolsonaro et meurtri par la crise sanitaire, son Centre d’Arts est installé à Rio dans la favela de Maré, Lia Rodrigues a cherché comment dans sa nouvelle création réenchanter le quotidien. Pour ce faire elle s’est inspirée des « incantados », qui sont des esprits afro-amérindiens se déplaçant entre ciel et terre, transformant les jungles ou les eaux en lieux sacrés et ayant des pouvoirs de guérison. Avec une inventivité remarquable, la chorégraphe et ses superbes interprètes créent un monde où une humanité de toutes les couleurs, genres, nationalités se confond avec la nature, sur une bande-son composée de la musique et des chants du peuple Guarani Mbya, joués pendant la manifestation des indigènes brésiliens contre l'appropriation de leur terre par le gouvernement Bolsonaro, à Brasília en août dernier. La lenteur et le silence du début du spectacle fait place au fur et à mesure d'une intensification de la musique et de la scansion du rythme, à une transe dansée qui agit comme un rituel enchanteur contre la domination raciale et sexuelle.

A voir jusqu'à demain soir au Cent-Quatre à Paris, puis à Brive, La Rochelle, Angoulême, Bayonne, Pau, Saint-Médard en Jailles, Niort, Poitiers.

Encantado, l'hymne à la vie de Lia Rodrigues

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Un magnifique spectacle de haute voltige d'une grande poésie

Publié le par Michel Monsay

Un magnifique spectacle de haute voltige d'une grande poésie

Depuis plus de 15 ans, la Compagnie XY se réinvente à chaque projet et revendique avec ferveur un système de travail horizontal où le collectif est placé au centre de ses processus de création et de sa philosophie. Souhaitant confronter leurs pratiques acrobatiques à d’autres regards et sensibilités, chaque nouvelle pièce est l’occasion pour cette équipe de haut vol de collaborer avec des invités aux parcours artistiques complémentaires. Leur dernière création Möbius invite le chorégraphe Rachid Ouramdane, directeur de Chaillot, Théâtre national de la danse, et explore les possibilités de la figure acrobatique académique sous l’angle d’une déconstruction poétisée. Ils sont dix-neuf acrobates, experts en portés, toujours main dans la main, épaule contre épaule, tête contre tête, ils ne touchent presque pas terre et enchaînent les figures d'un spectacle en forme de grand mouvement acrobatique collectif aux architectures mobiles et aux sculptures vivantes les plus époustouflantes. La précision des figures acrobatiques est ici une obligation, même si elle n'entrave jamais la poésie du résultat. Les interprètes proposent une autre expérience de la chute, d’une tour à quatre, ils font un effondrement d’une grande beauté, quand d’autres corps viennent soutenir la descente dans un continuum qui suspend le temps. Le déclin et l’effet domino deviennent des principes chorégraphiques, des vagues se forment, la fluidité et la virtuosité des gestes nous fascinent. Un peu plus d'une heure durant, les dix-neuf acrobates échappent aux contraintes de la gravité pour offrir un spectacle qui procure de l'émerveillement dans les yeux du public, qui à la fin se lève pour les acclamer avec une rare spontanéité.

A voir jusqu'au 28 novembre à l'Espace Chapiteaux de La Villette.

Publié dans Spectacles

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