Le lyrisme lui va si bien
Quel bonheur de retrouver Dominique A deux ans après sa première Victoire de la musique tant méritée, et trois ans après son superbe précédent album « Vers les lueurs », chroniqué dans ces colonnes. Son public s’est enfin élargi, lui qui est une référence pour de nombreux artistes depuis déjà plusieurs années, et ce nouveau disque devrait encore amplifier le mouvement. Autant le dire tout de suite, son dixième recueil de chansons est une merveille, tant par sa beauté musicale que par ses textes sublimes, le tout donnant un frisson ininterrompu de 39 minutes. A 46 ans, cet auteur compositeur interprète livre un album composé de 12 morceaux oscillant entre grande chanson française de qualité et poésie rock, qui une fois de plus sera encensé par la critique tant l’ambition artistique est tellement au-dessus de ce qui se fait par ailleurs. Qu’il chante l’amour, le voyage, l’ailleurs, l’océan, il le fait à la manière d’un orfèvre où chaque mot judicieusement choisi donne une fabuleuse dimension à son propos. Des mélodies belles à pleurer accompagnent ces véritables poèmes, où les cordes très présentes tout au long de l’album apportent un lyrisme auquel il est difficile de résister. Pour autant certains morceaux sont légèrement plus rocks mais il se dégage de l’ensemble une sérénité, une douceur qui traduisent un changement d’état d’esprit de l’artiste. Reste la voix si reconnaissable, à la fois étrange, sensuelle, frémissante, qui nous saisit dès les premières mesures et nous transporte vers des horizons empreints de grands espaces et d’un romantisme intemporel. Bercé par une savoureuse mélancolie, cet album indispensable assoit un peu plus Dominique A, conteur, mélodiste et interprète exceptionnels, au sommet de la chanson française.
Dominique A – Eléor – Cinq 7 – 1 CD : 15,99 €.
Une architecture engagée
A la tête de l’agence XTU avec son associé et mari, Nicolas Desmazières, Anouk Legendre est au cœur d’un renouveau de l’architecture, à la fois plus environnementale, originale et innovante. Parmi ses superbes réalisations, le pavillon France de l’exposition universelle de Milan, la cité des civilisations du vin à Bordeaux et un musée de la préhistoire en Corée du Sud.
Se présenter à une exposition universelle pour un architecte est forcément un grand moment, le pays voulant montrer ce qu’il est capable de faire à travers des projets spectaculaires. De plus, le thème de l’alimentation a fortement motivé Anouk Legendre et son équipe, qui souvent incorpore du végétal et de l’agriculture urbaine dans ses réalisations architecturales. D’ailleurs sur celle-ci, du houblon pousse dans la façade. Le projet tout en bois qu’elle a proposé a fait l’unanimité, avec des formes libres, des découpes innovantes et la valorisation d’une filière bois en plein essor pour la construction, depuis la baisse de consommation de papier liée à Internet. Très original, le pavillon français, qui évoque un marché, est un paysage renversé de vallée, collines et montagnes, avec une scénographie non pas au sol mais au plafond dans des caissons qui forment l’architecture du bâtiment. L’aspect novateur intervient aussi dans la conception en 3D avec des logiciels très sophistiqués, et dans la structure de la charpente totalement invisible. Entièrement démontable et réutilisable, ce très beau bâtiment aura une vie à la fin de l’exposition universelle le 31 octobre, puisqu’il sera mis en vente prochainement au plus offrant.
Changer les villes
Chaque nouveau projet est l’occasion pour Anouk Legendre de nouvelles expériences pour faire évoluer l’architecture et l’urbanisme vers d’autres pratiques, tout en mettant en valeur le sujet dont il est question. Une cellule de recherche est intégrée au sein de son agence, qui étudie les échanges possibles entre l’architecture et le végétal : « Nous voulons montrer que la ville peut être productive. Demain, beaucoup de matériaux vont disparaître, il nous faut trouver des systèmes pour anticiper les pénuries à venir, d’où l’intérêt de développer une agriculture urbaine. Pour cela, nous nous sommes fortement engagés avec des industriels dans les biotechnologies pour répondre aux enjeux de demain. »
Cette novatrice dans l’âme sent que l’état d’esprit est en train de changer, la ville de Paris notamment a lancé un grand appel d’offres pour réinventer la ville : « En raison de l’accroissement de la population et des économies d’énergie, nous allons devoir concevoir des villes plus denses, et pour que cela soit vivable et agréable, il va falloir trouver d’autres façons de faire entrer le végétal dans la ville, sur les murs et les toits notamment. » L’agence XTU apporte une nouvelle approche du métier d’architecte, en provoquant des partenariats inhabituels avec des professeurs d’université, pour utiliser leur procédé afin d’en faire des systèmes pour le bâtiment.
Des bâtiments hors-normes
A la différence des grandes stars de l’architecture, Anouk Legendre déploie une énergie énorme pour rentrer dans le budget initial d’un projet. Avec son équipe, elle a une vingtaine de réalisations à son actif, dont la cité des civilisations du vin à Bordeaux qui ouvrira dans un an et qui montre sa capacité à créer des bâtiments hors-normes : « Ce musée élaboré comme une cathédrale, avec une charpente entièrement en bois, est un hommage au génie du vin et de la Garonne qui coule juste à côté. ». De même avec le musée de la préhistoire en Corée du Sud, où le projet futuriste et harmonieux de XTU a été choisi en 2006 parmi 600 candidats du monde entier : « L’harmonie étant le fondement de la culture coréenne, notre projet se présente comme une calligraphie dans un paysage sauvage et montagneux, je pense que la sérénité qui s’en dégage a séduit le jury. » Anouk Legendre a une nouvelle fois dépassé les limites de son métier, en réalisant outre le bâtiment, la scénographie et les contenus du musée avec l’aide de célèbres préhistoriens. Autre concours gagné, le projet de maison des civilisations à La Réunion, conçu en énergie positive, en ventilation naturelle et favorisant les filières locales. Il a malheureusement été arrêté la veille du démarrage du chantier pour cause d’élections régionales perdues.
Original et environnemental
Le talent d’Anouk Legendre et son équipe s’exprime aussi sur des plus petites surfaces comme la chocolaterie de Patrick Roger à Paris, boutique galerie très originale, conçue comme une bulle d’arômes étirée avec des formes et des volumes audacieux. Les tours de logements sont un aspect important de l’activité très diversifiée de XTU, et celle en cours de finitions réalisée à Strasbourg est vraiment précurseur en la matière puisqu’elle sera à énergie positive. Autrement dit la tour produira plus d’énergie grâce à des panneaux photovoltaïques que ses habitants n’en consommeront. Le côté échange social est aussi une priorité pour l’agence dans ce genre de projets, avec ici un grand local collectif en haut de la tour avec vue sur la ville, pour encourager les gens à faire des activités ensemble. Autre réalisation à Nanterre, une tour avec cette fois des serres de 20 m² en façade pour les logements côté sud, et pour les autres la possibilité de cultiver un potager sur le toit. Comme le dit Anouk Legendre : « Si nous architectes qui sommes à la base de la construction des villes et à l’affût de solutions révolutionnaires, n’engendrons pas de nouveaux usages pour faire évoluer la société, personne ne le fera. »
La révolution des micro-algues
Parmi les nombreuses innovations qu’Anouk Legendre apporte à l’architecture, il en est une qui lui tient particulièrement à cœur depuis 8 ans, les micro-algues : « Le plus dur est de faire progresser une idée vers sa réalisation. Pour les micro-algues, c’est la rencontre entre plusieurs domaines. Outre la recherche de financement, il a fallu convaincre différents industriels de travailler ensemble, monter une filière de production et développer un marché. Une façade contenant des micro-algues, c’est le capteur solaire biologique du futur. » Ce projet a remporté le concours du Fonds unique interministériel, qui récompense l’innovation industrielle, cela lui a valu une subvention de 2 millions d’euros. Une première tour d’une dizaine d’étages à Marne la vallée se verra équiper d’une telle façade d’ici la fin de l’automne. Ces cultures de micro-algues sur les façades permettront de réaliser des économies d’énergies, de lutter contre la pollution en épurant l’air, et de fabriquer des cosmétiques, médicaments et aliments.
Un investissement total
Les moments les plus exaltants pour un architecte sont celui de la victoire lors d’un concours et l’attribution d’un projet, mais aussi celui, durant la construction, où le bâtiment se met à exister et lève l’interrogation sur la force qu’il dégage. A côté de cela, les concours perdus ou les projets arrêtés, malgré les mois de recherche et d’élaboration, font aussi partie du quotidien d’Anouk Legendre. Elle s’insurge contre l’image de doux rêveur qui accompagne son métier, alors que la réalité est toute autre : « C’est un métier à la confluence de tous les autres, nous devons comprendre et coordonner les différents acteurs d’un projet, du client aux ingénieurs, en passant par les industriels et les chefs de chantier. Outre l’aspect créatif, c’est un métier très technique où il faut se montrer aussi un bon gestionnaire pour respecter les prix. »
Après avoir hésité entre la peinture et l’agronomie, la jeune fille originaire du Gers qui rêvait de redynamiser les territoires de son enfance, choisit d’entreprendre des études d’architecture incluant une formation de paysagiste et de géographe, commencées à Bordeaux et finies à la Sorbonne. Elle y rencontre son futur mari, également architecte. Rapidement, ils présentent des concours, les gagnent et au bout de trois ans décident de monter leur propre agence en 1994. Leurs premières commandes sont des universités à Lille et à Rennes. Parallèlement, elle s’investit dans une action associative de quartier où elle est déjà une agitatrice d’idées pour le développement économique, social et culturel.
Pierre par pierre
Lorsqu’elle a peu de temps, Anouk Legendre aime se plonger dans la littérature japonaise, marcher dans Paris pour respirer l’air du temps, ou voyager à l’autre bout du monde pour aller admirer des paysages et les dessiner. A force de ténacité, à 50 ans, elle enchaîne avec son équipe les gros projets et espère en gagner d’autres à l’étranger, mais son désir le plus cher est de continuer à être un agent provocateur du renouveau des villes : « Nous participons à la construction d’un monde meilleur mais nous ne sommes qu’une petite pierre dans un océan. »
« Nous ne voulons pas d’une Europe uniforme mais unie »
Quatre fois ministre sous trois Présidents différents, Michel Barnier s’est longtemps investi pour la Savoie en étant député, sénateur, président du conseil général et l’homme clé des J.O. d’Albertville en 1992. Son autre engagement fort est l’Europe, où il a été député, commissaire et aujourd’hui conseiller spécial pour la sécurité et la défense auprès de la Commission européenne.
Que va changer l’arrivée de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne ?
Michel Barnier - La Commission de M. Barroso, à laquelle j’ai appartenu en étant chargé du marché intérieur de 2010 à 2014, a dû faire face à la crise financière et au risque d’explosion de la zone euro en raison de la Grèce. Il y avait une volatilité générale des marchés, pas de confiance entre nous et pas de confiance des autres régions du monde dans l’Europe. Si vous ne commencez pas par rétablir de la stabilité, rien n’est possible. Nous l’avons fait, cela nous a pris 4 ans, et aujourd’hui Jean-Claude Juncker a raison de mettre l’accent désormais sur l’investissement et la croissance. Il arrive avec de nouvelles méthodes qui devraient se traduire par davantage de collégialité et de rapidité dans les décisions. La Commission joue un rôle de "Premier Ministre européen" en quelque sorte, en proposant des budgets, des politiques, des lois, des débats aux deux chambres décisionnaires : le Conseil européen et le Parlement européen.
Pourquoi l’Europe est-elle vécue encore aujourd’hui par les français comme une contrainte voire un problème ?
M.B. - Les contraintes et les directives liées à l’Europe ont toutes été élaborées avec l’accord de la France, chacun doit donc assumer ses responsabilités. Je trouve dangereux la déconnexion entre l’action démocratique des institutions européennes pour élaborer des lois qui nous concernent tous, et le débat national. Les élus devraient se saisir des propositions de lois européennes pour ouvrir des débats locaux afin qu’il y ait une information, un dialogue, des critiques, et ensuite les transmettre aux ministres français et aux députés européens. Nous avons trop souvent considéré que la politique européenne était de la politique étrangère, beaucoup d’hommes politiques aiment dire lorsqu’il y a un problème que c’est la faute de Bruxelles, et nous n’avons pas créé de courroie de transmission entre l’échelon européen, l’échelon parisien et l’échelon local. Il n’est pas trop tard pour que cela change, l’Europe est toujours en construction et je pense que les français ont compris que si nous ne restons pas ensemble, nous européens, nous sommes foutus.
Aussi, la construction européenne ne peut pas être trop simple. Si c’est simple c’est uniforme, et nous ne voulons pas d’une Europe uniforme mais unie. Le prix à payer pour que chacun des 28 pays garde son identité est une certaine complexité des instituions européennes.
Qu’allez-vous conseiller à la Commission européenne en matière de sécurité et de défense après les récents attentats ?
M.B. - Ces menaces violentes venues de l’organisation appelée état islamique et d’Al-Qaeda avec des points d’appui parmi nos propres citoyens, comme on l’a vu récemment avec les attentats de Charlie hebdo, du magasin Hyper Casher, ou au Danemark et au musée juif de Bruxelles, exigent des réponses communes. Les services nationaux de renseignements doivent coordonner davantage leurs efforts, le contrôle des frontières doit être plus rigoureux et il faut accélérer la mutualisation de tout ce qui est lié à la sécurité européenne. Sans copier les américains, il faut néanmoins ne pas être naïf. Un exemple: nous devons avoir les outils de contrôle de l'identité des passagers aériens, nous savons très bien que ces terroristes prennent l’avion.
Nous sommes aussi plongés dans une autre crise, à l'est de l'Europe avec l'agression russe en Ukraine. Cela nécessite également de revoir les moyens européens en matière de défense. Ici, la clé préalable est que nous ayons une politique étrangère commune. Si nous ne réfléchissons pas ensemble en amont, nous ne pouvons pas aboutir dans l’urgence à des positions communes au moment où la crise se déclenche. C’est comme cela que l’unité européenne a explosé lors de la guerre en Irak. La solution réside dans le travail qui se fait patiemment et commence à porter ses fruits dans le service diplomatique extérieur commun. La question diplomatique et militaire est un sujet sensible qui est au cœur de la souveraineté nationale, elle est régie par la règle de l’unanimité au sein de l’Union avec un droit de veto, mais nous devons avancer.
Dans quels domaines l’Europe peut-elle faire des progrès à 28 ?
M.B. - Si nous n’agissons pas ensemble, chacun des pays européens sera définitivement sous-traitant et sous influence des chinois et des américains. Nous devons trouver des accords à 28 dans des domaines comme l’énergie, le numérique et l’industrie. Pourquoi n’aurait-on pas la même audace pour préserver une base industrielle européenne comme celle que l’on a eue pour créer la politique agricole commune ? Je voudrais que l’on retrouve l’esprit de la CECA, la communauté européenne du charbon et de l’acier, toute première étape de l’Europe en 1952. Il nous faudrait cette audace aujourd’hui dans le monde tel qu’il est, où nous devons réduire notre dépendance énergétique à l’égard des russes, des pays d’Afrique et du Proche-Orient. La mise en œuvre du plan Juncker, un programme d’investissements de 300 milliards d’euros, devrait favoriser la relance de l’économie européenne, notamment dans les domaines que je viens d’évoquer.
Les efforts demandés à la France vous semblent-ils justifiés, et à la Grèce ?
M.B. - Pourquoi la France serait-elle incapable de faire les efforts que les autres pays ont faits ? Avec une dette qui va atteindre 95% de son PIB, la France fait partie des plus endettés. Le chômage de notre pays est dû à l’absence de réformes qui permettraient à ceux qui investissent d’avoir envie de le faire chez nous. Le poids des charges et des impôts, l’instabilité fiscale sont des problèmes propres à la France, et ce n’est pas Bruxelles qui le dit mais Louis Gallois dans son rapport il y a deux ans. Ce rapport, fait par un homme de gauche qui sait ce qu’est l’entreprise, dit exactement ce qu’il faut faire, il devrait être le livre de chevet de tout Premier Ministre. On en trouve des éléments dans la loi Macron mais nous n’allons pas assez vite ni assez loin. Nous ne pouvons pas continuer à payer notre fonctionnement d’aujourd’hui sur le dos de nos enfants.
Les efforts qui sont demandés à la Grèce doivent être plus justes, mieux répartis, il faut éviter de toucher des populations déjà très fragiles. Ce que paient les grecs aujourd’hui, c’est 30 ans de gouvernance entachée par la fraude, la corruption et l’absence de réformes. Le pays est entré trop vite dans la zone euro alors qu’il n’était pas prêt, d’autant qu’il avait fourni des chiffres faux, mais aujourd’hui il n’a pas d’autre solution que d’y rester. Nous devons être solidaires en ajustant les efforts et en donnant du temps à la Grèce, tout en préservant la ligne pour que le pays rembourse le plan de soutien de 240 milliards d’euros qui lui a été accordé.
Quelle est selon vous la bonne solution pour combattre le FN ?
M.B. - Le FN est fort parce que les autres sont faibles. Il ne faut pas stigmatiser les électeurs, qui souvent expriment une déception dans leur vote, mais plutôt tenter de retrouver leur confiance par un comportement exemplaire. En faisant ce que l’on dit, en ne promettant pas tout à tout le monde, en étant rigoureux. Le FN se nourrit de la colère, de la souffrance, du chômage, de l’exclusion. Il faut donc que ce pays en faisant les réformes nécessaires, en s’appuyant sur l’Europe, retrouve de l’emploi. Beaucoup de familles ne voient pas d’avenir pour leurs enfants. Ce ne sont pas des slogans mais des arguments qui permettront de combattre le FN, en démontrant à quel point leur programme économique est absolument insensé. Quitter l’Europe, abandonner la PAC, sortir de l’Euro et se retrouver tout seul, aurait pour conséquence de faire perdre 20 % de leur argent à tous les épargnants français, de nous mettre dans la main des marchés financiers, et nous perdrions également tout ce qu’il nous reste de souveraineté et d’indépendance. Il faut faire appel à l’intelligence des citoyens en leur expliquant les dangers des théories du FN.
Quelques repères
Originaire de l’Isère et diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, il se consacre à la Savoie, dont il devient à 27 ans, le plus jeune député de l’hémicycle. Il est ensuite Président du Conseil général puis sénateur, et bien évidemment l’homme des JO d’Albertville avec Jean-Claude Killy. Il entame une carrière ministérielle en 1993, à l’environnement, puis plus tard aux affaires européennes, aux affaires étrangères et enfin à l’agriculture. Très impliqué dans la construction européenne, il est député européen puis deux fois commissaire. Aujourd’hui à 64 ans, également membre du Conseil d’Etat, il vient d’être nommé conseiller spécial auprès de la Commission européenne pour la sécurité et la défense.