Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Hilarante comédie à tiroirs qui rend hommage à l’artisanat du cinéma

Publié le par Michel Monsay

Hilarante comédie à tiroirs qui rend hommage à l’artisanat du cinéma

"Coupez !" est une magnifique déclaration d’amour au cinéma mais aussi à ceux qui le font. Avec une structure narrative complexe qui réserve son lot de rebondissements, l’ovni brille par son écriture aux petits oignons, qui manie un humour absurde savoureux dans les dialogues et les situations en décalage complet, et par sa mise en scène inventive, précise et rythmée. Michel Hazanavicius, à qui l'on doit "The artist" et ses innombrables récompenses, mais aussi les deux premiers OSS 117 avec Jean Dujardin, nous offre un bijou de comédie où les vannes fusent aussi rapidement que le grand guignol prend possession de chaque situation. On est dans l’absurde, le burlesque, un grand bazar où chaque personnage arrive à briller dans l’unique but de nous faire rire. Et à ce jeu-là, Romain Duris est désopilant, ainsi que toute la troupe qui s'en donne à cœur joie. Michel Hazanavicius est un cinéaste qui aime le cinéma, dans toute sa dimension, sous toutes ses coutures. Roi du pastiche, du détournement et du montage, il s’attaque avec "Coupez !" au film de genre. Mais un genre peut en cacher un autre. En nous racontant la laborieuse mise en œuvre d’un film de zombies, le réalisateur nous offre une incroyable comédie de cinéma. Les OSS étaient un clin d’œil aux séries B d’espionnage et "The Artist", aux grands mélos made in Hollywood. " Coupez !" est un hommage à ses petites troupes qui fabriquent un film, le bricolent, l’imaginent, se surpassent quand survient la catastrophe, l’imprévu qui ne figure pas dans le scénario. Beauté de l’engagement, on y croit, on tourne, quoi qu’il advienne, quoi qu’il en coûte. Michel Hazanavicius s’amuse de cette mise en abîme en réalisant trois films en un, sans accroc, raccord parfait. Ce film délirant, qui a fait l'ouverture du Festival de Cannes, confirme le talent du cinéaste et de Romain Duris pour la comédie, et offre au spectateur une expérience unique des plus réjouissantes.

Publié dans Films

Partager cet article
Repost0

Coco dans toute sa splendeur ...

Publié le par Michel Monsay

Coco dans toute sa splendeur ...
Coco dans toute sa splendeur ...
Coco dans toute sa splendeur ...

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques

Publié le par Michel Monsay

On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques

Figure majeure du Street art, Miss. Tic vient de mourir à l'âge de 66 ans. Peignant sans relâche ses amazones sexy, autant proies que prédatrices, sur les palissades et les murs de béton. « Je dessine des femmes pour redonner du corps à la langue », résumait-elle. Les phrases l’obsédaient autant sinon plus que le dessin, elle pouvait passer des journées entières à les faire tourner dans sa tête pour trouver la bonne formule. Miss. Tic restera une artiste pionnière inoubliable, qui aura su éveiller les consciences, pour faire descendre l’art dans la rue, mais aussi pour émanciper l’image des femmes.

Voici quelques unes de ses œuvres :

On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques
On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques
On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques
On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques
On adorait ses silhouettes sexy et ses aphorismes poétiques

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

Un mélodrame familial intense et fascinant

Publié le par Michel Monsay

Un mélodrame familial intense et fascinant

"Frère et sœur" condense à lui seul tout ce qui fait la grandeur du cinéma d’Arnaud Desplechin. D’abord, comme à son habitude, c’est un film très écrit. L’art, le théâtre, la littérature sont présents à travers les personnages principaux, laissant libre court au cinéaste pour faire rouler son sens du romanesque. C'est un film sensuel, âpre, tourmenté, scandé de brusques instants de douceur. On y hurle et on y chuchote. La caméra, toujours merveilleusement placée, enchaîne de sublimes gros plans, scrute les tremblements d’une paupière, s’attarde sur un regard dans le vague. Les images sont la langue naturelle d'Arnaud Desplechin. Il n’a pas peur des mots non plus. C’est un athlète complet du cinéma, qui pourrait être le fils du grand Bergman. "Frère et Sœur" renoue avec la veine de "Rois et Reine" et "Un conte de Noël" autour des liens conflictuels des membres d'une famille : Secrets, mensonges, trahisons et autres blessures profondes, le cinéaste éclaire un puits de sentiments enfouis. Comme toujours chez le cinéaste, les comédiens ont une partition de haut vol à jouer, qui leur permet d'exprimer totalement l'étendue de leur talent, d'autant qu'ils sont admirablement dirigés. C'est bien sûr le cas ici avec Marion Cotillard et Melvil Poupaud, mais aussi avec les rôles secondaires qui ne sont pas en reste, à l'image de Golshifteh Farahani et Patrick Timsit. A 61 ans, Arnaud Desplechin est décidément l'un des cinéastes les plus passionnants de notre époque, outre la maîtrise et la virtuosité qui transparaît dans chacun de ses films, et celui-ci en est un parfait exemple, de même que les épisodes réalisés pour la deuxième saison de "En thérapie" avec Suzanne Lindon, il y a le magnifique regard qu'il pose sur ses comédiens tout en étant un redoutable explorateur des tréfonds de l’âme humaine.

Publié dans Films

Partager cet article
Repost0

Magnifique discours de Vincent Lindon

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

Arcade fire de retour au sommet

Publié le par Michel Monsay

Arcade fire de retour au sommet

A l’écoute du sixième album d’Arcade Fire, "We", on constate que le groupe canadien, qui partage sa vie entre Montréal et La Nouvelle-Orléans, a retrouvé sa superbe. Après quatre disques qui avaient fait d'eux l'un des plus grands groupes au monde, avec le succès ils s'étaient perdus en 2017 dans un album dispensable, pompeux, gonflé et synthétique. On retrouve avec "We" le son puissant, très dense qui est une des signatures esthétiques d'Arcade Fire, et la voix troublante et fascinante de son leader charismatique Win Butler. "We" se présente comme un concept album en deux parties : I et WE (je et nous en anglais), un singulier solitaire et aliéné, un pluriel plus solaire et prometteur, comme on passerait de l’ombre à la lumière. "We" est donc un album tourné vers l’avenir mais peuplé des fantômes du passé. Enregistré avec Nigel Godrich, le producteur de Radiohead, les dix morceaux alternent ballades folk, odyssées lyriques et flamboyances pop, où l'on retrouve l'influence de David Bowie mais aussi de Neil Young par moments. Ce superbe album ambitieux et ramassé va dès la fin du mois d'août connaître une consécration sur scène, lors d'une tournée XXL qui permettra d’entendre neuf musiciens rock, chose assez rare pour la souligner, qui joueront réellement en live, sans programmation, en pratiquant joyeusement l’échangisme instrumental, où tout y passe, guitares, batteries, percussions, claviers… Quel bonheur de retrouver ce groupe génial dans une qualité de composition digne de leurs meilleurs albums.

Ci-dessous, un aperçu de "We" à travers le clip de deux morceaux enchaînés.

Publié dans Disques

Partager cet article
Repost0

Touchante chronique familiale au cœur des années 80

Publié le par Michel Monsay

Touchante chronique familiale au cœur des années 80

L'un des courts-métrages de Mikhaël Hers s'inspirait librement d'un roman de Patrick Modiano, et son premier film, « Memory Lane » (2010), reprenait le titre d'un autre ouvrage de l'écrivain français, observateur si minutieux du travail incertain de la mémoire et du vacillement existentiel. Depuis ses débuts, Mikhaël Hers, un peu à la manière d'un Modiano du cinéma, donne naissance à des fictions délicates où il met en scène des protagonistes fragiles qui tentent de composer avec la violence du monde. Quatre ans après « Amanda », ce film bouleversant sur un jeune homme (Vincent Lacoste) contraint de passer à l'âge adulte après les attentats ayant endeuillé Paris, le cinéaste signe une nouvelle œuvre sensible qui confirme sa place essentielle dans le paysage du cinéma français. Mikhaël Hers, avec son art de l'ellipse et de la suggestion, reste fidèle à lui-même et, loin de toutes surenchères, filme avant tout des moments en creux qui témoignent des blessures secrètes et des états d'âme de ses personnages. C’est un puzzle humain sur les questionnements, les aspirations, la transmission et l’engagement, du tâtonnement à la révélation. La sensibilité du cinéaste se coule dans la description de ses créatures cinématographiques, au gré des jours et des nuits. Il y a de la mélancolie dans ces découvertes successives, soumises à l’abandon des couches du passé, mais il y a surtout un appétit grandissant pour le présent en marche, et pour la promesse de l’inconnu. La forme au lyrisme délicat épouse le propos. Le mélange des différents supports d’images, 16 mm, 35mm, numérique, filtres, archives urbaines des années 80, extraits de films, crée une matérialité palpable, dans laquelle les personnages évoluent avec une légèreté pourtant profonde. Charlotte Gainsbourg trouve ici l'un de ses plus beaux rôles, et Noée Abita, que l'on avait beaucoup aimé dans "Ava" et "Slalom", confirme son talent tout en sensibilité et spontanéité. Peu de cinéastes donnent l’impression, comme Mikhaël Hers, d’être en quête de douceur, sans honte ni mièvrerie, sans besoin non plus de s’en justifier. Une douce nostalgie enveloppe le film, notamment dans les très beaux plans de Paris, et on se laisse emporter par un impressionnisme envoûtant qui parvient à retenir le temps, suprême luxe, que l'on déguste avec un plaisir infini.

Publié dans Films

Partager cet article
Repost0

Superbe ballet magnifié par les danseurs de l'Opéra de Paris

Publié le par Michel Monsay

Superbe ballet magnifié par les danseurs de l'Opéra de Paris

Premier ballet de Roland Petit créé pour le Ballet de l’Opéra de Paris en 1965, Notre-Dame de Paris a été dansé à huis clos (pandémie oblige) en mars 2021 et heureusement fait l’objet de cette captation à l’Opéra Bastille, à l’occasion du dixième anniversaire de la disparition du chorégraphe. Cette fresque théâtrale recentre l’histoire sur le quatuor composé de Quasimodo, Frollo, Phœbus et bien sûr, Esmeralda. Servie par une distribution élégante, mention spéciale à la vibrante Amandine Albisson et à l'excellent Mathias Heymann dans le rôle du torturé Frollo, cette histoire de passion et de mort se déploie dans les décors magnifiques du peintre et cinéaste René Allio. Roland Petit s'était pour l'occasion merveilleusement entouré, puisqu'en plus des décors, les très beaux costumes colorés et graphiques sont signés Yves Saint-Laurent et la musique, Maurice Jarre. La chorégraphie se révèle un défi de folie pour les interprètes. Classique dans ses bases, elle est ici bousculée par des gestes nerveux et secs, et des évolutions en groupe aux accents gymniques donnent à l'ensemble une puissance fascinante. Vu le prix des places à l'Opéra si l'on veut être bien placé, on ne peut que remercier France Télévision pour cette captation particulièrement bien filmée, qui nous permet de nous plonger pleinement dans ce spectacle d'envergure et d'en apprécier toute sa beauté.

A voir ici ou sur l’application France Tv de votre télé ou votre ordinateur.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Quand Shakespeare est monté de la sorte, c'est sublime

Publié le par Michel Monsay

Quand Shakespeare est monté de la sorte, c'est sublime

On n’avait jamais vu ainsi "Antoine et Cléopâtre", cette pièce majeure de Shakespeare. Elle est rarement montée, alors qu’elle offre des personnages flamboyants, une réflexion d’une profondeur inégalée sur les entremêlements de l’amour et du politique et sur une tragédie majeure : celle des relations entre Orient et Occident. Le spectacle dure 3h45 avec entracte, mais elles passent comme un rêve chatoyant et chamarré, qui cache sa profondeur sous des dehors envoûtants et charmeurs. La pièce, telle qu’elle s’offre dans une nouvelle traduction d’Irène Bonnaud, nette et sans bavures, se déploie dans une superbe mise en scène de Célie Pauthe où la sensualité est partout : entre hommes et femmes, entre femmes aussi. Mais cette dimension charnelle est présente aussi dans la langue, dans le jeu, et elle est au cœur de la réflexion que Célie Pauthe mène avec Shakespeare, comme un marqueur où les relations de genre, entre homme et femme, se superposeraient avec celles entre Orient et Occident : l’Orient est femme, l’Occident est homme. Outre la langue de Shakespeare qui éblouit dans la modernité de la mise en scène, Célie Pauthe a eu la lumineuse idée d'y adjoindre des chansons de Mohammed Abdel Wahab merveilleusement interprétées en arabe par la comédienne Dea Liane et des poèmes de Constantin Cavafy. Dans le magnifique écrin scénographique qui permet en quelques manipulations de passer des palais égyptiens au couloir du sénat romain, du tombeau de Cléopâtre au désert de Libye, l'excellente troupe d'acteurs s'investit avec une belle intensité et un profond engagement. Célie Pauthe a voulu des lumières chaudes pour l'action se déroulant en Égypte et  un environnement glacial pour Rome, telles deux facettes de l’exercice du pouvoir, l’une dionysiaque et charnelle, l’autre sans pitié et cruelle. Une dichotomie qu’elle prolonge, et cultive, dans sa direction d’acteurs. Face au jeu très incarné de Cléopâtre, Antoine et leur cour, immergés dans un bain d’ivresse passionnelle, Octave et consorts apparaissent dans toute leur raideur, martiale, calculatrice et distanciée, proche de cette attitude robotique, inhumaine, qui peut, parfois, naître dans le carcan de l’appareil d’État. Histoire multiple, superbe, folle et terrible, ce chef-d'œuvre du dramaturge anglais, spirale infernale des sentiments, nous apporte, grâce à l'intelligence de la mise en scène, cette jubilation de l’art théâtral que l'on ressent parfois.

A voir jusqu'au 3 juin au Théâtre de l'Odéon - Ateliers Berthier.

Publié dans Théâtre

Partager cet article
Repost0

Scandaleux, Israël devrait demander pardon

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

1 2 3 > >>