Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le cinéma passionnément

Publié le par Michel Monsay

Le cinéma passionnément

Avec une filmographie impressionnante depuis plus de 50 ans, Catherine Deneuve fait partie des plus grandes actrices de l’histoire du cinéma. Des parapluies de Cherbourg à Sage femme, elle n’a jamais cessé d’inspirer plusieurs générations de cinéastes, qui ont su mettre en valeur sa beauté et son talent à travers des rôles marquants ou surprenants, brouillant ainsi l’image de la star intouchable.

Même si le personnage que Catherine Deneuve incarne dans « Sage-femme » ne lui ressemble pas totalement, il y a néanmoins quelques similitudes comme le côté un peu fantasque, anticonformiste, ou la volonté quoiqu’il arrive d’aller de l’avant, de continuer à aimer la vie au jour le jour, d’être en mouvement. Foncièrement secrète, elle a réussi tout au long de sa carrière à préserver sa vie privée sans pour autant rechigner à donner des interviews afin d’accompagner au mieux la sortie de ses films : « J’essaie de ne pas trop me livrer, la moindre parole aujourd’hui est reprise sur les réseaux sociaux, sortie de son contexte, c’est effrayant. » Après avoir accepté d’évoquer sa sœur, Françoise Dorléac, morte dans un accident de voiture à 25 ans en 1967, d’abord dans un documentaire il y a 10 ans et récemment lors d’une interview au magazine Psychologies, elle ne souhaite plus désormais s’exprimer sur un sujet aussi personnel et sensible.

 

Une Dorléac peut en cacher une autre

Sans son ainée de 18 mois qui l’avait précédée dans le métier et avait proposé à un réalisateur de la prendre pour jouer sa sœur dans une comédie en 1960, quel aurait été la destinée de cette jeune fille de 16 ans qui rêvait de dessin, d’architecture, de nature ? Même si ce n’est pas une vocation, Catherine Deneuve se lance donc très tôt dans le cinéma en prenant le nom de sa mère, il ne pouvait y avoir deux jeunes actrices portant le même nom, et enchaîne rapidement les rôles. Son débit rapide vient de son enfance, où comme le disait François Truffaut, c’était la seule manière d’en placer une dans la famille Dorléac parmi ses trois autres sœurs, qui d’ailleurs en faisaient de même. C’est un peu comme un accent maternel qu’elle a gardé tout au long de sa carrière, devenu sa façon d’être sans que cela nuise à son parcours exceptionnel de longévité, densité et qualité. Pour expliquer ce flot ininterrompu, là où tellement de comédiennes arrivées à un certain âge disparaissent des radars, elle invoque la chance et ses choix, notamment vers des jeunes réalisateurs : « J’aime leur enthousiasme, un jeune cinéaste c’est une promesse. Je suis souvent porté par mon désir, ma curiosité, je privilégie la découverte et évite la répétition dans la mesure du possible. »

 

Derrière l’icône

Même si elle n’est pas accrochée à son image de très belle femme de façon désespérée ou excessive, elle reconnaît accorder de l’importance à une certaine élégance, qui souvent la caractérise, un peu comme une seconde nature et non une habitude. L’humour et la fantaisie qu’elle juge indispensables, l’ont toujours aidé à dépasser les moments difficiles. Quant à cette froideur qu’on lui a prêtée durant la première partie de sa carrière, elle l’analyse ainsi : « J’étais très réservée, voire timide et je n’ai jamais été quelqu’un de familier, sans que cela n’empêche les sentiments. Mon rôle dans Belle de jour de Luis Buñuel a aussi contribué à cette image. » Après environ 115 films, sans compter les documentaires et les téléfilms, elle ne ressent aucune lassitude, l’envie et l’inquiétude avant un tournage sont toujours là, de même que le bonheur de partager avec une équipe la genèse d’un film. Sa passion du cinéma est intacte, y compris pour aller dans une salle découvrir de nouvelles histoires, et ressentir cette exaltation face à une mise en scène ou des personnages bien sentis. Devant sa filmographie, elle ressent autant une certaine fierté que de l’étonnement : « Il y a une part de hasard mais aussi d’instinct qui m’ont aidée. Lorsque par exemple j’ai accepté de faire « Elle s’en va » d’Emmanuelle Bercot, un film et une réalisatrice que j’aime énormément, beaucoup étaient sceptiques. » Résultat, le film a reçu un très bel accueil et la performance de Catherine Deneuve a été saluée à sa juste valeur.

 

Quel parcours !

Parmi tous les grands cinéastes avec lesquels l’actrice a travaillé, elle a une tendresse particulière pour Demy, Truffaut, Polanski, Rappeneau et naturellement Téchiné, son « frère de cinéma » comme elle l’appelle, avec 7 films sous sa direction et un huitième l’année prochaine. La connaissant bien, il sait mieux que personne ce qu’il peut aller chercher au fond d’elle en la poussant plus loin que d’autres. Si l’un des films les plus marquants de sa carrière reste Les Parapluies de Cherbourg, c’est à la fois pour la rencontre déterminante avec Jacques Demy, sa première expérience de cinéma chanté, et son premier grand rôle. Même si sa voix a été doublée, elle a chanté en playback durant les deux mois de tournage et aujourd’hui encore elle se souvient des dialogues. Le film a remporté la Palme d’or à Cannes en 1964.

Des récompenses, Catherine Deneuve en a reçues dans les plus grands festivals, Cannes, Venise, Berlin, elle a aussi obtenu deux Césars et douze nominations, mais c’est peut-être le Prix Lumière décerné en octobre dernier qui lui tient le plus à cœur : « Je ne pensais pas que ce prix me toucherait autant mais c’était un moment très chaleureux, joyeux, pas solennel, et la reconnaissance de gens que j’admire. Etant très sensible à la situation des agriculteurs depuis longtemps, je leur ai dédié ce prix. Comme je suis proche de la nature et vais régulièrement à la campagne, je vois bien leur souffrance et suis reconnaissante du travail qu’ils accomplissent. »

 

Le bonheur de jouer

Le film de François Truffaut, « Le dernier métro », est sans doute le point culminant de ce parcours hors-normes. En plus de son triomphe aux Césars où il en a remporté 10, de son succès public, ce film a comblé Catherine Deneuve, qui au-delà du César de la meilleure actrice, a vécu des moments formidables durant tout le tournage avec la sensation d’accomplir avec l’équipe quelque chose de très fort. Elle aime par-dessus tout arriver le matin sur un plateau et sentir l’équipe s’affairer à la préparation de la première scène. Par contre, lorsqu’elle découvre un film dans lequel elle joue, c’est toujours difficile, elle ne peut s’empêcher d’être critique, ça va mieux ensuite. Sur sa manière d’aborder un rôle, elle précise : « Je ne suis pas le genre à apprendre mon texte longtemps avant ni à le travailler avec un coach. J’essaie simplement de m’approcher du personnage de façon assez secrète, intime, quelques temps avant de tourner. Ensuite, les essayages de costumes aident à voir un peu plus le personnage. Cela s’apparente à de l’impressionnisme, il se construit par touches. » Si dans son jeu, elle apporte souvent de la vivacité, de la légèreté, ce n’est pas ce qui caractérise « Tristana » de Luis Buñuel, qu’elle a beaucoup aimé jouer et dont les cinéphiles ont retenu la qualité de l’interprétation.

 

Indémodable

La notoriété ne l’a jamais empêché de faire quoi que ce soit, au point que certaines personnes soient parfois étonnées de la croiser dans des endroits où l’on ne l’attend pas forcément, comme le salon de l’agriculture par exemple. Si elle se sent bien dans son époque, elle a plus de mal avec les téléphones mobiles et cette manie de photographier à tout bout de champ, y compris ces grotesques selfies. La mode l’a toujours intéressée et aujourd’hui encore elle admire le talent de Nicolas Ghesquière ou Jean-Paul Gaultier, mais le nom de Catherine Deneuve a longtemps été associé à celui d’Yves Saint-Laurent : « j’ai eu la chance de le rencontrer et d’être habillée par lui alors que j’étais assez jeune, puis nous nous sommes ainsi accompagnés jusqu’au bout. Il avait un talent fou, c’était le plus grand couturier de son époque. Je suis restée toujours assez proche de la qualité, de la beauté des choses. Le rapport à la mode a changé, avant si vous n’aviez pas beaucoup de moyens il était difficile d’y avoir accès. Aujourd’hui avec des marques comme Zara ou H&M, qui sont à l’affût de ce que font les créateurs, on retrouve très vite les tendances dans la rue, c’est plutôt agréable à regarder. »

 

Une femme en mouvement

En dehors de son métier, qui lui prend beaucoup de temps entre les tournages et l’accompagnement des films en France et à l’étranger, même si elle souhaite dorénavant répondre un peu moins à la presse, Catherine Deneuve aime aller voir des expositions, recherche la nature même à Paris, et a besoin de se tenir informée de l’actualité pour être dans la réalité de la vie. A 73 ans, l’énergie physique qui l’a toujours définie et dont elle s’est servie pour interpréter tous les personnages qui composent sa filmographie et être active dans son quotidien, elle espère la conserver le plus longtemps possible afin de continuer à s’enthousiasmer pour des projets. Ces jours-ci, elle commence justement le tournage du nouveau film de Julie Bertuccelli, réalisatrice qui alterne documentaires et fictions. Le scénario très original plaît beaucoup à cette grande comédienne qui n’a pas fini de nous surprendre, d’autant que le bonheur de la retrouver à l’écran n’a pas pris une ride.

Publié dans Portraits

Partager cet article
Repost0

Une autre Amérique

Publié le par Michel Monsay

Une autre Amérique

Cette jeune femme originaire du Bronx, qui en est déjà à son sixième album, franchit à 29 ans un palier et donne toute sa mesure à une voix, un univers d’une très belle richesse musicale et un message fort. Derrière le nom Hurray for the riff raff, que l’on peut traduire par Hourra pour la racaille, il y a Alynda Segarra, qui dans ce nouveau disque assume pleinement ses racines portoricaines, ce qui n’était pas forcément le cas jusqu’à présent, dont on retrouve les sonorités et les rythmes dans certains morceaux. Le reste de ce superbe album est composé de blues, folk, rock, soul, voire de gospel qui s’enchaînent naturellement à travers des mélodies et des tempos enthousiasmants. Il y a du Patti Smith chez cette artiste a, à la fois dans la magnifique voix puissante et rageuse qui sait aussi se faire plus douce, mais aussi dans l’attitude rebelle de par son vécu lorsqu’elle sillonnait l’Amérique en train de marchandises dès 17 ans, et par ce qu’elle représente aujourd’hui en encourageant dans ses chansons ses compatriotes bafoués à se réveiller pour vivre et s’opposer à M. Trump. Auteur, compositeur, interprète, elle joue de la guitare, du piano et des percussions, relayée pour celles-ci par d’excellents percussionnistes et entourée par des musiciens, qui passent d’un style à l’autre avec la même aisance, dont deux violonistes qui interviennent ponctuellement. Tout dans ce disque sonne juste, les paroles, la musique, la démarche, on ne peut qu’être touché par la beauté et la force de ces 12 morceaux. Tant qu’il y aura des artistes comme Alynda Segarra, les amateurs de musique vraie et non pas formatée continueront à dénicher des pépites comme cet album indispensable, dont malheureusement les médias de tous bords ne parlent pas suffisamment.

 

Hurray for the riff raff - The navigator - PIAS - 1 CD : 14,99 €.

Publié dans Disques

Partager cet article
Repost0

Un seul être vous manque

Publié le par Michel Monsay

Un seul être vous manque

A 77 ans, Marco Bellocchio est l’un des derniers grands maîtres du cinéma italien, qui tout au long de son œuvre a su mêler avec talent et force, l’intime, le politique et le social. Son dernier film empli de nostalgie et de mélancolie s’articule dans la sphère de l’intime, mais le social et le politique ne sont jamais très loin de ce bouleversant drame familial. De nombreux allers-retours dans le temps à plusieurs époques entre 1969 et 1999 n’empêchent pas la mise en scène d’être toute en fluidité, et de mettre très finement différents moments de la vie du personnage central en résonnance avec la mort, la solitude, la souffrance, le mensonge qui l’ont accompagné durant ces 30 années. Le cinéaste capte les non-dits, les blessures enfouies, l’imaginaire enfantin avec des plans d’une étonnante puissance émotionnelle, relayé par des comédiens dont le jeu sobre et intense est au diapason, notamment un jeune garçon au regard déchirant. Les intérieurs souvent dans un très beau clair-obscur apportent un aspect mystérieux à cette histoire douloureuse qui ne sombre jamais dans le mélodrame. Nous sommes à Turin en 1969, un garçon de 9 ans faisant ses devoirs est attiré par sa mère pour venir danser le twist avec elle sur une musique qui passe à la radio. On sent une grande complicité entre eux et beaucoup de joie. Puis, ils regardent terrifiés et serrés l’un contre l’autre Belphégor à la télé. On les retrouve ensuite dans un bus où la mère apparaît beaucoup plus sombre et perdue dans ses pensées. C’est maintenant la nuit, elle vient étreindre son fils qui dort, en lui disant « Fais de beaux rêves ». Un cri perçant du père réveille le garçon un peu plus tard, il se lève et voit une effervescence dans l’appartement. On commence par lui mentir et lorsqu’on lui dira que sa mère est morte, il refusera d’y croire. Ce film poignant explore très intelligemment les dégâts provoqués par un traumatisme durant l’enfance, et l’impossible guérison que l’enfant grandissant et ensuite l’adulte recherchent en vain.

 

Fais de beaux rêves - Un film de Marco Bellocchio avec Valerio Mastandrea, Bérénice Bejo, Nicolo Cabras, … - Ad Vitam - 1 DVD : 19,99 €.

Publié dans DVD

Partager cet article
Repost0

Troublant récit initiatique dans l’Espagne post-franquiste

Publié le par Michel Monsay

Troublant récit initiatique dans l’Espagne post-franquiste

Considéré comme l’un des plus grands romanciers de notre temps, Javier Marias éblouit dans sa dernière œuvre par l’intelligence de son écriture. Sa langue d’une envoûtante richesse mais toujours accessible, nous emmène au-delà de l’intrigue vers des digressions d’une justesse impressionnante. A 65 ans, le madrilène ausculte dans ce magnifique roman les comportements de l’Espagne franquiste et surtout postfranquiste, vu qu’une grande partie de l’histoire se passe en 1980 lorsque le pays est en pleine transition démocratique. Cela étant, le cœur du roman tourne autour d’un couple d’une quarantaine d’années, et les nombreux personnages gravitant autour qui chacun à son niveau est touché par ce vent de liberté après les années de plomb. A travers l’histoire personnelle de ce couple et le comportement des uns et des autres sous Franco, l’écrivain questionne le pardon, le mensonge, la trahison, le secret, les non-dits, l’amour, l’amitié et bien d’autres thèmes avec toujours une extrême lucidité et une acuité à analyser les consciences pour comprendre le sens de nos actes. Un homme, pas loin de la soixantaine, entreprend de nous raconter son histoire et celle des personnes qu’il a côtoyées lorsqu’il avait 23 ans et était secrétaire particulier d’un réalisateur à Madrid. Il nous évoque d’emblée le mariage désastreux de son patron uni depuis une vingtaine d’années à une femme dévouée et amoureuse, mais qu’il rudoie verbalement pour une raison mystérieuse. Le réalisateur fait part au jeune homme d’une rumeur qui le tracasse concernant un ami de longue date, et va le charger d’enquêter à son sujet. En suivant l’apprentissage de ce brillant jeune homme, le romancier nous passionne, nous intrigue et nous éclabousse de son immense talent à mêler l’intime, le contexte historique et une réflexion magistrale sur les choses de la vie.

 

Si rude soit le début - Un roman de Javier Marias - Gallimard - 576 pages - 25 €.

Publié dans Livres

Partager cet article
Repost0

Beau, émouvant et foisonnant

Publié le par Michel Monsay

Beau, émouvant et foisonnant

Enfin récompensé du César du meilleur réalisateur l’an dernier, avec « Trois souvenirs de ma jeunesse », chroniqué dans ces colonnes, Arnaud Desplechin va de nouveau illuminer les écrans de son talent. Il revient une nouvelle fois au festival de Cannes, quasiment tous ses films y sont venus, cette fois pour en faire l’ouverture. A 56 ans, il est assurément l’un des tous meilleurs cinéastes français, sa dernière œuvre en est la parfaite démonstration dans l’intelligence de la mise en scène, les mouvements de caméra, les très gros plans si puissants, la direction d’acteurs, la construction tout autant complexe que fluide. Il nous emmène dans plusieurs histoires, utilise des retours en arrière, où on le suit aveuglément sans ne jamais perdre le fil et en prenant un immense plaisir à suivre ses personnages, dont certains se ressemblent, se dédoublent. Mathieu Amalric, pour la septième fois sous la direction du réalisateur, son alter ego en quelque sorte, joue merveilleusement un cinéaste tantôt chamboulé, tantôt frénétique, et les deux comédiennes qui l’entourent, Marion Cotillard et Charlotte Gainsbourg, sont aussi belles qu’émouvantes. Un homme arrive au ministère des affaires étrangères à Paris où il travaille. Avec des collègues ils évoquent le mystère qui entoure un diplomate dont ils ont perdu la trace. Ils se remémorent son entretien d’embauche au ministère, où l’on découvre un homme quelque peu lunaire. Puis, on se rend compte que tout cela sort de l’imagination d’un cinéaste en train d’écrire le scénario de son prochain film. Volontairement insomniaque pour échapper aux cauchemars qu’il fait immanquablement chaque nuit s’il essaie de dormir, il reçoit à 3h du matin un appel de son beau-père, secoué après avoir rêvé de sa fille disparue du jour au lendemain 21 ans plus tôt sans laisser aucune trace. On retrouve, comme souvent chez Arnaud Desplechin, une savoureuse dualité narrative qui donne à ce très beau film un relief composé de différentes strates toutes aussi passionnantes, mêlant habilement les genres en nous laissant admiratif devant ce formidable raconteur d’histoires.

 

 

Les fantômes d’Ismaël - Un film d’Arnaud Desplechin avec Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard, …

Publié dans Films

Partager cet article
Repost0

Préhistorique

Publié le par Michel Monsay

Préhistorique

Publié dans Photos

Partager cet article
Repost0

Echange intergénérationnel

Publié le par Michel Monsay

Echange intergénérationnel

Publié dans Photos

Partager cet article
Repost0

Visite commentée des huiles

Publié le par Michel Monsay

Visite commentée des huiles

Publié dans Photos

Partager cet article
Repost0

Au bout, la mer

Publié le par Michel Monsay

Au bout, la mer

Publié dans Photos

Partager cet article
Repost0