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Admirable minisérie à la précision documentaire et à la grande inventivité narrative

Publié le par Michel Monsay

Admirable minisérie à la précision documentaire et à la grande inventivité narrative

L'excellent réalisateur Jean-Xavier de Lestrade, oscarisé pour le documentaire Un coupable idéal et à qui l'on doit plus récemment les remarquables séries de fiction Lætitia et Jeux d'influence, frappe une nouvelle fois un grand coup avec cette minisérie autour de l'affaire du "Violeur de la Sambre". Six épisodes, six points de vue sur 30 années pour raconter un fiasco policier à une époque où les agressions sexuelles n'étaient pas prises au sérieux. L'une des forces de Sambre est de raconter chaque épisode à une époque différente, du point de vue d’un personnage différent ayant un statut distinct des cinq autres. Grâce à la rigueur, à la conscience sociale, à l’empathie dont témoigne Jean-Xavier de Lestrade et Alice Géraud la coscénariste auteure du livre-enquête Sambre, le fait divers glauque devient fait de société, terrifiant mais éclairant. Sambre est aussi réparatrice : en filmant les victimes longuement, sans artifice, Jean-Xavier de Lestrade rend impossible de les ignorer. Cette fiction unique, en son genre, propose pour la première fois un regard glaçant sur la "culture" du viol en France sur trois décennies. Servie par une réalisation à la fois sobre et percutante, elle rend la parole et restitue leur dignité à ces femmes brisées qui en ont été tragiquement privées, tout en évitant l'écueil d'un discours manichéen. On découvre avec effarement la trompeuse banalité du plus grand violeur en série de France, gentil père de famille, entraîneur au club de foot, ouvrier apprécié de ses collègues. Sambre aiguise un sentiment de colère face aux négligences qui ont conduit à son impunité. Portée par la justesse et le talent de toute une distribution haut de gamme d'Alix Poisson à Olivier Gourmet, y compris les rôles secondaires, la mise en scène, pudique et sensible, rend justice aux victimes et aux lanceuses d’alerte qui ont tenté de dessiller le regard d’une société trop longtemps aveugle. Sambre choisit dès ses premières images de ne pas s’inscrire dans les codes de la série policière. Ici, aucun mystère, pas de crime à élucider, car le coupable est connu dès le début. Cette admirable minisérie tient soigneusement à distance le pathos et le voyeurisme trop souvent associés aux violences exercées contre les femmes. Plutôt que les actes, elle montre les conséquences. Les corps meurtris des victimes, leur visage sidéré, les traces que le viol imprime sur le quotidien, le couple, la famille. L’effroi, la honte, le silence. Jean-Xavier de Lestrade est définitivement l'un des tous meilleurs réalisateurs de série et de documentaire.

Sambre est à voir ici ou sur le replay de France Tv.

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Coloriage

Publié le par Michel Monsay

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Orchidée sauvage

Publié le par Michel Monsay

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Des instantanés à la fois drôles et tragiques qui défendent la liberté

Publié le par Michel Monsay

Des instantanés à la fois drôles et tragiques qui défendent la liberté

État des lieux de l’Iran d’aujourd’hui, Chroniques de Téhéran met en scène neuf personnages aux prises avec des petits chefs insupportables. Ce sont neuf scènes, neuf tranches de vie à la fois drôles et tragiques, où quatre femmes, quatre hommes et une enfant se retrouvent confrontés à l’abus de pouvoir en vigueur dans le régime totalitaire en place. Ça frise la caricature, et pourtant, on sent bien que la vérité est là. Ces histoires, ces chroniques, sentent le vécu.  Ce sont des situations banales de la vie quotidienne, qui démontrent le contrôle permanent, jusqu’à l’absurde, du gouvernement iranien sur la vie privée voire intime des citoyens. Grâce au dispositif, à la fois très simple et très cinématographique, maintenir les inquisiteurs et autres tortionnaires, fussent-ils verbaux, hors champ et nous laisser face à ces gens affrontant l’inimaginable, le film est d’une force implacable. Ali Asgari, l'auteur d'un premier long-métrage puissant il y a un an et demi, Juste une nuit, et Alireza Khatami ont financé ce film avec leurs propres deniers et l'ont fabriqué entre amis, en toute clandestinité. De façon à protéger ce projet, chaque comédien pensait tourner un court-métrage. Ce format n’étant pas soumis à autorisation préalable. Aucun ne disposait d'informations sur le film complet,  composé de neuf histoires, neuf plans-séquences, neufs dialogues entre deux acteurs ou actrices, l’un cadré en plan moyen, l’autre hors champ, avec, à chaque fois, des interprètes différents mais tous persuadés de tourner un court métrage autonome. Leur cacher la vérité était le seul moyen de leur éviter des ennuis avec la police une fois que le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique aurait découvert le pot aux roses. Ces Chroniques de Téhéran décrivent ainsi une société de geôliers et de prisonniers… un monde d'où, parfois, une œuvre insolente et courageuse parvient à s'évader, pour rejoindre nos cinémas. L'une des forces de ce film est son tact pour traiter un sujet ô combien sensible, de la relation des habitants aux autorités et à l’ordre établi. Entre compromissions et oppositions, neuf nuances de civisme et d’obéissance civile en disent long sur l’étendue du malaise. Le cinéma iranien nous avait habitué à des drames et autres mélodrames. Ici, l’originalité de son écriture et le ton de son réquisitoire anti-régime le distinguent des autres productions de ce grand pays de cinéma. Finalement, à force de jouer à contourner la censure et à tricher avec elle, les cinéastes iraniens ont su s’adapter à ce carcan et ont appris à ruser et à s’exprimer librement dans la contrainte.

Publié dans Films

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Corps à corps

Publié le par Michel Monsay

Corps à corps
Corps à corps

L'exposition Corps à corps qui vient de se terminer au Centre Pompidou promettait beaucoup, mais au final m'a laissé un peu sur ma faim malgré les 500 photographies et documents réalisés par quelque cent vingt photographes historiques et contemporains, autour de la représentation du genre humain. Peut-être suis-je trop exigeant ! Malgré tout, voici quelques belles photos qui y figuraient et du coup valaient le déplacement.

Corps à corps
Corps à corps
Corps à corps
Corps à corps
Corps à corps
Corps à corps
Corps à corps
Corps à corps
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Corps à corps
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Publié dans Expos

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Une drôle de série policière qui ne laisse pas de glace

Publié le par Michel Monsay

Une drôle de série policière qui ne laisse pas de glace

Douze ans après le film Poupoupidou, Jean-Paul Rouve retrouve son rôle d'écrivain de polar à Mouthe en Franche-Comté, la commune la plus froide de France, ainsi que le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu, dans cette minisérie polar esthétique et décalée, dans laquelle un assassin met de l'art dans ses meurtres. Cette fiction rebat les cartes du polar et en détourne les motifs habituels en y injectant une dose d’humour et de folie douce. Ludique et bourré d’idées, ce jeu de piste très cinématographique comporte de nombreuses références, dans les images et dans le ton, à la fois à Twin Peaks de David Lynch et Fargo des frères Coen. Polar Park trouve son propre souffle grâce à une intrigue efficace et des personnages drôles et mélancoliques. Jean-Paul Rouve, lunaire mais grave, et Guillaume Gouix, psychorigide mais sensible, forment un duo savoureux, entouré de très bons seconds rôles, comme Olivier Rabourdin ou Soliane Moisset. Mention particulière à India Hair, cette comédienne aux yeux d’un bleu profond et au visage poupon, ponctué par deux fossettes et un sourire timide, qui prête à son personnage tragi-comique une énergie incomparable, mélange d’une authenticité touchante et d’une cocasserie. La délicatesse des dialogues et la fantaisie des situations finissent de faire de Polar Park un bel exemple de polar télé capable de sortir des clous, et de nous surprendre agréablement dans l'avalanche de séries policières souvent médiocres dont toutes les chaînes et plateformes nous abreuvent.

Polar park est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

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Le savoir-faire de la Manufacture des Gobelins

Publié le par Michel Monsay

Le savoir-faire de la Manufacture des Gobelins
Le savoir-faire de la Manufacture des Gobelins

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Le poison de la corruption en Iran

Publié le par Michel Monsay

Le poison de la corruption en Iran

Mohammad Rasoulof est un cinéaste courageux, après avoir été emprisonné puis assigné à résidence dans son pays depuis octobre 2017 et la sortie d'Un homme intègre, il continue à tourner en Iran des films qui sont des charges implacables contre le régime. Ce sixième long-métrage de fiction est un terrible constat de la terreur sourde que fait peser l’état iranien à tous les échelons de la hiérarchie. Le cinéaste entretient, par sa mise en scène chirurgicale, une tension permanente. Le film devient vite un cauchemar éveillé pour son personnage principal, où dès qu'il pense avoir résolu un problème, il doit faire face à une nouvelle catastrophe, plus dramatique encore. Tourné sans l’aval des autorités, puis interdit en Iran, Un homme intègre ne laisse entrer que peu de lumière, que ce soit à l’image ou dans la vie de son protagoniste, dont le désir de vivre s’oppose à un système qui n’est pas tant fait pour la préservation de l’ordre religieux que pour celle d’une hiérarchie sociale rigide. Insensiblement d’abord, puis avec une énergie de plus en plus évidente, Mohammad Rasoulof accélère le rythme de son film pour amener le héros au bord d’un choix aussi inévitable que cruel : restera-t-il un homme intègre, affrontera-t-il ses ennemis sur leur terrain ? Dans la forme, la réponse qu’apporte le scénario est d’une ­grande habileté. Sur le fond, elle n’incite guère à l’optimisme. Avec ce film, on a affaire à un crime parfait concernant le contournement de la censure. En présentant un scénario édulcoré aux autorités, en tournant loin dans la campagne au nord de Téhéran, en rassemblant un financement totalement indépendant, Mohammad Rassoulof réussit un film très politique qui dénonce la corruption, la persécution de minorités religieuses, la censure des enseignants, sans rien retrancher à l’ambition cinématographique.

Un homme intègre est à voir ci-dessous ou sur le replay d'Arte.

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Capuche obligatoire, masque...faut voir !

Publié le par Michel Monsay

Capuche obligatoire, masque...faut voir !

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Daniel Rondeau

Publié le par Michel Monsay

Daniel Rondeau
Daniel Rondeau
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