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Troublante résonnance entre la vie et le théâtre

Publié le par Michel Monsay

Troublante résonnance entre la vie et le théâtre

Le cinéaste japonais de 42 ans, Ryusuke Hamaguchi, dont on avait déjà adoré Senses et Asako, a émerveillé le Festival de Cannes cette année avec son nouveau film, dont beaucoup le voyait remporter la Palme d'or et qui a dû se contenter du Prix du scénario. Autour du deuil, de la création artistique, de la parole et de l’écoute, mais aussi de la langue de Tchekhov, "Drive my car" fait naître des moments de cinéma d’une grâce absolue. Imprégné d’une douce mélancolie, ce film d'une richesse et d'une délicatesse infinies a aussi quelque chose à la fois d'aérien et de profond, et impressionne par son art de la suggestion et de la subtilité. En adaptant une nouvelle de Murakami, Hamaguchi, cinéaste du mouvement et de l'intime, de la perte et de la disparition, filme les mots comme les silences de ses personnages pour en faire merveilleusement ressortir leurs contradictions, leur pudeur et leur mystère. Admirablement mis en scène, construit et monté, le cinéma de Hamaguchi est poétique, sensoriel et on ne peut plus essentiel, on s'en imprègne sans modération et même après les trois heures que dure ce film remarquable on en redemande.

Publié dans Films

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Ecœurant cette cupidité et ce puritanisme, triste époque

Publié le par Michel Monsay

 

Publié dans Chroniques

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Un roman d'une grande ingéniosité narrative

Publié le par Michel Monsay

Un roman d'une grande ingéniosité narrative

La grand romancier britannique nous offre dans son nouveau livre un modèle d'humour british à l'ironie cinglante sur la duplicité des êtres. William Boyd nous plonge en 1968 dans la ville balnéaire de Brighton, sur le tournage d'un film prétendument d'art et d'essai, où il entrelace les histoires avec bonheur en faisant ressortir les faux-semblants de l'existence, l'ambiguïté de ses personnages qui mènent une double vie et sont contraints de mentir aux autres comme à eux-mêmes, au risque de se perdre. L'ébullition de cette époque qui sert de toile de fond au récit est le révélateur explosif des névroses de nos héros. Démarré sur le mode caustique, volontiers cruel, le roman distille des notes plus tendres dans la dernière partie, où chacun trouve sa ligne de fuite, plus ou moins radicale. La beauté et le pouvoir évocateur de l'écriture de William Boyd font merveille dans ce roman jubilatoire que l'on dévore avec un plaisir infini.

Publié dans Livres

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Deux grandes dames

Publié le par Michel Monsay

La première, joliment dessinée à l'occasion de son entrée au Panthéon et la seconde, en interview touchante en 2005 ici

Publié dans Chroniques

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De battre son cœur s'est arrêté

Publié le par Michel Monsay

De battre son cœur s'est arrêté

Le batteur du plus grand groupe de l'histoire du rock est mort hier à 80 ans. Né en 1941 dans un milieu prolétaire, Charlie Watts l’inamovible batteur des Rolling Stones, présent depuis les tout débuts du groupe, incarnait son aspect le plus aristocrate en même temps que le plus humble. Ce détachement et cette simplicité lui avait permis de gagner le respect de tous et de nouer un lien particulier avec le public, qui lui réservait toujours les applaudissements les plus fournis à la fin des concerts. Réservé, un peu hautain, Charlie, qui n’était quand même pas l’ami de Jagger et Richards pour rien, savait aussi cultiver son mystère – pourquoi évoluer dans le rock quand il semble vous inspirer un tel dédain ? – et ne pas se prendre au sérieux. Merveilleux homme, anglais jusqu’au bout des ongles et d’une distinction que rien, jamais, ne sut entamer. Si les Stones sont si grands, si uniques, c’est qu’ils ont défini un son, une imagerie et un espace-temps à eux, sexy, vulgaire, primitif, pas intello pour deux sous, mais tellement jouissif. Derrière son visage peu expressif, son flegme et son refus de toute provocation, Charlie Watts était le moteur du grand bruit. Son style explosif, il déclarait l’avoir hérité de sa toute petite enfance, quand le blitzkrieg sévissait et que ses nerfs tressautaient à mesure que les bombes tombaient sur Londres. Du jazz, il retint aussi l’idée de swing, un swing étrange, bancal, le plus souvent un peu en avance sur le temps et indissociable du jeu de Keith Richards, guitariste à l’ego chatouilleux qui, depuis 60 ans, n’a pourtant cessé de rendre hommage à celui qu’il considérait comme le plus grand batteur de tous les temps. Les coups de semonce de Satisfaction, c'est lui. Tout comme les roulements trépidants de Get off my cloud, la frappe cinglante de Paint it black ou le rythme syncopé de Miss You. Il était aussi l’un des rares batteurs de rock à jouer en pratiquant la tenue de baguette en prise traditionnelle, celle du tambour militaire, pour sa main gauche, qui marque la frappe sur la caisse claire, la baguette repose sur la paume, assez commune aux musiciens de jazz. Charlie Watts a vécu de l'intérieur une folle épopée, avec son lot de drames, de tournées géantes et d'hystérie collective, sur fond de sexe, drogues et rock'n'roll. Une existence aux antipodes des aspirations de cet homme qui exerçait, jusqu'à sa rencontre en 1962 avec Brian Jones, la paisible profession de dessinateur publicitaire. Après 60 ans de carrière, Charlie Watts ne sera pas de la prochaine tournée des Rolling Stones, et ça va faire drôle de voir évoluer le groupe sans son batteur légendaire à l'élégance et la discrétion uniques.

Deux vidéos pour le revoir :

Publié dans Chroniques

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Magnifique documentaire sur une expédition fascinante

Publié le par Michel Monsay

Magnifique documentaire sur une expédition fascinante

Battue par les vents des cinquantièmes hurlants, plongée sous la pluie trois cents jours par an, l’île de Madre de Dios en Patagonie, est restée jusqu'en 2010 totalement inexplorée et n’est connue que grâce à une série d’explorations initiées par l’association française Centre Terre. Ce film raconte la dernière expédition en date, qui a réuni, début 2019, quarante-trois scientifiques, très sportifs pour la plupart, suffisamment fous et passionnés pour autofinancer cette périlleuse aventure. Leur mission : déchiffrer et comprendre l’histoire géologique unique de cette île inhospitalière, ceinte de gigantesques « glaciers de marbre ». Deux mois durant, cette équipe franco-chilienne de spéléologues, géologues, ­botanistes, archéologues et plongeurs a donc arpenté et scruté l’île sous tous ses angles pour en découvrir les secrets. Au cœur d’une forêt aux allures de décor de science-fiction, les chercheurs se réjouissent comme des enfants : « Et dire que c’est l’une des dernières forêts primaires de la planète. C’est un peu l’enfer et le paradis en même temps », s’exclame le géomorphologue Stéphane Jaillet, qui partage avec le géographe Richard Maire la direction scientifique de l’expédition. Filmé au plus près de ces chercheurs à l’étoffe de héros, dans leurs périples montagnards, souterrains et sous-marins, ce palpitant documentaire nous fait parfois trembler au vu des risques pris par les protagonistes, et livre avec beaucoup de justesse la dimension vivante et humaine de cette aventure scientifique aux conditions extrêmes sur cette île d'un autre monde.

A voir ici .

Publié dans replay

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En avant vers une rentrée plutôt floue

Publié le par Michel Monsay

En avant vers une rentrée plutôt floue

Publié dans Photos

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Un très beau roman sobre et prenant

Publié le par Michel Monsay

Un très beau roman sobre et prenant

Entre le destin d’Henri, son frère handicapé, et celui de Buster Keaton, génie comique et homme tragique, la discrète et talentueuse Florence Seyvos tisse, dans Le Garçon incassable, un réseau de correspondances et d’échos très touchant. Pour évoquer la solitude, la douleur physique, la résistance secrète et têtue des deux garçons, stoïques face à la violence des hommes et de la vie. Roman inoubliable, Le Garçon incassable est l’un des dix-huit titres qui inaugurent la très belle collection de semi-poches Bibliothèque de l’Olivier, créée à l’occasion des 30 ans de la maison d’édition. C'est une fille inclassable qui a écrit Le Garçon incassable. Florence Seyvos a de solides bagages pleins de trésors, et fait son chemin mine de rien, depuis une vingtaine d'années. Scénariste de quatre films de Noémie Lvovsky (La vie ne me fait pas peur, Les Sentiments, Faut que ça danse ! et, plus récemment, Camille redouble), lauréate en 1995 du Goncourt du premier roman avec Les Apparitions (où un handicapé mental de 5 ans se prenait pour une voiture), et auteure de livres pour la jeunesse. Retraçant les existences de ses deux protagonistes, Florence Seyvos marche sur deux fils, le burlesque et le tragique. Et c’est dans cette double tension que se déploie un roman superbement obstiné et émouvant.

Publié dans Livres

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