Le fascinant souffle romanesque et noir de Dickens
On connait surtout de David Lean, sa période hollywoodienne et ses trois immenses succès que sont Le pont de la rivière Kwaï, Lawrence d’Arabie et Le docteur Jivago, mais avant cela le cinéaste a réalisé quelques très beaux films dans son Angleterre natale. Deux ans avant sa version d'Oliver Twist, David Lean s’affirmait déjà comme le meilleur adaptateur de Charles Dickens à l’écran avec cette splendide version des Grandes Espérances. Respectant à la fois la lettre et l’esprit de ce grand roman initiatique, il ne se contente pas d’en illustrer les péripéties, il entremêle génialement extérieurs et décors de studio, expressionnisme et classicisme, selon les besoins du récit. Le cinéaste use d’une imagerie romantique, quasi fantastique par moments, et retranscrit merveilleusement l’univers de Dickens, notamment dans le Londres grouillant de vie du XIXe siècle. Aussi remarquable directeur d’acteurs que technicien, David Lean révèle dans ce film Alec Guinness alors débutant et la délicieuse Jean Simmons, tous deux tenant ici des seconds rôles mais dont on connait la très belle carrière qui les attend. Si ce film de 1946 n'est pas le plus connu de David Lean, il gagne à l'être, tant il nous transporte à travers un superbe noir et blanc dans une histoire aux nombreux rebondissements et aux personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent.
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