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Le journal intime d'une tournée exceptionnelle

Publié le par Michel Monsay

Le journal intime d'une tournée exceptionnelle

En octobre 2020, peu après la sortie de son 20e album studio, Letter to You, Bruce Springsteen faisait la promesse solennelle que, si le monde réussissait à se débarrasser du Covid, il organiserait la plus grande fête de sa carrière. Ses concerts s'apparentent souvent à cette notion : de gigantesques fêtes où le chanteur et son E Street Band jouent pendant trois heures, parfois quatre ! Figurez-vous qu'il a tenu parole, mais, cette fois, il s'agissait d'une fête d'une tout autre ampleur, que le Boss a fait filmer pour la postérité par Thom Zimny, collaborateur de longue date qui a eu le privilège de capter leurs répétitions, puis les coulisses de la tournée et des extraits de concert. Au plus près de la réelle complicité qui unit la bande depuis cinquante ans, mais aussi de la ferveur et de l’endurance intacte qui a fait la légende des concerts de l’auteur de Born in the USA, cette chanson protestataire et non patriotique qui dénonce les ravages de la guerre du Vietnam. L’essentiel est bien là : la générosité, l’émouvante absence de cynisme, la communion avec des foules énormes que Bruce Springsteen mène à la baguette. Des concerts de trois heures débordant toujours de cette énergie et d'un sens du spectacle à nul autre pareil. Le documentaire témoigne aussi, à travers l'hommage que le Boss voulait rendre à ses amis musiciens disparus, que cette légende du rock semble plus que jamais, à 75 ans, conscient du temps qui passe. Dans Road Diary, on découvre son souci admirable du détail, tout comme son engagement envers son groupe, et vice versa. Le E Street Band tient presque du grand orchestre avec ses 19 membres, où les choristes sont tout aussi importants et au rang desquels on trouve Mme Springsteen en personne, Patti Scialfa, membre du groupe depuis 1984 et mariée au Boss depuis 1991. Dans le film, elle évoque cette forme de cancer du sang qui lui fut diagnostiquée en 2018, limitant ses tournées : « Cela affecte mon système immunitaire, je dois donc faire attention à ce que je choisis de faire et où je choisis d'aller », confesse-t-elle en toute honnêteté. Autre témoignage, celui d'Anthony Almonte, jeune percussionniste et nouveau membre du E Street Band, qui raconte devant la caméra que, soir après soir à la fin du concert, Bruce lui dit toujours : « On se voit à la salle de sport demain matin ! » Avec plus de 140 millions d'albums vendus dans le monde entier, 20 Grammy Awards, deux Golden Globes et un Oscar, Bruce Springsteen est une icône culturelle mais avant tout un formidable chanteur, auteur et compositeur, qu'il faut voir sur scène au moins une fois dans vie.

Road diary, Bruce Springsteen & The E Street Band est à voir ici sur Disney + pour 5,99€ avec pub ou 9,99 € sans pub, un mois d'abonnement résiliable à tout moment.

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Les conséquences d'un traumatisme causés par un drame

Publié le par Michel Monsay

Les conséquences d'un traumatisme causés par un drame

Un jeune couple endeuillé par la mort de son enfant adopte un petit garçon adorable, Cody. Lequel, chaque nuit, voit ses rêves et ses cauchemars se matérialiser lorsqu’il s’endort. Le réalisateur Mike Flanagan exploite la veine fantastique pour explorer les traumatismes familiaux. Les manifestations surnaturelles deviennent prétexte à une réflexion sur le deuil, l’acceptation du passé, les secrets enfouis, les terreurs de l’enfance. Dans une maison filmée comme une sombre grotte, la psyché du petit Cody se déploie de manière fantasmagorique, entre envols de papillons et courses-poursuites avec un affreux croquemitaine. Mélange d’onirisme poétique et d’horreur pure, la réalisation épouse l’ambivalence à laquelle est confronté l’enfant, choyé mais aussi manipulé par une mère ambigüe, qui instrumentalise les pouvoirs de Cody, et s’en repaît comme d’une drogue. En proposant une vision sans angélisme des rapports de couple et des liens à l’enfant de substitution, à la fois médicament et présence destructrice, cet intelligent conte mortifère assume jusqu’au bout une certaine noirceur, ce que nombre de films abandonnent généralement en cours d'intrigue.

Ne t'endors pas est à voir ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

La bande-annonce ci-dessous est en vo, mais en regardant la série sur Netflix vous aurez les sous-titres en français.

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Plongée tragique dans le désœuvrement d’une jeunesse déboussolée

Publié le par Michel Monsay

Plongée tragique dans le désœuvrement d’une jeunesse déboussolée

Cette plongée dans un fait divers sordide met en lumière le racisme qui gangrène une petite communauté au Nord-Ouest du Canada, les dysfonctionnements des services sociaux, le désœuvrement d’une jeunesse dont les héros sont des criminels, capables d’une violence inouïe autant psychologique que physique. Dans la flopée de fictions basées sur de vraies affaires, Under The Bridge fait mouche en misant sur l’humain et sans céder au sensationnalisme. Il y a bien un suspense dans cette minisérie, un doute sur l’identité des meurtriers. Mais il reste à l’arrière-plan. La série est avant tout la description d’une jeunesse oubliée, qui bascule dans la violence. Under the Bridge porte un regard émouvant, d’une infinie mélancolie, sur cette tragédie. En sous-texte, elle glisse une critique des ratés du système de protection des mineurs canadien et d’une justice partiale. La réussite de cette minisérie, qui se distingue du tout-venant des affaires criminelles inspirées de faits réels, vient de la sobriété de la mise en scène et du talent des actrices, adultes et jeunes, notamment les performances en miroir de Lily Gladstone (Golden Globe de la meilleure actrice pour Killers Of The Flower Moon de Martin Scorsese) et de la trop rare Riley Keough, la petite fille d'Elvis Presley, l’une flic mélancolique qui a été adoptée durant son enfance, l’autre auteure hantée par un événement passé. Les regarder évoluer, s’approcher, se séparer, donne une épaisseur supplémentaire à cette mini-série sensible et passionnante qui décortique avec véracité les mécaniques de l'adolescence, avec ses amitiés et ses pressions de groupe qui peuvent mener au pire.

Under the bridge est à voir ici sur Disney + pour 5,99€ avec pub ou 9,99 € sans pub, un mois d'abonnement résiliable à tout moment.

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Les blessures d'un cinéaste bien plus complexe qu'il n'y paraît

Publié le par Michel Monsay

Les blessures d'un cinéaste bien plus complexe qu'il n'y paraît

S’appuyant sur un texte inédit de François Truffaut, le documentaire de David Teboul esquisse la carte des fêlures qui parcourent la vie et l’œuvre du cinéaste. S’appuyant à la fois sur les très riches archives du service public, qui, de François Chalais à France Roche, a fait de François Truffaut le plus reconnaissable des cinéastes français, mais aussi dans la correspondance si riche de ce grand épistolier et sur des fragments inédits d'une ébauche d’autobiographie entreprise par le réalisateur avec son ami Claude de Givray dans les mois précédant sa mort, le film promet de mettre à jour la part d’ombre de l'auteur des Quatre cents coups. La première partie du film, qui revient longuement sur l’enfance profondément malheureuse de Truffaut, semble vouloir tenir ce serment. La lecture (par Louis Garrel et Pascal Greggory, le rôle de la récitante étant tenu par Isabelle Huppert, tous trois très bien) des échanges entre le cinéaste et Roland Truffaut, son père adoptif, donne une idée de la violence qu’a endurée cet enfant à qui tout était rationné, la nourriture, car il a grandi sous l’Occupation, et l’amour maternel. Cette clé biographique se révèle essentielle pour approfondir la perception d'une œuvre bien plus sombre qu'il n'y paraît au premier abord, traversée par l'enfance malheureuse. Dans cet émouvant documentaire, il y a aussi François Truffaut le père absent mais aimant et drôle (merveilleuses lettres envoyées des États-Unis à ses filles lors d'un séjour pour le tournage des Rencontres du troisième type de Steven Spielberg), le formidable ambassadeur du cinéma, notamment grâce à son livre d'entretiens avec Alfred Hitchcock mais aussi sa présence régulière, toujours pédagogique et éclairante, à la télévision, notamment en portraitiste des grandes actrices du cinéma français, de Jeanne Moreau à Catherine Deneuve et Fanny Ardant, qui fut sa dernière compagne et la mère de sa plus jeune fille. Un accent particulier est mis sur la dimension autobiographique du Dernier Métro, réalisé alors que Truffaut, qui a grandi sous l'Occupation, a découvert grâce à un détective privé que son père biologique était juif. Entre Les quatre cents coups et sa mort prématurée, il y a aussi un homme très drôle, qui fait le pitre dans les vidéos familiales, celui que Bernadette Lafont avait surnommé “Truffette”. Le documentaire donne accès à l’épaisseur même d’une existence, ses silences, ses doutes, ses moments de flottement, bref, ce qui échappe d’ordinaire à la caméra : le for intérieur. David Teboul explore avec respect et une grande profondeur l’intimité et la carrière de François Truffaut, qui sont étroitement liées, et parsème son documentaire de très beaux extraits des films de ce cinéaste disparu trop jeune à l'âge de 52 ans en 1984 d'une tumeur au cerveau, qui nous donnent envie de revoir La peau douce, La femme d'à côté, Deux anglaises et le continent ou Les quatre cents coups pour ne citer qu'eux.

François Truffaut, le scénario de ma vie est à voir ici ou sur le replay de France 5.

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Passionnant portrait du pionnier du jazz moderne et trompettiste de génie

Publié le par Michel Monsay

Passionnant portrait du pionnier du jazz moderne et trompettiste de génie
Passionnant portrait du pionnier du jazz moderne et trompettiste de génie

S'il existe pléthore de documentaires sur le trompettiste-compositeur visionnaire et innovateur, le film du documentariste Stanley Nelson Jr. est particulièrement réussi pour évoquer celui dont le fil conducteur de son existence a toujours été sa détermination sans failles à casser les codes, à se renouveler continuellement et à vivre intensément sa vie comme il le souhaitait. Un portait sans concession de la légende du jazz disparue en septembre 1991 à l’âge de 65 ans,  qui bien que devenu une icône culturelle a souffert toute sa vie du racisme. Sur le rythme d'une partition jazz, les images d'archives se succèdent, des vidéos de concerts, des séances d’enregistrement, et la voix off déclame quelques extraits de l'autobiographie de Miles Davis. Les témoignages se succèdent avec émotion, ceux des musiciens bien sûr, comme Jimmy Cobb, Ron Carter, Carlos Santana, Herbie Hancock, The Roots, Wayne Shorter, Quincy Jones, ou le pianiste René Urtreger et Juliette Gréco qui reviennent sur la relation de Miles Davis avec la France. Il y a aussi ceux des proches comme sa femme Frances Taylor ou son fils Erin qui n'éludent pas les démons de l'homme impénétrable, parfois taciturne, irascible ou violent, rongé par les persécutions et ses addictions. Le film évoque parfaitement le parcours musical de celui qui n’écoutait jamais ses anciens disques et qui a bouleversé à jamais les codes de la musique, du be-bop au cool, jusqu'au jazz-fusion. Cette quête absolue d'un nouveau son est parfaitement illustrée dans la bande originale de ce documentaire. Né à l’ère du swing, compagnon de Charlie Parker lors de la révolution bop, parrain du cool, leader de deux quintets mythiques, rénovateur de l’orchestre élargi aux côtés de Gil Evans, initiateur d'un jazz fusion plus électrique, enfin star chic du funk, Miles a beaucoup inventé, anticipé, évolué, muté. Avec lui, le jazz s’est invité sur les scènes des festivals rock et les podiums de la haute couture. Supérieurement intelligent, le trompettiste sut en outre séduire et maintenir à distance le milieu dans lequel il évoluait, un monde tenu par les Blancs où le moindre faux pas, et souvent il en fallait moins que ça, pouvait valoir à un Noir tel que lui les pires ennuis. Malgré cela, il parvint à devenir une star, une icône. La musique de Miles Davis trouble et troublera toujours par sa très pure beauté.

Miles Davis, birth of the cool est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

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Saisissant portrait universel et intemporel de la condition des femmes quel que soit leur rang dans la société

Publié le par Michel Monsay

Saisissant portrait universel et intemporel de la condition des femmes quel que soit leur rang dans la société

Sujet fondamental et traumatique de l’Histoire britannique, annonciatrice de l’unité du royaume, le destin de Marie Stuart a l’étoffe d’une tragédie de son contemporain William Shakespeare. Adaptation de la biographie de Marie Stuart par l’historien britannique John Guy II, Marie Stuart, reine d’Écosse de Josie Rourke, dont c'est le premier film, dévoile la complexité du règne de la souveraine, en soignant une splendide reconstitution de l’époque élisabéthaine. Ce qui intéresse Josie Rourke, c’est la place de ces femmes couronnées, fortes, déterminées, mais isolées, étouffées, manipulées par un marigot de conseillers et de conspirateurs exclusivement masculins. Voilà ce qui rassemble Marie Stuart la veuve catholique, monarque inattendue bousculant l’ordre établi, magnifiquement interprétée par Saoirse Ronan, et Élisabeth I la protestante, reine sans mari, sans enfant, défigurée par la variole et ravagée par l’idée de voir sa cousine s’imposer dans la succession. Au-delà de son talent, la pureté singulière du visage de Saoirse Ronan incarne bien la beauté sauvage de l’Écosse, et contraste avec la violence de son destin. Depuis quelque temps, le féminisme a tendance, et c’est heureux, à se réapproprier l’Histoire. Josie Rourke, première femme à avoir dirigé une grande institution théâtrale londonienne, le Donmar Warehouse, ne cède pas à la facilité d’un énième portrait de Marie Stuart en reine martyre, pas plus qu’elle ne fait d’Elizabeth I, sa cousine et rivale, un impitoyable bourreau. Plutôt que sur leur affrontement, elle insiste sur la gémellité de leurs destins de souveraines, toutes deux maudites d’avoir accédé au trône avec le mauvais sexe. Leur unique scène en commun résume bien l’esprit de ce film visuellement splendide, dont la mise en scène de Josie Rourke, qui vient du théâtre, contient un vrai sens de la scénographie et de l'espace . Au milieu de nulle part, traquée par ses ennemis, Marie, diaphane et fière dans son dénuement, demande de l’aide à Elisabeth. Puissante mais vulnérable, celle-ci apparaît en collerette dentelée et perruque fauve, les lèvres rouge sang comme des plaies ouvertes sur un visage de craie, plus clown triste que Reine de cœur. Au lieu du duel de rousses attendu, cette rencontre s’impose comme un sommet d’émotion et dit l’impossibilité tragique d’une solidarité féminine au faîte du pouvoir. Cernées par l’ambition criminelle des hommes de leur cour, les deux femmes n’ont, pour garder leur trône, pas d’autre choix que de gouverner à la façon des mâles dominants. Un beau premier film qui fait d’une tête couronnée une héroïne certes sacrifiée, mais batailleuse, vaillante et très touchante.

Marie Stuart, reine d'Écosse est à voir ici pour 2,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Portrait solaire et sensuel d'un duo passionné

Publié le par Michel Monsay

Portrait solaire et sensuel d'un duo passionné

Après Séraphine, César du meilleur film 2009, Martin Provost revient à la peinture avec Pierre Bonnard, rare artiste à avoir vécu de son art, et sa muse, Marthe de Méligny. Le premier souvenir que laisse Bonnard, Pierre et Marthe est sa lumière. Partagé entre Paris, la Normandie et la Côte-d'Azur, le film se déroule pour beaucoup au Cannet où la lumière y est changeante, avec une impression solaire dominante. Martin Provost ne pensait pas revenir à un sujet ayant trait à la peinture après Séraphine, c’est la proximité de sa maison durant le confinement avec celle où le peintre et sa muse habitaient qui l'a poussé à creuser le sujet. Le réalisateur capte avec bonheur son sujet, grâce notamment à une lumineuse Cécile de France au diapason de Marthe de Méligny, de son vrai nom Maria Boursin, en quête de reconnaissance avec cette particule inventée. Entre Pierre et Marthe, c’est cette dernière qui intéresse Martin Provost, plus que le peintre. Leur relation tumultueuse aussi, où s'invite une maîtresse intrusive et s'affirme la forte personnalité de Marthe. Le cinéaste filme une femme indépendante et libérée qui trouve dans l’amour de Bonnard cette reconnaissance désirée qui l’élève dans la société, mais aussi personnellement, dans la passion qui les unira pendant cinquante ans. Solaire, la mise en scène devient sensuelle, le sexe étant cardinal dans leur relation. Un érotisme raffiné parcourt le film, reflet des nus prédominants chez Bonnard en 1893. Traversé par des interrogations très actuelles sur la condition féminine, cette chronique attentive d’une union célèbre l’art sans l’idéaliser. Celui qu’on appelle d’une manière un peu simplificatrice « le peintre du bonheur » est un solitaire dont le génie coloriste se double d’une exigence inlassable, inflexible. L’art implique des sacrifices : avec les Bonnard, Martin Provost nous parle d’une vie à deux où la peinture a pu prendre toute la place, un ménage à trois avec la création, offrant l’émerveillement en retour. Une histoire d’amour donnée à partager comme une éternelle source d’inspiration.

Bonnard, Pierre et Marthe est à voir ici pour 2,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Robinsonnade émouvante d'une beauté limpide

Publié le par Michel Monsay

Robinsonnade émouvante d'une beauté limpide

Récit initiatique, Le Royaume de Kensuké est aussi une méditation sur la famille, qui prend ici toutes sortes de formes, et sur la relation à l'autre, quel qu'il soit. Hymne à la paix, le récit invite à réfléchir à la place de l'humain sur une terre que les hommes partagent si mal. Une bonne partie du film se passe de mots, les images et la mise en scène prenant pleinement le relais avec notamment des décors somptueux. À noter aussi la belle idée de passer par le dessin à l'estampe, que pratique Kensuké, pour raconter l'évolution de la relation entre le jeune personnage principal et le vieil homme, mais aussi et surtout pour figurer la tragédie de Nagasaki dans une scène bouleversante. Un des charmes de ce très beau film d’animation, adapté d’un livre de Michael Morpurgo (son Cheval de guerre l’a été par Spielberg) : rendre le dessin plus éclatant au fur et à mesure que le héros s’intègre dans son nouvel environnement, s’accorde avec les êtres qui l’entourent, abandonne sa peau de garçon impatient pour muer en jeune humain empathique, équilibré et joyeux. Fable écologiste pleine de poésie et film d'aventures aux rebondissements multiples, Le Royaume de Kensuké est une merveilleuse ode aux liens humains et à la beauté de la planète. Cet îlot de poésie est limpide, inspiré et  plein de tableaux naturels sidérants qui s'intègrent admirablement dans l’animation 2D sans fioritures au rendu souvent impressionnant.

Le royaume de Kensuké est à voir ici pour 4,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Beau portrait de l'ovni du cinéma français

Publié le par Michel Monsay

Beau portrait de l'ovni du cinéma français
Beau portrait de l'ovni du cinéma français

Extraits judicieusement choisis et témoignages pertinents : ce documentaire très complet retrace brillamment la carrière du gamin des Quatre Cents Coups.  Jean-Pierre Léaud existe-il vraiment hors de l’écran ? Cette question judicieuse posée au début du documentaire résume parfaitement le phénomène. Le désintéressement en bandoulière, Jean-Pierre Léaud s’est tellement donné au cinéma qu’il en est devenu lui-même un peu irréel. Le vrai, le faux, le jeu, le sérieux, tout cela fusionne en créant quelque chose d’unique dès qu’il apparaît à l’image. Avec cette sensation qu’il semble jouer sa vie et sa mort à chaque film. Rien ne manque d’essentiel dans ce film qui retrace le parcours de l’acteur, depuis la légendaire séquence de casting des Quatre Cents Coups où le gamin défend son côté gouailleur devant un Truffaut qu’on devine totalement conquis, jusqu’à Le lion est mort ce soir (2017), du réalisateur japonais Nobuhiro Suwa. De temps à autre, Michel Fau, filmé dans un studio, lit des commentaires de Jean-Pierre Léaud lui-même sur ses expériences, et quelques comédiens en herbe rejouent du Léaud. Le contenu éclairé des témoignages (Françoise Lebrun, Noémie Lvovsky, Tsaï Ming-liang, Olivier Assayas…) et des extraits choisis (films de Truffaut, Godard, Eustache, Balasko…) fortifient ce beau documentaire. Quelques documents rares, photos et extraits d’interviews, montrent bien cette fièvre unique teintée d’anxiété, caractéristique de ce comédien hors norme, qui a inventé une nouvelle manière d'être devant une caméra, où tout est vrai et tout est fiction.

Le cinéma de Jean-Pierre Léaud est à voir ci-dessous ou sur le replay d'Arte.

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Une série puissante qui met en lumière les failles du système judiciaire coréen

Publié le par Michel Monsay

Une série puissante qui met en lumière les failles du système judiciaire coréen

Juvenile Justice aborde avec justesse la question méconnue de la criminalité violente qui gagne certains jeunes Coréens. Au-delà de l’aspect procédural, la série s’attarde sur l’environnement sociologique de chaque personnage, accusé ou victime. Face à la multitude de cas et de points de vue présentés, elle trouve son équilibre en se recentrant systématiquement sur l’impassible juge Sim, incarnée par la formidable Kim Hye-soo, à la fois rigide et touchante. Avec brio, ce drame judiciaire déconstruit le concept de l’enfant innocent et interroge la responsabilité de la société dans cette délinquance précoce. Ces jeunes sont souvent confrontés à l'absence de domicile, la négligence parentale, la maltraitance et la violence sexuelle. Outre le cinéma coréen qui fait partie des tous meilleurs au monde, le pays du matin calme produit aussi des séries de qualité comme celle-ci ou comme Deserter pursuit notamment. Juvenile justice brille effectivement par sa réalisation efficace, son interprétation juste même pour les rôles secondaires, et sa mise en lumière bien sentie du problème de la criminalité des mineurs.

Juvenile justice est à voir ici ici sur Netflix pour 5,99 € avec pub et 13,49 € sans pub, un mois d'abonnement sans engagement.

La bande-annonce ci-dessous est en vo, mais en regardant la série sur Netflix vous aurez les sous-titres en français.

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