Savoureuse comédie au doux parfum de libertinage

Publié le par Michel Monsay

Savoureuse comédie au doux parfum de libertinage

Le deuxième long métrage de Michel Deville, qui date de 1962, est libre, inventif et joyeux. Tout le Deville des débuts, si proche de Marivaux, se retrouve ici : une gaieté naturelle alliée à une sensibilité discrète, une écriture élégante, aisée, subtile, une impeccable direction d'acteurs. Tout le film est construit autour des manigances d'une jolie demoiselle, sublime Marina Vlady, solaire, épanouie, sensuelle, qui pétille de vie, de charme et d'humour, dont le plus grand plaisir est de vivre en équilibre sur des échafaudages de mensonges. La mise en scène est parfaitement accordée au sujet, fluide, légère, fertile en inventions cocasses, en détails savoureux et d'une infaillible justesse de ton. Plus encore qu'à Marivaux, à qui il a souvent été comparé, Michel Deville fait penser ici au Musset des Caprices de Marianne par son mélange de frivolité et de relative gravité dans sa deuxième partie. Le film suit donc les aventures de Juliette, menteuse obsessionnelle, et de sa sœur Sophie (Macha Méril), fausse ingénue, qui, toutes deux, badinent trop avec l'amour. La caméra virevoltante papillonne avec grâce autour des deux sœurs. Tous les acteurs ont l'air de beaucoup s'amuser, et le spectateur avec. Coécrit avec Nina Companeez, Adorable menteuse est un bel exemple de film ludique, rafraîchissant, et de cinéma qui fait vivre une jeunesse un peu libertine, un peu cruelle, dont les manières affranchies laissent toute sa place au désir féminin.

Adorable menteuse est à voir ici pour 2,99 € en location.

Publié dans replay

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