Touchante chronique d’un amour au temps de la pandémie

Publié le par Michel Monsay

Touchante chronique d’un amour au temps de la pandémie

Cinéaste de la délicatesse, Jérôme Bonnell, à qui l'on doit déjà de très beaux films comme Le temps de l'aventure ou À trois on y va ou la minisérie Les hautes herbes, signe un huis clos amoureux, vibrant d'émotions, de sensibilité et de charme, une comédie délicate, à la fois légère et dramatique, drôle et troublante. Il filme avec la précision et la finesse qu’on lui connaît cette romance à huis clos, sensuelle et singulière, à l’issue pleine de surprises. Une variation emballante sur la fragilité du sentiment amoureux et la magie de l’imprévu, portée par un tandem de comédiens en état de grâce, la lumineuse révélation Amel Charif et Marco Pauly, qui nous avait épaté dans Patients. Jérôme Bonnell a commencé à écrire son scénario dans l'état de sidération du premier confinement. De là, sans doute, la justesse de l'arrière-plan, son aspect aberrant, surréaliste même : la gestion de la crise par les politiques, son rendu anxiogène par les médias, les masques, les files d'attente devant les magasins et les pénuries de différents produits, les applaudissements le soir à 20h pour le personnel de santé dont tout le monde se fout aujoud'hui, à commencer par le gouvernement, la notion du temps qui disparaît… toutes ces situations improbables que l'on a tous vécues. La grâce des visages et des corps de ces amants de la pandémie de Covid-19, l’élégance de la mise en scène font d’À la joie un moment intense et doux, qui regarde en face aussi bien le désir que la douleur.

À la joie est à voir ici ou en allant sur le replay d'Arte.

Publié dans replay

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