Quand Disney avait du génie

Publié le par Michel Monsay

Quand Disney avait du génie

À l’occasion de son centenaire, Disney ressuscite 28 courts métrages de son âge d’or après les avoir restaurés, dont certains sont de purs bijoux. Parmi eux, fourmillant d’idées visuelles, La Danse macabre (1929) met en scène quatre squelettes aux os élastiques dans un cimetière, se déhanchant entre autre sur La Marche des Trolls, d’Edvard Grieg. Un exemple de ces géniales idées : l’un des squelettes soustrait à son camarade ses deux fémurs, qu’il transforme en maillets pour jouer du xylophone sur sa colonne vertébrale, sa cage thoracique et son crâne. Au croisement du folklore européen (les danses macabres médiévales) et mexicain (le Jour des morts), ce chef-d’œuvre bouleversera des futurs piliers de l’animation du XXᵉ siècle et annonce aussi l’univers gothique de Tim Burton. Dans un autre registre, Dingo fait de la gymnastique (1949), l’un des courts métrages les plus connus du chien maladroit, visible dans Qui veut la peau de Roger Rabbit, reste un monument d’humour à base d’haltères, de barre fixe et d’extenseurs de fitness. Issu de la même série, Dingo fait de la natation (1961) constitue l'un des deniers joyaux de l’âge d’or du cartoon. L’animation se révèle d’une fluidité tentaculaire, à l’image de la pieuvre qui perturbe Dingo durant sa course de ski nautique. Son camarade Mickey figure, lui, dans le foisonnant Bâtissons (1933), autour d’un gratte-ciel en construction, avec des acrobaties sur poutrelles qui évoquent celles de Laurel et Hardy dans Vive la liberté (1929). Pour finir, Pluto a des envies (1940) prend d’abord une trame de dessin animé classique : le chien cherche à voler un os dans la gamelle de son voisin Butch le bouledogue. L’idée géniale du réalisateur consiste à prolonger la course-poursuite au cœur d’une fête foraine, plus précisément dans un palais des glaces, plein de miroirs qui défient les lois de l’optique. Les transformations successives de Pluto (crocodile, chameau, kangourou) s’accompagnent de déformations plus absurdes les unes que les autres. Soit l’essence même du cartoon.

Les 5 courts métrages en question sont à voir ici pour 8,99 € sur Disney +, un mois d'abonnement sans engagement. Sinon, deux d'entre eux sont visibles ci-dessous dans une qualité moyenne :

Quand Disney avait du génie
Quand Disney avait du génie
Quand Disney avait du génie
Quand Disney avait du génie

Publié dans replay

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article