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The virtues

Publié le par Michel Monsay

The virtues

Cette minisérie anglaise en 4 épisodes d'une puissance émotionnelle rare s'attache aux laissés-pour-compte, ceux que la vie n'a pas ménagé dès leur plus jeune âge. C'est le cas du personnage central, admirablement interprété par Stephen Graham, entre force brute, vulnérabilité, tendresse, et un regard mélancolique inoubliable. Cet homme de 40 ans, qui retombe dans l'alcoolisme lors d'une terrible nuit de beuverie quand son fils et son ex-femme quittent Liverpool pour s'installer en Australie, voit peu à peu resurgir un traumatisme de son enfance qu'il avait profondément enfoui. On retrouve dans cette série l'hyper réalisme social du cinéma anglais de Ken Loach ou Mike Leigh, qui se traduit ici à travers des scènes longues, intenses, magistralement filmées et en partie improvisées, d'où l'on ressort attendri, dérangé ou bouleversé. Le réalisateur Shane Meadows, qui à l'instar du protagoniste de cette série, a vécu lui aussi un événement traumatisant dans sa jeunesse, sonde avec une intelligence remarquable les blessures des personnages qui composent cette histoire d'une noirceur sans concession. La justesse de la mise en scène, des cadrages, du jeu des comédiens participent à rendre poignante cette approche quasi documentaire. Qui d'autre que PJ Harvey pouvait composer une musique rêche, maussade, agressive, romantique, qui colle merveilleusement à l'atmosphère de cette série ? Regarder "The virtues" est un choc, comme on n'en voit quasiment jamais à la télévision, merci une fois de plus à Arte, d'une grande humanité mais aussi d'une violence sourde, pas celle gratuite et hideuse que l'on voit habituellement, avec une tension qui affleure régulièrement pour atteindre son paroxysme dans la dernière demi-heure construite à la perfection.

A voir sur Arte.tv ici, ou sur l'application Arte de votre téléviseur ou votre box.

Publié dans Chroniques, vidéos

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Sopro

Publié le par Michel Monsay

Sopro

Rien ne vaut l'émotion que l'on peut ressentir parfois au théâtre lorsque le texte, la mise en scène et les comédiens rivalisent de grâce et d'intelligence pour nous transporter dans leur univers, en nous donnant l'impression de partager ce que les personnages vivent, de respirer le même air qu'eux. Dans le cadre du festival d'automne, qui réuni chaque année en région parisienne des dizaines de spectacles, la magnifique pièce "Sopro", qui signifie souffle, du dramaturge et metteur en scène Tiago Rodrigues est reprise pour quelques représentations. Créé en 2017 au festival d'Avignon, ce spectacle joué en portugais surtitré en français, est un sublime hommage au théâtre, aux acteurs et à un métier en passe de disparaître, celui de souffleuse. Tiago Rodrigues a convaincu la souffleuse historique du théâtre national de Lisbonne de créer une pièce dont elle serait le cœur en étant physiquement présente sur scène qui, tout en racontant la vie de cette femme de l'ombre au travers de trois actrices et deux acteurs excellents, tisserait avec beaucoup de justesse les liens entre le théâtre et la vie. En entremêlant des anecdotes de la vie de la souffleuse, des extraits de Molière, Racine, Tchekhov, et du dialogue entre le dramaturge et cette femme qui est la mémoire d'un théâtre en ruines, la pièce nous emmène entre réel et fiction, passé et présent avec une une étonnante virtuosité. Tout à la fois drôle et émouvant, ce spectacle d'une infinie délicatesse nous rappelle en ces temps compliqués l'importance du théâtre, cet indispensable lieu de partage permettant de faire vivre ces textes anciens ou modernes, qui nous en disent tant sur l'essence de la vie et de la mort en mettant en lumière le vrai avec du faux.

Sopro se joue les 15 et 16 octobre à l'espace 1789 de Saint-Ouen.

Sopro

Publié dans Théâtre

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Iga Swiatek

Publié le par Michel Monsay

La fraîcheur, le naturel et la qualité du jeu de la jeune polonaise de 19 ans, qui a remporté le tournoi de Roland Garros sans perdre un seul set de toute la quinzaine, font plaisir à voir et augurent un regain d'intérêt pour le tennis féminin qui manquaient cruellement ces derniers temps de joueuse charismatique.

Iga Swiatek
Iga Swiatek
Iga Swiatek

Publié dans Chroniques

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Mesure topographique pour renaturation d'une rivière

Publié le par Michel Monsay

Mesure topographique pour renaturation d'une rivière

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Eleveurs laitiers de père en fils

Publié le par Michel Monsay

Eleveurs laitiers de père en fils

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Delgres

Publié le par Michel Monsay

Delgres

Après avoir joué avec des pointures internationales, Peter Gabriel, Gilberto Gil, Neneh Cherry pour ne citer qu'eux, le guitariste Pascal Danaë nous avait enchanté avec un premier trio en 2014, Rivière noire, un délicieux métissage de musique brésilienne et africaine. En 2018, il crée un second trio, Delgres, où accompagné d'un batteur et d'un joueur de soubassophone (cuivre avec un large pavillon surélevé), on le retrouve à la guitare et au chant dans un blues-rock créole euphorisant. Avant un second album prévu pour l'année prochaine, voici en avant-première un nouveau morceau de toute beauté dans la même veine fiévreuse et habitée, qui rend hommage aux travailleurs qui doivent se lever à 4 heures du matin pour faire vivre leur famille, aux sans-grade. Un texte fort, qui puise son inspiration dans l’histoire personnelle du père de Pascal Danaë, arrivé des Antilles en 1958 pour travailler en métropole. Tourné dans le port du Havre, le très beau clip témoigne de l'aspect généreux et vivifiant de cette musique.

Publié dans Chroniques

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Working men's club

Publié le par Michel Monsay

Working men's club

Ce quatuor anglais, qui vient de sortir un premier album très réussi, mélange de rock industriel, de funk, d'électro et de new wave, est une des plus belles surprises musicales de cette rentrée. Le groupe se compose de trois gars et une fille, ils viennent du Yorkshire, ont 20 ans et déjà une belle maturité dans les compositions. L'Angleterre reste toujours un vivier incomparable de nouveaux artistes pop-rock, et cela dure depuis 60 ans. Écoutez ce morceau très représentatif du son de ce groupe, à la fois très dansant et d'où ressort la belle voix de son jeune leader, Syd Minsky-Sargeant, auteur compositeur et interprète :

Publié dans Chroniques, Disques

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Antoinette dans les Cévennes

Publié le par Michel Monsay

Antoinette dans les Cévennes

Alors que l'automne commence à s'installer sérieusement, cet excellent film nous replonge dans les délices de l'été et qui plus est dans les magnifiques décors des Cévennes. Tournée en Scope, ce qui donne une ampleur, un lyrisme et une image d'une grande beauté, l'histoire d'Antoinette se déploie comme une comédie existentielle qui passe intelligemment du burlesque à l'émotion. C'est aussi le très beau portrait d'une femme enthousiaste, impulsive, pétillante, puérile, amoureuse, parfois pathétique mais si touchante, si humaine. Difficile de ne pas fondre pour ce personnage, mais aussi pour Laure Calamy qui l'incarne divinement bien, elle est tout autant irrésistible pour sa drôlerie, sa sensualité, que pour sa capacité à nous émouvoir dans toutes sortes de situations. Le grand public l'a découverte il y a 5 ans dans la première saison de la série "Dix pour cent" mais elle tourne régulièrement depuis une dizaine d'années, a obtenu un Molière en 2018 pour "Le jeu de l'amour et du hasard", et nous avions été impressionnée par sa performance dans le film "Ava" il y a 3 ans. Le rôle d'Antoinette lui apporte un écrin à la dimension de son talent, et les autres comédiens qui l'entourent ne sont pas en reste, y compris l'âne. Ce film en mouvement regorge de très beaux plans sur le chemin Stevenson, notre héroïne suit en effet les traces de Robert Louis Stevenson, l'auteur de "L'île au trésor" avait arpenté les mêmes sentiers plus d'un siècle auparavant, et avait écrit en 1879, "Voyage avec un âne dans les Cévennes". Cette comédie décalée, imprévisible, brouille les pistes et nous emmène au gré des rencontres vers des moments tendres, cocasses, touchants, dérangeants, pour en faire au final un film réjouissant qui nous fait un bien fou.

Publié dans Films

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Kenzo Takada, la perte d'un grand créateur

Publié le par Michel Monsay

Kenzo Takada, la perte d'un grand créateur

Cette saleté de virus, qui continue de tuer et nous gâche la vie depuis le mois de mars, aura eu raison du grand couturier Kenzo, qui est mort hier à l'âge de 81 ans. Ce japonais qui avait choisi Paris pour faire carrière, y étais arrivé en 1965 et y a vécu jusqu'à sa mort. Kenzo a enchanté le monde de la mode dès les années 70 jusqu'en 1999, même s'il avait revendu sa marque à LVMH en 1993, il avait conservé la direction artistique durant six ans avant de se retirer. Ses créations colorées, fleuries, originales, intemporelles, métissées, souvent de toute beauté, ont toujours suscité en moi beaucoup d'admiration, puis de tristesse lorsque cet artiste génial a décidé d'arrêter. Cette tristesse est aujourd'hui infinie avec sa disparition, et me reviens en mémoire un homme charmant qui m'avais reçu en 2011 avec une grande gentillesse dans son magnifique appartement face Au Bon marché, où j'avais été ébloui par son sens inné du bon goût. Voici le portrait que j'avais écrit, suite à l'interview qu'il m'avait accordée. A lire ici

Publié dans Chroniques

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Ne change rien Vincent !

Publié le par Michel Monsay

Une interview de cet acteur que l'on aime tant ... Ça me rappelle lorsque je l'avais interviewé il y a huit ans, un moment de bonheur intense ! A lire ici

Publié dans Chroniques

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