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Un antidote à la déprime ambiante

Publié le par Michel Monsay

Un antidote à la déprime ambiante

Après un premier one-man-show très réussi, Molière de l'humour 2017, Vincent Dedienne, que l'on a vu entre-temps au théâtre et au cinéma sans oublier ses chroniques très mordantes à la radio et la télé qu'il a arrêtées aujourd'hui, revient avec un second spectacle, qu'il présente ainsi : «Après avoir fait le tour de mon nombril, j’ai décidé de tourner un peu autour des vôtres... Si ça chatouille, tant mieux». Vincent Dedienne ne se contente pas de tourner autour, il y enfonce une plume acérée et vénéneuse, assis ou virevoltant autour d'un piano qui sert à tout sauf à la musique. Il nous présente une imparable galerie de portraits qui font mouche, y compris, preuve du talent de l'humoriste, quand il s’agit d’archétypes, tel celui du chorégraphe qui tyrannise ses élèves. Parmi ces personnages, il y a celui qui savoure les enterrements de célébrités, celle qui voue sa belle-mère aux gémonies, une riche bourgeoise qui écrase sa femme de ménage de tout son mépris social, une voyagiste fascinée par Xavier Dupont de Ligonnès, un comédien plus préoccupé par ses placements de produits que par son film, un CRS facho « redresseur » de chansons françaises, un présentateur de flash d'infos cocaïné qui tyrannise ses collègues, ou un chanteur fou amoureux de lui-même qui se contorsionne perché sur le piano. Telle une bande de pieds-nickelés, tous ont la fâcheuse manie de se prendre les pieds dans le tapis, poussés par un Vincent Dedienne qui se plait à les tourner gentiment en ridicule au fil de ce qui prend progressivement l’allure d’un jeu de massacre. Son écriture incisive et virtuose coule comme un jaillissement ininterrompu. Les formules font mouche, les mots sont cruels, les tableaux sont désopilants d'absurde, et parfois glaçants. Les obsédés du politiquement correct en seront pour leurs frais. Si l'on rit quasiment de bout en bout, la nostalgie n'est jamais très loin chez Vincent Dedienne, dont l'humour à la fois tendre, poétique et loufoque, qui n’est pas fait de punchlines mais de situations, de réflexions et de dérision sur notre époque, est une fois encore, autant dans l'écriture que dans l'interprétation, de haute volée.

Le spectacle est à voir au Théâtre des Bouffes du Nord jusqu'au 29 janvier, puis en tournée.

Publié dans Spectacles

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Un rock joyeux, indolent et décalé

Publié le par Michel Monsay

Un rock joyeux, indolent et décalé

Une intro basse-batterie parfaite, un refrain martelé tout du long et le petit air fripon de Rhian Teasdale et Hester Chambers, les deux guitaristes chanteuses, voilà la recette simplissime qui a permis au groupe anglais Wet Leg d’écrire l’un des morceaux les plus irrésistibles de l’année. À confirmer avec un premier album prévu en avril 2022. Avec un dispositif sonore minimal (basse, batterie, guitare), leur tout premier single : Chaise Longue, est un bijou d’ironie grinçante et un véritable manifeste pour le droit à la paresse. Accompagné d'un clip à l'humour décalé, façon La petite maison dans la prairie, ce morceau a fait de ces deux jeunes femmes originaires de l’île de Wight la sensation rock du moment.

Publié dans Chroniques

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Superbe BD qui nous plonge au cœur des années folles dans les pas d'une femme libre

Publié le par Michel Monsay

Superbe BD qui nous plonge au cœur des années folles dans les pas d'une femme libre

On se souvient peu aujourd’hui de Kiki de Montparnasse, née Alice Prin, bien qu’elle apparaisse sur des célèbres photos de Man Ray comme Le Violon d’Ingres et Noire et Blanche, où le visage de Kiki en gros plan côtoie un masque africain. Elle fut pourtant une touche-à-tout magnifique, à la fois modèle, comédienne, chanteuse de cabaret, peintre, écrivaine... et amoureuse. Cette bande dessinée extrêmement bien documentée décrit l’époque où le quartier de Montparnasse était à son apogée car il attirait à la fois les artistes peintres (Picasso, Soutine, Modigliani, Foujita, Utrillo entre autres) et les collectionneurs, mais aussi les écrivains comme par exemple Cendrars, Aragon, Cocteau ou Hemingway. Kiki les a tous fréquentés en tant que modèle et/ou amie, et fut pendant plusieurs années la compagne de Man Ray. Cet ouvrage est aussi et surtout la biographie d’une femme exceptionnelle. Alice Prin a très tôt appris à se débrouiller seule tout en restant remarquablement loyale en amitié comme en amour. Devenue Kiki, elle assumait pleinement ses mœurs et son besoin de liberté, une femme sans attaches ni tabous, qui a vécu sa vie comme une rébellion joyeuse de chaque instant. Elle était d’une grande ouverture d’esprit, acceptait les gens pour ce qu’ils étaient et vivait au gré de ses rencontres et des opportunités qui se présentaient. Le dessin précis, sensuel et attrayant de Catel donne vie à cette personnalité attachante, alors que Bocquet a réussi à recréer la vie de bohème de cette époque, utilisant un langage qui fleure bon les années folles tout en effectuant un choix judicieux dans les événements qui émaillèrent la vie de Kiki. On se passionne pour l'histoire de cette femme en avance sur son temps, charismatique, qui au-delà de la liberté sexuelle et sentimentale qu'elle s'est accordée, s'est imposée par une liberté de ton, de parole et de pensée qui ne relève d'aucune école autre que celle de la vie. Que l'on appelle cela bande dessinée ou roman graphique, ce livre est un régal, qui en plus est complété par 40 pages de chronologie de la vie de Kiki et de mini biographies des nombreux artistes évoqués.

Publié dans Livres

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Le fascinant souffle romanesque et noir de Dickens

Publié le par Michel Monsay

Le fascinant souffle romanesque et noir de Dickens

On connait surtout de David Lean, sa période hollywoodienne et ses trois immenses succès que sont Le pont de la rivière Kwaï, Lawrence d’Arabie et Le docteur Jivago, mais avant cela le cinéaste a réalisé quelques très beaux films dans son Angleterre natale. Deux ans avant sa version d'Oliver Twist, David Lean s’affirmait déjà comme le meilleur adaptateur de Charles Dickens à l’écran avec cette splendide version des Grandes Espérances. Respectant à la fois la lettre et l’esprit de ce grand roman initiatique, il ne se contente pas d’en illustrer les péripéties, il entremêle génialement extérieurs et décors de studio, expressionnisme et classicisme, selon les besoins du récit. Le cinéaste use d’une imagerie romantique, quasi fantastique par moments, et retranscrit merveilleusement l’univers de Dickens, notamment dans le Londres grouillant de vie du XIXe siècle. Aussi remarquable directeur d’acteurs que technicien, David Lean révèle dans ce film Alec Guinness alors débutant et la délicieuse Jean Simmons, tous deux tenant ici des seconds rôles mais dont on connait la très belle carrière qui les attend. Si ce film de 1946 n'est pas le plus connu de David Lean, il gagne à l'être, tant il nous transporte à travers un superbe noir et blanc dans une histoire aux nombreux rebondissements et aux personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent.

A voir ici ou sur l'apllication Arte de votre télé.

Publié dans replay

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Mieux vaut en rire ... ou en pleurer !

Publié le par Michel Monsay

Mieux vaut en rire ... ou en pleurer !
Mieux vaut en rire ... ou en pleurer !

Publié dans Chroniques

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Coup de chapeau

Publié le par Michel Monsay

Coup de chapeau

L'immense championne a éclaboussé de son talent l'année 2021 en remportant le titre olympique individuel et par équipe et pour la cinquième fois le championnat du monde. Son palmarès, le plus beau de l'histoire du judo féminin français, est désormais presque aussi impressionnant que celui de la légende Teddy Riner. Nul doute qu'elle aura à cœur de l'enrichir encore aux Jeux de Paris 2024. En étant pour la troisième fois championne des championnes, elle devient encore un peu plus l'une des plus grandes sportives françaises.

Publié dans Chroniques

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Un court-métrage d'une belle force émotionnelle

Publié le par Michel Monsay

Un court-métrage d'une belle force émotionnelle

Dans ce bouleversant petit film, qui fait partie des favoris dans la course au César du meilleur court-métrage 2022, le cinéaste et comédien Maxime Roy filme avec sensibilité le combat d’une femme pour rester à flot. Au chômage, enceinte de huit mois, elle lutte contre les pressions constantes de sa mère, de son compagnon, de Pôle emploi et contre une précarité qui semble inévitable. Le film regorge de très beaux plans au plus proche des comédiens, particulièrement la formidable Clara Ponsot, interprète d'une émouvante justesse, qui évite l’écueil du larmoyant et du misérabiliste. Avec un regard naturaliste, le cinéaste capture la dureté d’un système qui ne laisse aucune chance aux plus démunies. Un court-métrage peut avoir la puissance d'un long et nous procurer des émotions aussi fortes, on aurait tendance à l'oublier.

A voir ici ou sur l'apllication Arte de votre télé.

Publié dans Chroniques, replay

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Un bel hommage à la folie élégante de ces trois acteurs irrésistibles

Publié le par Michel Monsay

Un bel hommage à la folie élégante de ces trois acteurs irrésistibles

Ils étaient d'immenses comédiens, Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort ont tellement marqué le cinéma français qu’on ne peut penser à la France des cinquante dernières années sans les retrouver si présents dans notre imaginaire. Trois doux dingues issus de la moyenne bourgeoisie de province, qui avaient fui l’ennui. Ce trio de farfelus perclus de doutes et de complexes était lié par une solide amitié qui datait de leurs débuts chaotiques. Tous les trois étaient un peu désolés par leur physique, et ont su en faire un atout, un outil pour insuffler de l’humanité dans leurs rôles, pour incarner des gens « normaux ». Au fil de ces personnages qu'ils incarnaient, ils vont devenir dès les années 70 des acteurs populaires à l’aise dans tous les genres, et vont s'installer durablement dans la vie des français. Séducteurs et râleurs, bons vivants et beaux-parleurs, attachants et ordinaires, ils peuvent tout jouer : les cons magnifiques, les beaufs minables, les bourgeois, les aristos, les aventuriers. Leur bonne humeur est contagieuse, leurs colères sont superbes et leur optimisme irrésistible. Jouer, oser, se régaler semblait être leur inusable devise. A travers des extraits bien choisis de leurs films, des archives rares et des entretiens avec des acteurs et réalisateurs qui les ont bien connus, ce documentaire nous raconte, par la voix d'Antoine de Caunes, l'épopée joyeuse de cette mythique bande de copains, en suivant au gré des décennies le fil ininterrompu de leur amitié. Quel plaisir de les revoir.

A voir ici ou sur l'application FranceTv de votre télé ou ordinateur.

Publié dans replay

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Obsession

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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La modernité d'un grand classique

Publié le par Michel Monsay

La modernité d'un grand classique

Cette nouvelle version de Madame Bovary offre une lecture inédite du chef-d'œuvre de Flaubert, plus sociétale et avec un écho contemporain. En plus de relater l'histoire d'Emma Bovary, le film nous transporte en plein cœur du procès de Gustave Flaubert, qui avait été jugé pour outrage à la moralité publique et religieuse et aux bonnes mœurs en 1857, après la publication de son ouvrage. Grâce aux nombreux allers-retours entre plaidoiries et scènes du roman qui structurent le téléfilm, Emma Bovary devient une héroïne féministe et non plus une figure de transgression. Le film évoque de nombreux thèmes qui retentissent encore dans notre époque, tels que la sexualité, le couple, la maternité, la condition de la femme, les déceptions amoureuses, les ambitions inachevées... Plus l’héroïne s’affirme, plus elle devient dangereuse aux yeux de la société. Ce qui lui vaut les attaques, réelles, du procureur Ernest Pinard, joué par Laurent Stocker, le même qui s’attaquera, quelques années plus tard, aux « Fleurs du mal », de Baudelaire. À ce jeu, Camille Métayer, interprète passionnée d’Emma Bovary, est impeccable, de même que Thierry Godard dans le rôle de son mari. La grâce enfantine de la comédienne, qu’on voit pour la première fois à l’écran, se mue petit à petit en sensualité affirmée. On réalise soudain que si Emma Bovary avait été un homme, il n’y aurait pas eu de procès, peut-être même pas de livre. Le suicide d’Emma Bovary prend le goût amer d’un féminicide, dont la société tout entière serait coupable.

Pour voir le téléfilm, c'est ici, ou sur l'application FranceTv de votre télé.

En voici un extrait très parlant :

Publié dans replay

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