Un documentaire musical incomparable et somptueux
Très rarement voire jamais, la musique et son interprétation n'auront été aussi bien filmées. Dès le générique avec son très beau graphisme et les premières magnifiques images de l'orchestre de Paris dans un mystérieux clair obscur, nous plongeons dans une symphonie musicale et visuelle absolument sublime, et notre émerveillement durera tout le long des 45 minutes de ce petit bijou. Il ne ressemble à aucune captation de concert ou autre documentaire existant. Tout ici est d'une incroyable créativité artistique, des cadrages serrés avec très peu de profondeur de champ, une netteté sur un détail, un geste, et le reste de l'image étant composée de superbes flous, aux envolées avec un drone dans des plans plus larges autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Philharmonie qui virevoltent, partent en piqué, les contre-jours, les pénombres, les changements de lumière, les couleurs. Toutes ces propositions s'enchaînent avec fluidité et suivent harmonieusement le mouvement de la musique, c'est magistral. D'autant que la partition est à la hauteur avec Stravinsky, des extraits de l'Oiseau de feu et du Sacre du printemps, et La mer de Debussy, admirablement interprétée par les 80 musiciens de l'Orchestre de Paris. Ce film, qui fera référence, est au plus près des musiciens, comme jamais, et nous emmène dans tous les espaces du bâtiment, en démarrant dans les sous-sols pour finir sur le toit où les interprètes continuent de jouer, comme par un tour de magie. Bravo aux réalisateurs François-René Martin et Gordon, au directeur de la photo Christophe Graillot et aux cadreurs qui ont tous fait un travail exceptionnel.
Le film est à voir ici