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Un documentaire musical incomparable et somptueux

Publié le par Michel Monsay

Un documentaire musical incomparable et somptueux
Un documentaire musical incomparable et somptueux

Très rarement voire jamais, la musique et son interprétation n'auront été aussi bien filmées. Dès le générique avec son très beau graphisme et les premières magnifiques images de l'orchestre de Paris dans un mystérieux clair obscur, nous plongeons dans une symphonie musicale et visuelle absolument sublime, et notre émerveillement durera tout le long des 45 minutes de ce petit bijou. Il ne ressemble à aucune captation de concert ou autre documentaire existant. Tout ici est d'une incroyable créativité artistique, des cadrages serrés avec très peu de profondeur de champ, une netteté sur un détail, un geste, et le reste de l'image étant composée de superbes flous, aux envolées avec un drone dans des plans plus larges autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Philharmonie qui virevoltent, partent en piqué, les contre-jours, les pénombres, les changements de lumière, les couleurs. Toutes ces propositions s'enchaînent avec fluidité et suivent harmonieusement le mouvement de la musique, c'est magistral. D'autant que la partition est à la hauteur avec Stravinsky, des extraits de l'Oiseau de feu et du Sacre du printemps, et La mer de Debussy, admirablement interprétée par les 80 musiciens de l'Orchestre de Paris. Ce film, qui fera référence, est au plus près des musiciens, comme jamais, et nous emmène dans tous les espaces du bâtiment, en démarrant dans les sous-sols pour finir sur le toit où les interprètes continuent de jouer, comme par un tour de magie. Bravo aux réalisateurs François-René Martin et Gordon, au directeur de la photo Christophe Graillot et aux cadreurs qui ont tous fait un travail exceptionnel.

Le film est à voir ici

Publié dans replay

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Une autobiographie vivante et romanesque

Publié le par Michel Monsay

Une autobiographie vivante et romanesque

Récompensé par le Prix Femina étranger, ce récit écrit au fil des jours et non rétrospectivement est une œuvre autobiographique en trois volets, dont "Le coût de la vie" est le deuxième mais qui peut se lire sans nécessairement avoir lu le premier "Ce que je ne veux pas savoir". Dramaturge, poétesse et romancière anglaise de 61 ans, originaire d'Afrique du Sud, Deborah Levy partage avec nous sa vie en direct avec intelligence, humour voire loufoquerie, et pudeur, nous raconte des anecdotes qui font sens, des digressions savoureuses, s’appuie sur de nombreuses références littéraires, et réfléchit sur l'acte d'écrire, la féminité, la maternité, l'amour, le mariage, la liberté, l'émancipation pour une femme dans une société qui reste patriarcale. C'est passionnant, brillant, on peut penser à Emmanuel Carrère par moments, le récit est tout à la fois patchwork et limpide, léger et profond, on n'est pas loin d'un roman tant le style de Deborah Levy est visuel, sensoriel, vif, frais, et l'on suit ses confidences avec un plaisir gourmand sans cesse renouvelé, passant du sourire à l'émotion.

Publié dans Livres

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Celeste, déjà au sommet dès son premier album

Publié le par Michel Monsay

Celeste, déjà au sommet dès son premier album

Cela fait déjà plusieurs mois qu'elle s'est fait remarquer avec un EP (mini-album), des prestations scéniques qui laissaient sans voix, et un Brit award (Victoire de la musique anglaise) de la révélation de l'année. La sortie de son premier album vendredi dernier confirme que Celeste est une chanteuse à la voix exceptionnelle, tantôt d'une puissance électrisante avec un timbre légèrement éraillé, tantôt fragile, bouleversante, ou toute en nuances. A 26 ans, cette artiste anglaise, que l'on compare déjà à Amy Winehouse, est dès à présent une grande figure de la soul music, qu'elle teinte par moments de jazz, de R&B ou de pop. Les compositions, les arrangements, les différents registres dans lesquels elle s'exprime allant de tempos forts et énergiques à des ballades envoûtantes, tout cela impressionne de maîtrise, de beauté, d'efficacité et de liberté. Le clip ci-dessous donne un petit aperçu de son talent, et l'on ne peut que souhaiter une longue carrière à cette jeune femme qui nous offre avec ses premières chansons une tornade émotionnelle, que l'on a hâte de voir sur scène.

Publié dans Chroniques

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Kery James, le rap à son plus haut niveau

Publié le par Michel Monsay

Kery James, le rap à son plus haut niveau

Un charisme évident dès qu'il apparaît, une présence impressionnante, une économie de gestes à l'inverse de bien des rappeurs, une intensité d'interprétation qui donne des frissons, une scansion intelligible là aussi à l'inverse de beaucoup d'autres, et surtout des textes d'une puissance unique empreints d'une conscience politique qu'il exprime dans une magnifique langue prenant par moments une couleur poétique. A 43 ans, Kery James fait figure de maître du rap français, il a commencé à l'âge de 14 ans aux côtés de MC Solaar et depuis n'a cessé d'inventer et de renouveler le genre, en trouvant une osmose entre texte et musicalité. Il faut tendre l'oreille et bien écouter ses paroles d'une lucidité sans filtre sur notre société, il dépeint avec réalisme nos comportements, les banlieues, les injustices sociales, les violences policières, la notion de liberté. Accompagné par deux excellents musiciens, il nous offre un mini concert exceptionnel dans le cadre de Bâtiment B, le nouveau rendez-vous des musiques urbaines, qui s'ouvre et se referme avec la très belle voix de la chanteuse Narimène Bey. Même si vous n'aimez pas le rap, prenez le temps de regarder et écouter cet artiste majuscule, qui n'a rien à voir avec les pseudos stars de ce genre musical.

Publié dans Chroniques, replay

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Panier d'araignées et rétrogradation inadmissible

Publié le par Michel Monsay

Panier d'araignées et rétrogradation inadmissible

Pourquoi la photo est-elle si peu considérée ? Pourquoi Madame Bachelot a-t-elle balayé d'un revers de main les avancées qui avaient été faites pour valoriser la photographie, en la reléguant au rang de simple bureau alors qu'elle était devenue une délégation au même titre que les autres arts ? Cette rétrogradation à une sous-catégorie dans les arcanes ministériels montre bien que ce gouvernement et Madame Bachelot ont un problème avec l'image, déjà malmenée par ailleurs avec la loi sécurité globale. Il n'y a pas que l'art lyrique dans la vie Madame Bachelot ! La photographie est un art à part entière, et plutôt que la rabaisser alors qu'elle est déjà en souffrance depuis plusieurs années, qu'attendez-vous pour créer un Centre national de la photographie comme celui consacré au cinéma ? Le CNC a sauvé le cinéma français avec un système de financement et de diffusion très efficace. Les photographes ont besoin plus que jamais de se sentir soutenus, d'autant que paradoxalement l'image est au centre de notre société, et rien ne vaudra jamais l’œil d'un professionnel.

A lire l'article de Télérama, ici

Publié dans Photos, Chroniques

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Une nuit inoubliable à la dérive avec Christophe

Publié le par Michel Monsay

Une nuit inoubliable à la dérive avec Christophe

En septembre 2019, juste 7 mois avant sa disparition, Christophe passait la nuit avec la journaliste Aurélie Sfez, pour son émission "A la dérive" sur Radio Nova, où ils déambulaient dans Paris, plus précisément dans les lieux que le chanteur affectionnait. En bousculant les codes classiques des interviews et en délaissant les studios pour composer son émission au fil d'une balade radiophonique, la journaliste propose un concept original qui favorise les confidences. Cela fonctionne parfaitement avec Christophe, qui se montre spontané, simple, sans filtre, très attachant, avec sa voix et son débit si particulier, les échanges sont complices et d'une belle fraîcheur. La parole franche d'Aurélie Sfez, son enthousiasme, son naturel pour aborder des sujets intimes, contribuent à ce que Christophe se livre différemment. A l'écouter ainsi, il apparaît plein de vie, évoque foule d'anecdotes, ses passions, ce qu'il aimerait faire, échange avec un patron de café égyptien, de restaurant vietnamien, avec sa couturière iranienne. En taxi, à pied dans les rues de Paris, dans son appartement Boulevard du Montparnasse, véritable musée de la vie du chanteur, ou dans celui de Jacqueline Schaeffer, toutes sortes de sons, comme le glouglou d'une chicha, un vieux flipper, un juke-box, viennent se mêler aux conversations à deux ou avec les différentes personnes rencontrées, le tout étant régulièrement ponctué par la musique de Christophe. Ce magnifique podcast est d'autant plus chargé d'émotion aujourd'hui avec la mort du chanteur en avril dernier, mais quel bonheur de partager ce moment privilégié dans lequel Christophe a l'air heureux comme un enfant qui nous montrerait ses jouets et nous parlerait de son univers.

Le podcast est en deux parties, la première est à écouter ici

La seconde est à écouter ici

Publié dans Chroniques, Podcasts

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Emouvant docu-fiction sur des jeunes martyrs en 1944

Publié le par Michel Monsay

Emouvant docu-fiction sur des jeunes martyrs en 1944

Si le 10 juin 1944 est associé pour toujours au massacre d'Oradour-sur-Glane, où 624 hommes, femmes et enfants sont assassinés par une division SS, le même jour 41 lycéens parisiens sont froidement exécutés en Sologne où ils devaient récupérer des armes parachutées par la Royal air force pour rejoindre le maquis, 15 autres sont arrêtés et mourront en déportation. Ces jeunes âgés de 15 à 17 ans faisaient partie du réseau de résistance Corps franc liberté, ils étaient environ 150 à se rendre en Sologne par petits groupes au lendemain du Débarquement. En se basant sur les écrits et récits des lycéens survivants, les lettres d'adieu et les confessions d'un traitre, le réalisateur David André, en l'absence d'archives photographiques et filmées, a redonné vie à ces héros en allant tourner sur les lieux du drame avec des jeunes acteurs du Cours Florent. Toutes les scènes et paroles du film sont reconstituées et jouées en étant totalement fidèle aux écrits dans une recherche de vérité, avec pudeur, retenue et émotion. En rendant hommage au courage et au sacrifice de ces lycéens, le grand documentariste David André, à qui l'ont doit notamment "Chante ton bac d'abord", les sort de l'oubli en mêlant habilement archives de l'époque, photographies des vrais protagonistes, textes originels dits face à l’objectif par les jeunes comédiens, et des scènes filmées en caméra à l'épaule, avec la voix off sobre et intense de Philippe Torreton. Son film de 60 minutes est prenant, efficace et peut trouver des résonances avec aujourd’hui où l’on voit des mouvements de jeunes qui se soulèvent contre le dérèglement climatique, certaines injustices économiques ou sociales, et comme l'a dit Bernanos : "C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le monde claque des dents."

Le film est à voir ici

Publié dans replay

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La musique euphorisante de Mogwai

Publié le par Michel Monsay

La musique euphorisante de Mogwai

Connu notamment pour la bande originale de la série "Les revenants", le groupe écossais Mogwai présente un nouveau clip annonçant un album le mois prochain. On retrouve les guitares saturées qui ont fait leur réputation, mais cette fois-ci c'est plus léger, chaud et mélodique que certaines fois. Ce morceau hypnotique, aérien et lyrique fait penser à l'univers de l'excellent groupe Archive, une pop éléctro, voire psychédélique qui se gonfle par moments d'envolées rock, on en redemande.

Publié dans Chroniques

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PD, un vibrant plaidoyer contre l'homophobie

Publié le par Michel Monsay

PD, un vibrant plaidoyer contre l'homophobie

Ce moyen métrage de 35 minutes, après avoir été présenté dans plusieurs festivals et à l'Assemblée nationale et avant d'être montré en milieu scolaire dans des lycées, a été mis en ligne sur YouTube il y a un mois et a été déjà vu un million sept cent milles fois. Au-delà de la démonstration accablante des ravages de l'homophobie ordinaire, ce petit film très juste démontre la bêtise et l'ignorance de tous ces jeunes qui emploient l'insulte PD à tort et à travers. Cette violence verbale, qui contribue à ostraciser un peu plus des jeunes homosexuels en manque de repères et de certitudes, va même parfois, même si ce n'est pas le cas ici, à des agressions lâches et nauséabondes, dont le chiffre augmente chaque année. Le film, par le biais d'un excellent professeur d'histoire-géo, appuie sur l'ancrage culturel de notre société judéo-chrétienne, ce besoin de catégoriser les gens, alors que du temps des civilisations romaines ou grecques, le mot homosexuel n'existait pas, on parlait juste d'aimer quelqu'un. Cette insupportable intolérance des jeunes et moins jeunes que le réalisateur met en lumière doit contribuer à démonter les clichés, à faire bouger les mentalités, notamment dans les cours de récré, et comme il le dit : “C’est important pour les jeunes d’aujourd’hui de voir des films ou des séries où il y a des personnages homosexuels, parce que lorsqu'on grandit sans ces repères, cela développe des idées préconçues et des stéréotypes”. Olivier Lallart n'en est pas à son premier film coup de poing, il a notamment déjà réalisé des courts-métrages sur le harcèlement sexuel et le sexisme avec des collégiens, on ne peut que saluer ce travail indispensable pour sensibiliser les jeunes générations et même les moins jeunes.

Publié dans Chroniques

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Bouleversante Barbara

Publié le par Michel Monsay

Bouleversante Barbara

En écho au livre dont tout le monde parle en ce début d'année, celui de Camille Kouchner, nous reviennent en mémoire deux chefs-d’œuvre de Barbara, "Nantes" et "L'aigle noir". Dans la première chanson, qui nous bouleverse à chaque écoute ou visionnage, Barbara évoque ce père incestueux sans jamais dire les choses, on ne le saura qu'à la mort de la chanteuse avec ses mémoires posthumes "Il était une fois un piano". Elle a mis quatre ans à écrire "Nantes", chanson dans laquelle elle semble pardonner à son père sans pouvoir le lui dire, vu qu'elle arrive trop tard à son chevet après 10 ans sans nouvelles, Jacques Serf ayant abandonné du jour au lendemain femme et enfants : «...Nantes m'était encore inconnue, je n'y étais jamais venue. Il avait fallu ce message, pour que je fasse le voyage: «Madame soyez au rendez-vous vingt-cinq rue de la Grange au Loup. Faites vite, il y a peu d'espoir, Il a demandé à vous voir...» Dans "L'aigle noir", la métaphore laisse un peu plus entrevoir cet inceste qui ne dit jamais son nom, elle écrit quand même, "L’oiseau m’avait laissée seule avec mon chagrin". Ce petit document de l'INA revient sur ce secret, cette douleur enfouie, et nous offre cinq minutes précieuses de Barbara toute en émotion, immense interprète au-delà de la beauté de ses textes.

Publié dans Chroniques

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