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Quand il était Président

Publié le par Michel Monsay

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A l'écoute

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Simulation dans la bonne humeur

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Bâtiments désaffectés dans les montagnes sardes

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Lumière sur Barfleur

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A la bonne vôtre

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« Les prix agricoles sont tous issus d’un rapport de forces insupportable »

Publié le par Michel Monsay

« Les prix agricoles sont tous issus d’un rapport de forces insupportable »

Maitre de conférences habilité à diriger des recherches dans les domaines du commerce, de la distribution et de la logistique à l’Université Bretagne-Loire à Nantes, Olivier Mével est aussi consultant en stratégie marketing des filières alimentaires. Ce spécialiste des marques régionales milite sans relâche pour un meilleur partage de la valeur ajoutée dans la chaîne alimentaire.

 

Qu’attendez-vous des Etats généraux de l’alimentation ?

Olivier Mével - Des échanges sur les liens entre le contenu de l’assiette et les difficultés de fonctionnement des marchés agricoles et agroalimentaires, doublés d’un début de réflexion relative à la captation de la valeur ajoutée par les maillons aval dans les 15 principales filières alimentaires. Mais pourra-t-on y parler sérieusement de la formation des prix agricoles, qui sont tous issus d’un rapport de forces insupportable voire, dans certains cas, d’un rapport de soumission aux industriels ou aux marques de distributeurs des GMS ? J’en doute.

La problématique principale est liée au fait que le consommateur ne paie pas aujourd’hui son alimentation à son véritable coût social, environnemental et culturel puisque la Loi de Modernisation de l’Economie a sacralisé la domination du prix sur la qualité des productions. Qui osera prendre la tête d’une croisade pour expliquer au consommateur qu’il fait fausse route en privilégiant les prix bas et les promotions, et qu’en achetant des marques de distributeurs (MDD), il achète aussi une forme de précarité économique, sociale et environnementale qui va avec ? Les prix bas ne riment jamais avec qualité, respect de l’environnement et juste partage de la valeur ajoutée pour les agriculteurs.

 

Y aura-t-il des évolutions législatives d’ampleur ?

O.M. - Non pas dans l’immédiat, le problème de revenus des éleveurs dépasse le simple cadre des Etats Généraux de l’Alimentation. Pour autant, il faut se servir de ce moment afin de communiquer sur l’iniquité des prix actuels pour les agriculteurs, la nécessité d’encourager les organisations collectives de producteurs puisque la contractualisation a été prise à l’envers, notamment dans la filière laitière où des éleveurs sont obligés de contractualiser individuellement avec les industriels, ce qui constitue une aberration économique. L’élargissement de la contractualisation est un préalable indispensable au retour de la valeur ajoutée vers l’amont agricole. L’Etat doit porter cette idée d’une contractualisation jusqu’au produit de la vente.

 

Quelles mesures doivent être prises pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée ?

O.M. - Reconnecter de toute urgence les agriculteurs à la valeur ajoutée perçue et payée en aval par le consommateur, soit directement par une remontée des prix agricoles, soit indirectement par la contractualisation avec les industriels privés, les coopératives ainsi que les GMS. L’idée étant que sur 100 euros de dépenses du consommateur au détail, 15 euros reviennent directement ou indirectement à l’amont agricole au lieu des 7,8 euros actuels.

Informer la nouvelle représentation nationale de la gravité et de l’ampleur de la situation dans les canaux de distribution, filière par filière, afin de mobiliser les députés sur l’opportunité d’une réforme complète du cadre juridique qui préfigure aux relations Production-Industrie-Commerce dans notre pays.

L’Etat doit aller au bout de sa logique en insistant au niveau européen pour forger des outils de régulation des prix mais aussi de mesure des rapports de force dans les différentes filières alimentaires.

 

Comment aller vers une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous ?

O.M. - Il y a un puissant mouvement de consommation qui se lève et dont nous ignorons encore l’ampleur et la durée dans le temps. Les consommateurs soutiennent aujourd’hui les marques locales et régionales des agriculteurs, coopératives et PMI qui en profitent largement en termes de prises de parts de marché vis-à-vis des grandes marques et autres MDD. La clef se trouve chez le consommateur et non pas toujours du côté de la réglementation. Si les GMS fixent les prix, c’est le consommateur qui tranche et ce dernier le fait de plus en plus en fonction d’une alimentation socialement responsable. L’avenir réside donc dans l’interaction entre les marques, les agriculteurs et les communautés de consommateurs dans la conception même d’une offre alimentaire saine et durable. La digitalisation des chaines de valeur va progressivement remonter vers l’agriculture pour aller à l’hectare cultivé, la semence, les conditions d’élevage, les différentes data agricoles, et redescendre vers le consommateur par des outils de traçabilité rendant la question de la transparence évidente.

 

Faut-il modifier les aides aux agriculteurs de manière à encourager ceux qui ont une démarche vertueuse dans leur production ?

O.M. - Même si certains consommateurs soutiennent fortement des tendances assez novatrices et vertueuses relativement à la vision classique qu’ont les industriels et GMS des produits agroalimentaires, une grande majorité d’entre eux n’ont toujours que le prix comme seul repère. Des consommateurs se tournent vers des produits locaux à la naturalité et au goût plus affirmés mais beaucoup n’ont d’autres choix que des produits agroalimentaires totalement anonymes.

C’est pourquoi les aides doivent prioritairement soutenir les agriculteurs qui en ont le plus besoin. Or, nous allons devoir soutenir tout autant une agriculture produisant pour l’exportation et une consommation sécurisée de masse qu’une agriculture produisant pour des segments et niches ultra-qualitatifs et différenciés.

 

Que faut-il changer dans la Loi de modernisation économique (LME)  qui donne aux distributeurs trop de pouvoir et de moyens de pression ?

O.M. - Il ne s’agit pas seulement de réformer la seule LME. C’est tout un dispositif législatif commercial qui est à bien des égards à reconsidérer aujourd’hui. Très rares sont les pays avec une concentration de la distribution aussi forte que la France. En 2017, 4 supers centrales d’achat représentent 90% de parts de marché tandis qu’en 1968, 120 enseignes de distribution coexistaient sur le territoire. En 50 ans, il s’est donc formé un très petit groupe d’acheteurs qui est devenu tout-puissant en termes de prélèvement de la valeur ajoutée construite par les autres maillons. Cette structure de marché n’est plus soutenable.

Avec l’amélioration des délais de paiement, la recomposition des commissions départementales d’aménagement commercial, la création d’une Autorité de la Concurrence, la LME n’a pas que des mauvais côtés mais elle porte en elle des germes puissamment déflationnistes. En redonnant aux GMS la possibilité de négocier les prix, la LME a fait entrer les filières alimentaires dans un cadre où la qualité passe en second. Tant que les GMS pourront dire « je n’ai pas besoin de vous acheter, vous avez besoin de me vendre », le rapport de forces sera prédominant et le partage de la valeur ajoutée déséquilibré. C’est cela qu’il faut réformer.

Alors que les autres maillons de la chaîne alimentaire sont soumis aux vents parfois mauvais de la mondialisation, les GMS françaises sont protégées de toutes formes de concurrence physique des enseignes étrangères par la loi du 5 juillet 1996 (Loi Raffarin). Est-ce équitable ? Non. Depuis la Loi Royer du 27 décembre 1973 jusqu’à la Loi Sapin 2, il faut tout remettre à plat afin d’atténuer la puissance des GMS et éviter qu’il n’y ait qu’un seul vainqueur à la promulgation de la LME. En l’occurrence le groupe Leclerc qui, avec 108 mois de croissance de sa part de marché depuis 2008 et en déclenchant une double guerre permanente des prix (promotions et fond de rayons) dès 2010, a entrainé les autres GMS dans une logique de destruction permanente du prix payé aux producteurs, notamment au travers du dogme des prix bas.

                                                                                  

 

Quelques repères

Originaire de Brest, cet agrégé d’économie-gestion et docteur en sciences de gestion est devenu enseignant-chercheur dans l’université de sa ville puis à Nantes.  Il effectue beaucoup d’études de marché consommateurs, participe à la création de marques locales et intervient régulièrement lors de conférences et séminaires dans le monde agricole et agroalimentaire. A 49 ans, il est candidat à la présidence de l'Observatoire de la formation des marges et des prix.

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« La Ville de Paris est un partenaire essentiel du monde agricole »

Publié le par Michel Monsay

« La Ville de Paris est un partenaire essentiel du monde agricole »

Elue maire de Paris en 2014 après avoir été première adjointe de Bertrand Delanoë durant 13 ans, Anne Hidalgo, tout en continuant sur les traces de son prédécesseur, met en place une politique volontariste sur plusieurs sujets sensibles contre vents et marées.

 

La lutte contre la pollution est un de vos principaux chevaux de bataille mais qu’en est-il concrètement des améliorations sur la qualité de l’air à Paris?

Anne Hidalgo - Depuis quinze ans, Paris s’est engagée dans l’amélioration de la qualité de l’air. Plutôt que de restreindre immédiatement la circulation des véhicules polluants, nous avons choisi de commencer par développer les alternatives. Les transports en commun se sont renforcés, avec la création de voies réservées aux bus, l’aménagement du tramway sur les boulevards des Maréchaux, l’automatisation de la ligne 1 du métro pour une meilleure régularité. Nous avons aussi développé les mobilités partagées, avec Vélib’, Autolib’ et Utilib’ [véhicule utilitaire], ou en soutenant Cityscoot, une initiative privée de scooters électriques en libre-service.

Les mesures que nous avons prises produisent leurs effets : en dix ans, le trafic automobile dans Paris a baissé de 30% et la pollution de l’air a été réduite dans la même proportion. Mais nous sommes encore confrontés, trop souvent, à des pics de pollution. J’ai donc tenu à accélérer le processus avec des aides financières très incitatives pour aider à acheter des véhicules propres, un plan vélo pour doubler en cinq ans le nombre de kilomètres de pistes cyclables, des zones de circulation interdites aux véhicules les plus polluants avec à terme leur interdiction progressive, la mise en place de vignettes « Crit’air » pour contrôler le respect de ces zones et établir la circulation différenciée lors des pics de pollution. Enfin, depuis un an, les quais de la rive droite sont réservés aux piétons et aux circulations douces, permettant la création d’un vrai parc des Rives de Seine en centre-ville où la pollution de l’air a baissé jusqu’à 25%.

 

Est-ce que la COP 21 a changé concrètement quelque chose à Paris ?

A.H. - L’Accord pour le Climat a donné une responsabilité particulière à Paris : notre ville se doit d’être exemplaire dans la transition énergétique. Nous avons fait du territoire parisien un vrai lieu d’expérimentation des innovations environnementales. Par exemple, depuis un an, l’éclairage public est alimenté à 100% en électricité issue des énergies renouvelables. Nous creusons aussi des puits de géothermie. En septembre, nous serons aussi la première ville au monde à tester les SeaBubbles, des bateaux-taxis propres qui « voleront » sur la Seine. Mais le défi climatique est mondial et la mobilisation de tous les acteurs est nécessaire : les États, les villes, les entreprises, les citoyens eux-mêmes. Si nous voulons respecter les objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat, et limiter la hausse des températures à 1,5 degrés, nous devons engager plus de 1 000Mds$ d’investissements d’ici 2050. Or, aujourd’hui, 70% des investissements en faveur de la transition énergétique viennent des pouvoirs publics. Nous devons donc encourager le secteur privé à davantage s’impliquer. A Paris, je suis en train de créer un fonds d’investissements « verts », qui va collecter des financements privés et les injecter dans des entreprises qui ont des projets pour la transition énergétique.

 

 

Quelle est votre position sur la crise migratoire ?

A.H. - Depuis le début de la crise migratoire, il y a trois ans, j’ai adopté avec mon équipe une ligne résolument constructive. Nous avons alerté de nombreuses fois l’Etat sur l’urgence à agir et nous l’avons accompagné chaque fois que cela était possible, avec les moyens qui sont les nôtres. La création d’un centre de premier accueil humanitaire par la Ville de Paris, avec le soutien des associations et de la Préfecture de Région Ile-de-France, a représenté une étape importante. Il permet aux migrants de se poser quelques jours, de se soigner, d’être informés sur leurs droits et de débuter leurs démarches administratives. Mais il n’est qu’une partie de la solution. Cette crise n’est pas parisienne, mais française et européenne. Il faut donc que l’effort de solidarité soit équitablement réparti sur le territoire national et dans les pays voisins. Il faut aussi adosser aux dispositifs d’accueil les moyens d’une bonne intégration. La tâche n’est pas insurmontable : on parle ici de quelques dizaines de milliers de personnes, quand l’Allemagne en a accueilli 800 000. J’ai adressé début juillet une proposition de loi à l’ensemble des parlementaires et au gouvernement pour avancer dans ce sens. Plusieurs députés s’en sont déjà saisis.

 

L’agriculture urbaine n’est-elle pas un gadget comme certains pourraient le penser ?

A.H. - L’agriculture urbaine a plusieurs avantages indéniables : elle permet de développer la place de la nature en ville et de réduire les ilots de chaleur, de produire des denrées de qualité distribuées en circuit court, d’expérimenter des modes de culture moins consommateurs en eau et en énergie, de créer des emplois, ainsi que de sensibiliser les plus jeunes aux métiers de la terre et à la nécessité d’une alimentation équilibrée. À Paris, nous nous sommes engagés à créer plus de 30ha d’espaces agricoles entre 2014 et 2020, sur des friches, sur des toits, parfois même en sous-sol dans des parkings qui ne sont plus utilisés. Notre appel à projets « Parisculteurs », lancé en 2016 et portant sur 5,2ha, nous permet de récolter cette année 500 tonnes de produits comestibles, sans aucun pesticide. L’agriculture urbaine nous encourage aussi à innover et à créer des partenariats inédits. Nous venons par exemple d’en conclure un avec la Garde Républicaine, pour valoriser en engrais naturel les 6.000 tonnes de fumier produites chaque année par ses chevaux.

 

Quelle relation Paris entretient-elle avec le monde agricole et quels sont vos projets dans ce domaine ?

A.H. - La Ville de Paris est un partenaire essentiel du monde agricole et le premier acheteur public de produits bio en France. Ses commerces, ses restaurants, sa commande publique font vivre des milliers d’agriculteurs dans notre pays. Je tiens à renforcer encore davantage ces liens, notamment par un saut qualitatif des repas qui sont servis dans nos écoles. D’ici 2020, les restaurants collectifs parisiens serviront 50% d’alimentation labélisée durable, qui est un gage de qualité et de recours aux circuits-courts. Nous sommes en train de revitaliser nos 82 marchés couverts et découverts, et allons créer 3 marchés bios en plus des 3 existants, ainsi qu’un quai fermier en bord de Seine réservé aux producteurs locaux. Nous avons commencé cette année la culture de l’orge et du houblon dans le Bois de Vincennes, en partenariat avec les Brasseurs de France, en vue de produire et de brasser une bière de Paris. Nous mobilisons aussi les aires de captage de notre régie municipale de l’eau, situées en amont de Paris, pour l’installation d’agriculteurs qui s’engagent en contrepartie à cultiver des produits sans pesticide. Les métropoles ont besoin du monde rural comme le monde rural a besoin des métropoles. Je n’oublie pas non plus que beaucoup de Parisiens sont originaires de province et il convient de préserver ce lien qui fait partie intégrante de l’identité de la capitale.

 

Pourquoi l’organisation des JO 2024 est-elle si importante pour Paris et pour la France et ne craignez-vous pas un dérapage budgétaire ?

A.H. - Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont porteurs de valeurs, ils nous projettent vers l’avenir, donnent de l’espoir à la jeunesse. Avoir les Jeux à Paris permettrait d’accélérer de nombreux projets utiles aux habitants, en matière d’équipements sportifs, de transports ou de transition énergétique. Les Jeux à Paris, ce seraient évidemment des épreuves dans un écrin unique au monde. Mais ce serait aussi des investissements utiles pour le département de la Seine-Saint-Denis : il accueillerait notamment le village olympique, qui serait transformé ensuite en écoquartier de plusieurs milliers de logements, la piscine olympique, etc. L’attractivité de l’Ile-de-France s’en verrait renforcée, avec la création de 250 000 emplois et 10,7 milliards de retombées économiques.  Il n’est cependant pas admissible pour les citoyens de voir déraper les budgets. Le CIO a apporté une grande partie de la réponse, en adoptant fin 2014 un Agenda 2020, dans lequel il propose une nouvelle vision des Jeux, à la fois plus respectueuse de l’environnement et moins coûteuse pour les villes. La candidature de Paris 2024 est conforme à cet agenda et repose à 95% sur des équipements déjà existants ou temporaires. Cela nous assure qu’il n’y aura pas de dérapage. J’y serai moi-même particulièrement vigilante.

 

 

Quelques repères

Originaire de San Fernando en Espagne, sa famille s’installe à Lyon alors qu’Anne Hidalgo a deux ans. Elle y passera son enfance et y fera une partie de ses études. Après une maîtrise et un DEA, elle devient inspectrice du travail durant 9 ans. Par la suite, elle est conseillère successivement dans 3 cabinets ministériels du gouvernement Jospin. En 2001 avec l’élection de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, elle devient sa première adjointe. Aujourd’hui, à 58 ans elle est à mi-mandat aux commandes de la capitale et entend tout mettre en œuvre pour réussir la transition énergétique à laquelle Paris s’est engagé.

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Avec virtuosité elle nous prend dans sa toile

Publié le par Michel Monsay

Avec virtuosité elle nous prend dans sa toile

On ne présente plus Fred Vargas, dont les romans policiers rencontrent un très large public et sont le plus souvent encensés par la critique, qui une nouvelle fois nous éblouit par son talent. A 60 ans, cette femme discrète, archéologue, zoologue et médiéviste de formation, avec son univers si différent des autres auteurs de polars, sans violence ni rythme effréné, sans faits divers réel non plus, nous offre une œuvre grandiose où la réflexion, l’humour, la tendresse, la poésie, le jeu avec les mots enchantent les pages. Avec un sens étonnant du détail, une rigueur scientifique, elle tisse progressivement sa toile d’où le flegmatique commissaire Adamsberg, héros récurrent et très attachant de neuf de ses romans, va tenter de se sortir. Au-delà de l’intrigue construite avec finesse et malice, d’une sensibilité environnementale et animale en filigrane, la romancière aborde pour la première fois les violences faites aux femmes dans toute leur cruauté, leur ignominie et leur lâcheté. Depuis une quinzaine de jours, le commissaire Adamsberg est en vacances en Islande et a quasiment oublié la brigade criminelle qu’il dirige dans le 13e arrondissement de Paris. Un message écrit le ramène contre son gré vers la réalité et l’oblige à rentrer en France. Il retrouve son équipe pour enquêter sur la mort d’une femme de 37 ans écrasée par deux fois sous les roues d’un 4x4. Très dialogué, ce formidable polar, où les personnages secondaires ont tous une réelle épaisseur et où les rapports humains qu’ils soient bienveillants ou brutaux sont toujours bien sentis, est à la fois érudit et réjouissant tout en confirmant la belle singularité de cette romancière si précieuse.

                                                                                                   

Quand sort la recluse - Un roman de Fred Vargas - Flammarion - 478 pages - 21 €.

Publié dans Livres

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L’enthousiasmant rock d’un miraculé

Publié le par Michel Monsay

 L’enthousiasmant rock d’un miraculé

Le rock’n’roll a souvent été entouré d’une mythologie l’associant à la drogue avec une sorte de fascination, mais Peter Perrett, qui s’en est sorti miraculeusement après avoir consommé tout ce qui existait en matière de drogues dures, met définitivement les choses au point : « La drogue détruit complètement la créativité. » Cela explique la si longue absence de cet artiste anglais de 65 ans, qui avait fondé un groupe à la fin des années 1970, The Only Ones, à la carrière fulgurante mais sabordée, leur leader disparaissant en 1981 du devant de la scène pour sombrer dans l’addiction. Ce retour que personne n’espérait, après plusieurs tentatives sans lendemain et pas très convaincantes,  est d’autant plus incroyable qu’il est totalement réussi, comme si Lou Reed et le Velvet Underground ressuscitait en Angleterre. On ne peut s’empêcher de penser à l’artiste américain et son groupe légendaire à l’écoute de Peter Perrett, mais il y a bien plus dans cet album intemporel, notamment une certaine proximité avec Peter Doherty. Les deux fils de Perrett ont d’ailleurs joué avec cet autre romantique autodestructeur au sein de son groupe Babyshambles. L’un guitariste, l’autre bassiste, ils accompagnent aujourd’hui brillamment leur père auteur compositeur interprète et guitariste également,  dont  la voix traînante, un rien désabusé chante des textes caustiques sur son époque, ou émotionnels voire introspectifs sur sa vie et ses proches. A travers dix morceaux d’une fort belle facture rock aux tempos plus ou moins soutenus et avec une guitare électrique très en verve, celle de Jamie Perrett, cet album nous semble familier tant ses racines sont évidentes mais apparaît aussi comme la formidable découverte du talent intact d’un artiste revenu de l’enfer.

 

Peter Perrett - How the West was won - Domino recording - 1 CD : 14,99 €.

Publié dans Disques

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