« Xavier Beulin était habité par sa fonction à la tête de la FNSEA »

Publié le par Michel Monsay

« Xavier Beulin était habité par sa fonction à la tête de la FNSEA »

Journaliste audiovisuel incontournable depuis le début des années 1970, Jean-Pierre Elkabbach a occupé de nombreux postes allant de présentateur de JT, animateur d’émissions, jusqu’à président, notamment au sein d’Europe 1, Antenne 2 puis France télévisions, et Public Sénat. A 79 ans, alors qu’il démarre une nouvelle carrière sur C News, il nous parle de Xavier Beulin qu’il a bien connu.

 

Notre première rencontre a eu lieu un matin à Europe1, il a suffi des quelques instants qui précèdent le direct pour que nous comprenions, l’un et l’autre, que nous allions nous entendre.

Chaleureux, franc, grave, et toujours courtois, il était ce qu’il ne paraissait pas d’abord : un homme de la Terre, un frère des agriculteurs en souffrance, un militant pour le développement du Maghreb et de l’Afrique, un « guerrier » de la paix. Peu de responsables politiques et syndicaux s’attachent d’emblée à défendre les causes qui les font vivre, lui oui !

Il avait une intuition du monde et une connaissance de ses dangers.

Xavier Beulin était « habité » par sa fonction à la tête de la FNSEA. Il ne concevait pas de ne pas consacrer tout son temps et toute son énergie à son engagement. Son beau regard et sa voix traduisaient, pour moi, et sa franchise et son angoisse.

Il n’a cessé de se battre pour redonner des chances à l’agriculture, des revenus, de la dignité et un destin aux agriculteurs. Il pouvait porter ce combat à travers toutes ses activités. En réalité, elles n’en faisaient qu’une : à la fois chef d’un syndicat, puissant et orgueilleux, et patron d’une entreprise internationale.

Ses différentes responsabilités mettaient en valeur sa patience, ses qualités et son style: échanger, argumenter, convaincre : c’est-à-dire dialoguer pour imposer sa vision d’une agriculture moderne, qui utilise aussi bien le numérique, les drones et l’Intelligence artificielle. Une agriculture proche des citoyens et telle qu’il la décrivait dans son dernier livre et dans ses émissions avec moi.

Je ne suis pas le seul auquel il va manquer, d’ailleurs, il me manque déjà.

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