Une intime conviction

Publié le par Michel Monsay

Une intime conviction

Suite à la polémique provoquée par TF1 et M6, Canal +ne pourra diffuser ses programmes en clair que jusqu'au 31 mars. Dans les films à voir d'ici-là, il y a aujourd'hui à 15h15 ou 15h45 (à vérifier), ce passionnant premier film d'Antoine Raimbault sur l'affaire Viguier, une femme disparue en février 2000 qui n'a jamais été retrouvée et dont le mari a été accusé du meurtre. Après avoir été acquitté en 2009, Jacques Viguier va être jugé en appel un an plus tard, le film s'ouvre un mois avant le début du procès. Le réalisateur opte pour la sobriété et la rigueur dans la reconstitution judiciaire de cette affaire où le doute est au centre des débats. Il tourne les scènes de procès de manière quasi documentaire avec deux caméras très mobiles, qui participent à nous faire vivre intensément les échanges, et le montage rythmé et toujours bien senti donne au film un impact supplémentaire. Le scénario, s'il est basé strictement sur la réalité jusqu'aux noms et déclarations des protagonistes, ajoute un personnage de pure fiction, convaincu de l'innocence de l'accusé jusqu'à en devenir obsédé, qui forme un duo explosif avec l'avocat de la défense. Olivier Gourmet est une fois de plus magistral, il campe avec une justesse impressionnante Eric Dupond-Moretti notamment dans sa plaidoirie. Les comédiens qui l'entourent sont très probants, particulièrement Marina Foïs qui confirme à chaque nouveau rôle son talent dramatique. Cette affaire, par ce film remarquable, nous interroge sur la présomption d'innocence, les rumeurs colportées, la surmédiatisation de ces faits divers, les dysfonctionnements de la justice et de la police, et les ravages que tout cela peut provoquer.

Publié dans Films

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