Un drame charnel qui évite l'écueil des bons sentiments

Publié le par Michel Monsay

Un drame charnel qui évite l'écueil des bons sentiments

Inspiré de faits réels et porté par Marina Foïs, ce premier film de l’acteur Jérémie Elkaïm raconte l’histoire d’amour vécue entre une sympathisante du Front national et un Iranien clandestin. C’est en effet Marina Foïs qui a porté le projet de l’adaptation du livre de Béatrice Huret, Calais mon amour, coécrit avec Catherine Siguret. C’est elle qui a trouvé des producteurs et les a orientés vers l’acteur Jérémie Elkaïm pour réaliser le film. C’est aussi tout naturellement elle qui interprète cette détonante héroïne. Frondeuse et sans fard, elle incarne remarquablement avec une sensibilité rugueuse une femme qui, en entrant dans la jungle de Calais, change de regard. La métamorphose, subtile et par petites étapes, sonne parfaitement juste. Pour ce premier long métrage, la caméra sensuelle de Jérémie Elkaïm donne à ressentir l’éveil des sentiments et des corps. Ils sont vivants a un côté rugueux, vivant, à fleur de peau, qui lui permet d'échapper aux écueils de la bluette et du manichéisme. Si le film met l’idéologie au cœur du quotidien de nombreux personnages, Ils sont vivants est avant tout un drame passionnel lumineux. Jérémie Elkaïm impressionne avec des séquences d’amour physique qu’il axe, dans un mélange rare d’audace et d’élégance, sur le plaisir féminin. En privilégiant l’énergie inquiète de ses héros, il met en scène cet humanisme qui, des mots aux actes, exige du courage et de l’abnégation.

Ils sont vivants est à voir ici en location pour 2,99 €.

Publié dans replay

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