La gourmandise made in Normandie

Publié le par Michel Monsay

Depuis le 1er janvier 2018, Gourmandie est devenue Saveurs de Normandie avec de nouvelles ambitions de croissance. Les 100 entreprises adhérentes génèrent 17 000 emplois agricoles et agroalimentaires qui fabriquent 400 produits arborant le logo de la marque.

 

Créée en 2003 par l’Institut régional de la qualité agroalimentaire de Normandie afin de valoriser les produits de la région, la marque Gourmandie, évolue avec la nouvelle politique d’attractivité territoriale résultant du regroupement des deux Normandie, en changeant de nom pour s’appeler Saveurs de Normandie, comme l’explique Isabelle David, la directrice : « Cela va nous permettre d’être plus lisible et plus clair pour nous développer à l’international, et jouer la synergie avec la communication de la région autour du mot Normandie dans une dimension évidente d’intérêt partagé. »

Isabelle David

Une marque ambitieuse

Aujourd’hui, une centaine d’entreprises alimentaires sont adhérentes de la marque, principalement des PME, et mettent en commun des moyens pour valoriser collectivement la qualité de leurs produits. Les cotisations annuelles varient de 400 à 5000 euros selon la taille de l’entreprise et le nombre de produits. Cela se traduit autant par de la communication que par du développement commercial pour être davantage présent dans les circuits de distribution, la restauration hors domicile ou les épiceries fines. Différentes actions sont d’ores et déjà prévues à destination de l’export sur des salons et auprès d’enseignes de distribution avec lesquelles la marque a des partenariats. Officiellement lancée sur le salon de l’agriculture, Saveurs de Normandie va bénéficier d’un large programme de communication pour faire connaître la nouvelle dénomination et identité visuelle au grand public.

Animation gare Saint-Lazare

Une marque exigeante

Pour bénéficier du logo Saveurs de Normandie, le produit doit respecter trois critères, rappelle Isabelle David : « Il doit être élaboré en Normandie et privilégier la matière première régionale, ce qui n’est pas toujours le cas pour d’autres marques. Cela favorise le lien entre l’agriculture et l’agroalimentaire, nous aidons ainsi nos entreprises à structurer des filières régionales avec les agriculteurs, parfois même nous montons une filière lorsque la matière première est rare localement, comme pour l’orge ou le sarrasin. A ce propos, nous lançons au salon de l’agriculture une bière entièrement élaborée en Normandie. Deuxième critère, l’entreprise doit respecter des bonnes pratiques de fabrication en termes d’hygiène et de traçabilité, enfin le goût doit être approuvé par un panel de consommateurs. L’ensemble de la démarche est contrôlé par un organisme indépendant. » Sur les 400 produits référencés par la marque, une partie d’entre eux perpétue une tradition d’innovation dans la région, qui a donné naissance par le passé au fameux Petit-suisse, au lait UHT ou à la salade 4ème gamme.

 

Des entreprises impliquées

La Chaiseronne, qui emploie 35 salariés, est basée à Brecey dans La Manche. Elle propose une gamme de produits comprenant des viandes à destination de la restauration et des collectivités, mais aussi des plats cuisinés et terrines pasteurisées que l’entreprise vend à la grande distribution. Guillaume Vimond, cogérant de la Chaiseronne, précise : « L’éleveur a cette fierté de savoir que la race de bœuf normand et la façon d’élever l’animal sont valorisées par la Chaiseronne auprès de nos clients. L’entreprise a été créée en 1980 dans un bassin d’élevage, où elle est devenue le transformateur local. Nous travaillons avec une cinquantaine d’exploitants bovins et trois éleveurs de porcs qui se trouvent dans un rayon de 20 km, ce qui nous permet de suivre l’élevage de près, notamment pour l’alimentation des animaux. » Saveurs de Normandie a ouvert les portes de la GMS à La Chaiseronne, lui a permis de gagner des magasins, d’être présent sur des salons, de faire partie d’un réseau permettant un précieux partage d’informations et de logistique, enfin le logo lui a apporté une importante visibilité.

L’entreprise familiale de salaisons artisanales Roches blanches existe depuis quatre générations, comme l’explique Stéphane Malandin, son dirigeant : « Mon arrière grand-père fabriquait du saucisson sec à Fécamp à la fin du XIXe siècle pour la marine de pêche qui partait à Terre-Neuve durant quatre mois, et à l’époque il n’y avait pas d’autre moyen de conservation de la viande que le salage et le séchage. » Défenseur des valeurs régionales, la famille Malandin a naturellement adhéré à Gourmandie dès sa création en 2003, trouvant là une structure qui réunisse tous les savoirs-faires normands et qui l’aide à s’approvisionner localement, comme l’indique Stéphane Malandin : « Cela nous a fait gagner un temps considérable pour monter la filière, de l’éleveur à l’abatteur, puis au découpeur jusqu’à nous, transformateur. »

Aujourd’hui avec Saveurs de Normandie, les entreprises adhérentes de la marque et par ricochet les agriculteurs travaillant pour elles vont bénéficier d’une nouvelle impulsion de la région entière nouvellement constituée, avec la volonté de rayonner davantage sur l’ensemble du territoire national et à l’export.

Stéphane Malandin

 

Publié dans Reportages en région

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