L’ambassadrice des innovateurs durables

Publié le par Michel Monsay

L’ambassadrice des innovateurs durables

Connue pour ses photos-cœur avec des personnalités du monde entier, symbole de sa renaissance après son opération cardiaque et de son engagement, la journaliste Cyrielle Hariel met toute son énergie, et elle n’en manque pas, à sensibiliser sur l’écologie, l’humanitaire, le développement durable et les pathologies cardiaques.

 

Dans la continuité de ce que fait Cyrielle Hariel depuis trois ans, mettre en avant les personnes qui innovent et trouvent des solutions aux problèmes de notre époque, elle vient de présider le jury des trophées de l’excellence bio qui ont été remis sur le salon de l’agriculture. Cette expérience avec l’agence bio lui a permis de rencontrer des agriculteurs et transformateurs engagés dans ce mode de production, dont elle a d’ailleurs fait le portrait de deux d’entre eux dans l’émission « Circuits courts » à laquelle la journaliste participe chaque jour à 13h48 sur Europe 1. Elle a eu un coup de cœur pour la conserverie bio, La marmite bretonne, qui propose un concept innovant : le bocal connecté, permettant avec le flash code sur le produit d’obtenir la traçabilité de tous les ingrédients utilisés. Cyrielle Hariel ajoute : « Beaucoup d’agriculteurs ont envie de tendre vers le bio, et si on leur donne les subventions nécessaires, ils se montrent créatifs et font des choses remarquables. »

 

Le doudou sonore

Tout a commencé pour Cyrielle Hariel avec la découverte de Michael Jackson, dont elle écoute les grands titres dès l’âge de 4 ans et regarde les clips à la télé durant une enfance solitaire avec des parents divorcés et où elle est souvent livrée à elle-même : « Il a été ma nounou, j’ai grandi en regardant ses clips notamment les plus engagés. Il suffit de revoir « Heal the world » ou « Man in the mirror » dans lequel il dit : si tu veux changer le monde, commence par changer la personne que tu vois dans le miroir. Mais c’était plus vendeur pour les journalistes de ne parler que d’un homme qui change de peau, touche des enfants et vit dans une immense propriété, alors que c’était juste quelqu’un qui ne s’aimait pas et était entouré de requins. On n’a pas vu à l’époque qu’il essayait de sensibiliser à la déforestation, la famine, la guerre, la pollution comme dans Earth song, 20 avant la COP 21. » A défaut de pouvoir l’interviewer, ce qui est une très grande frustration pour la journaliste, elle se tourne vers tous ceux qui ont un engagement humanitaire et écologiste.

 

La vie n’est pas un long fleuve tranquille

Pour fuir le domicile familial, la solitude, le manque d’amour, Cyrielle Hariel fait ses trois années de lycée en internat, puis après le Bac intègre une école de communication et enchaîne avec l’école française des attachées de presse. Elle obtient son premier poste sur Direct 8 en tant que programmatrice de l’émission télé « Les animaux de la 8 », où elle en écrit le contenu avant d’en devenir journaliste et partir sur le terrain interviewer des vétérinaires ou faire des reportages sur des animaux. Au bout de trois ans elle lâche tout, cherche un sens à sa vie, et ressent le désir de voyager. C’est alors qu’intervient le second déclic, lorsqu’elle décide de passer des clips de Michael Jackson à la réalité, en partant en 2014 avec la présidente de l’ONG Action contre la faim dans un camp de réfugiés Rohingyas au Bangladesh. Ce voyage, en plus de lui confirmer son besoin d’engagement et de mettre en lumière les actions humanitaires, lui permet de déceler à temps une malformation cardiaque. Avant de partir, en faisant les vaccins obligatoires on lui diagnostique un souffle au cœur et une opération à venir pour lui implanter une prothèse. Ce double choc, de sa semaine bouleversante passée auprès de ces apatrides et de la peur de mourir en attendant l’intervention chirurgicale, va considérablement changer Cyrielle Hariel. Cette malformation cardiaque touche en grande partie les femmes, et la journaliste veut aujourd’hui faire de la prévention à ce sujet.

 

Le blog de la renaissance

Après plus de six mois sous bétabloquants où elle est réduite à une existence végétative, elle décide en mars 2015 de créer un blog et réaliser des interviews au culot, en venant de nulle part. D’autant qu’elle a changé de nom en prenant celui de son ange-gardien, Hariel, comme un symbole de sa renaissance. Sa démarche est sincère, son histoire touche les gens et les portes commencent à s’ouvrir, elle réalise plus d’une centaine d’interviews en deux ans de ceux qu’elle appelle les « Changemakers », ceux qui se battent pour donner un meilleur avenir à la planète, et chaque fois elle fait une photo-cœur avec la personne. Elle part également faire un reportage pour son blog au Maroc, avec l’association Cœur de gazelles qui vient en aide aux populations reculées, puis en Ethiopie pour planter des arbres avec Ecosia, un moteur de recherche solidaire. De retour de ces voyages, elle s’agace du contraste entre ces gens qui n’ont rien et vous accueille avec le sourire et nos lamentations d’occidentaux gâtés : « Chaque jour depuis mon opération, je remercie la vie, je relativise dès qu’un souci se présente et pense à tout ce que j’ai, comparé aux femmes et aux enfants rencontrés au Bangladesh ou en Ethiopie. »

 

A la recherche des acteurs écoresponsables et humains

Rapidement, elle élargit son champ d’action : « Je crois que tout le monde a une part belle en soi et c’est vers cette part que je veux aller. Je me suis ouverte à l’écologie puis j’ai découvert les entrepreneurs sociaux qui font entre autre des potagers en ville, des tentes pour les sans-abris, de la mode éthique, œuvrent pour l’anti-gaspillage alimentaire, ces gens ont plein de bonnes solutions, ils créent de l’emploi mais ne font pas l’ouverture des JT où l’on préfère parler de personnes qui tuent, violent ou sont corrompues. » Son action de passeuse, démarrée il y a trois ans, a déjà un réel impact, comme pour le Programme alimentaire mondial dont Cyrielle Hariel a fait le portrait sur Europe 1 de la directrice du bureau de Paris, en rappelant son passé de navigatrice. L’émission a permis à la responsable humanitaire de nouer un partenariat avec la Transat Jacques Vabre et toucher ainsi le grand public.

Sa plus belle rencontre, celle qui l’a fait pleurer de joie, est le photographe indo-américain John Isaac qui a travaillé durant 40 ans pour les Nations-Unies et l’Unicef dans le monde entier, mais qui en plus a été le photographe de Michael Jackson durant deux ans en le côtoyant au plus près : « Cet homme de valeurs, de convictions, d’une incroyable humilité m’a confirmé que Michael Jackson était quelqu’un d’engagé, de sensible, de généreux. »

 

Un culot qui porte ses fruits

Avant de travailler à Europe 1, la journaliste a déployé une énergie considérable pour se faire connaître avec son blog et sur les réseaux sociaux, mais aussi pour comprendre tous les enjeux écologiques et humanitaires de la planète. Elle décroche ainsi des premières piges quelques mois après avoir lancé le blog, d’abord pour l’émission Le grand 8 puis sur Ushuaïa TV dès janvier 2016, où elle devient une chroniqueuse régulière dans Ushuaïa le mag en y présentant les « changemakers ». Ce qu’elle a publié sur les réseaux sociaux, via son blog, lui apporte non seulement d’être embauchée pour l’émission quotidienne Circuits courts sur Europe 1 fin août 2017, mais aussi lui amène de nouvelles personnes à mettre en avant pour leurs actions.

L’optimisme et le sourire qu’elle affiche en permanence, même s’il lui arrive d’avoir des moments de déprime, lui viennent de ses rencontres avec ces gens étonnants, qui parfois quittent un confort pour suivre leur cœur et dans tous les cas agissent au quotidien avec passion pour faire bouger le monde : « J’aimerais que les gens, en écoutant ou regardant les émissions auxquelles je participe ou en lisant le livre que j’ai écrit, se disent : Et moi qu’est-ce que je peux faire ? Je ne me considère pas comme utopiste, je préfère faire des cœurs que des doigts d’honneur. »

 

S’engager toujours davantage

Ce livre qui paraît ces jours-ci, « Faire battre le cœur du monde », raconte à la fois son histoire en dévoilant la niaque et la fragilité qui l’habitent, son trou dans le cœur, son trou familial, mais c’est surtout le récit plein d’espoir d’une autodidacte qui, à travers toutes les personnes interviewées, lance un appel : « Nous sommes tous interdépendants, arrêtons la cupidité, arrêtons de détruire la planète et mettons du sens dans notre quotidien, il faut croire en soi. »

Durant son temps libre, Cyrielle Hariel est assez sportive, elle donne des cours de gym suédoise, aime courir, mais aussi regarder des documentaires. Aujourd’hui à 30 ans, tout en continuant à exercer son métier de journaliste où elle rêve d’interviewer Oprah Winfrey, Michelle et Barack Obama, ou Leonardo DiCaprio, et animer des conférences pour continuer à rencontrer des gens, son grand projet est de créer une fondation pour fédérer, sensibiliser et récolter des fonds afin de mettre en lumière des initiatives qui ont de l’impact social et environnemental auprès des populations qui souffrent.

 

A lire : Faire battre le cœur du monde - Editions LLL.

Publié dans Portraits

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