Une merveille de voix qui donne des frissons

Publié le par Michel Monsay

Une merveille de voix qui donne des frissons

La chanteuse américaine Sarah McCoy a le don de raconter son histoire avec une voix incroyable, en équilibre entre puissance et délicatesse, pour laisser entendre ses douloureuses fêlures, et ses victoires flamboyantes aussi. Auteure, compositrice, pianiste et interprète, elle s’impose depuis quelques années comme l’une des plus belles voix actuelles, qui s'exprime avec une aisance folle sur un beau mélange de blues, jazz, soul, pop et électro. C’est au volant de sa voiture que Sarah McCoy découvre sa voix. Dès l’âge de 16 ans elle parcourt alors les États-Unis d’Est en Ouest et chante à tue-tête pour ne pas s’endormir au volant. Puis elle pose valises et guitare à la Nouvelles-Orléans pendant 5 ans. Elle y est artiste en résidence au piano-bar The Spotted Cat, une expérience qui l’amène à de nombreuses rencontres musicales et lui offre totale liberté artistique. C’est là qu’elle est repérée par Bruno Moynié. Le documentaliste lui ouvre les portes de la scène française et elle commence à tourner dans l’hexagone dès 2014. Charmée, elle s’installe 3 ans plus tard à Paris. En 2019 elle fait paraitre son 1er album, Blood Siren, plébiscitée par la presse française qui évoque, excusez du peu, Billie Holliday, Nina Simone ou encore Amy Winehouse. Le second disque, High Priestess, sorti il y a deux mois, est un concentré d'émotions brutes, qui poursuit un virage pop amorcé sous la houlette du producteur Renaud Letang (Feist, Keren Ann, Charlotte Gainsbourg…) et du pianiste Chilly Gonzales. Le son est cette fois plus électro, mais les effets sont bien dosés et le profond feeling demeure, y compris sur sa première chanson écrite en français (La Fenêtre), où elle met à nu son cœur brisé, dans une économie de mots et une ambiance envoûtante. Et puis chez Sarah McCoy, il y a le combat intérieur, la volonté de s’affirmer, de se solidifier. La chanson Sorry for you traduit cette manie que l’on a de s’excuser à tout bout de champ, alors qu’il n’y a aucune raison. Le message est simple : on ne devrait jamais demander pardon d’être différent, d’avoir des rondeurs, ou simplement d’être une femme. Artiste accomplie au look extravagant et à la magnifique voix, Sarah McCoy porte des chansons gorgées de vie avec une conviction viscérale. Dans ce superbe album, elle mêle habilement des sonorités électroniques à différents registres musicaux, pour nous offrir des morceaux de blues sombres à nous donner des frissons, un jazz coloré qui donne allègrement la bougeotte, ou une soul profonde et intense qui nous bouleverse.

Ci-dessous, un extrait de l'album High Priestess dans un clip tourné en partie dans le décor lunaire du Lac Yesa en Espagne.

Publié dans Disques

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