Délicieuses symphonies de pop

Publié le par Michel Monsay

Délicieuses symphonies de pop

Pour leur cinquième album, ce groupe newyorkais découvert en 2004, basé aujourd’hui à Los Angeles, a pris le temps nécessaire, cinq années, afin de trouver l’inspiration qui leur a permis de se renouveler. Tout en gardant une base éclectique autour d’une pop aérienne et sophistiquée qui les caractérise, leur musique gagne en richesse dans la structuration des morceaux, les ruptures de rythmes, et il y a moins d’emphase dans les voix de tête qui pouvaient s’avérer crispantes. Résultat, un disque traversé de superbes mélodies tout autant que d’envolées psychédéliques qui se teintent parfois de rock ou de jazz. Les quatre membres du groupe, le chanteur leader, le batteur et deux musiciens multi-instrumentistes très doués, interviennent vocalement soit en voix principale soit dans des chœurs très harmonieux et vaporeux. L’alchimie qui se dégage des onze morceaux nous emmène dans une douce rêverie qui à chaque nouvelle écoute nous révèle les trésors cachés de ses contours. Si le nom de Radiohead ou d’Archive nous vient en tête par moments, il s’évanouit assez rapidement tant les compositions de Grizzly Bear sont marquées par un savoir-faire et un son délicat, élégant dont ils ont le secret. Il ne s’agit pas là de musique planante soporifique, bien au contraire les riffs de guitare, la basse très présente et toutes sortes d’arrangements électroniques apportent à ces chansons une complexité, une profondeur fascinante. Incontestablement l’un des plus beaux albums de la rentrée par sa grâce, son exigence musicale, sa capacité à ouvrir des espaces mystérieux, féériques et envoûtants. A consommer sans modération.

 

                                                                                                                     

Grizzly Bear - Painted ruins - RCA records - 1 CD : 15,99 €.

Publié dans Disques

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