Quelle drôle d'idée !

Publié le par Michel Monsay

Quelle drôle d'idée !

Cette idée revient officiellement à la patronne du service public, Delphine Ernotte Cunci. À la suite de la disparition de Jean-Pierre Elkabbach le 3 octobre, elle a proposé que le bâtiment principal du siège de France Télévisions porte le nom du journaliste. L’immeuble situé en bord de Seine, dans le 15ᵉ arrondissement de Paris, va être ainsi baptisé « Maison Jean-Pierre Elkabbach ». Une cérémonie s'est déroulée hier à 10 heures en présence d’Emmanuel Macron, qui a prononcé un discours et a dévoilé la plaque commémorative. Et si cette magnifique idée, une de plus, venait de lui ... Outre les émissions qu’il a présentées sur les chaînes publiques (Cartes sur table, Repères…), Jean-Pierre Elkabbach, rappelons-le, en a aussi été le PDG (1993-1996), poste dont il a dû démissionner à la suite du scandale des animateurs-producteurs et des contrats faramineux accordés à Nagui, Jean-Luc Delarue ou Arthur avec l'argent public. À ces centaines de millions de francs dépensés à l’époque pour quelques-uns, il faut ajouter les plus de 3 milliards de francs investis dans la construction de la maison France Télévisions, tout ça pour faire plaisir à Édouard Balladur, alors Premier ministre. Trop d’argent dilapidé, un rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion de France Télévisions entre 1993 et 1996, Jean-Pierre Elkabbach a fini par se faire virer. Et aujourd’hui on veut donner son nom au siège de France Télévisions ! Elkabbach, c’est avant tout une figure des médias privés, une voix d’Europe 1, qui a fini chez Bolloré, un homme accroché au micro qui s’est accommodé avec tous les pouvoirs en place pour continuer à garder la main sur les interviews politiques et servir la soupe aux puissants tout en faisant mine de les secouer de temps en temps. Cette décision qui ressemble à une mauvaise blague, un gag digne des Guignols de l’Info, a été prise sans aucune concertation en amont pour choisir le nom que portera la Maison de la télé, qui devrait être un bien public neutre. D'où la polémique justifiée à la suite de cette décision injustifiée.

Publié dans Chroniques

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