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Le portrait sensible d'un artiste qui nous manque énormément

Publié le par Michel Monsay

Le portrait sensible d'un artiste qui nous manque énormément

Derrière l’énergie solaire de Douce France (en 1986) et de Ya Rayah (en 1993), la personnalité radieuse de Rachid Taha éclaire ce portrait poignant d’un artiste mort prématurément voilà exactement cinq ans à six jours de ses 60 ans. Thierry Guedj signe un beau documentaire sur cet autodidacte, chanteur engagé et libre-penseur, qui a exporté sa musique dans le monde entier. Dans un film nourri d’archives originales et d’entretiens de proches, Thierry Guedj, qui a déjà signé les portraits de Prince et de Claude Nougaro, revient sur le parcours atypique de Rachid Taha. Débarqué de son Algérie natale à 10 ans à Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, ce fils d’ouvrier découvre la littérature à l’adolescence, en faisant du porte-à-porte pour vendre des livres. Quelques années plus tard, alors qu’il travaille à l’usine Therm’x de Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise, il rencontre les frères Amini. Ensemble, ils fondent Carte de Séjour, un groupe de rock aux influences métissées. Boycottée par les radios car jugée trop arabisante, leur musique, qui parle aux jeunes des quartiers populaires, s’impose dans les circuits underground et les réseaux associatifs. Jusqu’à ce qu’une reprise un brin ironique de Douce France de Charles Trenet ne les fasse connaître du grand public, dans un pays où exclusion et violences racistes explosent. De la grande Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 à l’énergie black-blanc-beur de la Coupe du Monde 1998, Rachid Taha va produire la bande originale d’une France aux prises avec la montée du FN, et devenir une icône pour la jeunesse issue de l’immigration. Mais des pentes de la Croix-Rousse au boulevard Barbès, puis à Londres où il s’associe avec le producteur Steve Hillage (il en résultera six albums dans lesquels il n’hésite pas à aller fureter du côté de la musique électro), l’artiste refusera toujours d’être enfermé dans le rôle de porte-parole d’une communauté, préférant aller faire résonner ses morceaux aux quatre coins du monde pour y trouver la reconnaissance qu’il méritait ô combien en tant que musicien. Ce documentaire d’une grande tendresse nous installe à ses côtés, comme assis à sa table, savourant son sens de la repartie et son appétit pour la vie. Son charisme éclate autant sur scène que lors d'interviews où il est naturellement sans forcer le trait le porte-voix de l’antiracisme. Si tout le monde connait le fabuleux Ya Rayah, le répertoire de Rachid Taha regorge de sublimes chansons dans lesquelles il a merveilleusement marié le rock, l'électro et la musique orientale, que l'on a toujours un bonheur infini à découvrir ou redécouvrir sur les dix albums qu'il a enregistrés durant sa carrière.

Rachid Taha, rockeur sans frontières est à voir ici ou sur le replay de France 5.

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L'espoir toujours vivant malgré la violence de la répression

Publié le par Michel Monsay

L'espoir toujours vivant malgré la violence de la répression

Superbe Une de Libération qui rappelle qu'en Iran, un an après le soulèvement, la mobilisation est bien là. En effet, le 16 septembre 2022, la jeune Mahsa Jina Amini mourait sous la torture de la police iranienne. Le soulèvement que cet événement a suscité mobilise depuis des mois femmes et hommes d’Iran dans une révolution inédite pour la liberté. À l’approche de l’anniversaire du 16 septembre, le régime a accentué la pression et emprisonné d’innombrables artistes, intellectuels, proches et parents de victimes, pour tenter d’éviter des manifestations. Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, il va y avoir l’anniversaire des nombreux morts lors de manifestations ou d’exécutions : chaque commémoration peut donner lieu à des rassemblements. Du fait de cette répression, la situation semble plus calme : les rues ne sont plus remplies de manifestants, mais la mobilisation est bien là, plus discrète. Des réunions privées, des tags sur les murs, des actes de désobéissance civile comme le fait de sortir sans voile pour les femmes ou en short pour les hommes, ou encore de brûler des images du guide suprême. Partout, le risque de la dénonciation existe, et les miliciens en civil peuvent intervenir à tout moment. Mais, désormais, quand ils s’en prennent à une femme non voilée par exemple, des gens s’interposent, des attroupements se forment, des passants s’en mêlent : on le voit très souvent sur les vidéos postées sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, le régime a développé une vidéosurveillance massive car la dénonciation n’est plus aussi productive qu’avant. Des artistes, des sportifs soutiennent publiquement ces gestes, des militants morts ou vivants deviennent des icônes, comme Sepideh Qoliyan, militante arrêtée et jugée plusieurs fois, qui a craché sur le juge. Sur place, le feu couve sous la cendre, et à la moindre étincelle tout peut s’embraser de nouveau. Notamment parce qu’au-delà de la soif de liberté, la situation économique est épouvantable, l’inflation galope, et même des gens qui n’étaient pas particulièrement contestataires, aujourd’hui, n’en peuvent plus. Plus personne ne croit à la poursuite de ce régime, et de nombreux jeunes essaient de quitter l’Iran non seulement pour être libres, mais aussi simplement pour avoir un avenir. C’est la différence entre les générations : les anciens opposants se sont exilés parce qu’ils étaient menacés de mort ; aujourd’hui, en Iran, tout le monde a une raison de partir. À l'occasion de cet anniversaire, Sous la direction de l'excellente Marjane Satrapi, écrivains et illustrateurs s’associent pour raconter l’Iran, son histoire, son peuple dans un roman graphique rassemblant 192 planches dessinées, et soutenir la révolution en cours. Des femmes se promènent désormais tête nue en ville, trop nombreuses pour que le régime les arrête toutes. L’histoire est en mouvement. “Femme ! Vie ! Liberté !” est sans doute loin d’être fini.

L'espoir toujours vivant malgré la violence de la répression
L'espoir toujours vivant malgré la violence de la répression
L'espoir toujours vivant malgré la violence de la répression

Publié dans Chroniques

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Une belle rencontre

Publié le par Michel Monsay

Une belle rencontre

Quand l'un des plus grands joueurs de l'histoire du football rencontre l'un des plus grands joueurs du rugby actuel, cela donne un moment très touchant où l'humilité de ces deux champions d'exception impressionne.

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Une voix sublime

Publié le par Michel Monsay

Une voix sublime

On la connaît moins qu’Aretha Franklin ou Nina Simone, pourtant Roberta Flack, dotée d’une musicalité rare, d’une voix exceptionnelle et d’une personnalité rayonnante, mérite sa place au premier rang des chanteuses soul. Née en 1937, elle grandit en Virginie sous l’aile d’une mère organiste à l’église. Son talent précoce au piano devrait lui ouvrir une carrière de concertiste mais l’époque est encore à la ségrégation, alors la jeune femme se contente de donner des cours. Elle joue aussi des standards dans un bar de Washington où le pianiste jazz Les McCann la repère en 1968, l’amenant à signer chez Atlantic. Son talent éclate sur trois albums immaculés mais sa carrière ne décolle qu’en 1972, quand Clint Eastwood tombe sous le charme de sa voix avec le morceau The First Time Ever I Saw Your Face, qu'il intègre dans son premier film de réalisateur, Un frisson dans la nuit. La consécration vient ensuite avec le tube universel auquel on l’associe forcément, Killing me softly with his song, parfait exemple d’un morceau transcendé par son interprète. Défiant les barrières sociales avec un mariage mixte, engagée dans la lutte pour les droits civiques au soutien d’Angela Davis, voyageant au Ghana pour le fameux festival Soul To Soul (le « Woodstock noir », en 1971), traumatisée par le suicide de son partenaire musical Donny Hathaway, Roberta Flack a eu un parcours tout sauf lisse. Arte vient de proposer un documentaire lui rendant hommage, mais trop parlé et pas assez chanté, quel dommage. En attendant un autre documentaire qui mettra plus en valeur la voix magnifique de cette grande dame de la soul, le mieux est d'écouter ses premiers albums, vous tomberez instantanément sous le charme comme Clint.

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Un bijou de délicatesse et de sensibilité

Publié le par Michel Monsay

Un bijou de délicatesse et de sensibilité

Certains films débarquent sans prévenir et ravagent le cœur. Cette année encore, la Semaine de la Critique au Festival de Cannes a rempli sa mission de débusquer la perle rare. Elle s’appelle Àma Gloria, de Marie Amachoukeli, qui avait cosigné avec Claire Burger et Samuel Theis, Party Girl, sélectionné en 2014 dans la catégorie Un certain regard et lauréat mérité de la Caméra d’or. Voici donc le premier long métrage en solo de cette cinéaste au talent fou, qui met en scène magistralement la tendre et bouleversante relation entre une petite fille de 6 ans et la nounou capverdienne qui l’élève. Pour saisir les gestes tendres et la complicité mais aussi la moindre émotion sur les visages, Marie Amachoukeli a fait le judicieux choix du gros plan, et ce qui contribue à nous immerger encore plus dans cette émouvante histoire. Le film est entrecoupé de magnifiques séquences animées qui rivalisent de poésie et de beauté, à travers des touches impressionnistes pensées comme des respirations pour raconter l'indicible, les sentiments mélangés et l'inconnu, tout ce qui échappe un peu à la jeune héroïne. Il en ressort une œuvre délicate et pudique, un récit tout en retenue qui oscille entre des moments de bonheur et de complicité intenses et des séquences de mélancolie absolue. Un film qui rend hommage à toutes ces nounous originaires de l'étranger contraintes d'abandonner leurs enfants au pays pour aller s'occuper de ceux des riches. C'est aussi un merveilleux, déchirant et profond récit d’apprentissage. Les gestes y sont plus parlants que les mots. Les paroles des chansons douces, en français ou en créole capverdien, semblent universelles. Les liens du cœur l’emportent sur les liens du sang. Et les visages sont les plus beaux paysages de ce voyage en terre inconnue. II faut saluer les qualités d’écriture du film, qui montre sans démontrer les dégâts de l’émigration, qui oblige des femmes à partir pendant des années pour gagner la vie de leur famille. Femmes qui, à leur retour, sont considérées comme des étrangères par leurs propres enfants. Nous sommes vite subjugués par la douceur de la mise en scène, qui ne tombe jamais ni dans l’excès de sentiments ni dans le misérabilisme, et par ses deux interprètes : Ilça Moreno, réellement nounou dans la vie et la jeune Louise Mauroy-Panzani, bouleversante et déjà si mûre pour son âge. A contre-courant de notre époque, ce film bienveillant, solaire, avec un sens de l'épure et une pudeur rares, sans un éclat de voix ni une scène de trop, est à l'évidence un des gros coups de cœur de la rentrée.

Publié dans Films

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Lumière sur la dernière œuvre de Christo

Publié le par Michel Monsay

Lumière sur la dernière œuvre de Christo

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Une entame idéale

Publié le par Michel Monsay

Une entame idéale

La Coupe du monde de rugby est bien lancée pour les 20 pays qui y participent, puisqu'en effet tous les matchs de la première salve de la phase de groupes ont eu lieu, et il faut attendre jeudi pour voir la suite. Malgré une cérémonie d’ouverture pathétique qui sentait le rance et la naphtaline, bien loin de la magnifique et inoubliable cérémonie  imaginée par Philippe Decouflé pour les JO d'Albertville, la compétition s'annonce grandiose avec déjà de très beaux matchs, notamment le France-Nouvelle Zélande de vendredi. En infligeant aux All Blacks leur première défaite en trente-deux matchs de poule dans l'histoire de la Coupe du monde, les Bleus ont confirmé leur statut de favori. Ils ne voulaient pas manquer l’entrée en lice dans la compétition, et pourtant, tout ce qui pouvait mal se passer lors des premières minutes du match est advenu. Un essai encaissé après deux minutes de jeu, suivi d’une pièce essentielle de l’échiquier tricolore blessée dix minutes plus tard. Malgré ça, l’équipe de France s’est imposée face à la Nouvelle-Zélande 27 à 13, cette équipe, qui reste encore aujourd'hui entourée d’une aura presque mystique, dont la seule évocation du maillot noir enflamme l’imagination. À force de travailler spécifiquement à l’entraînement tous les scénarios imaginables, plus grand-chose ne paraît surprendre ces Bleus. Leur victoire, ils l’ont acquise avec patience, méthode et discipline. Dominé en première période, le XV de France s'est libéré peu à peu. Portés par le pied exceptionnel de Thomas Ramos (17 points à lui tout seul), la puissance autant en percussion qu'en défense de Grégory Alldritt et lancés par le 30e essai en équipe de France de l'incroyable Damian Penaud, à huit longueurs du record de Serge Blanco, les Bleus ont harcelé et agressé les All Blacks jusqu'à les faire plier et prendre définitivement le dessus. Ce match et quelques autres laissent présager d'une fête totale de ce sport tellement plus passionnant que le football, sali par l'argent omniprésent jusqu'à la nausée et par ses pseudos stars qui se prennent pour le nombril du monde. Dans le rugby, malgré l'engagement physique et ce que certains voient comme de la violence, il y a le respect de l'adversaire et de l'arbitre, pas de contestation à chaque décision ni de simulation à n'en plus finir, un sens du collectif tellement rare de nos jours, bref une mentalité totalement différente de ces millionnaires du ballon rond.

Un résumé de France-Nouvelle Zélande ici

Une entame idéale
Une entame idéale
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Définitivement le plus grand

Publié le par Michel Monsay

Définitivement le plus grand

Intense et concentré de bout en bout, Novak Djokovic a réussi à contrôler la finale de l'US Open, dimanche, contre Daniil Medvedev, qu'il a battu en trois sets (6-3, 7-6 [5], 6-3). À 36 ans, le voilà désormais avec 24 titres du Grand Chelem à son palmarès. Personne n'a jamais fait mieux. Le Serbe, qui était déjà assuré de redevenir numéro un mondial, lundi, à la place de Carlos Alcaraz, remporte ainsi le 24e titre de sa carrière en Grand Chelem, ce qui lui permet de compter désormais, dans l'histoire du tennis, deux longueurs d'avance sur Rafael Nadal et une sur Serena Williams. Il est maintenant l'égal de l'Australienne Margaret Court, dont le butin n'a néanmoins pas tout à fait la même valeur, car amassé en partie avant le début de l'ère Open et donc du professionnalisme assumé dans ce sport. C'est la quatrième fois, après 2011, 2015 et 2021, que Novak Djokovic remporte trois Majeurs dans l'année et boucle donc un « petit Chelem ». Aucun homme n'avait jamais fait ça. Si la sécheresse du score (6-3, 7-6, 6-3) laisse une trompeuse impression de facilité, Novak Djokovic est passé proche d'une finale bien plus compliquée contre Daniil Medvedev. Méchamment bousculé dans le 2e acte, il a su s'appuyer sur son désir d'aller vers l'avant pour ne pas s'enfermer dans un combat de rue. Ce 24e sacre est aussi celui d'un certain courage et d'une capacité à se réinventer. Djokovic a été parfait pendant deux sets, et le mélange de courage et d'audace dont il a fait preuve dans la tempête quand Medvedev a fait le forcing a fait le reste. Le grand âge lui va bien. C'est lui qui le pousse à forcer sa nature pour aller constamment vers l'avant et il en a été récompensé. A-t-il déjà produit un tel récital au filet dans une grande finale ? Pas sûr. Il a été exceptionnel dans ce secteur du jeu. Car s'il avait dû s'inscrire pendant quatre ou cinq sets dans la filière longue, où Medvedev l'a souvent dominé, l'histoire aurait été différente. Cette faculté à se réinventer, à ne jamais tomber deux fois dans le même panneau, a quelque chose d'admirable. Il est monté 44 fois au filet, ce qui est énorme en trois sets. Surtout, il a remporté 37 de ces 44 points, soit 84% de réussite. Tout ceci était très réfléchi, savamment construit. Il est monté à l'échange, derrière son service, y compris sa seconde balle. Et il y a fait des merveilles. La facilité avec laquelle il enfile les Grands Chelems comme les perles laisse penser qu'il est encore loin d'en avoir fini. Au-delà des 24 titres du Grand Chelem, il est aussi recordman des victoires en Masters 1000, et recordman des semaines passées en tête du classement mondial. Novak Djokovic est plus que jamais tout en haut du panthéon du tennis.

Quelques échanges ci-dessous :

Définitivement le plus grand
Définitivement le plus grand

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Un polar monumental

Publié le par Michel Monsay

Un polar monumental

Il y a un avant et un après Heat, en matière d’usage à l’écran des armes à feu, le niveau de méticulosité et de perfectionnisme dont a fait preuve Michael Mann a été tel que certaines scènes ont servi ultérieurement de modèle, aussi bien à de vrais braqueurs qu’à des instructeurs de l’armée américaine. Heat s’est imposé au fil des ans comme un chef-d’œuvre auprès d’un nombre incalculable de cinéastes, signant des succédanés plus ou moins navrants. On pourrait croire que Heat est surtout un thriller glacé et violent. Or c’est aussi une œuvre d’un lyrisme poignant, empreint d’un romantisme noir. Un paradoxe de plus, qui témoigne de sa richesse. Il décrit un monde où les hommes ne sont nullement des héros triomphants, mais plutôt des fantômes accros à leur métier, des monstres d’orgueil enfermés dans une logique meurtrière, fuyant, se cachant en permanence. Ce qui peut les révéler, les faire dévier de leur voie mortifère, en un mot les ramener à la vie ? Les femmes. Fortes, décidées, courageuses. Ce sont elles qui font tomber les masques. Elles sont au second plan, elles n’en sont pas moins essentielles. Une marginalité en opposition au système constitue l'essence même de tous les personnages des films de Michael Mann, depuis Le solitaire interprété par James Caan jusqu'au Tom Cruise de Collateral en passant par le Russell Crowe de Révélations ou encore le Will Smith d'Ali. Les deux protagonistes de Heat n'échappent pas à cette règle puisqu'on trouve d'un côté le flic et son troisième mariage qui bat de l'aile, et de l'autre, le voleur qui ne souhaite désormais plus qu'une chose, se ranger et partir pour les îles aux côtés d'une femme récemment rencontrée qui le fascine. C’est le mélange rare d’hyperréalisme et de sophistication visuelle, de matérialisme et d’abstraction qui donne à Heat sa force irrésistible, auxquels on peut ajouter les qualités narratives, la performance fascinante des acteurs, notamment l’affrontement de deux monstres du cinéma, Al Pacino et Robert De Niro, et bien sûr la mise en scène exceptionnelle de Michael Mann.

Heat est à voir ou à revoir ici pour 3,99 € en location ou ici sur Netfix.

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Palpitante série d'espionnage teintée d'humour noir

Publié le par Michel Monsay

Palpitante série d'espionnage teintée d'humour noir

Slow Horses n’est pas seulement une série d’espionnage avec tout ce qu’il convient d’action, d’enjeux géopolitiques majeurs et de mise en cause de la toute-puissance des services secrets sur la scène internationale. Elle fait aussi pour la première la première fois une incursion dans l’univers du second degré et de la comédie noire, par sa construction même autour de déclassés d’un système supposé sans faille. En résulte une œuvre d’autant plus critique qu’elle est drôle, alors même que le nœud de l’intrigue repose sur un postulat très sérieux. L’écriture est maîtrisée. La réalisation est soignée. L’interprétation est impeccable avec le génial Gary Oldman, mais aussi Kristin Scott Thomas et Jack Lowden notamment, qui sont totalement investis dans leur personnage. Un peu de satire politique, beaucoup de jeux de miroirs dans la grande tradition de la littérature d’espionnage britannique, et quelques séquences spectaculaires, font le sel de Slow Horses. Will Smith (scénariste homonyme du comédien oscarisé en 2022) y insuffle un vent de fraîcheur séduisant au genre en jouant subtilement la carte de l’humour noir. Il prend un malin plaisir à démontrer tout au long des deux saisons de cette série ambitieuse et originale que, dans un espace saturé de data et de vidéosurveillance, rien ne vaut l’expérience du terrain, la roublardise et le flair. En plus la chanson du générique est écrite et interprétée par Mick Jagger.

Slow Horses est à voir ici sur Apple Tv pour 6,99 € un mois d'abonnement sans engagement ou durant l'essai gratuit de 7 jours.

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