Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul

Publié le par Michel Monsay

Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul
Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul
Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul

Difficile de ne pas être bouleversé par cette chanson du grand Léo Ferré sur des paroles de Louis Aragon, qui rendent un vibrant hommage dans L'affiche rouge aux 23 résistants fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944, dont leur chef Missak Manouchian, au moment où celui-ci va faire son entrée au Panthéon avec sa femme Mélinée, elle aussi résistante. L'émotion est décuplée par la sublime voix d'Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatertton, et sa puissance d'incarnation.

Qui mieux que cet Arménien, apatride, communiste, antinazi, amoureux de la France jusqu’au sacrifice de sa vie, peut personnifier les « grands hommes » auxquels « la patrie », selon la formule inscrite au fronton du Panthéon, est « reconnaissante » ? Lui qui, au moment de mourir, proclamait n’avoir « aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit ». Lui qui, au même instant, osait souhaiter « bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain ». La panthéonisation du résistant communiste, symbole des étrangers anonymes qui se sont battus pour la France, est un gage donné par Emmanuel Macron à tous les humanistes du pays, même s'il n’est pas exempt d’arrière-pensées personnelles et politiques, d'autant que le projet de loi Immigration qui se prépare va dans le sens inverse. Sans oublier aussi que Cette panthéonisation intervient au lendemain d’un nouveau naufrage meurtrier en mer Égée, qui devrait ébranler toutes les consciences. Cette mer Méditerranée que Manouchian traversa en réfugié, est devenue, dans la plus grande indifférence, le cimetière de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants aux vies fauchées en fuyant la persécution, la guerre, la misère. La stigmatisation des étrangers, l’ostracisme à leur endroit s’est érigé en politique assumée, revendiquée, dans une mortifère surenchère avec l’extrême droite. N'oublions jamais que nous sommes collectivement les héritiers de la Résistance et devons sans cesse rappeler aux obsédés de l’identité, que la République affirme qu’être Français n’a rien à voir avec le sang (sinon versé) ni avec la religion ou les origines. La panthéonisation des Manouchian rappellera on l'espère cette évidence.

A voir ici, n'oubliez pas d'activer le son et de préparer vos mouchoirs.

Publié dans Chroniques

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