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Pièce polyphonique sur les névroses familiales intergénérationnelles

Publié le par Michel Monsay

Pièce polyphonique sur les névroses familiales intergénérationnelles

Elles s’appellent Carol, Anna et Bonnie. Trois vies en miroir, trois femmes, une mère, sa fille et sa petite-fille, et, de mère en fille, une même douleur, une même sensation de vide intérieur, d’inadaptation au monde. Elles sont au cœur d’Anatomie d’un suicide, une pièce que met en scène Christophe Rauck au Théâtre Nanterre-Amandiers. Laquelle est signée par la Britannique Alice Birch, une auteure de 38 ans que l’on connaissait jusque-là, en France, comme scénariste de l'excellente série télévisée, Normal People. Alice Birch est également dramaturge, et ses pièces ont été montées dans des institutions prestigieuses à Londres ou à Berlin. Anatomie d’un suicide offre une construction savante et très précisément architecturée qui vise à matérialiser la manière dont les souffrances intimes se reproduisent de génération en génération, s’engendrant les unes des autres. Sur le plateau cohabitent en permanence ces trois époques et ces trois vies de femmes, montrant les correspondances troublantes, les reproductions inconscientes. Mariage, travail, maternité, à travers des scènes de la vie quotidienne qui s'entrecroisent, le texte explore les injonctions que subit chacune des trois femmes. Six comédiennes et quatre comédiens interprètent 27 personnages : 10 hommes, 17 femmes. Audrey Bonnet est poignante, la douleur de vivre incarnée, dans la peau de Carol. Noémie Gantier incarne Anna avec une formidable intensité son combat perdu pour dépasser la malédiction maternelle. Servane Ducorps, dans le rôle de Bonnie, clôt le cycle du malheur et ramène la pièce sur les rivages d’une humanité partagée. Donnant simultanément à voir et entendre la quotidienneté de trois portions de vies, la pièce d’Alice Birch peut tout d’abord sembler difficile à appréhender. Les lignes narratives se brouillent, se chevauchent, donnant l’impression qu’elles jouent les unes contre les autres. Puis un point de bascule opère. Devenus étrangement familiers avec Carol, Anna et Bonnie, ainsi qu’avec les dilemmes intimes qui pèsent sur leurs existences, nous nous mettons à envisager cette partition polyphonique dans son ensemble, sans plus chercher à individualiser les lignes narratives multiples qui la composent. Ce premier sentiment de flou, presque de confusion, est le prix à payer pour être projeté dans un univers théâtral qui, jusqu’à la fin de la représentation, n’est plus que fluidité et précision. D’une grande exigence, la mise en scène de Christophe Rauck ne laisse rien au hasard. Des réflexions graves, sensibles, poignantes sur les blessures invisibles qui se transmettent de génération en génération prennent forme dans un fascinant ballet. Ici, les choses se laissent deviner, plutôt qu’elles ne s’affichent en pleine lumière. Au fil des changements à vue de costumes, de décors et d’accessoires, la mise en scène orchestre ces télescopages qui, en mêlant les émotions, les renforcent aussi. Au final, cette partition complexe gagne le pari de la virtuosité et de l’exigence.

Anatomie d'un suicide est à voir au Théâtre des Amandiers jusqu'au 19 avril.

Publié dans Théâtre

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Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa

Publié le par Michel Monsay

Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa

Le grand écrivain péruvien, disparu à 89 ans, était également membre de l'Académie française depuis novembre 2021 et reçu sous la Coupole le 9 février 2023.

Voici quelques photos que j'avais prises à cette occasion.

Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa
Mort du Prix Nobel de littérature, Mario Vargas Llosa

Publié dans Chroniques, Photos

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Un documentaire inventif sur une artiste révolutionnaire

Publié le par Michel Monsay

Un documentaire inventif sur une artiste révolutionnaire

Alors que la peintre autodidacte a les honneurs du Centre Pompidou, un documentaire tissé d’archives et de séquences animées avec les beaux dessins de Coline Naujalis retrace habilement le parcours de la frondeuse Suzanne Valadon. Cette artiste au destin incroyable fut certainement la première à proposer, dans ses dessins puis ses peintures, une autre vision de la femme que le stéréotype machiste de la femme au foyer. C’est l’une des multiples bonnes raisons pour lesquelles il faut se plonger dans ce documentaire d'une grande qualité visuelle et graphique, qui restitue la trajectoire de celle qui évolua en marge des courants artistiques de la fin du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle. Suzanne Valadon, peintre sans concession éclaire la démarche singulière d’une peintre qui ne cherchait ni l’aimable ni le joli mais la vérité de ceux qu’elle portraiturait, s’attaquant aussi à des sujets jusque-là interdits aux femmes tels que le nu masculin. Dans un monde où les femmes n’ont pas leur place, Suzanne se fiche du qu’en-dira-t-on, épousant même à 40 ans un homme de vingt ans son cadet et ami de son fils Maurice Utrillo. Toute sa vie, elle défie les préjugés et les conventions, sociales autant qu’esthétiques, tout en imposant son art de la composition et ses immenses qualités de coloriste. En témoigne La Chambre bleue en 1923, cet inoubliable portrait de femme en odalisque, archétype de la peinture classique qu’elle s’approprie en toute liberté, clope au bec, sans artifice ni désir de plaire. Suzanne Valadon fut d’abord modèle pour les plus grands artistes de son temps, de Toulouse-Lautrec à Renoir. Pendant qu’elle offre ses courbes aux regards de ces peintres de renom, Marie-Clémentine (son vrai prénom) observe leurs techniques et perce leurs secrets. Si bien que ses dessins et peintures deviendront un creuset dans lequel se mélange la kyrielle de ses multiples influences. Qu’est-ce qu’être une femme du peuple à Paris en cette fin XIXe, fille de lingère parmi les filles pauvres de Montmartre, formée au travail dès 11 ans, couturière, blanchisseuse, serveuse et marchande des quatre saisons, avec son seul corps et son intelligence comme armes de combat ? Qu’est-ce qu’être une femme tout court dans une société bourgeoise où les artistes sont des hommes, où leurs ateliers sont de petits sanctuaires masculins, où les femmes posent nues devant ces messieurs corsetés ? Il faut un sacré tempérament et quelque chose de l’ordre de l’idéal pour que cette vie commencée âprement devienne celle de Suzanne Valadon (1865-1938). C'est ce que nous explique intelligemment ce beau documentaire sur cette pionnière de la modernité artistique qui passa de modèle à peintre avec une volonté inextinguible.

Suzanne Valadon, peintre sans concession est voir ici ici ou sur le replay d'Arte.

Publié dans replay

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Un film délicat sur la difficulté d'être soi dans la ruche du monde

Publié le par Michel Monsay

Un film délicat sur la difficulté d'être soi dans la ruche du monde

Le temps d’un été au Pays basque, Coco, 8 ans, affirme son identité. Celle-ci diffère du genre qui lui a été assigné à la naissance. La force de ce premier film réside dans sa manière de plonger directement au cœur du sujet, la transidentité, sans s’embarrasser des habituelles précautions d’usage sociologiques. Frontale, affirmée et douce, cette fiction réfute les codes de la fiction à thèse ou militants pour capter avec complicité les éveils d’un corps s’enhardissant à dire ce qu’il est profondément. Le jury berlinois a décerné le prix d’interprétation à sa très jeune comédienne principale, Sofia Otero, qui irradie de vérité. De son regard d’un brun intense se dégage une forme de lassitude et d’extrême mélancolie, qui peut passer d’un coup pour laisser place à une colère et à une inébranlable volonté. Réalisatrice basque, Estibaliz Urresola Solaguren nous propose un film qui se situe dans la lignée du merveilleux documentaire de Sébastien Lifshitz, Petite Fille, mais ce projet, poétique et délicat, voit plus loin que son sujet et l'inscrit dans le paysage. De fait, le film amène les personnages à se questionner sur leur identité. Ainsi, la mère se pose la question de l’héritage artistique sexiste que son père lui a laissé, tandis que la grand-mère est confrontée à sa vision binaire du genre. Par effet de propagation, la question de l’identité rejoint celle du territoire, et de la langue. Basque, le personnage central est à la fois français et espagnol tandis que le dialogue passe du basque au français et au castillan. S'il existe 20.000 espèces d'abeilles, peut-être y a-t-il plus de deux façons d'être humain, comme l'a compris le beau personnage de la grand-tante, vieille apicultrice consciente de la biodiversité et de ses richesses, la seule, dans sa sagesse, à vraiment entendre la petite fille enfermée dans son short de garçon. Ce film mystérieux et émouvant, d’un naturalisme solaire, petit miracle de simplicité sur un sujet douloureux, interroge, plus largement, le cadre familial, son poids, ses structures inamovibles que chacune, à un moment ou à un autre, doit transgresser pour se réaliser.

20 000 espèces d'abeilles est à voir ici en location pour 2,99 € ou sur toute plateforme de VOD.

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Ce film puissant confirme la créativité et le courage des cinéastes iraniens

Publié le par Michel Monsay

Ce film puissant confirme la créativité et le courage des cinéastes iraniens

Il y a en Iran près de 5 millions de réfugiés afghans, depuis les attaques américaines du début des années 2000. Divisé en trois chapitres espacés à chaque fois de 10 ans (2001, 2011, et 2021) et portant le nom d’un personnage et d’un lieu, Au Pays de Nos Frères, du nom donné à l’Iran, prenant ici une signification à la fois ironique et tragique, nous expose le sort de différents immigrées afghans, la fraternité étant souvent remplacée par l’exploitation. Le film regroupe ainsi trois histoires qui s'entrecroisent, à la fois lumineuses et tristes, empreintes d’envie de vivre comme de dignité, où la précarité comme l’illégalité peuvent à tout instant tout faire basculer. Au-delà, le film surprend en permanence par sa mise en scène et sa beauté formelle, des plans sur les cultures de tomates, les immenses serres en marge desquelles une certaine solidarité cache un contrôle social important, les routes enneigées, l'utilisation du hors champs lorsque l'aide prend une tournure sordide. Une musique délicate et triste aux sonorités de haut-bois accompagne les destins de ces personnages, contraints à des actes extrêmes par leurs situations, ou devant accepter le pire pour simplement survivre. Les acteurs, tous afghans, habitent leurs rôles avec une force émotionnelle qui serre le cœur. Mohammad Hosseini, Hamideh Jafari et Bashir Nikzad traversent le film comme des âmes à vif. Les réalisateurs iraniens Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi, dont c'est le premier long-métrage, ont choisi le format du triptyque pour raconter non pas une histoire d’Iraniens opprimés, mais celle de leurs frères afghans réfugiés au pays des mollahs. Lesquels sont tout autant tyrannisés, alors qu’ils sont venus pour se reconstruire après l’invasion américaine de leur pays. Trois histoires, trois drames, mis en lumière avec beaucoup de tact. En éclatant les trois histoires sur trois lieux et trois saisons, les deux cinéastes auraient pu se perdre dans un film à sketchs. Ils arrivent au contraire à bâtir un seul récit et à souligner qu’un problème existant en 2001 persiste en 2021. De l’hiver en milieu rural du premier chapitre au printemps du deuxième et son bord de mer, à la ville et ses bruits dans le troisième, une même tristesse inonde les personnages, mais elle est constamment éclairée avec douceur. Une volonté du directeur de la photo qui, face à ces personnages éteints, voulait les filmer de la plus belle des manières. Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi ont voulu un film le plus honnête possible qui rende compte de l’indifférence des Iraniens, et de la communauté internationale, pour les réfugiés afghans. Pour parvenir à ce résultat, ils sont devenus eux-mêmes réfugiés. Le prix à payer pour ne pas soumettre leur film à la censure, qui l’aurait massacré. Un sacrifice qui valait la peine et nous permet d'apprécier le talent de ces deux jeunes réalisateurs.

Publié dans Films

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Fermez les yeux et écoutez

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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Voyage dans l’imaginaire d’un génie

Publié le par Michel Monsay

Voyage dans l’imaginaire d’un génie
Voyage dans l’imaginaire d’un génie
Voyage dans l’imaginaire d’un génie

Léo Favier signe un très beau portrait du réalisateur du Voyage de Chihiro et de Princesse Mononoké, cofondateur du mythique Studio Ghibli. Sur scène à Los Angeles, où il reçoit l’Oscar 2003 du meilleur film d’animation pour Le Voyage de Chihiro, le grand cinéaste d'animation japonais Hayao Miyazaki, 62 ans, livre en deux phrases l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour le comprendre : travailleur obsessionnel, il voue un culte à l’animation en cellulo, c'est à dire réalisée à la main. Né le 5 janvier 1941 à Tokyo, il est marqué à vie par la guerre, mais reste fasciné par les avions militaires. Aussi est-ce malin d’introduire ce documentaire par une scène hors du temps, montrant le réalisateur japonais à bord d’un biplan rouge bien réel, qui rappelle celui du héros de Porco Rosso, premier long-métrage de Miyazaki sorti en France en 1995. Trois décennies plus tard, à 84 ans, il est affublé du titre de grand maître du cinéma d'animation par les médias du monde entier. Aussi, face à un tel monument, le documentariste Léo Favier se devait d’être original. Il y parvient en axant son scénario sur le rapport de Miyazaki à la nature. Le film est scandé de dates, correspondant généralement à une catastrophe qui a influencé la création de Miyazaki. Pour illustrer ce lien, les images d’archives et de nombreux extraits d’entretiens alternent avec les extraits de ses douze longs-métrages, magnétiques et poétiques, pour nous offrir un voyage minutieux et détaillé dans la vie, l’intimité et l’imaginaire d’un génie exigeant et anxieux, bourreau de travail, rêveur sans limites et humaniste tourmenté. Le documentaire se penche avec brio sur les obsessions de l’artiste, sa fascination ambiguë, à la fois enchantée et désespérée sur les rapports entre l’Homme et la Nature. Une relation violente et ravageuse, comme dans Princesse Mononoké, son film le plus pessimiste, ou intensément symbiotique comme dans Mon voisin Totoro ou Ponyo sur la falaise. Tout au long de sa carrière, Hayao Miyazaki n’a cessé d’interroger les tourments de notre monde, les guerres, les catastrophes écologiques, le consumérisme effréné, réservant toute sa tendresse aux personnages d'enfants, lancés dans un avenir hasardeux mais rempli de promesses fragiles. Comme le dit ce génie dont on ne se lasse pas de voir ou revoir les films : « Quel que soit le chaos, nous n’avons pas d’autre choix que de continuer de vivre ».

Miyazaki, l'esprit de la nature est à voir ci-dessous ou sur le replay d'Arte.

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Enthousiasmante exploration de nos jardins secrets

Publié le par Michel Monsay

Enthousiasmante exploration de nos jardins secrets
Enthousiasmante exploration de nos jardins secrets

Au musée des Arts décoratifs, l'exposition L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux qui vient de se terminer, a révélé dans un parcours aussi pédagogique que ludique combien la notion d’intimité a changé au fil des époques. Pour pimenter cet instructif voyage à l’intérieur de nos maisons et de nos appartements, les commissaires de l'exposition ont eu la belle idée d’y associé des artistes. Divisé en petites pièces (la chambre, la salle de bains, les toilettes…), l’exposition a rassemblé 470 œuvres, objets d'art décoratifs, objets du quotidien, objets historiques ainsi que des toiles de Bonnard ou de Degas, de Kupka ou Fragonard, et de photos notamment de Willy Ronis. L'intime, c'est le corps. Ce sont les lieux où on le met à nu, où on en prend soin. On assiste en particulier à la naissance de l’hygiène. Il est rare de pouvoir admirer une chaise de commodités de 1730 en faïence polychrome à décor de fleurettes ou un bidet de la même époque aux courbes travaillées comme un violon. Le parcours insiste sur la place des femmes, qui se libèrent peu à peu de l’enfermement bourgeois. Dans un reportage filmé à la fois hilarant et consternant, des décorateurs des années 1960 soutiennent encore que le rôle du féminin se limite à embellir le foyer conjugal. Dans la nef centrale du musée étaient regroupées quelques grandes pièces de design, dont certaines rarement vues : le lit clos des frères Bouroullec, un immense siège façon nid d’oiseau de Gianni Ruffi et un étrange conteneur-fumoir d’Ico Parisi. Le plaisir des volumes, des matières, des couleurs est total. Le design des années 1960-1980, en particulier italien, a su construire un monde sculptural, joyeux et utopique. Il célèbre à la fois l’avènement de l’individu, invité à se replier dans des carapaces molletonnées, et du groupe, se vautrant dans toutes sortes de canapés géants. Une autre partie abordait quelques thèmes contemporains : l’intrusion des réseaux sociaux dans nos intimités, la vidéosurveillance généralisée, l’habitat précaire, l'intimité en prison… Aujourd'hui, que reste-t-il de l'intime dans un monde où l'on est observé en permanence et où l'intimité se partage dans sa version embellie, soigneusement orchestrée, faussement naturelle ? Peut-être qu'il en reste dans nos rêves et nos pensées profondes que l'on garde pour soi ou partage avec ses tout proches. Comme souvent, le Musée des arts décoratifs a relevé le défi de nous présenter une exposition originale, qui a réussi à traiter parfaitement l’intime au travers de trois siècles dans une présentation aussi légère que documentée.

Enthousiasmante exploration de nos jardins secrets
Enthousiasmante exploration de nos jardins secrets
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Publié dans Expos

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Le Pen le bide !

Publié le par Michel Monsay

Le Pen le bide !
Le Pen le bide !
Le Pen le bide !

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Quelques dessins bien sentis

Publié le par Michel Monsay

Quelques dessins bien sentis
Quelques dessins bien sentis
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Quelques dessins bien sentis
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