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Une pop romantique et envoûtante

Publié le par Michel Monsay

Une pop romantique et envoûtante

L'auteur-compositeur et guitariste de Tucson, Brian Lopez, contemple notre monde avec poésie sur son quatrième album solo, un ensemble de ballades magnifiques où les sons magnétiques du désert de Sonora se muent en pop psychédélique. Brian Lopez a grandi dans le quartier de Barrio Sobaco, près du centre-ville de Tucson se nourrissant de l'extraordinaire richesse multi-culturelle du Sud-Ouest Américain. Depuis deux décennies, le guitariste et chanteur a largement contribué à façonner le son indie-rock du désert de Sonora que ce soit à ses débuts avec son groupe Mostly Bears, et surtout au sein de l’excellent groupe Calexico. Mais c'est dans ses projets solo d'influence latine que l'artiste s'exprime le mieux, et après avoir fêté sur scène les 20 ans de l'album Feast of Fire de Calexico, Brian Lopez présente Tidal, qui s'apparente à une beauté exotique propre à ce désert de Sonora, désolé, désespéré, et pourtant magnifique. De sa voix délicate, Brian Lopez aborde notamment le sort tragique des nombreux migrants morts dans le désert le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Avec ses mélodies cinématographiques et ses arrangements remarquables, l'artiste nous plonge dans un récit musical romantique qui fait un bien fou, où les ballades hors du temps s'élèvent avec douceur sur les échos sudistes, psychédéliques, soul, country ou rock.

Ci-dessous trois superbes chansons de l'album Tidal :

Publié dans Disques

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Une série trépidante et romanesque

Publié le par Michel Monsay

Une série trépidante et romanesque

L’ancien journaliste d’investigation israélien Moshe Zonder chapeaute cette très bonne série à suspense qui offre une plongée dans l’Iran contemporain. Ne pouvant y tourner, il a multiplié les sources afin de s’approcher au mieux de la réalité du pays. À tel point que pour trouver l’une des images les plus justes de l’Iran aujourd’hui, et de sa jeunesse actuellement dans la rue, il faut regarder une série venue d’Israël, l’ennemi juré du régime des mollahs. Comme Hatufim, qui a inspiré Homeland, et Fauda, deux séries à succès, Téhéran aborde frontalement le contexte géopolitique de la région. Si l’action se déroule sur le sol iranien, le tournage ne pouvait s’y tenir, pour des raisons évidentes. C’est donc à Athènes que Moshe Zonder a travaillé avec des acteurs israéliens d’origine iranienne et des Iraniens expatriés en Grèce. Il présente dans cette série une vision nouvelle, notamment de la jeunesse occidentalisée, à rebours de tous les clichés sur l’Iran, fruit d’un long travail. Si, dans Téhéran, le contexte géopolitique est central, son véritable sujet est la famille et l’identité, un aspect privilégié par le créateur de la série, dont les parents, survivants de la Shoah, ont quitté la Pologne pour Israël. Téhéran raconte en filigrane le besoin de certains israéliens d’origine iranienne de renouer avec leurs racines. Dès le départ, Téhéran se distingue par son rythme et sa tension qui se confirment tout au long des deux saisons de huit épisodes. En plus de tous les ingrédients d'une grande série d'espionnage, Téhéran brosse aussi le portrait d'une jeunesse insoumise et capture les fractures d'une société désenchantée sous pression, gangrenée par la corruption et les passe-droits. Quelque part entre Homeland et Le Bureau des légendes, Téhéran déploie une intrigue machiavélique et brille autant par l’élégance de sa photographie que par son montage au cordeau. La série n’oublie jamais de donner un visage humain à ses personnages les plus cruels, les plus sombres. C’est toute sa force : éviter l’écueil du manichéisme. Si la série se distingue par sa réalisation virtuose, menée tambour battant, et une distribution impeccable, la complexité de son récit fascine. Il déploie intelligemment une intrigue tentaculaire mêlant quête identitaire, tragédies migratoires et enjeux géopolitiques, sur fond de divisions profondes de la société iranienne.

Téhéran est à voir ici sur Apple Tv pour 9,99 € un mois sans engagement ou alors avec l'essai gratuit de 7 jours.

Publié dans replay

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Il a incarné la jeunesse rageuse, fauchée en plein élan des années sida

Publié le par Michel Monsay

Il a incarné la jeunesse rageuse, fauchée en plein élan des années sida

5 mars 1993, la mort de Cyril Collard, fauché par le sida à seulement 35 ans, suscite une très vive émotion. Quelques mois plus tôt, le grand public l’a découvert avec son premier long-métrage, Les nuits fauves. Un film coup de poing qui raconte l’histoire d’un garçon bisexuel et séropositif qui tente de continuer à vivre et à aimer. Une histoire très largement autobiographique. À sa sortie, fin 1992, le film a été un événement, vu par 3 millions de spectateurs en salles et salué par quatre César. Audacieux, libre, cash, parfois cru, il touche au cœur la jeunesse des années sida. Cyril Collard balaye les tabous, ne s’interdit rien, parle de liberté, de sexe vite consommé comme de passion dévorante. Chez lui, rien n’est lisse : ni les émotions ni la manière de les filmer. Il bouscule le cinéma français de l’époque, qui ressemble trop selon lui à un cinéma de bureau. Trente ans après sa mort, Cyril Collard À la vie, à l’amour entend faire redécouvrir le destin d’un artiste saisissant. Le documentaire, réalisé par Caroline Halazy, explore cette trajectoire fulgurante et aujourd’hui méconnue, qui a mené à un film culte pour toute une génération. L’histoire d’un fils de famille bourgeoise qui plaque brutalement ses brillantes études pour se lancer à corps perdu dans la création artistique. Écrivain, musicien, chanteur, cinéaste,  Cyril Collard est tout cela à la fois. Il cherche, explore, crée. Assistant de Maurice Pialat, il en devient le disciple, captant le réel dans toute sa brutalité, même quand cela dérange. Proche de Rachid Taha, il réalise le clip de la chanson Douce France, le titre phare du groupe Carte de séjour. Il est fasciné par le voyage, les pays du Sud, et notamment l’Afrique du Nord. Dans son œuvre, Cyril Collard dénonce à sa manière, viscérale, les crimes racistes et la montée de l’extrême droite. Les nuits fauves s’impose comme la première œuvre grand public à parler du sida. Un film en avance sur son temps. Non seulement par sa manière de briser le tabou de cette maladie que le public tenait alors à distance, mais aussi par ce choix assumé de donner à voir la marginalité, des personnages anticonformistes, des comportements dérangeants. La force de ce portrait doit beaucoup à la figure charismatique du cinéaste, mi-ange mi-démon, qui se dévoile sans fard au gré d’archives télé, lui qui fut l’un des premiers à évoquer sa séropositivité dans les médias. Trente ans après, Les nuits fauves conserve sa vigueur désespérée, et ce documentaire rend un bel hommage à son auteur

Cyril Collard, À la vie, à l'amour est à voir ici ou sur le replay de France Tv.

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Une touchante histoire d'amour scellée par les secrets et par la honte

Publié le par Michel Monsay

Une touchante histoire d'amour scellée par les secrets et par la honte

Katell Quillévéré, la talentueuse réalisatrice de Suzanne, Un poison violent, Réparer les vivants et de la série sur les débuts du groupe de rap NTM, Le monde demain, signe un très beau mélodrame sur deux personnages égarés dans la France de l'après-guerre. Avec sa caméra portée à l'épaule, Katell Quillévéré, au plus près de ses protagonistes, examine leurs zones d'ombre, leurs désirs brûlants et transgressifs et, surtout, interroge avec une sensibilité aiguë ce qui constitue un couple et le fait perdurer, malgré les épreuves, les malentendus, les douleurs. Grand film sur l'acceptation de l'autre et sur la quête identitaire, Le Temps d'aimer parvient à la fois à nous entraîner dans son lyrisme échevelé et à observer avec minutie les contradictions qui hantent ses héros, remarquablement interprétés par Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste. La cinéaste change une nouvelle fois de registre avec Le Temps d'aimer, mais reste fidèle à l'essentiel : son étonnante capacité à sonder le tumulte des âmes et à honorer la beauté du partage. Elle a emprunté à sa propre histoire familiale, à travers le secret longtemps gardé de sa grand-mère, l'idée de départ de son scénario pour en faire une fiction subtile, bouleversante, qui considère avec noblesse les fragilités humaines. Dans une mise en scène parfaitement orchestrée, avec une caméra souvent en mouvement, Katell Quillévéré réalise un film d'une grande intensité où à travers le destin d'un drôle de couple, en avance sur son temps, le film dresse la peinture de la France d'après-guerre jusqu'aux années soixante, encore bien sanglée dans le carcan des conventions sociales. La cinéaste ne craint pas les grands sentiments, le romanesque, les destins tragiques pour nous conter admirablement et avec une grande douceur une histoire d’amour atypique à l’épreuve du regard d’un enfant.

Publié dans Films

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Bienvenue dans notre société capitaliste et impitoyable

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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Organisation

Publié le par Michel Monsay

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Échelle

Publié le par Michel Monsay

Échelle

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À jamais Barry Lyndon

Publié le par Michel Monsay

À jamais Barry Lyndon

Ryan O'Neal, qui vient de mourir à l'âge de 82 ans, interpréta, et ce fut son plus beau rôle, Barry Lyndon dans le superbe film de Stanley Kubrick.

Publié dans Chroniques

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Chantal Thomas

Publié le par Michel Monsay

Chantal Thomas

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Sous la dictature, une œuvre tout en finesse à hauteur d’enfant

Publié le par Michel Monsay

Sous la dictature, une œuvre tout en finesse à hauteur d’enfant

Encensé par le public cannois de la Quinzaine des Réalisateurs 2012, Enfance clandestine livre une vision poético-réaliste du militantisme péroniste argentin. Inspiré de sa propre histoire, le premier long-métrage de Benjamin Avila tranche par son authenticité. Ce n'est pas un pur récit autobiographique, mais une fiction mue par le désir de mettre en scène le mélange de peur, d'exaltation et d'innocence dans lequel a baigné l'auteur. Nous sommes en 1979, et Juan, 12 ans, revient avec ses parents à Buenos Aires après des années d’exil. Situation a priori banale, sauf que les parents de Juan militent activement dans un réseau de résistance au régime militaire. Le danger est une latence permanente, mais malgré tout, la famille continue de vivre. Le cinéaste prend de front la dernière dictature militaire et, par la distanciation du point de vue, confronte la résistance des péronistes à l’enchantement enfantin. Un parti pris intelligent qui permet d’éviter un énième pamphlet sur le sujet, et qui, par le jeu du détournement, délaisse la guérilla hors champ pour mieux nous conter l’intimité. Pris dans les filets de la pré-adolescence, Enfance clandestine plonge au cœur d’une métamorphose, celle d’un enfant sur le point de devenir grand, et de sa naïveté, le cinéaste tire une poésie touchante. Recentrée sur les visages, Enfance clandestine est une œuvre teintée d’une double beauté : celle d’une image délicatement nerveuse et celle d’un tableau subtilement nuancé. C'est une histoire simple, parfaitement incarnée qui sous le vernis d’un voyage initiatique aborde la complexité d’une guérilla longue de presque dix ans. Comment vivre normalement dans une société anormale ? Comment aimer et protéger ses enfants quand on vit dans la mire des fusils d’une junte ? Comment concilier la vie intime et le combat politique ? Questions éternelles, universelles, auxquelles ce beau film apporte non pas des réponses définitives et univoques, mais ses propres réponses, guidées par la mémoire du réalisateur.

Enfance clandestine est à voir ici pour 2,99 € en location.

Publié dans replay

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